vendredi 31 décembre 2010

Les dix billets les plus lus en 2010.

J'ai abandonné définitivement, sur ce blog, les billets de bilan. Je vais sans doute très rapidement mettre, sur le côté, un petit encart d'audience qui les remplacera. Cependant, je voudrais revenir un peu sur les dix billets les plus lus de cette année. Comme durant l'année précédente, ce ne sont pas forcément les billets que j'estime être les meilleurs qui se retrouvent en tête de classement. En dehors des blogueurs qui lisent un peu de tout, la plupart des visiteurs arrivent par des requêtes Google souvent très hasardeuses. D'autre part, les billets informatifs sont les plus consultés. Il y a cependant quelques bonnes surprises.

Je vais t'indiquer, cher lecteur, le nombre de visites reçu par chacun des billets cités. Il faut que tu prennes en compte le fait que ce chiffre indique le nombre de fois où le billet a été ouvert pour lui-même. La plupart du temps, les visiteurs arrivent sur la page d'accueil, où ils peuvent lire le billet, ce qui est enregistré à part. Tous ces chiffres sont issus de Google Analytics.

"Ouh, le beau système de stage pour les enseignants que voilà !" : je suis très heureux que ce billet arrive en tête. La réforme de la formation des enseignants a émergé dans les médias avant tout par les réseaux alternatifs d'information, alors que le gouvernement avait clairement choisi de se taire sur le sujet. Aujourd'hui, les médias se passionnent pour cette question et ne cessent de publier des interviews de stagiaires en crise. Cependant, il faut bien reconnaître que la réforme est passée malgré tout. Ce billet a reçu 1 636 visites.

"Grève du 6 septembre des enseignants du secondaire : peut-être quelques bénéfices secondaires..." : ce type de billet a de plus en plus de succès en période de mouvement social. Malgré les diatribes médiatiques, il semble que les internautes s'intéressent beaucoup aux motivations des grévistes et aux raisons des mouvements sociaux, souvent de manière très positive. Ce billet parlait de la grève de l'éducation lancée par le SNES le 6 septembre, mouvement relativement bien médiatisé même si son succès a été faible. Ce texte a reçu 1 518 visites.

"Le Raincy : l'étonnant "petit Neuilly"" : je pouvais m'interroger sur l'intérêt de faire des billets sur des sujets très locaux. La position de ce billet m'a montré que les internautes pouvaient rechercher des informations sur un sujet très local et réagir très vigoureusement sur la question, surtout s'ils étaient aiguillonnés par un influent blogueur local. Ce document-témoignage a reçu 748 visites.

"Appel intersyndical à la grève le 27 mai 2010." : ce billet n'avait en soi qu'un intérêt très limité, mais les appels à la grève republiés sur un blog attirent toujours beaucoup de monde, surtout si les grands médias en parlent peu et que les internautes cherchent de l'information. Bizarrement, Google met souvent ces documents venant de blogs en avant. Peut-être les syndicats devraient-ils s'interroger sur la manière dont leurs pages web sont référencées. Ce manifeste a reçu 745 visites.

"Proposition de politique pour casser la crise financière : dévaluons l'euro !" : ce billet était tout à fait mauvais. Je me suis mélangé les pinceaux dans mon explication et mes commentateurs m'ont clairement rappelé à l'ordre. Je suppose que c'est pour cela qu'il a ameuté autant de monde. Il a reçu 546 visites.

"La grève du 12 mars 2010 : explication de la stratégie des syndicats enseignants." : encore un billet d'analyse des motivations des grèves de prof, sur un mouvement qui n'a pas eu un franc-succès et qui a été très mal relayé par les médias. Les internautes semblaient encore chercher une autre vision sur ces thèmes. Cette explication de texte a reçu 528 visites.

"Émeutes urbaines de Grenoble : c'est encore la démocratie qui trinque." : ce type de thème attire beaucoup les visiteurs, car il fait polémique. Sur internet, en dehors du sexe, la sécurité est un bon appeau à visiteurs. Cependant, ce billet aurait dû rester un simple billet conjoncturel mais il a été la source d'une réponse de l'Hérétique, blogueur ayant un panel de visiteurs bien plus large que moi. Cela explique sans doute son succès relatif. Ce pamphlet a reçu 521 visites.

""Notre point G, il est dans la penderie."" : j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce texte. Il s'agit d'une réflexion à vocation humoristique mais néanmoins politique sur la manière dont la publicité traite l'amour et/ou la sexualité. Il a été beaucoup relayé, ce qui peut expliquer son audience. Ce sketch a reçu 472 visites.

"Liste des manifestations du 7 septembre 2010." : voici le billet-type qui illustre les problèmes de communication des syndicats, les internautes tombant sur mon billet qui n'était qu'un copier-coller d'une publication de la CGT. Il faut vraiment travailler votre référencement, les gars. Cette liste a reçu 467 visites.

"Les ados d'aujourd'hui : des drogués du sexe ?" : tiens, un vieux billet de 2009... Il faisait suite à une affaire de viol dans un collège d'Arras et était une réponse à deux billets du Chafouin et d'Homer sur la question. Il illustrait comment une affaire judiciaire pouvait être vue politiquement de manière très diverse. Cependant, je crains que le succès postérieur de ce texte soit lié au titre, puisqu'on y trouve à la fois les mots ados, drogués et sexe... On est bien peu de choses, ma bonne dame... Cette contribution a reçu 436 visites.

Ce qui est étonnant, et malgré mon freinage brutal de la fin d'année, c'est que le nombre de visites par billet a nettement augmenté. Le billet le plus visité de 2009 était à 682 fois et celui de 2008 à 486 fois. Il ne s'agit sans doute pas vraiment d'une question d'influence mais ce blog a été plus consulté cette année. Merci, chers lecteurs, de l'intérêt que vous avez pu porter à ces quelques écrits.

jeudi 30 décembre 2010

Par la réforme du bac STI, la France entérine la disparition de son industrie.

En France, on se passionne toujours, lorsqu'on parle d'éducation, sur des sujets touchants les matières générales. Par exemple, la disparition de l'histoire-géographie en terminale scientifique a fait couler beaucoup d'encre durant les mois précédents. On s'intéresse beaucoup moins à toute une série de matières et de disciplines qui concernent plutôt les domaines techniques et industriels. Aujourd'hui, il existe plusieurs bacs techniques et professionnels qui forment à ces voies. Dans les lycées généraux et techniques, on trouve principalement les bacs Science et technologies industrielles (STI) et Sciences et technologies de laboratoire (STL). Ces bacs aboutissent à des formations courtes dans le supérieur et donnent en général de bons débouchés aux élèves qui les choisissent. Ils ont largement participé à la démocratisation du baccalauréat engagée dans les années 1980.

Le bac STI nécessitait une réforme car ses programmes dataient de 1993. Les syndicats enseignants la réclamaient largement et un premier projet était en préparation sous les gouvernements Raffarin puis De Villepin, avec de fortes discussions entre entreprises, gouvernement et syndicats enseignants. Il avait presque abouti mais Xavier Darcos le suspendit brutalement en 2007. A l'époque, nous avions pensé que le ministère allait tout simplement le supprimer, laissant ces formations à l'enseignement professionnel.

Or, dans le cadre de la réforme du lycée, le gouvernement y est revenu, annonçant au début de 2010 la naissance du bac Sciences et technologies Développement Durable (STI2D)... Bon, voici encore le développement durable qui réapparaît et qui encadre le futur de nos ouvriers spécialisés. Actuellement, ce terme figure dans tous les programmes de l'école, à tous les niveaux. A ceux qui croient que l'éducation n'a plus d'objectifs politiques...

Au-delà de ce terme, il est intéressant de regarder ce que contient ce nouveau diplôme qui remplacera la STI le 1er septembre prochain. Tout d'abord, les enseignements généraux sont nettement augmentés (avec l'arrivée de la 2e langue). Surtout, on change totalement l'approche de la partie technique en abandonnant le travail sur machines et en s'appuyant uniquement sur des notions théoriques et de conception. En clair, on met en place un bac qui n'est plus du tout une voie permettant de former des ouvriers très qualifiés mais visant plus précisément à former des concepteurs et des ingénieurs. La formation des ouvriers retombe donc sur le lycée professionnel.

On peut voir clairement l'objectif budgétaire qu'il y a derrière ça : en se passant des ateliers, on fait d'importantes économies, et les régions qui ont construit ces dix dernières années de magnifiques lycées autour de machines flambant neuves vont en être pour leurs frais. Il y a aussi là-dedans de grosses économies de postes et les premières vraies attaques contre les statuts des enseignants, mais je voudrais plutôt souligner autre chose et m'intéresser aux discours des inspecteurs de ces disciplines.

Lorsque ceux-ci présentent le nouveau bac aux enseignants, ils n'y vont pas par quatre chemins et sont très directs : la France ne doit plus former d'ouvriers, même très qualifiés, mais des concepteurs. Nous sommes dans une situation où il est évident que les tâches de fabrication ne se feront plus ici et il devient inutile d'envoyer des jeunes dans le mur en les formant à des métiers qui n'existeront plus dans notre beau pays.

Cette réforme permet de se comprendre trois choses à propos des politiques menées actuellement par notre gouvernement :

  • Tout d'abord, on peut vraiment remettre en cause ce calcul. En effet, les nouveaux pays industrialisées se sont depuis longtemps attaqués à la conception mais ne maîtrisent pas toutes nos techniques industrielles. Se priver de bons ouvriers en s'appuyant sur une organisation du travail déjà dépassée est très risqué. Très vite, nous n'allons plus du tout être les commandants de la production des usines du Sud, mais les concurrents de ces mêmes pays sur des productions industrielles équivalentes aux nôtres. Nous pourrions encore conserver un peu d'avance, mais si nous formons des cerveaux, nous n'aurons plus de bras.
  • Ensuite, cette réforme sépare les parcours possibles pour les jeunes entre le général et le professionnel. Que vont devenir tous ces gamins qui partent aujourd'hui dans le technique s'ils n'ont plus le choix qu'entre du général pur ou du technique très élevé mais forcément difficile, et du professionnel très mal vu dans notre pays ?
  • Enfin, on peut clairement remettre en question les beaux discours de notre président sur la soi-disant réindustrialisation nécessaire de la France. On peut toujours ramener des usines ici, mais si on a plus d'ouvriers très qualifiés à y mettre, quel intérêt ?
En clair, l'Etat a fait un choix fort : la France poursuivra définitivement sa désindustrialisation. On ne peut que s'en étonner et même s'en inquiéter.

Je me demande bien ce qu'en pensent les patrons des entreprises industrielles qui sont encore en France et qui ont choisi d'y rester. Sont-ils informés que les filières qui leur fournissent leurs salariés vont profondément changer ? Cher camarade employeur, il est à craindre que tu sois obligé de délocaliser, même si tu ne le voulais pas.

Étonnante époque...

lundi 27 décembre 2010

Plan d'investissement exceptionnel pour les collèges en Seine-Saint-Denis : le PS risque de payer un taux politique très lourd.

Cher lecteur, dans un département comme la Seine-Saint-Denis, marqué par la pauvreté, les enseignants n'ont cessé de constater l'état affligeant des collèges du département. Je ne parle pas ici des efforts de l'Etat mais bien des bâtiments eux-mêmes et de leurs équipements.

Le département a été géré depuis sa création par le PCF. Il symbolisait la banlieue rouge et le parti n'a perdu le département que lors des dernières élections cantonales, supplanté par le PS et son dirigeant local, Claude Bartolone. Durant les vingt dernières années, le PCF a clairement laissé les collèges à l'abandon. Il n'y a qu'à voir, par exemple, l'état de l'équipement au niveau du numérique, les cantines ou encore l'état des bâtiments eux-mêmes. Les constructions, alors que l'explosion démographique est réelle dans l'Est du département, sont lentes.

Or, le nouveau président du conseil général a annoncé en octobre dernier un très ambitieux "plan d'investissement exceptionnel pour les collèges" de près de 700 millions d'euros. Dans l'Education, cette annonce nous a tous surpris. En effet, nous savons que le conseil général est dans une situation financière catastrophique. La majorité précédente a joué avec de nombreux emprunts toxiques typiques de la période de délire financier que nous traversons. En tout, ce sont près de 886 millions d'euros, à 97% constitués d'emprunts toxiques que le département doit honorer, pour des annuités de 82,5 millions d'euros. De plus, il est aussi fortement gêné, comme tous les départements du pays, par le fait que l'Etat ne reverse pas ce qu'il devrait dans le cadre de la décentralisation.

Dans ce cadre, ce plan exceptionnel étonne, d'autant plus que les élus locaux PS ne cessent de s'en vanter. Ce fut le cas lors de la dernière séance du conseil municipal du Raincy, durant laquelle M. Lapidus, leader de l'opposition PS, signala à plusieurs reprises que le collège public de la commune (Jean-Baptiste Corot, situé sur le Rond-point Thiers) serait reconstruit.

Les enseignants réclamaient depuis longtemps un plan de rénovation de cette envergure, malgré les difficultés financières de la collectivité territoriale. Déjà, mes collègues de collège trépignent et demandent à participer à la conception des futures constructions. Cependant, on a pu découvrir que les syndicats enseignants du département avaient massivement voté contre la partie "construction" du projet lors du CDEN convoqué sur ce sujet.

En effet, le PS a trouvé une voie étonnante pour financer son projet, permettant le contournement de sa dette abyssale. La partie construction sera réalisée en "partenariat public-privé" pour 324 millions d'euros. En clair, les bâtiments vont être construits par de grands groupes privés (les groupes pouvant le faire sont peu nombreux : Eiffage, Vinci, Bouygues...) qui demanderont un loyer. Au bout de 25 ans, le département pourra devenir propriétaire. Sur le papier, la structure est claire : cela permet de ne pas avancer de fonds et de ne pas emprunter, tout en menant les constructions quand même.

Plusieurs points soulèvent une grande inquiétude :

  • Sans vouloir casser du sucre sur le dos des grands groupes immobiliers français, nous savons tous, cher lecteur, qu'ils se fichent pas mal du service public et qu'ils souhaitent faire du profit. En clair, ils vont faire payer un loyer largement au-dessus du niveau d'un emprunt pour le département. Alors que la partie "rénovation" est financée par des emprunts à 2%, les loyers équivaudront à des emprunts à 9%. Certes, au début, cela paraîtra peu de choses, mais il faudra fournir ces mensualités pendant 25 ans et les prélever sur les impôts locaux. En clair, ce seront les Dyonisiens qui paieront la note sur cette longue période à venir, nettement plus qu'avec des emprunts. Il faut ajouter à cela que le département a déjà voté un budget en déséquilibre en 2010 de près de 75 millions d'euros.
  • Ensuite, que se passera-t-il dans la gestion quotidienne ? Certes, le département a annoncé que les personnels resteront publics, mais il est bien évident que le propriétaire cherchera d'autres moyens de rentabiliser ces constructions. On pourra donc louer ou ouvrir le bâtiment hors du temps scolaire, et dans ce cas, ce sont des salariés de droit privé qui vont pénétrer dans les murs. De plus, les collèges actuels sont déjà surchargés très souvent et il est à craindre que les activités se concurrenceront.
  • Enfin, que se passera-t-il dans 25 ans ? Je te fais le pari, cher lecteur, que le propriétaire va bien entretenir au début, puis, l'échéance approchant, va gentiment laisser le bâtiment se dégrader. La collectivité récupérera donc des locaux en mauvais état au final et risque de ne pas avoir d'autre choix que de rebâtir et/ou de resigner de nouveaux PPP avec de nouvelles entreprises.
Au delà de ces critiques, il faut tout de même admettre que la situation du département est telle que, de toute façon, les habitants devront payer ces établissements qui sont nécessaires, mais il est très grave de se lancer dans ces dispositifs de privatisation des impôts, qui sont d'ailleurs sans arrêt invoqués par le gouvernement actuel comme la solution idéale à tous les problèmes des collectivités territoriales.

Aujourd'hui, le PS communique massivement sur ce plan, matraquant à la fois la droite mais surtout le PCF (qui s'est opposé au plan) du fait de sa responsabilité évidente dans cette situation.

Cher lecteur, je crois qu'il fait là une erreur grave. Je voudrais apporter ici quelques éléments qui devraient faire réfléchir les militants de ce parti à l'échelle nationale et inciter leurs dirigeants à faire très attention :
  1. Le PS co-dirigeait le département avec le PCF et ne peut donc pas lui-même se dégager de la responsabilité des emprunts toxiques.
  2. Le PS sera tenu pour responsable de la hausse importante des impôts locaux qui suivra inévitablement. Il aura beau arguer de la part de l'Etat (qui ne paie pas la décentralisation, je te le rappelle), les citoyens verront le montant de la taxe d'habitation et de la taxe foncière et ne penseront qu'à cela.
  3. Le PS continue à donner du grain à moudre à tous ceux qui l'accusent de mollesse voire de droitisme. Le fait que les élus du 93 soient majoritairement des Fabiusiens va d'ailleurs faire beaucoup de mal à ce courant soi-disant plus à gauche que d'autres (DSKistes et Ségolénistes en particulier).
Que fallait-il donc faire, dans ce cas, cher lecteur ? Il fallait emprunter ou ne rien faire, tout simplement. Tu vas me dire que les PPP vont permettre à mon département d'avoir rapidement de beaux collèges. C'est vrai, mais on entre dans une logique idéologique détestable. La politique, c'est avant tout des idées et des valeurs, et là, on ne sait pas bien où on les trouve. Le PPP est une politique éminemment de droite, puisqu'elle permet à des groupes privés de faire main basse sur les revenus fiscaux à des taux prohibitifs, en tout cas bien plus qu'avec des emprunts souvent réalisés auprès de partenaires publics comme la Caisse des dépôts. Dommage que le PS se vautre là-dedans...

samedi 25 décembre 2010

La chaîne des dix évolutions du blog en 2010.

En cette soirée de Noël, étant rempli de foie gras, saumon fumé et autres joyeusetés que nous consommons à cette période (et je passe sur les alcools), j'ai envie, le coeur léger, de répondre à la chaîne que Nicolas m'a adressée il y a deux jours.

Le leader de la blogosphère politique me demande de citer dix évolutions de ma manière de bloguer en 2010. Malheureusement, je ne peux en citer qu'une : j'ai failli arrêter !

Malgré le fait que la blogosphère soit un petit milieu, les arrêts ou les décrochages des blogueurs sont fréquents. Certains arrêtent au bout d'un moment parce qu'ils ont fait le tour de la problématique de leur blog, d'autres parce qu'ils n'en voient plus l'intérêt, la plupart n'indique pas pourquoi ils le font.

Personnellement, je crois que j'ai éprouvé un véritable ras-le-bol. J'ai tenté de l'expliquer ici, mais j'y ajouterais d'autres éléments maintenant. Pour résumer l'ensemble, le blogage avait pris trop de place dans mon existence. Je m'imposais littéralement de faire des billets, mais aussi d'en lire à la pelle. Je m'infligeais des billets parfois très agaçants rien que pour trouver des thèmes et/ou des idées.

L'arrivée de mon smartphone a été un véritable déclencheur. Auparavant, le blogage était cantonné à mon domicile et à quelques lieux de vacances. Etant enseignant, il m'est en effet très compliqué de me connecter au lycée : si je sors mon ordinateur portable et que je me branche sur le réseau en plein cours, cela se voit ! Quant à la salle des profs, les ordinateurs sont placés de telle manière qu'il m'est impossible de bloguer sans que mes collègues s'en aperçoivent. Or, le téléphone-internet m'a permis de bloguer depuis tous les lieux possibles. Au début, je me suis mis à lire les billets des autres (j'ai maintenant près de 500 blogs dans mon reader) dans le RER, le métro et le bus, parfois sans même prendre conscience du temps (j'ai failli rater mes arrêts à plusieurs reprises en septembre...). Contrairement à ce que j'escomptais, je n'ai pas pour autant diminué mon activité à mon domicile.

Alors, s'ajoutant à toutes les autres raisons que j'ai déjà évoqué, j'ai eu un trop-plein que je commence à peine à évacuer.

Depuis, je lis beaucoup moins le reader (seulement mes blogueurs favoris), je prends plus de temps à réfléchir à mes billets et je ne publie que lorsque je le souhaite, je ne commente plus à tire-larigot des billets dans le seul but d'attirer des visiteurs. En clair, je me sens totalement libre de faire ce que je veux.

Je sais que si je décidais d'arrêter, je le ferai, ce qui était inimaginable il y a trois mois. Au final, je ne regrette rien.

Bon, si tu relis ce billet et le précédent sur le sujet, tu trouveras sans doute les dix évolutions.

Allez, il faut transmettre le bâton, et je le passe à Rubin, Homer, l'Hérétique, June Prune et Slovar.

En attendant, cher lecteur, je te souhaite un Joyeux Noël.

lundi 20 décembre 2010

La Seine-Saint-Denis risque d'être la victime n°1 des suppressions de poste de l'Education nationale en 2011.

La nouvelle est tombée vendredi 17 décembre : l'Académie de Créteil devra rendre, pour le secondaire, 426 postes à la rentrée 2011, devenant ainsi l'une des académies les plus touchées cette année par les suppressions. Le ministère maintient le système mis en place depuis deux ans, qui est finalement très simple. On annonce que le rectorat devra sabrer 426 postes, mais on ne lui donne aucune consigne sur la manière de s'y prendre. Le recteur doit donc innover et inventer pour trouver un nouveau moyen de s'acquitter de cette tâche. Je suis d'ailleurs sûr qu'il existe un système d'évaluation des recteurs par lequel on note ceux qui réussissent le mieux sans déclencher trop de grèves et de mouvements sociaux.

Les années précédentes, le rectorat de Créteil a utilisé plusieurs leviers. Ce fut d'abord les remplaçants titulaires, dont le nombre n'a cessé de baisser, puisqu'ils sont aujourd'hui à peine 5% des corps, alors qu'ils étaient 10% en 2005. Puis, le rectorat tapa sur les stagiaires l'année dernière, bénéficiant de la fantastique réforme de la formation des maîtres qui supprima le stage. Cependant, on est arrivé au bout des possibilités sans remettre en cause directement l'obligation qui est faite au service public de mettre en oeuvre des programmes et des horaires d'enseignement.

Il reste pourtant, dans le secondaire, quelques marges de manœuvre.

Tout d'abord, le lycée n'a finalement pas connu de suppressions massives jusque là. L'an dernier, la réforme du lycée a été installée sans qu'on retire trop de moyens, pour éviter que les enseignants ne râlent trop. Or, cela ne pourra pas durer. Je vois deux leviers que le rectorat pourrait actionner sans difficulté. Tout d'abord, il peut parfaitement nous débarrasser de l'accompagnement personnalisé (deux heures par classe pour y faire un peu n'importe quoi prises sur des cours l'an dernier) en prétextant que les enseignants et/ou les établissements n'en font rien de bien. Il suffira d'un rapport fait par un inspecteur général aux ordres pour enterrer cette belle usine à gaz, alors que le gouvernement a communiqué énormément là-dessus et le fait encore. Cela permettrait de sabrer trois à quatre postes par lycée. Ensuite, les heures dédoublées, qui étaient autrefois imposées nationalement (maths, histoire-géographie, français, anglais en seconde) mais qui sont maintenant laissées à la disposition des établissements, pourront elles aussi disparaître : cela représenterait plusieurs postes par lycée là aussi. Enfin, la structure de la nouvelle première permet de regrouper tous les élèves de général sur certains cours communs, ce qui permettrait là encore de grosses économies, au dépend des élèves les plus en difficulté.

Mais l'académie a un autre gros problème : la logique démographique. Depuis la fin des années 1990, la France connaît un boom démographique. Notre pays a beau être le plus décadent du monde, voilà que ses habitants se reproduisent, suffisamment vite pour menacer réellement la belle logique de suppressions de poste de notre ministère. Sur Créteil, les effectifs dans les collèges du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne sont en hausse constante, et le phénomène est d'une durée suffisante, puisqu'il se poursuit aujourd'hui, pour que cela perdure.

En toute logique, la Seine-Saint-Denis devrait être la victime de ce phénomène. D'abord, le département bénéficie des restes des politiques de l'éducation prioritaire en collège, ce qui donne aux établissements du cru des moyens supplémentaires importants, en particulier au niveau du nombre d'élèves par classe. Vu le tapage que nos dirigeants ont fait autour du soi-disant échec de l'éducation prioritaire (alors que ce sont leurs politiques qui sont des échecs cuisants), il leur sera facile de justifier politiquement des coupes dans ce domaine. Cela sera accentué par le fait que le nombre d'élèves dans le 93 augmente peu, du fait de la fuite que connaissent les collèges de ces zones, en tout cas certains d'entre eux. On pourrait d'ailleurs dresser une carte passionnante de l'évitement en Seine-Saint-Denis : on y verrait des collèges pleins à craquer, et, à parfois 200 m, des établissements qui se vident de leurs élèves.

Personnellement, je table sur des coupes plus fortes dans les collèges de Seine-Saint-Denis que dans les lycées, mais le rectorat a de tels objectifs qu'il est à craindre qu'il utilise les deux leviers. En effet, peu de gens défendront l'éducation prioritaire que les médias se sont échinés à dévaloriser.

Cher collègue, je crains que la quatrième en Seine-Saint-Denis à 27 élèves soit une réalité dès l'an prochain, comme nous verrons revenir les secondes à 35-40 dans les lycées considérés statistiquement comme difficiles. L'année 2011-2012 s'annonce particulièrement drôle...

mercredi 15 décembre 2010

Au Raincy, un blog local montre une véritable influence lors du conseil municipal.

Cher lecteur, comme tout bon citoyen, j'avais décidé de me rendre, lundi dernier, au conseil municipal du Raincy pour me faire une opinion sur la démocratie locale. Je peux te dire que je n'ai pas été déçu !

Comme tu le sais peut-être, la commune est dirigée par Eric Raoult, ancien ministre, ancien vice-président de l'Assemblée nationale, maire depuis 1995 et membre éminent de l'UMP de Seine-Saint-Denis. Face à lui, on trouve une liste de droite minoritaire (son leader n'était pas présent lundi soir) et une liste PS qui ne tient que trois sièges du conseil. A priori, je m'attendais à un conseil apaisé. La droite n'a pas de risque de perdre cette commune du fait de sa structure sociale. Eric Raoult pourrait être éventuellement menacé localement par un autre homme de droite ayant une certaine carrure, mais il n'y en a pas dans le paysage à ce que je sache. Certes, une campagne électorale approche (ce sont les cantonales) et le conseiller général UMP Ludovic Toro va devoir affronter le médiatique maire PS de Clichy-sous-Bois Claude Dilain, ce qui peut expliquer un raidissement des camps, mais jusque là...

J'avais consulté l'ordre du jour de la séance qui était centré sur un débat d'orientation budgétaire. A mon arrivée, j'ai constaté avec étonnement la présence d'un public relativement conséquent (presqu'une vingtaine de personnes) : j'ai pu voir des conseils à Pantin, au Pré Saint-Gervais et aux Lilas et j'ai rarement vu une telle foule.

Dès le début de la séance, la tension est palpable. Le maire monopolise la parole et parle énormément. Les autres conseillers municipaux de l'UMP sont étroitement cadrés. Lorsque M. Bodin, adjoint aux finances, explique de manière assez claire et simple qu'il prévoit une augmentation de la part communale des taxes locales de 2 à 4%, ne pouvant encore se prononcer à cause des conséquences de la réforme de la taxe professionnelle, le maire le coupe et lui dit, péremptoire : "ce sera 2% !" Les autres conseillers municipaux de l'UMP ne réagiront que dans la polémique avec l'opposition.

Et justement, je dois te dire que je n'ai jamais assisté, cher lecteur, à un conseil municipal aussi tendu. Lorsque  le PS tente de s'exprimer, le maire répond avec une extrême brutalité, qualifiant systématiquement les paroles du leader du groupe de "stupidité" ou de "bêtise". Il n'est finalement guère plus amène avec l'autre liste de droite, même s'il prend la peine de répondre aux réflexions sur le débat d'orientation budgétaire par des aspects politiques. Finalement, la gauche et la droite en restent à des questions de procédure.

Sur ce point, la stratégie du PS m'a semblé confuse. Régulièrement, les conseillers socialistes accusent le maire de ne pas respecter le règlement du conseil, mais ils ne semblent pas avoir pris la décision de poursuivre le maire au tribunal administratif, ce qui serait cohérent lorsqu'on met bout-à-bout tous les manquements soulignés par l'opposition. D'ailleurs, le maire ne cesse de provoquer la gauche en leur proposant de suivre cette voie.

Malgré ces tensions permanentes, le véritable adversaire de M. Raoult ne fut pas, durant cette soirée, le PS. Un autre personnage n'a cessé de planer sur les débats, au début de manière sous-jacente, puis très rapidement très ouvertement. Cet ennemi est un blogueur ! Mais oui, cher lecteur, c'est un de mes confrères qui suscite les plus fortes réactions du maire du Raincy. A chaque fois que les socialistes émettent des questions ou des critiques, le député revient sans cesse à Philémon, l'accusant d'être le véritable leader de l'opposition de gauche. Le véritable patronyme du blogueur est cité à plusieurs reprises, le maire se permettant des jeux de mots à la limite de la courtoisie. Enfin, M. Raoult finit pas menacer tout ce petit monde de réponses très offensives de sa part si les attaques ne cessent pas. Là encore, j'émettrais la même critique que contre le PS précédemment. Si ce blog est insultant et/ou diffamatoire, l'UMP ou le maire lui-même pourraient parfaitement saisir la justice et on peut se demander à quoi servent ces apostrophes, à part à laisser les conseillers de la majorité se défouler sur le blogueur qui ne peut pas répondre le jour même du conseil.

A ce stade, on aurait pu espérer avoir atteint le niveau le plus élevé du débat, mais les choses ont encore empiré. Les élus étaient en train de voter les décisions budgétaires lorsque le maire interrompit tout le monde et interpella une femme dans le public qui venait de sortir un téléphone portable et prenait une photo. Là, j'étais estomaqué : elle était juste devant moi et je n'ai même pas vu surgir l'appareil, alors que le député l'avait repérée de l'autre bout de la salle. Immédiatement, M. Raoult interrompit la séance et exigea que l'impétrante lui remette son téléphone, se plaçant dans une situation délicate puisqu'un conseil municipal est régit selon le principe de la publicité des débats et que les élus, dans l'exercice de leurs fonctions, peuvent être filmés ou photographiés. La jeune femme (il s'agissait d'une journaliste) commença par résister puis alla présenter sa carte de presse au maire.

Or, les choses dérapèrent. Une personne du public se leva et déclara au maire que sa manœuvre était illégale. Au même moment, un jeune homme, qui était sorti un peu auparavant, revint et applaudit ironiquement le maire, ce qui provoqua la colère de ce dernier. Il proposa alors au conseil municipal de voter le huis-clos, et la majorité s'empressa d'obtempérer. Tout cela s'acheva par un affrontement verbal entre Philémon et Eric Raoult, qui ne restera pas, je le crains, dans les annales de l'histoire politique française. Durant ce bref moment, les élus d'opposition sont restés étonnamment silencieux (ce que je trouve assez scandaleux, qu'ils soient de droite ou de gauche), pendant que la majorité réglait ses comptes avec Philémon.

Cet affrontement indirect puis direct entre un maire et un citoyen blogueur m'a fait réviser en catastrophe mon jugement sur l'influence des blogs. Au plan national, et malgré les manœuvres sarkozyennes récentes, les blogs ne pèsent rien. Par contre, j'ai pu me rendre compte hier qu'un blog local pouvait avoir une influence réelle et devenir un véritable vecteur d'information, voire même subir les répliques des élus locaux. Il est évident que notre édile surveille étroitement l'activité de Philémon, parvenant même à faire référence à des commentaires, ce que je suis moi-même bien incapable de faire sur mon propre blog.

Voilà qui va me faire sérieusement revenir sur mes discussions avec mes petits camarades blogueurs qui sont considérés comme influents par le Wikio. Localement, nous pouvons, apparemment, dans certains cas, avoir un impact réel sur la vie publique. Il est important, à mon sens, que nous suivions avec intérêt ce qui se passe au Raincy, car je ne vois pas bien comment cette relation difficile ne peut finir autrement que par un procès, à un moment ou à un autre, quel qu'en soit l'initiateur. Le maire a l'air prêt à en découdre...

...quoique... En y repensant, une autre hypothèse a surgi, lancinante, depuis quelques heures. En nommant de fait Philémon comme adversaire numéro un, Eric Raoult mène un petit jeu qui pourrait faire beaucoup de mal à l'opposition locale. La voilà devancée par un simple citoyen et on a presque l'impression que les opposants subissent cette affaire sans pouvoir y faire grand-chose. Cela s'est vu particulièrement lorsque M. Lapidus posa des questions sur le POS et que le maire répondit que le PS était mené par les manœuvres du vil blogueur. Finalement, à l'approche des élections cantonales, le ministre conduit une stratégie qui pourrait lui rapporter gros s'il ne laisse sa propre énergie lui échapper.

Je sais cependant que les membres du public ne partagent pas mon analyse. Les soutiens du maire reprochèrent à ceux qui avaient contesté le refus de M. Raoult de tolérer un appareil photo de vouloir sciemment perturber le conseil, poursuivant une chasse aux sorcières contre l'élu local. Il est vrai qu'il n'est pas permis au public, en théorie, d'apostropher un conseil municipal. Les autres affirmèrent qu'on s'approchait d'un point très sensible de l'ordre du jour, mais ne maîtrisant pas encore la vie politique locale, je ne m'exprimerai pas là-dessus.

En tout cas, cher lecteur, une chose est sûre : je vais retourner au conseil municipal. J'ai passé une soirée passionnante et je dois te dire que j'attends le prochain épisode avec impatience. Pour être cependant juste, les autres membres du public m'ont affirmé que cette situation de huis-clos ne s'était jamais produite ces dix dernières années. Espérons donc que la prochaine fois, nous pourrons assister à tous les débats.

jeudi 9 décembre 2010

La tour de Pisa de l'Education nationale penche dangereusement...

Les résultats des études PISA ont déclenché l'habituel cortège de réflexions idéologiquement orientées qui sont criantes de manque d'analyse et d'interprétation (lisez la presse de mardi, et vous verrez). Personnellement, je n'ai nullement été surpris de quoi que ce soit dans ce que j'ai pu lire.

Les enquêtes PISA confirment en effet plusieurs des billets que j'ai pu faire ces derniers mois, et vont à l'encontre de quelques vagues idées qui traînent en France sur le sujet éducatif. En voici une petite liste réduite mais néanmoins importante :

1) Pas besoin de moyens pour réaliser une bonne politique éducative : les résultats de PISA démontrent outrageusement le contraire. L'OCDE avait déjà dit, il y a quelques mois, que les pays qui réussissaient le mieux étaient ceux dont la dépense était la plus forte. En France, l'investissement public et privé dans l'éducation n'a cessé de diminuer depuis 1997. Par contre, si cette condition est importante, elle ne suffit pas. En effet, on peut voir qu'un pays très dépensier comme les Etats-Unis reste dans le milieu de tableau. L'évolution récente des pays asiatiques, qui explosent dans ce classement, montre aussi que le fort investissement qu'ils ont fait ces dernières années est payant, en ciblant leurs efforts et en s'appuyant sur un consensus national visant à s'élever et à se développer.

2) La libéralisation du système éducatif et le libre-choix des parents est une bonne chose pour les résultats globaux : là encore, on peut constater dans ce classement que ce choix est clairement négatif pour les résultats globaux. La Suède a par exemple libéralisé son système en 2000 et on peut voir les résultats : elle s'écroule en 2009 à notre niveau alors qu'elle caracolait en 2000 en haut du classement.

3) la France a l'un des systèmes les plus égalitaires au monde : cette phrase est fausse et tout le monde le sait. La France a des résultats moyens parce que ses bons élèves sont parmi les meilleurs et ses mauvais parmi les plus faibles. C'est la grande faiblesse du système éducatif actuel. La politique de la droite depuis 2002 a creusé les écarts, mais le phénomène existait déjà auparavant. Il a d'ailleurs toujours existé me semble-t-il. On vante souvent le système du début du siècle, qui ne menait au bac que 10% des élèves au début des années 1980. Bel exemple de système profondément égalitaire...

4) Le secteur privé obtient de meilleurs résultats que le secteur public : là encore, nous autres enseignants, savions tous que les meilleurs résultats du privé s'appuyaient sur les publics qui se rendaient dans ces établissements et pas sur les méthodes utilisés. Les analystes de l'OCDE le confirment : à milieu social égal, dans tous les pays étudiés, les secteurs privés et publics obtiennent les mêmes résultats scolaires. Cette question-là est donc un choix de société et n'a rien à voir avec les résultats des enfants.

5) Une discipline stricte et des exigences élevées nuisent à la réussite de tous les enfants : là encore, ce marronnier tombe ! Au contraire, ce sont les systèmes qui s'appuient sur une discipline stricte et qui attendent beaucoup des enfants dans leur ensemble qui ont les meilleurs résultats.

6) Le salaire des enseignants n'a pas d'impact sur les résultats des élèves (ces feignasses ont déjà trop de vacances !) : là, c'est ma surprise de cette étude. Apparemment, de hauts salaires améliorent les résultats des enfants. J'y verrais le résultat d'une considération positive de l'ensemble de la société, qui n'existe que peu en France, alors que le métier est difficile et que le système fait qu'on est de moins en moins heureux de faire notre boulot. Cependant, ce n'est qu'une hypothèse et rien ne la vérifie vraiment.

7) Les évolutions de l'école française doivent s'appuyer sur les résultats de PISA : certainement pas ! Tu vas me dire que je yoyotte, cher lecteur, alors que je viens de déblatérer pendant 20 lignes sur ces résultats. Cependant, je crois qu'un système éducatif performant a deux caractéristiques simples et claires. Il doit d'abord être le résultat d'un projet collectif. En France, l'Education nationale a tellement été attaquée de tout côté ces 30 dernières années que tous ses acteurs vont dans tous les sens, sans comprendre quel est l'objectif global que nous devons atteindre. Pour cela, nous avons besoin que le politique prenne une décision nette, ce qu'il semble bien être incapable de faire. On se limite pour le moment aux mesures techniques. D'autre part, ce projet collectif doit faire l'objet d'un consensus autant de la société française que des personnes qui travaillent dans le système, élèves comme adultes. Là, c'est encore pire. Pourtant, l'école mérite un vrai débat, loin des caricatures récurrentes dans nos médias. Je trouve presque que des élections devraient se jouer uniquement là-dessus.

Si l'ensemble de la collectivité s'entend pour aller dans une direction, les résultats PISA suivront d'eux-mêmes. Si l'objectif est de sélectionner des bons élèves, nous resterons dans le milieu de tableau mais on s'en fichera totalement. Par contre, si notre volonté est d'élever le niveau général, on remontera.

Sortons des caricatures, et mettons sur la table nos points d'accord et nos différences.

Tiens, l'Hérétique me convie à un débat sur le sujet. Je vais réfléchir à ses propositions et je réponds prochainement.

vendredi 3 décembre 2010

Solidarité ? Ah, ben non...

Le vendredi soir, je quitte mon lycée dit difficile entre 17h30 et 18h00. Pour rentrer dans ma commune de résidence, je dois traverser la moitié du département. Durant mon trajet, j'emprunte une ligne de tramway.

Ce soir, je me trouvais tranquillement assis, en train de m'amuser avec mon smartphone. J'étais à deux stations du terminus et je venais de lire mes mails et de constater que Manuel avait dégainé cinq billets en trois jours, provoquant les habituels sarcasmes bienveillants de Fabrice. J'ouvrais donc mon reader pour voir si Manuel avait réussi à parler d'autre chose que d'Israël.

A ce moment précis, j'ai eu un drôle de sentiment, comme une menace pendante qui se trouvait près de moi. Nous étions à un arrêt et le chauffeur du tram était en train de faire retentir la sonnerie indiquant qu'il allait boucler définitivement les portes. Une main se posa sur mon téléphone et tenta de l'arracher.

J'ai eu un pot énorme, pour deux raisons simples. Tout d'abord, mon téléphone est équipée d'une coque en plastique qui peut être assez glissante, d'autant plus qu'elle a une lourde tendance à retenir tout ce qui traîne sur mes mains lorsque je me retrouve dans les transports. Surtout, à ce moment précis, j'étais agrippé au téléphone, impatient de lire la prose de mon petit camarade.

J'ai tiré sur le téléphone, me demandant ce qui allait se passer. Le gamin, parce que c'en était un, d'après ce que j'ai pu apercevoir, pouvait très bien me décocher une mandale, histoire que je lâche, d'autant plus que j'étais assis et que je ne pouvais riposter ou me défendre sans lâcher le téléphone. Or, le gosse a fait un choix stratégique tout autre. Voyant que je ne lâchais pas, il a préféré filer vers la porte qui se refermait pour éviter de se retrouver coincé avec moi dans la cabine du tram. Il a réussi, d'autant plus que personne n'a tenté de l'arrêter.

Je suis resté estomaqué quelques secondes, puis j'ai repris ma lecture, en espérant que Manuel avait été bon. Malheureusement, je suis tombé sur un billet sur les futures coupes du monde de foot...

Je pourrai me lancer ici dans un billet sur la dangerosité congénitale du 93, sur la gravité de la délinquance juvénile ou sur la mauvaise qualité des transports en commun. Franchement, non... Cela fait 33 ans que j'habite ce département, et c'est la première fois que je subis un truc pareil. Cela fait donc une agression tous les 33 ans, ce qui fait tout de même une bonne moyenne. Par ailleurs, on sait tous que le vol existe, même dans les sociétés les plus policés. Je suis juste atterré de voir un gamin qui n'avait sans doute pas plus de 15 ans se lancer dans des actes pareils.

Par contre, je dois te dire que je ressens un véritable agacement à l'égard des autres passagers de la rame. Certes, il leur était impossible d'intervenir : le gamin avait parfaitement préparé son coup. Il passait simplement dans le couloir, et il n'y avait absolument personne entre moi et la porte. Même la dame en face de moi n'aurait sans doute rien pu faire, du fait de la rapidité du geste.

Mais après, cher lecteur ? Certes, la dame assise en face a levé les yeux de son livre et m'a fait un sourire mais personne n'a daigné m'adresser la parole. Quelqu'un aurait au moins pu juste me dire un mot. Non, rien, absolument rien. Seul un homme est venu me voir, lorsque le tramway est arrivé à son terminus (5 mn plus tard) et que je me dirigeais vers le RER, pour me proposer un témoignage. Je l'ai remercié de sa sollicitude, mais comme le portable était toujours dans ma poche et que je n'avais pas vu le visage de l'enfant, on en restait là.

Cette absence totale de solidarité est tout de même étonnante. Je n'attendais pas non plus un élan massif, mais un simple "ça va, Monsieur ?" aurait pu suffire amplement. Certes, il n'y a finalement rien de grave et la vie continue, avec mon téléphone. Elle aurait continué de la même façon sans.

Mais ce soir, je suis de bonne humeur, parce que j'ai eu un coup de chance. Tant mieux. Je vais aller jouer au loto.

jeudi 18 novembre 2010

La polémique autour des notes en primaire.

Nicolas me demande ce que je pense de la nouvelle polémique-gadget lancée par les médias ce matin. Il y a eu plusieurs billets sur la question aujourd'hui.

Je répondrai très simplement.

Tout dépend de ce que l'on attend d'une notation. Si le but est de massacrer les élèves en difficulté, la notation n'a aucun intérêt et doit être supprimée. Si le but est de permettre aux gosses de progresser en comprenant ce qui pose problème chez eux, la notation est intéressante et doit exister. Il s'agit alors d'un outil qui aide aussi l'enseignant à percevoir les problèmes de sa classe et à faire bouger ses cours en fonction de ceux-ci.

Après, ce qui est plutôt comique dans cette histoire, c'est que la bonne vieille notation sur vingt a disparu des écoles dans de très nombreux cas. Les enseignants utilisent maintenant des systèmes par compétence ou par tâche. Cela n'empêche pas les parents de voir toujours le problème de la même façon : est-ce que mon chérubin est bel et bien exceptionnel et fera bien les études que je n'ai jamais réussi à faire ???

Pour concevoir un système de notation cohérent, réfléchissons déjà à ce qu'on attend du système scolaire, et on trouvera des solutions.

Cela mériterait de nombreux billets, et j'en ferai, peut-être.

Par contre, une remarque préliminaire : les notes servent soit à vérifier une avancée dans l'acquisition des compétences et des connaissances par un gamin tout au long de l'année, soit à sélectionner à la fin d'une formation type concours, soit à valider l'acquisition d'un niveau lors d'un examen final, comme au bac. Ces trois types de notes méritent des réflexions très différentes.

Les inégalités de revenus : quelques chiffres sur le Raincy.

Manuel, qui est en ce moment touché par la grâce  mais qui reste totalement matérialiste, m'a signalé ce site qui communique toute une série d'informations statistiques sur toute commune qui vous intéresserait concernant les revenus des ménages.

Sur le Raincy, c'est fascinant. La ville fait partie des 10% des communes concentrant le plus de richesse dans le département, avec un revenu moyen par foyer de 3 789 € par mois.

Plus intéressant : les 10% des ménages les plus riches perçoivent 47% des revenus totaux de la ville ! On imagine les écarts dans la commune.

On découvre enfin que le Raincy, pourtant le petit Neuilly du 93, est devancé dans les moyennes par Gournay et Coubron.

En comparaison, mon ancienne commune des Lilas se situait à 2 737 € par mois de revenu moyen et les 10% des ménages les plus riches concentraient "seulement" 34% des richesses.

samedi 13 novembre 2010

Aimons les libéraux, mais pas trop quand même.

Dans un billet récent, Cycee me demande ce que je pense du libéralisme et des libéraux. Ce terme est déjà très vaste, parce que, de plus en plus, nos amis libéraux ressemblent à de véritables trotskystes, allant de groupuscules en groupuscules, se déchirant sur des questions très particulières alors qu'ils feraient mieux de se demander comment faire pour sortir de leur splendide isolement.

Si tu es un habitué de ce blog, tu sais pourtant que je suis parmi ceux qui considèrent que les blogueurs libéraux sont des personnes de droite avec qui on peut discuter. Tu vas me dire, cher lecteur, que les libéraux ne sont pas tous de droite. C'est vrai, mais ceux qui trustent les hauts de la blogosphère le sont. Leur volonté de toujours dire que la gauche et la droite n'existent pas ne fait que confirmer cette lourde hypothèse. De toute façon, nos petits camarades libéraux ont bien plus soutenu Sarkozy que les autres candidats en 2007.

Pourtant, malgré cela, je me sens bien plus à mon aise avec un libéral, même libertarien, qu'avec un réactionnaire. Seuls les gaullistes peuvent être plus supportables, mais ils sont tellement peu nombreux qu'on se demande si on pourrait réunir une équipe de football de gaullistes.

Quelques petites choses me gênent quand même chez les libéraux français qui s'expriment sur la toile. Ils montrent une réelle porosité avec les thèses de l'extrême-droite et s’abîment souvent dans des sites internet réellement problématiques. Tant que les libéraux auront cette tendance, comment pourront-ils être crédibles dans leur recherche de la liberté ? Finalement, on a surtout l'impression que tout se résume, pour beaucoup d'entre eux, à savoir comment faire pour ne plus payer d'impôts, et le reste passe vite à la trappe.

Une autre question est pendante à leur sujet. Les libéraux semblent être aujourd'hui les derniers vrais idéologues, incapables d'une quelconque remise en question. Finalement, ils radotent dans leurs billets des phrases prédigérées qu'ils peuvent réutiliser dans chaque papier. Quelques exemples pour la route : "trop d'impôt tue l'impôt" ; "l'Etat est toujours moins efficace que le marché" ; "la concurrence, c'est génial" ; "le fonctionnaire est un fainéant" ; "en France, tout est de la faute des syndicats". Si tu vas tenter de discuter, tu te fais traiter de collectiviste et tout s'arrête là. C'est dommage, car cela démontre avant tout un appauvrissement de la réflexion politique. On dirait presque des campagnes de publicité...

Bon, maintenant, cher lecteur, je te conseille d'aller sur le classement politique du Wikio pour te faire ta propre idée.

Allez, je transmets la chaîne à Manuel, CSP, Homer, Gauche de Combat (pour l'obliger à faire des liens de complaisance, parce que c'est la journée de la gentillesse, hein ?) et Stef. Au boulot !

Digressions à partir des premières propositions du PS sur l'éducation : l'autonomie des établissements.

Il y a quelques jours, un compère blogueur de mon ancienne commune des Lilas me demandait (avec une certaine exigence) de m'intéresser aux propositions de Bruno Julliard concernant l'éducation.

J'ai traîné, d'abord parce que les propositions des partis politiques sont en général extrêmement décevantes sur ce sujet depuis que je travaille, et ensuite parce que le PS a de plus en plus tendance à suivre les idées des libéraux ou celles des réactionnaires sur l'aspect éducatif. Et là, dans le programme Julliard, ce sont les premiers qui tiennent la corde.

Bon, tu vas me dire, cher lecteur, que Julliard ne propose pas de privatiser le système éducatif, ce qui montre un libéralisme très modéré. J'en conviens (je suis gentil aujourd'hui, tu remarqueras). Il cède cependant à l'une des propositions-phares des politiciens depuis dix ans sur le système éducatif : l'autonomie des établissements.

Je te résume le concept rapidement. Dans l'esprit de nos politiciens, l'Education nationale est un système sclérosé par sa rigidité et sa centralisation. D'autre part, elle souffre d'un encadrement trop fort, lié aux idées égalitaristes marquées par un marxisme d'un autre âge, qui l'empêche de s'adapter aux réalités du terrain et de traiter les élèves qu'elle a en face d'elle.

Pour résoudre cette difficulté, aucun problème ! Il faut de la liberté pour les établissements. Chaque bahut devrait pouvoir, en toute liberté, définir ses projets et mettre en place les actions nécessaires pour aider les élèves à s'en sortir le mieux possible. Ainsi, si une école devient très bonne, elle concentrera plus d'élèves qu'auparavant, alors que les mauvais établissements, eux, fermeront progressivement. D'autre part, cela permettra aux enseignants de faire ce que l'économiste bon teint appelle de l'innovation, ce qu'ils ne pourraient pas faire maintenant.

Cette conception vise, à mon sens, à installer de la concurrence entre les écoles, les collèges et les lycées. Elle répond à l'idée que la concurrence fonctionne toujours mieux que le monopole, et qu'elle produira donc davantage de richesses. L'idée est très belle en soi, mais elle me semble totalement erronée si on l'applique à un système éducatif.

Reprenons donc les idées dans l'ordre. Tout d'abord, la soi-disant extrême centralisation n'en était pas une au plan des enseignants. Au contraire, la tendance a plutôt été au renforcement du contrôle sur les pratiques des profs. Dans les années 1980, les programmes étaient relativement vastes et finalement assez ouverts. De plus en plus, les exigences ont été de plus en plus corsetées, que ce soit sous la gauche ou sous la droite. Le ministère a commencé à minuter les programmes, à vouloir imposer des problématiques (excluant la recherche et ses questionnements) et même, très récemment, des exemples à traiter obligatoirement en cours. Finalement, la liberté des profs de mettre en oeuvre leurs idées n'a pas cessé de se réduire, en tout cas dans les cours, sous l'impulsion des politiciens eux-mêmes. 

En mettant en place l'autonomie, les politiciens souhaitent réformer le système de notation des profs et mettre le chef d'établissement aux commandes, voire le créer dans le primaire. Celui-ci sera sans doute capable de parfaitement gérer les budgets et la masse salariale. Par contre, s'il est un ancien DRH d'une entreprise ou un ancien prof de maths, comment pourra-t-il évaluer la validité de mon travail en histoire et en géographie ? Certes, il entendra les ragots des élèves (toujours sujets à caution), les éventuelles plaintes des parents (qui ne se déplacent que lorsque les problèmes sont vraiment importants) mais il n'aura pas le fond scientifique pour juger du contenu. Alors, il est à craindre qu'il adoptera d'autres critères comme le copinage, la soumission, le nombre d'heures supplémentaires faites ou l'absence d'engagement syndical...

Ensuite, et c'est un second point, il est vrai que les établissements n'ont pas la pleine liberté de leur gestion financière. Actuellement, les établissements gèrent deux choses : ils votent un budget de fonctionnement matériel en répartissant les dotations de la collectivité territoriale et ils répartissent les heures d'enseignement transmises par le ministère en s'appuyant sur le cadrage national. Or, en réalité, la fameuse autonomie existante est plutôt l'autonomie du chef d'établissement face à aux profs, tout en restant soumis aux volontés de l'administration centrale. Je ne fais aucune confiance au PS pour faire évoluer une situation qu'il a lui-même contribuée à mettre en place.

Reste cette histoire de saine concurrence. Depuis la suppression de la carte scolaire, elle existe déjà de fait. Or, elle ne s'appuie finalement pas sur ce qui est vraiment important : le cours et la réussite des élèves. Soyons clair, cher lecteur. L'école est un système collectif visant à distribuer des connaissances et des compétences à tous les enfants. Or, depuis que l'individualisme croît dans notre belle société, on s'intéresse bien plus à l'élève en tant qu'individu qu'aux élèves en tant que groupe. Le cours est de plus en plus délaissé : les classes sont au maximum (ma 1ère de cette année est à 36 élèves...), les bons élèves réussissent toujours mais l'équation est de plus en plus difficile pour les autres, le niveau des programmes et les exigences ne cessent de se réduire. Pour compenser ce désengagement pour le groupe, on propose de l'individuel : si votre gamin vient chez nous, il aura de belles sorties, de beaux projets culturels, il aura du soutien et des stages de vacances... Ce panel varie autant en fonction des idées des chefs d'établissement que des propositions des profs du coin.

Alors, que va-t-il se passer ? Si l'autonomie des établissements comme les politiques la conçoivent se met en place, les établissements vont s'adapter à minima à leurs élèves. Les lycées où se concentrent les meilleurs feront des choses très complexes et élevées, les lycées comme le mien feront du basique. Les écarts vont se creuser sans cesse entre pauvres et riches, alors qu'ils sont déjà très importants. La remise en cause du bac national, dont on va encore réduire nettement les exigences, ne fera qu'accroître cette tendance.

Alors, que faudrait-il faire, cher lecteur ? Faudrait-il abandonner l'idée de l'autonomie ? Je vais te répondre franchement : on s'en fout. L'autonomie est présentée comme un objectif en soi qui va tout résoudre, mais elle n'est qu'un moyen qui ne va nulle part. Ce qu'il faut, avant tout, c'est savoir où doit aller le système éducatif.

Pour moi, un programme de gauche doit viser à trois objectifs clairs et simples :

  • L'école doit avoir des objectifs très élevés pour l'ensemble des élèves, avec un diplôme commun qui valide ceux-ci. Les gamins, d'où qu'ils viennent, ne sont nullement des idiots qui rejettent la culture. Ils aiment apprendre et je suis persuadé qu'ils peuvent aller très loin si on les y amène. Arrêtons de prendre les enfants pour des idiots, et nous n'en ferons plus des idiots.
  • L'école est un système collectif qui doit amener des futurs citoyens au plus haut. Aussi, il est inacceptable qu'on fiche en l'air la formation collective pour payer des internats d'excellence aux meilleurs et/ou pour maintenir en classe le boulet qui pourrit l'ambiance générale. Ce qui devrait être au centre des préoccupations, c'est de tout faire pour que la transmission des compétences et des connaissances se passe pour le mieux pour tous les gamins.
  • L'école est un système où la vraie liberté est celle de ses acteurs. Laissons les profs, les inspecteurs, les proviseurs, les documentalistes, les CPE travailler librement. Le politique doit être là pour fixer un cadre finalement assez simple et pour évaluer globalement les réussites et les échecs du système, c'est-à-dire :
    • les programmes à traiter,
    • la gestion financière,
    • les conditions d'embauche des personnels,
    • les conditions de progression de carrière et d'évaluation de ceux-ci,
    • les enquêtes régulières à transmettre aux personnels pour montrer ce qui s'améliore et ce qui régresse et les amener à bouger dans leurs actions.
Dans ce cadre, l'autonomie devrait être celle de laisser des cadres faire leur boulot comme ils l'entendent. Ce serait une vraie progression.

Il faudrait que je fasse bien des billets pour revenir sur tout cela : je vais peut-être m'y atteler. Je reviendrai sans doute sur d'autres propositions du PS prochainement, si j'en ai le courage...