Depuis la catastrophe de Barajas, je m’étonne toujours autant de la psychose qui entoure le voyage en avion. Nous étions, avec ma compagne, à Madrid au moment de l’accident. Nous avons vu passer dans les rues de véritables convois d’ambulance se rendant sur les lieux. Intrigués, nous avons branché TV5 en rentrant dans notre appartement et découvert la catastrophe. Ne dérogeant pas à ce qui se passe en France, la TV espagnole, qui ne savait absolument rien car les autorités aéroportuaires puis politiques ont mis beaucoup de temps à communiquer, montrait simplement les images de la zone du crash tout en jouant au maximum sur l’émotion des spectateurs. On voyait ainsi d’impressionnantes colonnes de fumées s’élever d’une zone apparemment désertique, très typique de la campagne entourant Madrid.
Immédiatement, les questionnements sur la sécurité du transport aérien se sont développés dans les médias français. Nous sommes rentrés en France le lendemain du crash et avons pu voir les journaux et la télévision. Les mêmes questions reviennent toujours : est-ce que l’avion est un moyen de transport sûr ? Est-ce que les compagnies européennes sont fiables ? Est-ce que le low cost est sécurisé ?
Je me suis toujours demandé quels étaient les ressorts de la peur de l’avion. Après moult discussions avec des personnes effrayées par ce mode de transport, j’ai pu dégager différents facteurs qui expliquent la peur que ressentent certaines personnes à voyager ainsi. Il y a d’abord le vertige, pour les personnes qui l’éprouvent, qui peut être une véritable gène lorsqu’on se retrouve assis à côté du hublot. Il y a ensuite la peur du crash, dont il est quasiment impossible de se sortir statistiquement. Il y a aussi la sensation de n’avoir aucune maîtrise sur les choses en cas de problème. La voiture, beaucoup plus dangereuse du fait du grand nombre de conducteurs que l’on côtoie sur la route, a l’air de l’être moins car on est persuadé que l’on maîtrise les choses. Il y a enfin le terrorisme et les psychoses qui l’entourent et qui n’ont rien arrangé, surtout que les autorités en rajoutent sans arrêt en multipliant les contrôles inutiles qui rappellent l’existence de ce danger. Si tu vois, cher lecteur, d’autres causes que tu éprouves peut-être toi-même, n’hésite pas à compléter.
Et pourtant, les statistiques mises en avant par les géographes des transports le montrent à chaque fois : l’avion est bien le mode de transport le moins dangereux qui existe, avec un problème pour un million de vols sécurisés. C’est plus sûr que le train ! Il y a certes des zones de l’espace mondial où il vaut mieux ne pas prendre l’avion, mais les crashs chaque année se comptent sur les doigts de deux mains.
Ce qui marque dans les crashs, finalement, est le grand nombre de victimes d’un coup. Les médias portent une part de responsabilité aussi puisqu’ils en parlent systématiquement et beaucoup, refaisant la même série d’émissions télévisées. Il est dommage qu’on ne souligne pas plutôt la sécurité de ce mode de transport par rapport à d’autres, même lorsqu’une catastrophe comme celle-là se produit et que l’émotion est forte. Il faut aussi dire aux voyageurs que voyager est risqué, et que ce n’est pas un acte anodin : quelque soit le moyen, c’est dangereux, mais moins avec l’avion qu’avec les autres modes de transport.
Pour moi, le problème de l’avion est ailleurs. C’est, et de loin, le mode de transport le plus polluant par voyageur, et ce bien devant la voiture. Si on était cohérent dans notre gestion de la planète, on réserverait l’avion à l’urgence ou aux destinations vers lesquelles il est le seul moyen de transport possible, et on oublierait les vols courte distance qui ne cessent de gâcher nos réserves de pétrole et d’accroître la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Voilà un vrai sujet de réflexion qui devrait nous interroger tous en tant que citoyen.
Immédiatement, les questionnements sur la sécurité du transport aérien se sont développés dans les médias français. Nous sommes rentrés en France le lendemain du crash et avons pu voir les journaux et la télévision. Les mêmes questions reviennent toujours : est-ce que l’avion est un moyen de transport sûr ? Est-ce que les compagnies européennes sont fiables ? Est-ce que le low cost est sécurisé ?
Je me suis toujours demandé quels étaient les ressorts de la peur de l’avion. Après moult discussions avec des personnes effrayées par ce mode de transport, j’ai pu dégager différents facteurs qui expliquent la peur que ressentent certaines personnes à voyager ainsi. Il y a d’abord le vertige, pour les personnes qui l’éprouvent, qui peut être une véritable gène lorsqu’on se retrouve assis à côté du hublot. Il y a ensuite la peur du crash, dont il est quasiment impossible de se sortir statistiquement. Il y a aussi la sensation de n’avoir aucune maîtrise sur les choses en cas de problème. La voiture, beaucoup plus dangereuse du fait du grand nombre de conducteurs que l’on côtoie sur la route, a l’air de l’être moins car on est persuadé que l’on maîtrise les choses. Il y a enfin le terrorisme et les psychoses qui l’entourent et qui n’ont rien arrangé, surtout que les autorités en rajoutent sans arrêt en multipliant les contrôles inutiles qui rappellent l’existence de ce danger. Si tu vois, cher lecteur, d’autres causes que tu éprouves peut-être toi-même, n’hésite pas à compléter.
Et pourtant, les statistiques mises en avant par les géographes des transports le montrent à chaque fois : l’avion est bien le mode de transport le moins dangereux qui existe, avec un problème pour un million de vols sécurisés. C’est plus sûr que le train ! Il y a certes des zones de l’espace mondial où il vaut mieux ne pas prendre l’avion, mais les crashs chaque année se comptent sur les doigts de deux mains.
Ce qui marque dans les crashs, finalement, est le grand nombre de victimes d’un coup. Les médias portent une part de responsabilité aussi puisqu’ils en parlent systématiquement et beaucoup, refaisant la même série d’émissions télévisées. Il est dommage qu’on ne souligne pas plutôt la sécurité de ce mode de transport par rapport à d’autres, même lorsqu’une catastrophe comme celle-là se produit et que l’émotion est forte. Il faut aussi dire aux voyageurs que voyager est risqué, et que ce n’est pas un acte anodin : quelque soit le moyen, c’est dangereux, mais moins avec l’avion qu’avec les autres modes de transport.
Pour moi, le problème de l’avion est ailleurs. C’est, et de loin, le mode de transport le plus polluant par voyageur, et ce bien devant la voiture. Si on était cohérent dans notre gestion de la planète, on réserverait l’avion à l’urgence ou aux destinations vers lesquelles il est le seul moyen de transport possible, et on oublierait les vols courte distance qui ne cessent de gâcher nos réserves de pétrole et d’accroître la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Voilà un vrai sujet de réflexion qui devrait nous interroger tous en tant que citoyen.
Oui, je suis bien d'accord avec le "problème avec l'avion", dit la putain de fonctionnaire qui le 24 septembre prochain va en prendre un (d'avion, pas de fonctionnaire) pour aller passer 4 jours à Lisbonne ...
RépondreSupprimerSinon il y a peut être aussi une autre cause à la peur de l'avion : l'idée de mourir mais sans qu'il y ait un corps, d'être dispersé, pulvérisé, sur terre ou dans la mer. Les gens n'aiment pas l'idée que leur corps n'est pas respecté dans son intégrité, même après la mort. Je m'en étais aperçue quand j'avais déclaré une fois vouloir donner mon corps à la médecine (après ma mort, tout de même, je ne suis pas assez dévouée pour le faire avant), et il m'avait été répondu : "ah non ! je ne veux pas que des étudiants en médecine jouent avec mon tibia !".
Moi j'ai bien plus peur de la voiture (surtout celle des autres).
@ Audine : moi aussi, j'ai bien plus peur en voiture !!!
RépondreSupprimerCette raison-là, je ne l'avais jamais entendue ni même imaginée. Merci pour la proposition
En ce qui me concerne, c'est plus le principe de durée qui m'inquiète dans l'accident d'avion, avoir un accident ça arrive, mais en bagnole c'est rapide, wham bam et t'es vivant ou mort, en avion si ça déconne tu sais que c'est fini, et il te reste quelques dizaines de secondes à attendre avant le choc, ça pas cool !!!
RépondreSupprimerLe danger, ce sont les GES . Vous voyez, je m'accroche et pourtant ça vole haut. Statistisquement parlant.
RépondreSupprimerMalheureusement, la sécurité n'est pas un argument de vente, et les compagnies aériennes ont trop de soucis financiers pour rester irréprochables en la matière.
RépondreSupprimerCela dit, je suis d'accord pour limiter les trajets aériens aux destinations lointaines. Cela me semble stupide de prendre l'avion en France. Paris-Lyon est l'exemple type d'une destination absurde (entre les trajets ville-aéroport, les délais d'embarquement et les retards fréquents, c'est quasi-systématiquement plus long). Je pense que c'est surtout lié à la notion de "transport en commun" (avec la connotation péjorative qu'elle comporte pour certaines personnes), pas attachée à l'avion, même sur distance courte.
Quant à la pollution et la consommation, pas de discussion là-dessus vu l'évidence...
PS1 : le nombre d'accidents en une année est un peu supérieur aux doigts de la main : http://www.1001crash.com/index-page-crash_year-lg-1-numpage-2008.html#accidents (2008 semble déjà bien chargée, une tendance ?)
PS : Je suis profondément convaincu que le transport en train devrait être (et rester) un service public.
Comme vous le faites justement remarquer, il y a un sentiment d'incontrôlable lorsque l'on prend l'avion. Et effectivement, lors d'un crash, on est proche des 0% de survie. Certes, par rapport à la voiture, ce mode de transport est plus sûr, mais il y a une angoisse obligatoire, puisque cadeau de la compagnie, il y a à chaque vol un décollage et un attérissage. Au cours de ces deux moments nous pouvons redouter un crash ou un problème technique. Or en voiture par exemple, il arrive très souvent que le trajet commence par une sortie de créneau, passe par deux ou trois accélérations jusqu'à 70 Km/h et finisse par un rangement en bataille simple, sans angoisse.
RépondreSupprimerMais je pense toutefois que ce qui est le plus angoissant, c'est qu'en cas de problème, toutes les conditions vous sont défavorables pour votre survie (comment faire pire que "l'avion tombe, vous n'avez plus d'échappatoire" ?"
@Avogardo
RépondreSupprimerOn peut trouver "l'avion tombe, vous n'avez plus d'échappatoire ET votre voisin a fait une galette odorante sur vos genoux", déjà mourir c'est pas drôle mais arriver devant St Pierre en sentant la gerbe c'est carrément la honte.....
Le sentiment de "subir" est particulièrement désagréable, je trouve —celui de devoir s'en remettre aveuglément aux gens compétents, de ne rien comprendre : le fuselage qui vibre (parce qu'un machin est mal refermé, quelque part dehors) et l'hôtesse qui part d'un pas pressé en direction du poste d'équipage, les trous d'airs … Et puis la claustrophobie inhérente à ces tas de ferraille bas de plafond. Je prends rarement l'avion, il me faut bien une heure de vol pour commencer à me détendre, et de ce point de vue, les vols intérieurs sont un concentré de toutes les angoisses, plus une : celle de réussir à garder l'air serein.
RépondreSupprimer@ Fabrice : c'est encore plus terrible quand, comme à Barajas, les passagers avaient essayé de descendre de l'avion avant... On nous aurait menti ?
RépondreSupprimer@ Mtislav : accrochez-vous, cher ami, accrochez-vous, et faites monter les statistiques.
@ CC : les doigts de deux mains et de deux pieds ? Cette tendance est aussi lié au développement de compagnies dans le Sud qui rachètent de vieux avions et n'ont pas les moyens de les entretenir. Dommage quand même. D'accord sur l'ensemble en tout cas.
@ Avogadro : bonne série d'idées. Pour l'accident de voiture, vous racontez une expérience personnelle ?
@ Fabrice : toujours un peu de finesse dans ce monde de brutes...
@ JLF : je n'avais pas pensé à la claustrophobie. Bonne idée que je rajoute à mes réflexions.