samedi 22 septembre 2012

Le 30 septembre, on manifeste contre le TSCG, mais sans grand espoir...

La très grande majorité des Français semble se désintéresser totalement des votes que les députés et les sénateurs émettront dans quelques jours sur les différents traités européens négociés par Nicolas Sarkozy avec ses homologues européens. Pourtant, le débat sur le TCE avait passionné les foules en 2005. La raison en est simple : il n'y aura pas de référendum. La France signant chaque année des dizaines de traités, il est finalement assez naturel que nos concitoyens s'en fichent totalement.

Les conséquences seront pourtant fondamentales. Ces traités organisent une austérité perpétuelle et condamnent de fait toute politique autre que libérale. Il est toujours surprenant de voir à quel point les politiques de notre époque s'échinent à border les capacités d'action du peuple souverain...

Bon, pour commencer à débattre, il faut avant tout lire le texte, et cela tombe bien, parce que contrairement au TCE, le texte, quoiqu'aride, est court. Tu peux le trouver ici.

Y a-t-il là-dedans des points positifs ? Le seul que j'ai pu trouver est l'apparition de la notion de "déficit structurel" que les économistes keynésiens réclament depuis de nombreuses années pour améliorer le pacte de stabilité et de croissance. Cependant, ce terme n'est pas défini et, lorsque l'on sait ce que pensent les libéraux des dépenses structurels, il est à craindre que cette petite victoire soit vite vidée de son contenu. Pour moi, par exemple, les dépenses d'éducation correspondent à de l'investissement (puisque l'on produit du capital humain qui font augmenter le PIB et notre qualité de vie...) mais je suis bien certain que beaucoup y voient du structurel qui devrait vite fait aller au secteur privé.

Pour le reste, à part de la limitation de notre souveraineté nationale, je ne vois rien de positif. Comment accepter que le budget de la nation soit visé par des institutions non-élues ?

Après, reste que les moyens de s'y opposer sont faibles. Hollande n'a même pas évoqué cette question le 9 septembre à la télévision, tout en annonçant toutes les conséquences de cette signature. Il avait promis une renégociation qui n'a pas eu lieu. Pour le reste, il s'est assis sur ses promesses. Je n'en attendais de toute façon pas moins du PS qui continue sans relâche à soutenir sa ligne social-libérale.

Peut-on espérer faire craquer le gouvernement ? Il y a un vrai débat mais j'admets que je suis très sceptique, et ce pour plusieurs raisons :
  • En 2005, les Français ont voté "non" et un nouveau traité reprenant les grands principes l'a rapidement remplacé, sans que les médias et les politiques s'en offusquent.
  • Plusieurs députés PS et EE-LV voteront contre, mais avec les votes de la droite, le texte passera sans problème.
  • Malgré toute l'affection que je porte à Mélenchon, la manifestation du 30 septembre, à moins qu'elle soit énorme, n'aura aucun impact. D'ailleurs, les dirigeants du FdG n'y croient pas ; ils espèrent juste marquer des points pour plus tard...
 Dans le futur, on pourrait parfaitement espérer qu'un gouvernement français déterminé, à la tête de la deuxième puissance économique du continent et de la bientôt première puissance démographique, puisse envoyer paître la Commission Européenne et mener la politique qu'il souhaite. Par contre, je plains d'avance les petits pays...

Cet état d'esprit défaitiste, je dois bien l'admettre, ne m'empêchera pas d'aller manifester dimanche prochain, tout en oubliant pas que la vraie bataille a été perdue auparavant, lors des élections en particulier. Au moins cette manifestation nous permettra-t-elle de nous retrouver et d'entretenir notre moral...


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