Mme Albanel, et si on arrêtait le spectacle ? Retirez HADOPI.

Franchement, si j'étais Christine Albanel, je me poserais de vraies questions sur ce pauvre projet de loi dit HADOPI.

Dès son démarrage, ce projet a suscité une véritable levée de bouclier, autant dans la population des internautes que chez les blogueurs et chez de nombreux hommes politiques, de droite comme de gauche. Le soutien très récent d'un groupe d'artistes de gauche n'a pas changé le sentiment que cette loi, mettant en place une double-sanction pour les soi-disant pirates, était directement issue d'un lobbying intense des entreprises diffusant les œuvres des artistes.

Il y avait d'abord eu les pétitions, manifestations et nombreux billets dénonçant le projet. Et puis, est arrivé ce vote très rare, durant lequel l'opposition est parvenue à faire rejeter le projet. Le gouvernement n'a pourtant pas lâché et a remis le projet à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

Un nouvel épisode houleux s'est ensuite produit mercredi dernier avec le vote par le Parlement européen d'un amendement dans le paquet télécoms, sous l'amicale pression des verts et des socialistes, qui impose clairement qu'une suspension d'une connexion internet soit décidée, non pas par une autorité administrative, mais par une autorité judiciaire, ce qui garantit un minimum de droits à l'ensemble de nos concitoyens. Christine Albanel ne s'est pourtant pas dégonflée. Selon elle, les décisions du Parlement européen ne sont pas contradictoires avec le projet français.

Enfin, aujourd'hui, voilà que TF1 vire un cadre qui a exprimé à son député, dans un mail, son opposition résolue au projet, avec apparemment de vrais arguments. Cette affaire est un double-scandale. Voilà d'abord un courrier d'un citoyen à un élu qui se retrouve sur le bureau de l'employeur du citoyen en question. Voilà ensuite un employeur qui, bafouant tous nos droits, licencie une personne parce qu'elle est en désaccord avec lui, alors que cette opinion n'a été publiée ni publiquement, ni dans le cadre du travail et certainement pas au nom de TF1.

Vu cette belle série, cher lecteur, on ne peut que constater, une fois de plus, que ce projet est à l'agonie. Et si on arrêtait là, Mme Albanel ?