lundi 29 septembre 2008

Ah, le PS, le PS, morne parti...

Il y a des moments, chers lecteurs, où on se demande pourquoi on s'intéresse à la politique. Personnellement, je le fais et je l'ai toujours fait. Je n'ai pas de souvenir de ma vie, certes courte, durant lequel je ne me suis pas intéressé, d'une manière ou d'une autre, à l'évolution de nos hommes politiques. Petit déjà, je restais fasciné devant le JT, même si je passais rapidement aux émissions jeunesse de l'époque. Cependant, si j'ai déjà eu des engagements divers dans des causes ou des actions collectives, je n'en suis pas encore à franchir le pas de l'action politique. Certains de mes proches considèrent que ce blog est une étape avant d'y aller.

Mais il y a des jours où l'état de notre monde politique me désespère tellement que je n'ai vraiment pas envie de m'y mettre. En ce moment, je me pose de nombreuses questions sur le PS. Au départ, j'étais de ceux qui considéraient que la guerre des chefs devait avoir lieu, et qu'il fallait que se détermine rapidement un leader de la gauche venant du principal parti en nombre de militants et d'élus. En effet, en se retirant brutalement, action inédite dans la vie politique française, Lionel Jospin a mis un désordre terrible dans la maison PS. Immédiatement, François Hollande a bloqué la machine dans un but politique simple : permettre à Lionel, qui a dû regretter dès le 22 avril 2002 son coup de tête, de pouvoir revenir dans le champ politique. Cette stratégie a été déjouée en 2006. Non seulement Lionel a échoué à faire son retour, mais la primaire PS a vu s'imposer une candidate qui ne correspondait pas à l'état politique de notre société. Une nouvelle fois après le fiasco de 2005, les militants PS ont choisi quelqu'un qui ne pouvait pas gagner. Certes, Ségolène Royal a fait un score honorable, mais, j'en suis persuadé, uniquement parce que la gauche craignait comme la peste une réédition de 2002. Comme je le disais dans un billet plus ancien, Le Pen a été autant battu en 2007 par le siphonnage de Sarkozy que par la réaction épidermique des électeurs de gauche.

Et pourtant, la situation actuelle est pénible. Personnellement, je me disais que, rapidement, allait émerger un nouveau leader socialiste qui ferait le ménage et prendrait en main le parti. On a attendu que passent les municipales, et puis, la date fatidique du choix est arrivée. Et là, pour un homme comme moi qui ne suit pas militant PS, la situation est de plus en plus confuse. Non seulement aucun chef ne semble émerger, mais en plus, aucune des six motions déposées pour le congrès ne peut apparemment espérer une majorité, sans des synthèses qui risquent de faire encore plus de mal au PS que la situation actuelle.

D'ailleurs, je suis de plus en plus déprimé de voir que le conflit s'étend à la blogosphère et de lire les leftsblogs
s'étriper sur des questions de manoeuvres et de motions qui sont bien loin de la politique à mener pour contrer Sarkozy. La gauche démocratique est en train de se perdre pendant que le président mène sa barque sans réelle opposition.

Cependant, cher lecteur, je dois te dire que l'étude des motions révèle des constats qui risquent de rendre la vie du PS encore plus difficile que par le passé. Le PS actuel est traversé par les mêmes tensions qu'a connu le SPD et qui a abouti à sa scission. Il semble évident que ce processus menace le PS, d'autant plus que la France a traditionnellement une gauche dure bien plus vivace que dans les autres pays européens. Un autre blogueur se demande si le PS ne doit pas se scinder. Je pense que cela va finir par arriver si un chef ne se dégage pas.

En clair, il faudrait soit que le PS trouve un leader qui l'oriente dans une direction claire, soit qu'il se scinde et que la gauche se réorganise politiquement. Personnellement, je souhaiterai la première solution mais j'ai très peur du choix des militants. A ce moment-là, mieux vaut la scission et que chacun y retrouve ses petits.

P.S. : Eric nous raconte à son tour sa vision de la République des Blogs. Voilà qui complète bien les articles déjà faits par d'autres et par votre serviteur...

15 commentaires:

  1. Yes. Malheureusement : on est d'accord sur à peu près tout...

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  2. Déprimez pas les gars, il vous reste la botte secrète du PS, Zorrogolène et ses concerts, son look djeuns et ses idées (haha!)...

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  3. @ Nicolas : nous sommes proches de pouvoir faire une synthèse alors. ;)

    @ Manuel : c'est marrant, j'aurai plutôt dit Sainte Marie-Ségolène bénissant la foule de gauche. Avec une sainte, on a plus de chance contre un dépravé satanique comme Sarkozy, non ?

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  4. oh tous les left_blogs ne s'étripent pas... y en a qui suivent ça de trés loin...

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  5. t'inquiète pas Mathieu L., le meilleur leader que mène une politique socio-démocrate (socialiste, ça dépend des jours) s'appelle Sarkozy.
    De quoi donc avez-vous à vous plaindre?

    L'étatisme interventionniste n'a jamais été aussi avancé depuis 1981!

    C'est totalement (et malheureusement) anti-libéral.
    Même nous, libéraux, attendons "la parenthèse de rigueur" telle qu'en 1983; le problème, c'est qu'on ne peut plus dévaluer le Franc, cause Euro!

    Le déficit prévu 2009, n'est en rien réduit; nous persistons à vivre à crédit: il faudra bien que quelqu'un paie un jour.

    A bientôt

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  6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  7. Mieux vaut réagir tard que jamais : je ne suis absolument pas d'accord sur votre vision de l'échec de 2007. Ségolène Royal l'aurait emporté largement si les fourbes de son propre camp n'avaient méthodiquement appliqué la politique du pire pour la faire battre.

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  8. @ Gaël : tu remarqueras que je ne les ai pas tous mis en lien.

    @ Penthièvre : la différence, c'est que la droite actuelle fait de l'interventionnisme pour les riches et sans efficacité réelle pour la majorité de la population. D'autres voies d'action sont possibles. Je te rassure, ce sont les pauvres et les classes moyennes qui paient, et ce n'est pas nouveau.

    @ LCC : un point de désaccord donc. Pour moi, Ségolène a de nombreux défauts qui font qu'elle ne pouvait pas gagner en 2007, et qu'elle ne peut pour le moment pas espérer gagner en 2012. J'en ferai peut-être un billet un jour...

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  9. Ségolène a perdu entre autre parcequ'elle faisait du Sarkozy à la mode socialiste, des grandes idées inapplicables, du vent qui fait plaisir aux gens.
    Je dirais même que ça serait peut être pire (en fait je le pense vraiment) avec elle aux commandes à la place du roquet.

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  10. @ Manuel : rien n'est pire que Sarkozy, à part Le Pen et consorts. Je suis sûr que Ségolène n'aurait pas été si terrible...

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  11. Peut être que mon aversion extrême envers Ségo relève de l'affect, ou de l'anti affect...
    Mais bon, admettons qu'à chaque fois qu'elle ouvre sa bouche il en sort des conneries démagogiques ou paranoïaques qui rivalisent avec celles du Yorkshire, et qui me font m'interroger sur sa santé mentale.

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  12. pour ma part je pense qu'il faut que le PS se trouve un leader et se scinde.
    Un leader parce qu'il y a au PS trop de personnalités qui pensent les mêmes chose mais qui s'oposent (ou du moins ne travaillent pas ensemble)pour des raisons d'égos
    et qu'il se scinde parce qu'il faut qu'il fasse un choix entre les 2 courants sous-jacents qui tirent chacun de leur côté, l'un de Gauche pure et dure façon Melenchon, Emmanuelli... et l'autre de tendance Sociale Démocrate façon Delanoë, Moscovicci, Strauss-khan, Montebourg etc. ...pour Fabius j'hésite...

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  13. @ Manuel : j'aime quand tu montres aux lecteurs ta légendaire modération.

    @ Nicolas007bis : en fait, je suis assez d'accord avec toi. Cela aurait le mérite de clarifier les choses. Par contre, on est pas prêt de voir la gauche revenir au pouvoir...

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  14. Merci Mathieu, je fais de mon mieux.

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  15. De rien, tu es toujours le bienvenu sur ce blog. ;)

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