mercredi 20 mai 2009

Réponses à des questions diverses sur les violences dans les banlieues.

Ah, cher lecteur, la joie et le bonheur des polémiques… Ces derniers jours, nous avons été largement occupés par une polémique autour de la fusillade qui s'est produite le week-end dernier à la Courneuve. Je te rappelle les faits. Dimanche, trois personnes tirent à la kalachnikov sur une voiture de police transportant un délinquant, apparemment dealer. Les policiers parviennent à s'échapper mais sont éberlués par les méthodes employés. Depuis, la ministre de l'intérieur est venue sur place, et toute la zone est quadrillée par des forces de police équipées d'armes lourdes. Je peux vous le dire : je les ai encore vus ce matin en allant au travail.

Dans la foulée, pendant que j'étais privé d'internet, Manuel a fait un billet pour dénoncer les comportements de la presse face à ce type d'événements (je m'étais limité à une simple provocation…). Une discussion s'est engagée avec certains de nos commentateurs réactionnaires, mais néanmoins sympathiques, qui ont dénoncé la volonté de Manuel et de Fabrice, commentateur virulent sur ce thème, du fait de notre négation de la réalité que nous mettons en œuvre. Didier Goux a répondu par un billet satirique, comme à son habitude, faisant ressortir l'aspect culturel du problème.

Comme Fabrice, je vis maintenant depuis 32 ans en Seine-Saint-Denis. Je travaille dans un lycée classé comme très difficile depuis 2001. Certes, je vis maintenant dans la ville la plus riche du département, mais mes parents habitent toujours Pantin, et j'y retourne régulièrement. J'ai donc une réelle expérience du coin, ce qui pourrait, en effet, me voiler la face, du fait de l'habitude de la vie sur place. Je sais, par exemple, que j'ai régulièrement assisté à des incidents, étant gamin, qui me semblent habituels aujourd'hui. C'est le cas des groupes de jeunes qui fument en bas des immeubles en parlant un peu fort, ou des gamins qui font les grandes gueules dans les transports en commun et insultent les voyageurs. Indéniablement, j'y suis habitué, ce qui n'est sans doute pas le cas d'une personne venant en banlieue pour la première fois.

Les discussions qui se sont produites m'amènent à une série de réflexions que je souhaite te faire partager ici :

  • Est-ce que nous nions la violence en banlieue ? A l'évidence, la réponse est non. J'ai suffisamment l'expérience d'entendre mes élèves se plaindre de leurs quotidiens à ce sujet. Ces violences pourrissent la vie de nombreuses personnes, qui vivent dans des cités qui sont particulièrement touchées. En effet, ces zones de violence sont très concentrées, comme le faisait remarquer Nicolas. Aux Lilas, les choses sont très visibles : les incidents se produisent principalement autour du métro ou dans les cités, assez petites au demeurant, qui se trouvent dans l'Est de la ville. A Pantin, le processus est identique : les incidents se produisent majoritairement autour des transports en commun ou dans des quartiers très circonscrits. Donc, je ne la nie pas, bien au contraire.
  • Est-ce que j'excuse ces violences ? Là encore, non. Nos commentateurs ont réagi ainsi à cause de la question des immigrés. Pour Didier et Suzanne, ces délinquants étant souvent immigrés, on se refuse à agir par crainte de la question raciale. Le problème n'est pas là. A mon sens, il vient plutôt du fait que les autorités ne luttent pas contre la violence là où il faut, mais se montre très pointilleuses ailleurs. Mes élèves me disent souvent que, lors de leurs virées vers Paris, ils se font contrôler dès qu'ils arrivent dans la capitale, et surtout quand ils sont noirs ou maghrébins. Par contre, ils ne voient jamais un flic dans la cité ou quelques bandes et les dealers emmerdent tout le monde. Il y a là un vrai gouffre qui vient, à mon sens, des politiques publiques. L'État doit lutter contre la criminalité là où elle existe, et pas dans les quartiers bourgeois quand quelques Maghrébins s'y aventurent pour faire autre chose que ramasser les poubelles des riches avec le camion-benne.
  • Quel est l'impact de la pauvreté sur cette délinquance ? Bien sûr, nous sommes accusés de tout réduire à la pauvreté et d'ignorer l'aspect racial de la question. C'est une idée que j'assume, tout simplement parce que ces immigrés sont aussi des pauvres. Didier emploie à un moment l'idée que les immigrants italiens et polonais ne suscitaient pas ce type de problème. Voilà une belle déformation de notre passé. Autrefois, les Macaronis et les Polaks furent considérés comme de vrais délinquants et de vrais problèmes. Il n'y a qu'à consulter les grands journaux de l'époque pour s'en convaincre. Ma grand-mère, qui habitait Arcueil (94) durant l'entre-deux-guerres, dans une rue peuplée d'Italiens, me disait que ces personnes étaient craintes par les Français, alors que l'ambiance de la rue était plutôt bonne. Pourtant, nos Ritals n'étaient pas musulmans…
  • Est-ce que j'essaie d'évacuer la question de l'immigration ? Non, mais là, cher lecteur, mes vieux démons marxistes ressortent. Pour moi, souligner le problème que suscitent les Nord-Africains et les Noirs est une illustration d'un refus de remise en cause de notre société. Vu que l'on se refuse à discuter de la répartition des richesses, on s'attaque aux étrangers venant des pays du Sud. C'est facile : ils sont pauvres et ils sont différents. On pourrait avoir une preuve du raisonnement réactionnaire si les immigrés avaient les mêmes revenus que les autres. Tant que cela n'arrive pas, je resterais attaché au fait que la pauvreté est le principal facteur explicatif de la délinquance plus grande des immigrants. On pourrait y ajouter la question des discriminations, mais elle est sans doute davantage périphérique sur cette question.
  • Y aurait-il d'autres facteurs ? Je voudrais évoquer un facteur qui me semble important. On oublie souvent de parler de l'urbanisme. Souvent, ces grands ensembles ont été construits dans des zones peu desservies en transports, à l'écart des quartiers bourgeois et proches des usines. Cette concentration de familles ayant des parcours difficiles est aussi, sans doute, un facteur de violences. Pourquoi ne pas envisager de redistribuer un peu le logement social sur la région ? Dans tout cela, les politiques publiques posent aussi de vraies questions. Je tiens à reprendre l'exemple de la Courneuve. Dans cette ville, l'espace urbain est marqué par la présence d'une énorme cité, les 4 000, construites dans les années 1960. Depuis les années 1990, devant la dégradation des bâtiments, les démolitions ont commencé. Or, que propose-t-on aux habitants de ces tours ? Eh bien, d'aller habiter aux Courtillières à Pantin (cité très semblable aux 4 000) ou dans les grands ensembles de Sarcelles (encore plus loin de Paris) ! On voit que les propositions des pouvoirs publics permettent une véritable amélioration de la qualité de vie des habitants… La mixité devrait aussi être un objectif, car elle dénoue pas mal de conflits et permet à chacun de se connaître, ce qui ferait tomber pas mal de fantasmes.

Il faut aussi une petite réponse au camarade Dorham, qui nous racontait chez Didier ses expériences du 93. Selon lui, tout cela va plus loin que l'expression « misère = violence ». Je dois admettre que je suis sceptique là-dessus. En effet, il y a quand même une constante de la violence dans les quartiers pauvres, qu'ils soient habités par des immigrés ou par des Français de souche. A mon humble avis, la disparition de la misère réglerait déjà de nombreux problèmes, et on verrait alors vraiment si les immigrés posent tant de difficultés.

33 commentaires:

  1. Globalement d'accord avec vous ! Ouf ça me repose des précédents commentaires !
    La question est d'abord sociale.

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  2. C'est une agence immobilière qui plante sa bannière au-dessus de tes propos. Dommage.

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  3. Il y a aussi une question culturelle qui subsisterait quand bien meme la pauvreté serait réduite.
    Les petits caids dans les écoles (y compris maternelles) ce n'est pas une vue de l'esprit. L'invasiopn de l'espace public par les garçons et sa réduction en peau de chagrin pour les filles non plus.
    Et tant d'autres problèmes se posent qui persisteront longtemps meme en admettant que la pauvreté diminue un jour (c'est mal parti par les temps qui courent). Pourquoi voudriez-vous qu'en attendant les gens aient envie d'envoyer leurs enfants dans des écoles problématiques? S'ils le peuvent ils les éviteront, changeront de quartier.
    La mixité? Mais dès que les immigrés arrivent, les autres s'en vont.

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  4. @ Océane : Merci.

    @ Mtislav : vive Adsense !

    @ Floréal : là, c'est le racisme ordinaire qui s'exprime, qu'il soit social ou racial. Les riches fuient les endroits où il y a des pauvres. Les autres fuient les immigrés. Cela évite de se poser des questions gênantes.

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  5. Salut Mathieu,

    Beaucoup de gens ont essayé de mesurer l'impact de la pauvreté sur la délinquance. À ma connaissance, personne n'y est encore parvenu, comme personne n'est pour l'instant parvenu à établir clairement un lien de causalité entre les deux. Même la simple corrélation n'est pas si évidente à démontrer.

    En revanche, l'influence de l'urbanisme me semble bien plus nette. Elle constitue peut-être même le chaînon manquant entre pauvreté et délinquance.

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  6. Je ne vois pas quelles questions il faudrait se poser... Les gens sont ce qu'ils sont, ni anges ni démons, peu sont animés d'un esprit missionnaire, ils n'ont pas envie de se sacrifier pour les autres, encore moins de sacrifier leurs propres enfants sur l'autel du multiculturalisme.
    J'ai passé ma jeunesse en Seine-Saint-Denis à éviter certains endroits pour ne pas etre importunée, à changer de trottoir à certains autres pour ne pas passer devant tel bistrot etc. Je n'en conserve pas un souvenir exaltant. Je suis partie il y a longtemps, je suis contente que mes enfants n'aient pas connu cela, je ne voudrais pas retourner y vivre.

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  7. Pour le billet, je te remercie de m'ouvrir les yeux sur cette réalité que je n'ai plus la chance de voir de près depuis quelques années. Sans compter le problème de mon positionnement politique qui m'empêche d'appréhender la décadence de notre Empire. Aujourd'hui, j'ai vu.

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  8. Salut Mathieu L (j'arrive de chez Goux)
    Votre papier est parfait. Sur l'échelle de l'évangélisme socio-marxiste (c'est du christianisme dénaturé) c'est du 20/20. Bon effectivement je suis caustique.

    Problème 1 : comment on fait pour être tous riches ?

    Problème 2 : Pourquoi Gandhi après le départ de l'Armée Britannique a fini par dire : les musulmans à gauche, les indou à droite ? Ils étaient tous pauvres (donc tous riches).

    Problème 3 : La mixité ou métissage : comment métissez vous des gens qui pensent que la femme doit porter la burka et rester à la cuisine avec d'autres gens qui pensent que la femme s'habille comme elle l'entend (la salope !) ?
    C'est à dire que la femme est sacrée pour des raisons totalement opposées !

    Problème 4 : (le point G du sujet)? Peut-on s'appuyer sur les mêmes principes pour raisonner avec 1 millions d'immigrés (pour faire simple musulmans et/ou noir africains) et 5 fois plus ?

    Problème 5 : En votre âme et conscience s'il y a 30 ans, on vous aviez posé la question : acceptez vous une immigration massive d'Afrique/Maghreb pour éviter d'augmenter les salaires, sachant que dans 30 ans il faudra faire pas mal de mosquée, qu'il y aura des problèmes de délinquance plus importants compte tenu des références culturelles différentes et qu'en plus il y a déjà 1millions de chômeurs ? (en 1979)

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  9. J'ajoute que quand la fracture réelle sur ce sujet va claquer à la gueule de tout le monde, les premières victimes seront les immigrés "francisés".

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  10. J'ajoute encore, que pensez vous de cet article :http://pointdebasculecanada.ca/spip.php?article1116

    Bidon, exagéré ? Pourquoi la France ne sera pas sur le même chemin ?

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  11. @ Rubin : je crois que la pauvreté provoque des délinquances différentes. Les riches ne se risquent pas aux violences physiques dans le métro, mais font autre chose.

    Maintenant, on ne peut pas savoir non plus, vu que la misère n'a jamais disparu...

    @ Floréal : vive l'individualisme donc. Personnellement, je ne vis pas la même histoire, et ma femme n'a pas de problème ici.

    @ Mtislav : attention, l'empire contre-attaque !

    @ PRR : vous vous attendiez à trouver de la rhétorique réactionnaire ici ? Cela me surprendrait.

    Alors, pour répondre à vos problèmes :

    1 : j'ai dit cela à un endroit ? J'ai dit qu'il fallait éradiquer la misère, c'est différent.

    2 : Gandhi n'a pas participé directement à cette séparation, il me semble. La responsabilité serait plutôt sur le dos de Jinnah et de Nehru, en l'occurrence.

    3 : alors, mettons-les dans des cités tous ensemble, comme ça, ils restent entre eux et ne dérangent personne. Ah, mais, c'est déjà comme cela, non ?

    4 : les États-Unis en ont bien plus, le Canada aussi, et ils gèrent. Ils sont tous immigrés, d'ailleurs, sauf les 3 millions d'Amérindiens.

    5 : il y a 30 ans, on a fermé l'immigration. Elle s'est poursuivie, mais très réduite par rapport aux années 1960-1970. Pour les mosquées, je m'en fous. Les gens pratiquent leurs religions comme ils veulent, du moment qu'ils ne sont pas sur l'espace public et qu'ils ne font pas de politique en s'appuyant sur une foi.

    Ne connaissant pas Rotterdam, je ne dirais rien là-dessus. Ce que je sais, c'est que le 93 n'est pas du tout dans cette situation.

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  12. Vous fuyez, Mathieu

    1- Comment éradiquer la misère et pensez vous que cela suffirait ? Au passage, situation des tensions "ethniques" au DK, Suède, Hollande, Autriche bien moins misérables que nous ? Les tensions sont encore plus vives qu'en France.

    2- Gandhi et tutti quanti ... Pourquoi une Inde multi-culturelle n'a pas été possible ? alors qu'ils étaient égaux ... dans la misère certes mais pas plus que les français au 17ieme siècle

    3- Les états-unis ne sont pas un pays d'émmigrés mais une colonie qui a réussi (au détriment des Indiens). Rien à voir.

    4- Pas de politique en s'appuyant sur la Foi ! Mais si votre foi est sincère comment pourrait-elle ne pas entrer dans la Politique, c'est pour la mère Boutin, pourquoi pas pour l'Islam ?

    5- le 93 n'est pas dans la situation de Rotterdam mais pourquoi il ne pourrait pas le devenir ? en quoi le modèle français sera tellement supérieur au modèle hollandais tellement plus tolérant (cf cannabis et mariage gay)?

    6- Je ne crois pas être raciste. J'aime les cultures du Monde, j'ai voyagé dans le monde entier : j'en suis arrivé à la conclusion que le métissage culturel, le multiculturalisme sur un même territoire donne 1/ du coca cola 2/ la guerre civile. C'est vrai en Afrique (cf Mali, Niger) , c'est vrai en Inde/Pakistan, ça sera vrai en Europe.

    Rédigé sans haine

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  13. @ PRR : je ne vois pas bien ce que je fuis au juste. Je ne vous ai pas non plus accusé d'être raciste.

    1 : éradiquer la misère n'est pas une question simple. Mieux répartir les richesses par la redistribution serait déjà intéressant. Cependant, je ne vais pas m'étendre ici. Vous trouverez des billets en fouillant dans mes archives, en juin et juillet 2008.

    2 : l'Inde n'était pas un océan de bonheur. Les musulmans écrasaient largement les Hindous avant la conquête anglaise (Empire Mogol). Les Anglais ont revalorisé la position des Hindous ensuite et ont joué la division. Les Hindous se sont jetés là-dedans, et les musulmans se sont inquiétés. L'indépendance a permis cette rupture.

    3 : oui, mais maintenant, il y a des minorités très importantes dans ce pays.

    4 : c'est différent. Boutin ne nous propose pas de revenir à une théocratie. Ce sont ceux qui s'appuient sur un texte religieux pour construire un programme qui sont dangereux, parce que forcément dictatoriaux (le livre sacré, quel que soit le monothéisme, ne se discute pas). C'est pour cela que les islamistes sont dangereux.

    5 : à ce jour, les islamistes ne sont pas majoritaires dans le 93. Ils en sont même très loin.

    Je rédige sans haine aussi, rassurez-vous.

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  14. Votre femme vit une situation d'exception tout à fait extraordinaire, c'est magnifique pour elle, mais ça ne représente pas l'ordinaire de ce que j'ai connu, de ce que les personnes de ma famille restées dans le 9-3 cotoient chaque jour.
    Et il n'y a pas si longtemps encore quand ma fille allait en vacances chez ses grands-parents et allait faire un tour au centre commercial, elle avait pris l'habitude de ne jamais répondre en français aux maghrébins mais en italien, tacitement les mecs lui foutaient la paix (meme s'il ne comprenaient pas de quelle langue latine il s'agissait), comprenant qu'elle n'appartenait pas à leur communauté et qu'il valait donc mieux pour eux la laisser tranquille. Parce que pour les autres c'était des insultes, sauf pour les voilées pour lesquelles c'est "total respect mes soeurs". ça n'a pas changé, j'ai pu vérifier la dernière fois que je suis allée voir mes parents il y a quelques mois.

    "Les gens pratiquent leurs religions comme ils veulent, du moment qu'ils ne sont pas sur l'espace public", c'est une plaisanterie? On en trouve de plus en plus souvent à prier sur les trottoirs, quant aux voiles ils prolifèrent à la vitesse grand V. Au marché près de chez mes parents, il y a plus de femmes avec voiles que sans. C'est normal vous me direz, c'est seuls blancs qui restent sont les petits vieux.

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  15. @ Floréal : écoutez, je bosse dans le 93, dans une zone bien glauque. Dans mon lycée, il y a une majorité de femmes. Eh bien, les incidents sont rares. Là encore, nous ne vivons pas la même histoire.

    Pour les voiles, il y en a, je ne le nie pas, et cela me dérange. Maintenant, nous sommes dans un pays de droit, et ces femmes font un choix. Je le déplore, et je militerais toujours contre ces pratiques, mais les interdictions éventuelles ne feront que radicaliser le conflit.

    Pour les hommes qui prient sur les trottoirs, jamais vu.

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  16. Je l'ai déjà signalé dans un commentaire:
    lire ou relire le livre de Dominique Kalifa: L'Encre et le Sang.
    Ca calme les envolées lyriques (ou pas) sur la délinquance juvénilo-banlieusarde de notre époque qui serait totalement insupportable.

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  17. Le conflit se radicalisera de toutes façons à mon avis, non pas tant parce que l'islam est fort mais par le vide que nous laissons et que l'islam remplit; de ce point de vue là Ayan Hirsi Ali a sans doutes raison.

    Je me console de ne plus etre jeune en pensant que je ne vivrais pas dans ce monde "multiculturel" futur qui se préfigure, dans lequel je me sens étrangère, et qui me fait horreur.

    Bonne continuation.

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  18. @ Ferocias : oui, cela me dit quelque chose...

    @ Floréal : bonne continuation à vous aussi.

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  19. C'est quand même étonnant que ceux qui vivent dans les quartiers dont il est question aient tendance à relativiser les choses tandis que les visiteurs occasionnels ou les mecs n'y ayant jamais mis les pieds voient une horreur et des dérives si terribles qu'apparemment on court à la guerre civile... Y'a un truc qui cloche.

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  20. Floréal a dit…

    "Je me console de ne plus etre jeune en pensant que je ne vivrais pas dans ce monde "multiculturel" futur qui se préfigure, dans lequel je me sens étrangère, et qui me fait horreur."
    Sympa, j'en parlerai à ma gamine de 8 ans.....
    Bel héritage de la génération d'aprés guerre ?


    Mathieu L :
    "Maintenant, nous sommes dans un pays de droit, et ces femmes font un choix. " Un choix ? Rassures moi tu déconnes ? .

    " les interdictions éventuelles ne feront que radicaliser le conflit." Donc, tu admets le conflit et le risque de radicalisation mais la peur du conflit même violent conduit à céder à tous les chantages. Nous avons tous oublié que cette République s'est bâti dans le sang.

    max-la-terreur.blogspot.com

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  21. @ MAnuel: c'est marrant, je me faisais la même réflexion. Je suis né et j'ai grandi dans un quartier que l'on dit sensible, j'ai travaillé dans un quartier que l'on dit difficile et je relativise alors que je suis un (presque) parfait bobo aujourd'hui ^__^

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  22. @ferocias
    Votre blog est très bien en tout cas joli!
    J'en profite pour vous posez cette question :
    Cortez vous connaissez bien sûr ? Cortez the kiler comme chantait Neil Young.
    Pensez-vous qu'à lui seul avec quelques cavaliers (sanguinaires certes), il ait pu "génocider" (c'est pas vrai mais bon) ces empires sans une faiblesse intrinsèque et assumée de ces cultures ?

    Je serais presque tenté de faire un parallèle entre la chute des empires maya/incas et l'affaissement de l'Occident (ca fait facho !) face à l'Islam ?

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  23. « Ouf ça me repose des précédents commentaires !
    La question est d'abord sociale. »

    Je crois que ce bref commentaire d'Océane dit tout : on sent le soulagement d'être revenu à la bonne pensée. C'est "social", on peut se rendormir.

    Sinon, étant parfaitement en phase avec PRR et Floréal, je n'ai rien de particulier à ajouter.

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  24. Didier je vous interdit de travestir ma pensée: je ne suis pas soulagée d'être revenue à la bonne pensée, mais simplement de pouvoir aborder le sujet avec des arguments autre que la question purement racial, comme j'en ai eu le sentiment chez vous. C'est tout.
    Et il ne s'agit pas de s'endormir sur la question !!!!

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  25. Mais ai-je jamais dit que la question était purement raciale ? C'est vous qui travestissez, là !

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  26. Bon billet... je n'en dis pas davantage : sur ces sujets il en faut peu pour être implicitement classé gauchiste ou facho par les uns ou par les autres :)

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  27. @ Pierre Robes-Roule:
    MErci pour le compliemnt concernant mon blog.
    L'expédition de Cortés comprenait envrion 600 hommes. Pourtant le corps expéditionnaire a réussi à conquérir l'Empire aztèque. Ce n'est pas tant la culture aztèque qui était faible que sa structure politique.
    Les empires aztèque et inca étaient de création récente quand les Espagnols sont arrivés. Ainsi la période impériale aztèque commence en 1440 (et l'arrivée de Cortès a lieu en 1519).
    De nombreux peuples soumis aux Aztèques se sont tournés vers de nouveaux maîtres afin de se libérer de l'emprise aztèque.
    Bien sûr, il y avait une supériorité technologique (et même tactique) mais culturellement, peut-on parler de supériorité des Espagnols sur les Aztèques? Des buts, des civilisations différentes sans doute mais somme toute tout aussi sanguinaires l'une que l'autre (voir par exemple Montaigne sur ce point, j'en ai parlé plusieurs fois sur mon blog).
    Pour ce qui est du génocide des Amérindiens: si le nombre de morts est extrêmement élevé (peut-être 100.000.000, des zones décimées à 80%), c'est plus dû aux maladies transmises par les Européens qu'aux combats.
    Pardon à Mathieu L. pour cette digression qui est un peu en décalage par rapport au thème du billet commenté.

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  28. PRR : non, je ne déconne pas. Nous avons abordé ce thème ici.

    J'admets entièrement qu'il existe des tensions. Reste à savoir d'où elles viennent.

    @ Didier : cela m'aurait étonné... Pour le côté racial, c'est vous qui avez lancé ce thème alors que le débat concernait un affrontement entre des trafiquants de drogue et la police.

    @ Océane : ne vous inquiétez pas, Didier aime faire un peu de provocation, pour titiller nos esprits. Prenez-le avec humour.

    @ Paul : tu as le droit de t'exprimer, ce blog est ouvert tant qu'il n'y a pas d'insultes.

    @ Ferocias : pas de problèmes, c'est intéressant.

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  29. @Ferocias : Ok, vous connaissez l'Histoire de Cortez mais qu'en reprenez vous pour notre Histoire à nous européens ?

    @Mathieu L : déconnes ? bilet introuvable. je persiste tu déconnais ! (c'est un doit ceci dit)

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  30. @ Pierre Robes-Roule: je ne conclue rien. Je ne crois pas, comme un Jacques Bainville par exemple, que les mêmes causes conduisent éternellement aux mêmes conbséquences.
    De plus le parallèle, mené notamment par Jared Diamond, entre des civilisations disparues et la nôtre est sujet à caution (mais au moins pour les Mayas l'explication climatique est-elle sans doute une partie de la réponse).

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  31. @ PRR : c'est là :

    http://lespriviliegiesparlent.blogspot.com/2009/02/les-islamistes-ont-gagne-la-premiere.html

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  32. C'est tout de même étonnant (en faite pas tent que cela) que vous voyez que le négatif dans le 93! C'est le seul département qui a une aussi mauvaise réputation que ce soit au sein même de sa population ou dans la france entière. Quelqu'un c'est poser la question pourquoi? Pourquoi c'est à la Courneuve que l'on montre les panneaux d'indication au journal. Histoire mine de rien bien insister sur le lieu?
    Je trouve que vous évaquer beaucoup la question de l'image de la banlieues. Elle se fonde en grande partie sur la crainte et se sempiternelle sentiment d'insécurité.

    C'est fatiguant à la fin. Il y a tellement d'action et de motivation des jeunes. La cité évolue doucement mais évolue.
    Il est si rare de monter le dynamisme social. De montrer que la richesse de la population est la base du foisonnement des associations. J'ai été surprise de voire que certaine ville n'avez pas de service jeunesse ou que celui-ci était quasiment inutile. J'ai été tout aussi surprise de savoir que des personnalité du monde politique et économique été issu des banlieues. Mais il est vrai qu'ils mettent en avant leur origines uniquement pour attiré les électeurs...

    Mais revenons à la question de la violence. il me semble qu'elle est exrcerbé dés que l'on parle du 93. je rapelle qu'il existe d'autres cité avec les mêmes problèmes. Je ne nie pas la violence, je pose me pose des questions sur ce sentiment d'insécurité exarcerbé. Il survie en grande partie à cause des clichés nés des tensions sociale, raciale, économique et d'urbanisme.
    je ne connais pas cette histoire. de salope ou sainte. Je suis habillé correctement dans la cité et me suis jamais fait insulté. Et puis c'est plus une histoire de sexisme quotidien qui se passe partout ailleurs. et oui, j'ai été insulté en plein 16e arrondissement parceque je suis entré dans un bar pour prendre des timbre...

    Les habitants relativisent. Cependant l'enquéte des seconde du Lycé Jacques Brel à la courneuve et qui est paru dans le magazine pleine commune m'a étonne. Le sondage montre qu'à paris les gens ne sont pas si dupe de l'image de la banlieue. ce qui n'est pas le cas des provinciaux et des habitants des cités de longue date.

    Enfin bref, je m'égare et suis un peu à coté de votre discussion je crois...
    Amicalment professeur!

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  33. @ Stessie : je suis globalement d'accord avec vous. Ce billet répondait à des billets que j'ai mis en lien. Allez-les lire, et vous comprendrez le sens de mes réactions.

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