Nicolas me demande ce que je pense de la nouvelle polémique-gadget lancée par les médias ce matin. Il y a eu plusieurs billets sur la question aujourd'hui.
Je répondrai très simplement.
Tout dépend de ce que l'on attend d'une notation. Si le but est de massacrer les élèves en difficulté, la notation n'a aucun intérêt et doit être supprimée. Si le but est de permettre aux gosses de progresser en comprenant ce qui pose problème chez eux, la notation est intéressante et doit exister. Il s'agit alors d'un outil qui aide aussi l'enseignant à percevoir les problèmes de sa classe et à faire bouger ses cours en fonction de ceux-ci.
Après, ce qui est plutôt comique dans cette histoire, c'est que la bonne vieille notation sur vingt a disparu des écoles dans de très nombreux cas. Les enseignants utilisent maintenant des systèmes par compétence ou par tâche. Cela n'empêche pas les parents de voir toujours le problème de la même façon : est-ce que mon chérubin est bel et bien exceptionnel et fera bien les études que je n'ai jamais réussi à faire ???
Pour concevoir un système de notation cohérent, réfléchissons déjà à ce qu'on attend du système scolaire, et on trouvera des solutions.
Cela mériterait de nombreux billets, et j'en ferai, peut-être.
Par contre, une remarque préliminaire : les notes servent soit à vérifier une avancée dans l'acquisition des compétences et des connaissances par un gamin tout au long de l'année, soit à sélectionner à la fin d'une formation type concours, soit à valider l'acquisition d'un niveau lors d'un examen final, comme au bac. Ces trois types de notes méritent des réflexions très différentes.
Enfin, peut être faut- il un juste milieu. En CP, si il ne faut pas frustrer un gamin qui apprend la lecture, il faut aussi aux parents un moyen d'évaluer l'évolution d'un apprentissage qui est la base de tout. L'accompagnement des premiers devoirs par les parents étant très importants pour donner le gout d'apprendre.
RépondreSupprimerJe te donne largement la moyenne ;-)
RépondreSupprimer@ Stef : oui, les parents sont fondamentaux dans la réussite des enfants. Je ne comprends pas bien qu'on ait pu penser qu'on pouvait se passer d'eux.
RépondreSupprimer@ Eric : merci, j'attends mon image.
Le plus grand scandale de l'histoire de la République implique deux présidents de la République (Chirac, Sarkozy) et deux anciens premiers ministres (Balladur, Villepin).
RépondreSupprimerPour comprendre le scandale de l'attentat de Karachi, une vidéo de 18 minutes est à voir absolument :
http://www.dailymotion.com/video/xfot27_sarkozy-poursuivi-par-l-affaire-de-karachi_news#from=embed
Comme enseignante je constate
RépondreSupprimer1 une montée de l'évaluation des performances individuelles par le chiffre en tout domaine, en particulier, celui des services (encore) publics qui sert de base à la "politique"
2 un rejet des notes tout à coup, comme frustration insupportable, parce qu'il y a un problème certes, mais on ne traite pas les problèmes qui portent sur des questions difficiles avec des réponses simplistes, mais qui, parce que radicales, paraissent "courageuses"
3 enseigner est difficile, apprendre/étudier encore plus, et on y subit une frustration. Il faut d'une manière ou d'une autre apprécier les progrès et pouvoir le faire savoir aux parents. On oublie aussi le plaisir, après la frustration acceptée, d'une bonne note. N'y a-t-il que des mauvaises notes ?
4 il me semble que l'infâmant est moins la note, que le commentaire public
5, et enfin, j'aimerais que le pouvoir qui nous guide ressente la contradiction entre le point 1 et le point 2 et, qu'il la perçoive ou non, qu'il accepte de publier la "note" des ministres que leur donneraient des jurys désignés dans le grand public des citoyens ordinaire. Le cumul y serait strictement interdit : pas d'élu, ni de journaliste, ni de politique actif ou non, selon le principe qu'on ne saurait être juge ET partie
ABC
Bonsoir Mathieu,
RépondreSupprimerVous savez posez les problèmes, sans que l’on devine le moins du monde votre positionnement. Ah, si les vrais journalistes posaient leurs articles comme vous !!
Quand au sujet que vous évoquez… Moi, j’y vois encore un dispositif, déficient. En effet, que faut-il encore faire, pour chouchouter nos enfants, ne pas les heurter dans leurs instructions, et dans leur apprentissage en classe ? Je crois rêver !
En effet, autour de cela, si j’ai bien compris, il règne un malaise concernant le domaine sécuritaire. Tout un autre programme, tout un poème…
Mais pour autant, faut-il enlever, l’envie de travailler, d’avoir des repères pour savoir si l’on progresse ou pas. Avoir une idée de l'orientation à prendre ? Quoi, donner le goût de l’effort serait une chose si répréhensible ? Une saine compétition entre élèves serait aussi mal vue ? Si l’école n’est pas l’endroit, où ils doivent commencer à comprendre ce qu’est la vie en Société. Embûches qu’ils ne manqueront pas de rencontrer… Les difficultés, alors qu’ils vont grandir iront forcément en s’accroissant…Ne faut-il, donc pas les renforcer, les consolider, les affermir, ces gamins, pour une vie non paradisiaque, qu’ils vont devoir affronter ?
Les notations, à condition qu’elles soient rigoureuses et justes, sans parti-pris (et allons, soyons un peu démagos et psychologues) ces notes, un tantinet adaptées aux personnalités des élèves, mais point trop… je ne suis pas contre.
La compétition et la stimulation dans ce domaine, est je pense ce que l’on peut trouver de plus sain, de plus profitable et avantageux pour former des esprits qui peuvent être, à bon escient, concurrentiels, sans notion de conflit. Je pense qu’il doit bien avoir des élèves les moins biens notés grands amis, avec les meilleurs de la classe. Le racisme sur ce point, j’espère n’a pas cours…
Qu’en pensent les formateurs et les parents ? Je suppose qu’ils ont leur mot à dire… Impliquant pour les uns et les autres une réflexion ne les dédouanant pas de leurs responsabilités.
Bonsoir,
vous allez rire! Il faut lire le texte qui accompagné la pétition! Ça commence par une phrase sur la massification de l'école!!! Mais dites, c'est pas Jules Ferry qui avait fait le truc? T'aurait pas confusion avec le secondaire voire avec le supérieur?? A moins peut être qu'il ne s'agisse que de ça. C'est un truc qui vient immédiatement a l'esprit quand on va voir les premiers signataires: on y trouve R D le directeur de Sciences Po. Pour ceux qui connaissent tout est dit. Pauvres profs des écoles! Ils ont bon dos. On agite le spectre des vieux instits a la dictée au barème dégressif pour convaincre le populo de soutenir la suppression des notes dans le secondaire voire pire. Note = sélection = élitisme = injustice : répétez bonnes gens...
RépondreSupprimerl'Anonyme
Encore une lubie de démago à outrance pour ne pas froisser nos chères têtes blondes...Pas de notes=pas de mauvaises notes, donc tout va bien. Ben voyons, voilons-nous la face...
RépondreSupprimerCe n'est pas parce que les notes disparaîtront que les inégalités s'effaceront. Elles seront justes cachées un peu plus longtemps.
La note est une évaluation. Le moyen de savoir dans quelles mesures les compétences sont acquises. Le moyen de mesurer une progression.
@ ABC : je suis entièrement d'accord avec vous, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir sur notre gestion de la note par ailleurs. Cette polémique est finalement étonnante, parce qu'elle est sans fondement. On touche au ridicule.
RépondreSupprimer@ Mmlles : pour moi, la compétition entre élèves n'est pas réellement productive. La note vise surtout à l'individu de se situer par rapport à l'attente que le système a de lui.
@ L'Anonyme : oui, tout cela est une belle pitrerie.
@ Ink : exactement.
Les notations encore une belle diversion pour masquer le vrai problème: un manque de moyen et une volonté de transformer les élèves en mouton écolo citoyen ignares
RépondreSupprimerNotes ou pas notes, " réfléchissons déjà à ce qu'on attend du système scolaire " que tu te poses la question m'interpelle...
RépondreSupprimerJe vais peut-etre bien en faire un billet :)