jeudi 18 septembre 2008

Regardons ensemble la propagande : Carla Bruni sur Canal+.

Aujourd'hui, cher lecteur, la journée a été très agitée. Quelques bons billets sont parus sur des blogs sérieux (ou pas). Mes compères d'Avec nos gueules... ont été s'affronter avec LOmiG et quelques-uns de ses commentateurs les moins sympathiques, plutôt que de nous gratifier d'un (voire de plusieurs) excellent article sur notre blog collectif. Et moi, j'ai passé la journée classique d'un prof normal d'un lycée dit difficile.

Fatigué par cet harassant labeur quotidien, je suis rentré chez moi vers 18h30. Ma conjointe étant encore coincée dans une obscure réunion pédagogique (elle a la joie d'enseigner en école maternelle), j'ai commencé par lire mes blogs favoris et par répondre à quelques commentaires. Cependant, las, j'ai fini par m'aplatir sur le canapé, puis, en préparant notre repas du soir, j'ai branché la télévision.

Machinalement, j'ai zappé sur Canal+ qui diffuse à cette heure-là le Grand Journal. J'apprécie plus ce programme pour les quelques séquences comiques (et particulièrement les Guignols de l'info) que pour sa partie politique : souvent, l'invité, et surtout s'il est de gauche, a à peine le temps d'en placer une entre deux chroniques, deux gags et la météo. L'émission symbolise la personnalisation de plus en plus croissante de notre vie politique. C'est là que les journalistes, plutôt que de l'interroger sur sa politique éducative, avait demandé à Xavier Darcos de résoudre une règle de trois, ce qu'il avait avoué ne pouvoir réaliser. Ce fut un bon moment de rigolade, mais on ne peut pas dire que le débat politique y a gagné.

Et là, à la place du très sarkozyste Michel Denisot, se trouve assise CARLA BRUNI !!! Non, je ne rêvais pas : la première dame de France était en train de présenter l'émission. Pendant un instant, j'ai eu peur. Je me suis dit : ça y est, un putsch a eu lieu, les chaînes sont sous contrôle de l'État, et la femme du nouveau dictateur est en train de lire une déclaration. Mais non, elle était simplement la rédactrice en chef de l'émission pour cette soirée.

Je dois te dire, cher lecteur, que ce type d'initiative me pèse. On ne peut pas vraiment dire que Bruni parle politique elle-même, mais sa présence nous fait forcément penser au président. En plus, les journalistes en ont rajouté en interrogeant Carla sur sa vie privée avec son mari, sujet dont on se fout complètement. Pour moi, ce type d'intervention devrait être décompté du temps de parole de la majorité. Demain, le grand journal devrait être animé par Mme Bayrou, Mme Besancenot ou François Hollande (ben oui, l'ex de Ségolène...) pour donner à l'opposition un droit de réponse. Je n'ose proposer de faire venir Mme Cohn-Bendit, car on risquerait de voir débarquer José Bové ou Nicolas Hulot...

Mais, comme je te le disais plus haut, cher lecteur attentif, il y a une partie politique dans cette émission, et Carla devait choisir des invités. Elle avait donc convoqué deux membres du gouvernement : Martin Hirsch, l'ignoble promoteur du RSA qui taxe le capital, et Fadela Amara, celle qui trouve les tests ADN dégueulasses pour les étrangers. Il ne manquait plus que Bernard Kouchner et J.-P. Jouyet pour que tous les socialistes défroqués soient présents. Carla aurait ainsi voulu exprimer son attachement à ses racines de gauche.

Je n'en crois rien, cher lecteur. Ces invités sont des secrétaires d'État, et toute la stratégie a donc été montée par l'Élysée. L'objectif est on ne peut plus clair : montrer que Carla Bruni représente un pendant de gauche à son mari droitier, et compenser ainsi les errements conservateurs de ces derniers jours. On aurait presque pu supposer que la première dame aurait ainsi une influence sur son mari, puisqu'elle s'est présentée comme un soutien à Hirsch, qui, je te le rappelle, semble parvenir à mettre en oeuvre son RSA. Je ne sais pas si nos concitoyens gobent ces tours de passe-passe, mais une chose est sûre, Mme Sarkozy est loin d'être une oie blanche...

En seconde partie de programme, elle recevait ses amies ! Devant ces retrouvailles, je me suis dit qu'il fallait mieux les laisser seuls, et j'ai zappé pour regarder Laurence Ferrari, qui, décidément, fait tout pour paraître insipide depuis qu'elle anime le 20 heures. De dépit, j'ai éteint la télévision et suis retourné lire les ébats de Manuel et Fabrice avec les commentateurs de LOmiG...

10 commentaires:

  1. Bizarement, plus on voit CB, moins on voit Sarko. Aurait-il compris qu'en la mettant en avant, il pourrait oeuvrer à l'ombre et gagner indirectement en popularité ? (la réponse est oui).

    PS : sa réunion pédagogique, c'était sur la technique de changement des couches ? :D
    Je comprends que tu n'aies pas fait de billet sur ton ministre, c'est tellement...

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  2. @ CC : vu ce qu'elle dit, je lui souhaite quand même de ne pas s'appuyer que sur elle ! Cela risque de lui retomber dessus.

    P.S. : non, je crois que c'était une réunion sur les siestes. ;)

    "Mon ministre" ??? Ah non, il est pas à moi, celui-là. Rendons-le à ses légitimes propriétaires. D'ailleurs, le petit Xavier attend toujours à l'accueil qu'on vienne le chercher.

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  3. Non, mais sérieux, vous la trouvez belle? Bof bof. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de politique à la télévision; tous les jours sur le 3 en tout cas !

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  4. @ Homer : belle ? Elle a un certain charme en tout cas.

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  5. Je suis plutôt de l'avis d'homer sur ce coup, j'ai zapouillé sur C+ et j'y ai vu une poupée barbie au sourire figé avec le design délicat d'une Wii, mais pas de formes, pas de lueur dans le regard, pas même un petit défaut qui peut donner du charme, non rien qu'une poupée plastique qui sait parler...

    Pas de plus en plus de politique, mais beaucoup plus de politiques, ils devraient demander des piges pour leurs interventions, ça éviterait à certains de devoir recourir au cumul de mandats pour survivre ;)

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  6. Ah là là! Vous en voyez des choses, à la télé ! Moi, Carla, je l'entends seulement chanter en faisant des courses au supermarché. Du moins, par recoupements avec ce que j'ai ouï à la radio, je présume que c'était elle.

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  7. @ LCC : si tu connais le premier album, c'est la même chose. Tu ne pourras pas la confondre avec quelqu'un d'autre.

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  8. J'ai regardé l'émission où effectivement la complaisance envers Carlita atteignait des sommets. Endore que Drucker avait fait il y a peu encore plus fort avec elle en matière de cirage de pompes. Voilà ce que j'avais écrit sur mon blog avant et après la sortie de son album... heu...présidentiel !
    b.mode
    http://ruminances.unblog.fr/2008/06/28/ma-came-hymne-national/
    http://ruminances.unblog.fr/2008/07/13/voix-sans-issue/

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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