Ces derniers jours, j'ai participé, de manière plus ou moins heureuse, à une intense discussion sur un blog concurrent que je cite souvent (avec moi, il va finir par exploser ses classements Wikio et Technorati). LOmiG, puisqu'il s'agit de lui, avait commis un billet dans lequel il se prononçait sur la sentence que le tribunal de Carcassonne venait de rendre contre José Bové et ses acolytes. Le billet, en lui-même, ne posait que peu de problèmes, malgré une conclusion un peu extrême (mais l'auteur aime ça !). Le débat qui a suivi m'a cependant fait beaucoup réfléchir et m'amène à écrire ce petit papier.
La question des OGM, cher lecteur, est un vieux serpent de mer. Elle occupe le devant de la scène médiatique régulièrement depuis la fin des années 1990. De quoi s'agit-il ? Depuis la fin des années 1970, les FTN de l'agro-business américain, suivies de près par leurs consoeurs japonaises et européennes, ont franchi la barrière de la génétique et se sont mises à mener des recherches pour modifier directement le code génétique des plantes, pour les doter de qualités que nous rechercherions dans le domaine agricole. Les recherches ont abouti d'abord sur certaines races de maïs, puis sur d'autres espèces. Ces plantes ont commencé à être testées puis diffusées dans le monde agricole. En fait, les modifications des espèces végétales ont toujours existé : l'homme n'a cessé de réaliser des croisements, de faire des sélections, de tenter des expériences. Les OGM ne sont qu'une façon plus rapide et plus directe d'agir sur le monde végétal et sans doute un jour animal.
La question des OGM, cher lecteur, est un vieux serpent de mer. Elle occupe le devant de la scène médiatique régulièrement depuis la fin des années 1990. De quoi s'agit-il ? Depuis la fin des années 1970, les FTN de l'agro-business américain, suivies de près par leurs consoeurs japonaises et européennes, ont franchi la barrière de la génétique et se sont mises à mener des recherches pour modifier directement le code génétique des plantes, pour les doter de qualités que nous rechercherions dans le domaine agricole. Les recherches ont abouti d'abord sur certaines races de maïs, puis sur d'autres espèces. Ces plantes ont commencé à être testées puis diffusées dans le monde agricole. En fait, les modifications des espèces végétales ont toujours existé : l'homme n'a cessé de réaliser des croisements, de faire des sélections, de tenter des expériences. Les OGM ne sont qu'une façon plus rapide et plus directe d'agir sur le monde végétal et sans doute un jour animal.
Très vite, des aspects moraux sont apparus : l'homme doit-il pénétrer le mystère de la génétique ? En fait, cher lecteur, je te dirai que limiter un champ de la science est déjà en soi un questionnement que je trouve bizarre, et la recherche doit se poursuivre, dans toutes les directions possibles.
Cependant, les OGM posent deux problèmes supplémentaires qui sont régulièrement ressortis. Le premier est leur éventuelle nocivité pour l'homme. Je n'ai jamais lu d'études dans la presse démontrant cela à ce jour. On pourrait imaginer que les FTN diffusent des gènes nocifs, mais dans nos sociétés démocratiques où les contrôles sont nombreux, je doute qu'une telle chose soit réellement possible. Le second aspect est la pollution des espèces naturelles. Là, j'admets ne pas avoir les connaissances scientifiques nécessaires pour dire que l'impact sur l'environnement est nul, et les anti-OGM me touchent sur ces questions. Cependant, je me dis que nous avons de tels impacts, à toutes les échelles et dans tous les domaines de l'environnement, que ces gènes ne devraient pas poser tant de problèmes. Aujourd'hui, l'objectif est plutôt de sauver les espèces, tout simplement, que de les garder 100% naturelles. On peut aussi penser que la sélection naturelle fera que seuls certains gènes se diffuseront réellement dans l'environnement.
Finalement, dans la démarche OGM actuelle, l'aspect scientifique, si on peut toujours y mettre une part de fantasmes (chez moi comme chez les autres), ne pose pas vraiment de problèmes. Le problème est ailleurs : il est économique d'abord, et politique ensuite.
Les firmes qui commercialisent les OGM tentent sans arrêt de nous démontrer que les OGM sont indispensables pour répondre au problème de l'alimentation dans le monde. Bizarrement, quand je travaille mes ouvrages de géographie agricole pour préparer mes cours, je constate que la production alimentaire mondiale est normalement suffisante aujourd'hui pour nourrir l'ensemble des humains (environ 2200 kcal/jour disponibles) et qu'on pourrait encore mettre en culture des terres arables avec les espèces actuelles pour faire des gains de production. De plus, les techniques agricoles n'ont cessé de s'améliorer et sont de plus en plus productives. Certes, 800 millions de personnes souffrent de malnutrition, mais ce problème est bien plus lié à l'inégalité des richesses qu'à un problème de production. La hausse actuelle des prix des matières premières agricoles vient plus du fait que nos amis du Sud asiatique aimeraient manger comme nous, c'est-à-dire trop, que moyennement comme il faudrait qu'on le fasse tous.
Mais pour Monsanto et consorts, la situation est grave et nécessite les OGM. Ces firmes ont d'ailleurs beaucoup investi pour développer ces produits. Comme tu viens pourtant de le voir, économiquement parlant, les OGM ne sont pas indispensables. Les firmes mettent donc sur le marché des produits chers (car remplis d'innovations coûteuses) qu'elles risquent de ne pas pouvoir rentabiliser. Pour lutter, elles ont eu une idée géniale : breveter les innovations génétiques (merci la législation fédérale américaine) et obliger les agriculteurs à rendre les semences non-utilisées et non-revendues, voire rendre stérile certaines espèces modifiées. Ainsi, les agriculteurs deviennent dépendants car ils achètent les OGM chaque année, vu que ceux-ci sont censés être plus performants.
Ce processus pose de vrais questions. Je comprends le fait que les entreprises aient investi dans de l'innovation et souhaitent récupérer leurs investissements, y compris sur du long terme vu les coûts pharamineux de ces recherches. Or, quant on achète un produit récent, cher lecteur, on le paie, mais rapidement, des entrepreneurs le copient et les prix diminuent : c'est là tout le processus décrit par Schumpeter. Or, avec le système des OGM, l'innovation ne se diffuse pas, les FTN conservent leurs profits et mettent sous dépendance les agriculteurs, voire attaquent les copieurs et réclament leurs dûs aux agriculteurs qui n'ont pas choisi les OGM si le gène se diffuse dans les espèces précédemment exploitées et en fait, par la même, des OGM brevetés.
Les paysans pourraient continuer à cultiver les espèces précédentes, mais, craintifs de la productivité accrue de leurs voisins pour des prix d'achat de semences identiques, ils se rueraient sur les OGM en courant. Des systèmes agricoles entiers pourraient, à terme, se trouver dépendants de Monsanto.
Et là, le politique pointe le bout de son nez. Les FTN sont toujours liées, quelque part, à la politique. Que se passera-t-il dans les pays pauvres mais aussi dans les pays plus riches ? On pourrait imaginer des scénarios de fiction de pays entiers dépendants des entreprises de l'agro-business, qui sont toutes liées, de près ou de loin, à l'État américain.
Chez LOmiG, je proposai un référendum sur les OGM. En fait, je suis maintenant sur une position plus simple. Il est totalement normal que les entreprises détiennent des brevets, pour la période habituelle fixée par la loi. Il est tout aussi normal qu'elles attaquent les copieurs. Par contre, il est anormal qu'elles empêchent les utilisateurs des produits de faire ce qu'ils veulent des semences, vu que les agriculteurs sont bien incapables de les modifier de toute façon.
Puisque les OGM ne semblent pas être un problème environnemental et scientifique, légalisons-les. Cependant, imposons qu'ils soient commercialisés comme tous les produits, c'est-à-dire que les semences une fois achetées appartiennent à l'acheteur. Immédiatement, les prix vont s'élever pour retrouver le capital investi dans la recherche, car les FTN ne pourront plus bloquer le marché. Si ces graines sont si indispensables à notre économie, les agriculteurs les achèteront quand même car ils espéreront une vraie hausse de leurs profits. En plus, le temps que les copieurs agissent, il y aura sans doute une vraie marge. Si le prix est trop élevé par rapport à la concurrence actuelle des espèces sans OGM, les entreprises échoueront et le marché, pour une fois, fera son travail, en permettant aux acteurs économiques de choisir le mieux-disant.
Finalement, ce qui est scandaleux avec les OGM, c'est que les entreprises cassent les lois habituelles du marché. En effet, c'est le brevet qui symbolise l'innovation dans le produit et non plus le prix du produit. Je crois qu'on ne mesure pas assez l'importance de cette différence.
Me voilà devenu un défenseur du marché maintenant !!! On aura tout vu...
L'intérêt des OGM n'est pas si évident. Au niveau économique, les avantages ne sont pas si nets. Au niveau nutritif, ils n'apportent pas d'avantage sensible. Au niveau sanitaire, il rester un doute raisonnable sur lequel on ne sera pas fixé tant que des études sérieuses n'auront pas été menées. En attendant, la réduction de l'utilisation d'engrais est mise en avant pour certains.
RépondreSupprimerSur ce qui concerne l'utilisation des semences, on peut discuter pendant longtemps, mais si on considère la semence comme un produit fabriqué par Monsanto & co, sa copie ne peut se faire sans son accord ou du moins, sans payer des droits sur les copies.
En ce qui me concerne, le principal souci des OGM est la biodiversité et leur impact sur les cultures environnantes. Des organismes conçus en laboratoire vont être plus résistants que ceux déjà implantés.
salut,
RépondreSupprimertrès bon billet dont le ton modéré me plait beaucoup.
Une fois lue l'introduction, et l'affirmation que les OGM ne présentent pas de risques avéréspour la santé humaine, je pense que le débat est clos. Le reste est affaire de règlementation et de droit de la propriété.
Ce n'est donc certainement pas en allant piétiner les droits de propriétés, justement, que l'on résoudra ce genre de choses.
Pour l'instant, et comme le rappelle CHarlatan, une copie d'un produit n'est pas légale.
à bientôt !
Bonjour Mathieu,
RépondreSupprimerPour moi, la question de fond n'est pas de défendre l'utilité des OGM, mais de valider ou non le fait qu'ils représentent un danger.
Les politiques commerciales des FTN est sans aucun doute la principale de leurs préoccupations, et l'argument de la pénurie alimentaire est peut-être fallatieux (je n'ai pas les connaissances nécessaires pour en juger). Ca n'excusera jamais les actions illégales contre les producteurs qui utilisent leurs semences OGM.
Cette politique commerciale, lorsqu'elle commence par rendre techniquement impossible la reproduction naturelle de la plante ou par obliger contractuellement les agriculteurs à rendre les graines inemployées ou non vendues, ce qui leur interdit de produire eux-mêmes leurs semences et donc les oblige à racheter ces mêmes semences l'année suivante, s'apparente de (très) près à de l'escroquerie dans la mesure où elle fausse de manière éhontée le principe "naturel" de concurrence qui doit présider à tout contrat de commerce, quel que soit le système politique mis en place. Et entendons-nous bien : je ne suis pas en train de cautionner les copies "sauvages" à des fins commerciales des semences produites par Monsanto ou les autres. De telles copies, sans autorisation (laquelle serait sans aucun doute et à bon droit assortie de royalties), est illégale et condamnable.
En résumé, je suis totalement d'accord avec les termes de ton article dont le ton modéré m'a plu à moi aussi. Peut-être en seras-tu étonné, mais c'est ainsi.
Je maintiens cependant que les atteintes à la propriété privée que constituent les actions des "faucheurs anti OGM", actions qui sont bien plus politiques qu'écologiques (on connait les positions politiques de José Bové et consorts), que ces actions donc sont illégales d'une part et immorales d'autre part, et qu'elles doivent donc être combattues, condamnées par la justice, et effectivement punies par des sanctions qui ne soient pas de principe.
Il en va tout bonnement de la crédibilité de la démocratie (les lois existent et sont votées par les Parlements pour être appliquées), de celle de la justice (dont le rôle est justement d'appliquer la Loi), et en fin de compte de la pérénité de la civilisation (l'Etat de droit est le garant du non-retour à la barbarie).
A bientôt
@ tous : je crois que je vais fortement ralentir la stratégie du commentaire sur les autres sites, et que je répondrai maintenant par des billets lorsque je veux être clair. Lorsqu'on fait un commentaire, on a tendance à être rapide et parfois énervé.
RépondreSupprimer@ CC : Totalement d'accord.
@ LOmiG : la question centrale est de savoir si une semence obtenue une fois qu'on a cultivé l'OGM est une copie ou pas ! Pour moi, non. Pour Monsanto, oui. C'est un vrai problème quand même, et le politique doit s'en mêler.
@ René : ma position sur Bové est mitigée, et je n'en parle pas ici. Je ferai bientôt un nouveau billet sur cette question précise, mais je suis en train d'y travailler.
A bientôt,
@Mathieu : considérer les semences de seconde génération est certainement un bon moyen pour résoudre le problème suivant : si les semences ne sont pas une copie, elles sont donc la fabrication de l'agriculteur que rien n'empêche par la suite, d'en faire le commerce.
RépondreSupprimerC'est exactement ce qu'on retrouve dans l'exploitation des fleurs. Les roses font l'objet de brevet et leur culture n'est permise que moyennant versement de droits.
La question ensuite serait de savoir ce qui se passe si un agriculteur voit ses champs contaminés et utilise ensuite les semences...^^
@ CC : je sais que c'est la faiblesse de mon papier, mais j'en prépare un second, parce que je voudrai aussi parler des faucheurs d'OGM. Je te répondrai à ce moment-là.
RépondreSupprimerde Penthièvre,
RépondreSupprimerJe pense que la question ne se pose pas exactement comme celà.
Une innovation technologique est-elle au final, bénéfique à l'humanité, même si, en passant à l'occasion, elle bénéficie prioritairement à certains.
L'inventeur de l'arc à tirer des flèches a bénéficié d'un avantage concurrenciel inoui, jusqu'à ce qu'il soit imité; il a fait se développer son invention, pour le plus grand bénéfice général.
Fallait-il faire un referendum pour obtenir l'approbation générale de la tribu, au motif éventuel que certaines flèches n'atteignaient pas leur but, et que ça risquait de blesser quelques escargots, alors que c'étaient des aurochs qui étaient visés?
Le débat sur les OGM, en est à peu près à ce niveau.
N'oublions pas que nous bouffons depuis près de dix ans, des veaux et vaches nourris au tourteau de soja américain, majoritairement OGM.; vous avez des cornes qui poussent?
Ou encore, avez-vous développé une allergie provenant de la molécule que déteste la chenille de piérale du maïs, et dont il faut cinq passages de pesticides pour l'éradiquer dans les formes actuelles.
De la même façon l'excellent escargot de bourgogne déteste la molécule secrétée par l'ortie blanche qui vous conduit à en planter à proximité pour protéger vos salades, dont vous faites de la soupe que vous appréciez très
certainement. Et en plus, vous mangez les escargots!
Si je commence à envisager que la production de blé dûr OGM, destiné aux pays du Sahel qui crèvent de faim et nécessitant deux fois moins d'eau d'irrigation, je pense que vous allez commencer à avoir soif, en le consommant.
Restons scientifiquement sérieux, et pas idéologiquement bloqués.
Les innovateurs en agro-alimentaire OGM tirent parti de leur avantage concurenciel certain, mais qui finira ,
comme toute marchandise, par trouver son juste équilibre.
En attendant l'équilibre, comme le dit LOmiG, tout est question de propriété des fruits des recherches et des investissements consentis pour le développement.
Merci;
Penthièvre
@ Penthièvre : je n'ai pas l'impression que tout ce que tu viens d'expliquer est en contradiction avec mon argumentaire.
RépondreSupprimerL'aspect découverte des OGM et les innovations que cela représente ne sont pas en question. Ton exemple de l'arc est intéressant, mais il s'agit d'une innovation qui était rentable pour les utilisateurs. La pratique des FTN qui produisent les OGM montre qu'il y a un vrai problème de coût qu'on tente de solder par le fait de repayer sans arrêt le brevet par les achats. C'est inédit, et cela n'arrivait pas avec un arc, car l'inventeur n'a jamais réclamé de récupérer ses flèches une fois celles-ci vendues, et il était très facile pour l'utilisateur de copier l'inventeur.
Tout le problème vient de la nécessité économique réelle des OGM.Aujourd'hui, la production alimentaire est suffisante pour nourrir la planète, même si les conditions sont difficiles dans le Sahel pour produire. Je vous renvoie aux travaux de la géographe Sylvie Brunel pour vous renseigner sur les capacités actuelles de l'agriculture mondiale. Pour moi, cet argumentaire-là est irrecevable.
Pour prouver ton argumentaire, laissons les OGM à l'épreuve des règles classiques du marché agricole. On verra si Monsanto et consorts font vraiment des profits en les vendant à leurs coûts réels.
A bientôt,
Oui, enfin, ça ne se résume pas à de bonnes intentions et à de l'innovation scientifique. Par exemple, on développe des blés OGM nécessitant moins d'irrigation que les blés classiques alors que les céréales traditionnelles (naturellement adaptées) des pays qui vont les utiliser ont été abandonnées pour diverses raisons toutes plus mauvaises les unes que les autres. On retrouve là encore, l'application d'un projet ex situ normalisateur et inutilement coûteux.
RépondreSupprimer@ CC : oui, il y a vraiment de nombreux discours à déconstruire sur cette question.
RépondreSupprimer@charlatan,
RépondreSupprimerQui vous dit que le développement OGM est inutilement coûteux? Et que ce qui est naturellement adapté est économiquement optimal? (vous prenez votre auto, ou vous marchez pieds nus).
Il revient aux acheteurs de semences qui sont aussi producteurs/vendeurs d'en juger.
@mathieu.L,
Je ne souhaite pas être en contradiction avec ton argumentaire; j'apporte simplement mes commentaires, et j'espère que le débat sur les OGM se déplacera vers les aspects économiques, plutôt que sur les fantasmes écolo-obscurantistes.
Merci;
Penthièvre
@ Penthièvre : ok.
RépondreSupprimerCe sujet est trop complexe pour moi au débotté, mais une phrase de penthièvre me fait bondir : «Il revient aux acheteurs de semences qui sont aussi producteurs/vendeurs d'en juger.»
RépondreSupprimerJe pourrais peut-être partager votre avis, en révisant ce que je sais des OGM à la lumière du billet de Mathieu et de vos commentaires, mais sur cette conclusion cassante un accord est impossible. Avant les intérêts des producteurs / acheteurs de semences, il y a ceux des mangeurs du produit final. ET C'EST À EUX SEULS D'EN JUGER. Votre suffisance justifie toutes les méfiances.
@pierre : c'est le projet dans son application sur un terrain où il n'est rendu nécessaire que par l'incurie de l'homme qui est coûteux. Je n'ai pas parlé du développement. Si tu peux cultiver des organismes naturellement adaptés aux conditions locales, quel besoin d'introduire un produit externe qui sera plus coûteux pour tout le monde ?
RépondreSupprimerDans certains pays, les gouvernements ont incité les paysans à abandonner les cultures traditionnelles (sorgho, manioc, mil) et ont voulu les remplacer par le blé (le blé est une céréale universelle, et ça fait moins pauvre). Malheureusement, le blé n'est pas adapté et coûte plus cher à exploiter. La solution n'est pas de trouver un blé mieux compatible avec l'environnement, mais de revenir aux cultures traditionnelles qui sont économiquement plus adaptées.
Dans ces cas, l'intérêt économique des OGM n'en est pas un.
@charlatan,
RépondreSupprimerJuste une petite observation sur l'intérêt ou non de cultiver parfois des plantes non naturellement présentes à l'origine, sur un territoire.
Le maïs, la tomate, la pomme de terre sont des plantes importées il y a seulement quelques centaines d'années, et on ne peut pas dire que leur culture soit sans intérêt alimentaire comme économique.
@charlatan,
RépondreSupprimerAttention, je ne dis pas que les agriculteurs (Africains, par exemple) doivent abandonner leurs cultures vivrières, pour se consacrer à une production destinée à l'exportation; je dis que, si on leur propose des plantes vivrières à meilleur rendement, ils auraient tort de s'en priver.
@pierre : pour des pays comme le Sahel, on ne parle pas de rendement mais d'utiliser des plantes qui peuvent être exploitées dans les conditions locales.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la pomme de terre, le maïs et la tomate, je ne pense pas que ce soit la même problématique. A l'origine, ces plantes n'ont pas remplacé des cultures avec la même fonction nutritive, mais pour apporter une diversité supplémentaire. Elles ont eu le temps de s'implanter^^ (la pomme de terre a été importée en Europe au XVIème siècle mais sa culture intensive ne s'est vraiment développée qu'au XVIIIème).
Actuellement, en Afrique, le blé ne fait que supplanter des cultures traditionnelles qui ont les mêmes destinations.
PS : je crois qu'on est globalement d'accord sur le fait que les OGM entrent dans un équilibre à trouver en fonction de leur intérêt réel et non simplement pour implanter un OGM de plus.