En tant qu'enseignant, me voici un privilégié dans ce beau pays qu'est la France. J'ai toujours rêvé, du haut de ma colline, de m'adresser au bon peuple. Voilà qui est fait.
lundi 25 mars 2013
Dites, et si on reprenait un peu de hauteur ?
lundi 5 novembre 2012
Rapport Gallois : 30 milliards d'impôts en plus, 20 milliards de baisse de revenus.
samedi 6 octobre 2012
Leçons des salmigondis des divers pigeons de la semaine.
mardi 24 avril 2012
Sarkozy vient chez nous le jeudi 26 avril.
dimanche 27 février 2011
Quelque chose sur le remaniement ?
mercredi 23 février 2011
On fait redoubler le redoublement, ou pas ?
mercredi 15 décembre 2010
Au Raincy, un blog local montre une véritable influence lors du conseil municipal.
jeudi 4 novembre 2010
Le pire et le meilleur du gouvernement.
mercredi 4 août 2010
Le paquet fiscal commence à se disloquer...
mercredi 21 juillet 2010
Emeutes urbaines de Grenoble : c'est encore la démocratie qui trinque.
Contrairement à tout ce petit monde, cher lecteur, je crois qu'il faut adopter une posture de démocrate. En effet, comme dans toute affaire criminelle, une enquête est en cours et devrait aboutir à des conclusions qui seront rendues publiques et que nous pourrons juger. Actuellement, c'est l'I.G.P.N. qui se charge de l'enquête sur la mort de ce braqueur.
Beaucoup de blogueurs, agacés et souhaitant l'arrivée d'une politique de la matraque pour résoudre nos problèmes de sécurité, assènent sur notre pays ce concept-choc : "il l'a bien mérité, ce Karim Boudouda !"
Ainsi, mes camarades se vautrent dans le même travers qu'ils reprochent aux gamins des cités et participent à la sape de l'autorité. Je m'explique.
Reprenons l'histoire. Un homme braque un casino et est pris en chasse par la police. Il tombe sous les coups de feu des forces de l'ordre. Or, dans notre démocratie, l'usage de la force est permise aux forces de l'ordre dans le cas de la légitime défense de soi-même ou d'autrui et en cas d'une menace inattendue et immédiate. Les policiers affirment que Boudouda les menaçaient. Tout à fait normalement, une enquête doit avoir lieu pour vérifier que le policier qui a fait usage de son arme a bien respecté ces principes.
Dans ces affaires, personne, ni les gamins des cités, ni les hommes politiques, ni les journalistes, ni les blogueurs, ne prend plus la peine d'attendre que les autorités administratives et judiciaires fassent leurs travaux. On part dans le jugement à l'emporte-pièce.
Car je te le rappelle, cher lecteur : notre droit a aboli la peine de mort. Plus aucun acte n'entraîne la mort d'un homme ou d'une femme. On ne peut donc pas mériter de s'être fait tuer, sauf si on a soi-même tenté d'ôter la vie à des individus qui se sont défendus et que la mort était le seul moyen d'éviter le pire. Dire que Boudouda l'avait méritée avant que l'enquête ne l'affirme est donc au mieux un exemple de non-respect de la présomption d'innocence. Les jeunes des cités ne font pas autre chose en considérant que seuls les flics sont systématiquement responsables de tout acte de violence auquel ils participent.
Tout ce qui manque, dans tout cela, ce sont quelques principes et valeurs bien ancrés. Dommage que sur ces questions, ils s'évaporent rapidement dans la nature...
samedi 5 juin 2010
La polémique De Gaulle : les syndicats enseignants font toujours l'unité de la droite.
L'aspect chronologique est intéressant. Nous sommes bien évidemment au courant de cela depuis un moment. C'est au mois de janvier dernier que la nouvelle est arrivée en salle des profs. Les collègues de lettres en ont beaucoup discuté (Est-ce réellement de la littérature ? Comment traiter une œuvre qui ressemble davantage à un livre d'histoire ? Comment gérer la question politique ?) pour finalement délaisser le sujet à la fin du mois de janvier. Depuis, on n'en parlait plus, bien trop occupé par notre travail mais aussi par les réformes bien plus fondamentales qui s'appliquent en ce moment.
Des collègues du Lycée Michelet n'ont pas accepté cette décision de l'inspection générale et ont lancé une pétition, fin février, une pétition pour faire abroger ce programme. Ils en sont ce soir, à l'heure où j'écris, à 1 538 signatures. Lorsqu'on arrive sur la page d'accueil, aucune mention d'un syndicat n'est présente.
Et puis, le 2 juin, le Figaro publie un article où il accuse le SNES, syndicat majoritaire du secondaire et marqué à gauche, d'être à l'origine de cette action et de mener une action politique anti-gaulliste. Immédiatement, un buzz très large se déclenche, passant par l'ensemble des grands médias, par certains hommes politiques voire par des blogueurs. Il y a même une pétition pour attribuer un bonnet d'âne au SNES.
Or, le syndicat a démenti avoir lancé cette pétition et on voit les leaders faire tous les plateaux pour le dire. Pourquoi alors les médias s'obstinent-ils ?
Il y a sans doute deux raisons :
- Le gouvernement était en très grande difficulté du fait des révélations diffusées par le SNES des nouvelles stratégies pour supprimer des postes. Ces fuites, sans doute orchestrées par des fonctionnaires du Ministère de l'Éducation opposés à la politique sarkozyenne, sont tombées dans les mains du SNES. En lançant une violente polémique sur De Gaulle, on discrédite ce syndicat (y compris à gauche) et les informations qu'il a balancé sur la place publique,
- mais surtout, lorsqu'on tape sur un syndicat de profs, on fait l'union à droite. C'est pavlovien. Le phénomène est le même à gauche avec le MEDEF, je pense. Réactionnaires, libéraux, gaullistes, sarkozystes, villepinistes, chiraquien, orléanistes, légitimistes, fascistes, traditionalistes se retrouvent tous là-dessus : les syndicats enseignants représentent ce qu'il y a de pire. Lorsqu'on lit les billets des blogueurs à ce sujet, on peut être sûr que les syndicats enseignants sont responsables de toutes les difficultés de l'Éducation, voire même d'autres difficultés comme le déclin de la France par exemple ou le comportement barbare de certains jeunes.
PS : je signale, à tout hasard, que je ne prendrai absolument pas position sur la valeur littéraire des mémoires du général. Ce n'est pas le sujet de ce billet.
PS' : je parlerai prochainement des résultats du Wikio, la polémique active en ce moment étant tout à fait intéressante...
mercredi 2 juin 2010
Etonnement sur les soi-disant fuites du ministère de l'Education.
Pour moi, enseignant, ces deux annonces sont logiques. Le gouvernement a épuisé toutes les voies pour tailler dans les postes. Il a quand même supprimé la formation des profs, et la France va devenir l'an prochain le seul pays de l'OCDE à ne plus former professionnellement les personnels de l'éducation.
C'est assez marrant. Dans mon lycée dit-difficile, les enseignants vont être les seuls personnels à ne pas avoir de formation. Tous les autres en ont une : ouvriers, cuisiniers, techniciens de surface, secrétaires, chef d'établissement, intendant, surveillants...
Il ne restait donc plus que ces deux possibilités, que le gouvernement a soigneusement contournées pour éviter de susciter des grèves ou des réactions négatives des parents d'élèves. Maintenant, ces grèves ne seront certainement pas très violentes, vu l'état général d'épuisement de mes collègues. Quant aux parents...
Finalement, alors que l'Éducation nationale s'effondre sur elle-même depuis 2002 (même la Cour des comptes le dit), il est étonnant que nos médias ne commencent à s'inquiéter que maintenant.
Comme quoi, ce sujet n'intéresse vraiment personne...
lundi 8 février 2010
Comprend la Marseillaise, et tu l'aimeras.
En attendant, le sémillant ministre a lancé encore un nouveau boulet sur l'Éducation nationale, qui n'en avait pas besoin. Voilà que les résultats du débat sur l'identité nationale impacteront sur nos programmes et nos enseignements. Il ne manquait plus que ça. Déjà, Luc Chatel avait eu des velléités de nous faire participer, mais heureusement, les circulaires d'application ne sont jamais arrivées dans les établissements.
Ce matin, Éric Besson n'a rien dit, sauf qu'il a lâché que nous pourrions apprendre aux élèves le sens des paroles, pour qu'ils sachent que le sang impur n'est pas celui des étrangers mais des opposants à la Révolution. Pourtant, cette chanson fut chantée pour la première fois au moment de la déclaration de guerre de la France à l'Autriche, mais enfin, passons...
Étonnamment, je me suis senti concerné, car j'ai parfois mis en œuvre des séquences d'histoire sur ce sujet en seconde. Il s'agissait de s'appuyer sur les couplets pour comprendre l'inscription dans le contexte de la chanson, puis d'en montrer les évolutions durant la période révolutionnaire. De fait, nous abordons avec les élèves le sens des concepts et nous nous en servons comme d'une source historique comme une autre. Les programmes actuels prévoyaient d'ailleurs qu'on pouvait aussi traiter ce thème en première, en montrant comment ce chant très révolutionnaire était finalement devenu un symbole assez consensuel sous la IIIe République.
Or, dans cette démarche, il ne s'agit pas du tout de se plonger dans notre passé mais de faire comprendre les paroles aux gamins pour qu'ils aiment cette chanson, en en comprenant le sens. Quelle intrusion dans l'esprit de nos jeunes concitoyens, cher lecteur ! De quel droit pouvons-nous penser qu'un gamin aimera une chanson s'il comprend de quoi on parle ? Même si la Marseillaise est l'hymne national, n'importe quel citoyen a le droit d'y être indifférent, voire de la haïr totalement. L'Éducation nationale n'a pas à se vautrer dans ce genre de mission.
Éric Besson a déclaré ce matin que nos voisins étrangers étaient fascinés par ce débat et allait le mettre en œuvre. Je crois surtout que dans quelques années, on en rigolera, de toutes ces stupidités. Quoique... On en rigolera peut-être jaune...
mercredi 13 janvier 2010
Première victime de la phraséologie gouvernementale : la société Kärcher.

On pourrait suggérer à nos amis de Kärcher de faire un procès à Fadela Amara, histoire de rigoler un peu...
lundi 14 décembre 2009
« L’école ne peut pas tout ».
Pourquoi cet extrait ? Il s'agit d'une réponse à un article du très libéral H16, avec qui je suis très peu souvent en accord par ailleurs mais qui est un blogueur intéressant en général. Cependant, là, il signe un papier rempli d'affirmations sans fondements scientifiques sur le système éducatif, alors que son objectif était de dézinguer un article de Meirieu paru dans le Monde récemment, qui le méritait bien en effet mais avec d'autres arguments. Le texte de H16 correspond aux stéréotypes les moins évolués qui parcourent la droite française sur l'école, et je me désole qu'il tombe là-dedans…
Voici donc cet extrait que je te recopie ici :
« Une grande partie des obstacles que rencontrent les systèmes scolaires qui cherchent à élever le niveau de la totalité des enfants dépend de causes extérieures à l'institution scolaire. Une école ne constitue pas, dans une société, un isolat autonome dont l'efficacité dépendrait seulement du savoir-faire et de l'engagement de ses enseignants, de la docilité des élèves, de l'intelligence des programmes et des contrôles exercés sur la façon dont ils sont assimilés, des taux d'encadrement ou de la modernité des locaux. Bref, l'école ne fait pas tout. Elle doit composer avec la nature et le degré des inégalités qui préexistent au sein de la société. Le niveau de richesse du pays, la composition sociale de sa population, le régime des inégalités économiques et sociales, sans compter la place occupée par le système scolaire au sein de la société, sont autant de traits dont la combinaison contribue à forger l'identité particulière de chaque système scolaire, miroir plus ou moins déformant de la société qui l'a produit. Une école est toujours à l'image de l'écosystème qui l'entoure. Surtout, elle n'est jamais un sanctuaire : le monde extérieur y pénètre chaque matin par la grande porte sous la forme très concrète des flux d'élèves qu'elle accueille et dont les origines sociales, les trajectoires familiales et les difficultés – ou les facilités – représentent un condensé vivant des contradictions qui travaillent le corps social tout entier. Se concentrent en effet dans le fonctionnement quotidien d'une école les rapports de force et les contradictions de la société toute entière.
C'est ainsi qu'au cours du dernier demi-siècle, l'école en France a été frappée de plein fouet par tous les traumatismes majeurs qui ont affecté la société française et accompagné le développement sans précédent de l'économie et du niveau de vie des Français. Exode rural et désertification des campagnes, urbanisation, industrialisation, désindustrialisation, chômage, immigration, banlieues, racisme… Autant de mutations violentes et de dégâts collatéraux de la croissance qui ont directement touché l'école et se sont traduits, au final, par une masse croissante et diversifiée d'élèves à scolariser de plus en plus longtemps. Ce mouvement social était nécessaire pour élever le niveau de qualification requis par une économie moderne et pour répondre à la demande d'éducation croissante de familles très conscientes des enjeux de la formation. Mais, contrairement à l'image idyllique (et fausse) véhiculée par les « hussards de la République », et aux mythes qui l'accompagnaient, l'école a toujours été conçue en France, de la base au sommet, de façon inégalitaire. Les mesures destinées à transformer un système éducatif au départ très sélectif et hiérarchisé ont été prises avec beaucoup de retard, et non sans heurter de nombreux corporatismes : le collège unique est postérieur aux chocs pétroliers (René Haby, 1975) ; la gauche a permis des mesures essentielles en faveur des plus démunis (Alain Savary, 1981) ; Lionel Jospin a aligné les statuts des enseignants de l'école obligatoire en plaçant les professeurs des écoles au même niveau que les professeurs de collège et en revalorisant leurs salaires.
En dépit de ce retard, la massification, conçue en grande partie comme un traitement scolaire du chômage, a permis une élévation sensible du niveau scolaire et une réduction des inégalités sociales. L'intérêt des mesures de PISA est de montrer que les solutions mises en place sont encore loin d'être à la hauteur des problèmes, notamment si l'on prend en considération les niveaux minimaux de qualification. »
lundi 30 novembre 2009
La droite casse les outils de contrôle de la concurrence.
Cette coupe budgétaire est passionnante. Normalement, dans une société de marché, pour nos petits camarades libéraux, la notion de concurrence doit s'appliquer pour tous et dans tous les domaines. Or, pour que le citoyen sache à quoi et avec qui il fait affaire, il faut bien qu'il puisse avoir une institution qui lui garantisse qu'il n'est pas en train de se faire arnaquer. Certes, les économistes libéraux nous disent que les acteurs savent mettre en œuvre leurs intérêts. C'est une utopie : par définition, le profit s'appuie sur l'opacité, sur l'image et sur l'absence d'informations claires sur ce qu'on achète.
Voici donc un gouvernement d'inspiration libérale qui est en train de sabrer un organisme censé garantir la concurrence « non-faussée ». Les contradictions de nos équipes dirigeantes font sourire, si elle ne nous font pas pleurer.
samedi 28 novembre 2009
Deux mauvaises interprétations de la place de la contraception dans les lycées.
Il y a quelques semaines, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s'était réintroduite dans le jeu médiatique en annonçant la mise en place de chèques contraception à destination des lycéennes le désirant. Les infirmiers scolaires auraient dû gérer ces dispositifs. La hiérarchie de l'Education nationale a tout fait pour faire échouer ces distributions.
Mon premier point de désaccord apparaît avec Luc Chatel, se prononçant dans le Monde du 19 novembre sur la question : « Distribuer des chèques contraception dans les lycées, c'est donner le sentiment que l'école ne fait rien en matière de prévention […]. Or ce n'est pas vrai. La distribution de préservatifs y est généralisée. » Le problème, c'est que notre ministre est hors-sujet. Certes, des préservatifs sont distribués dans les lycées. En général, un distributeur est localisé à l'infirmerie du lycée. Pourtant, ces capotes en libre-accès (payantes tout de même) n'ont jamais eu pour but de faciliter la contraception, mais de lutter contre le SIDA. On a tendance à oublier que le préservatif joue un double-rôle, et qu'il est encore le seul moyen complètement efficace pour éviter la transmission de la maladie. Il est d'ailleurs étrange que Chatel utilise cet argument, car finalement, l'école ne s'est jamais mêlée de la sexualité des ados, autrement que pour y jouer un rôle de prévention des IST. Le ministre se trompe donc de prévention, même si certains jeunes peuvent avoir les deux idées en tête. Je suis persuadé que si le SIDA était éradiquée, les préservatifs seraient rapidement éradiqués des lycées.
Et de là surgit mon second point de désaccord, avec Juan de Sarkofrance cette fois-ci. Dans son billet, il dit ainsi : « Voici donc la conception de Luc Chatel: les garçons peuvent être autonomes, les filles n'ont pas le droit à la maîtrise de leur sexualité. » Juan, toi aussi, tu oublies le problème du SIDA. Même si les gamines avaient accès à la contraception dans les établissements scolaires, l'emploi du préservatif resterait une nécessité absolue. Même autonomisée sur la contraception dans l'école, les jeunes filles devront encore être dépendantes de la capote. Que l'Education nationale fasse du soutien à la capote sa priorité n'est donc pas incohérent, même si Chatel l'instrumentalise ensuite à des fins politiques. J'ai parfois entendu des élèves prétendre que la pilule les protégeait du SIDA. De plus, une femme peut très bien avoir des préservatifs sur elle et les imposer à son partenaire, non ?
Pourtant, la question reste importante, car les grossesses précoces existent. Chaque année, dans mon lycée dit difficile, des élèves cessent brutalement de venir en cours pour avorter ou deviennent jeunes mamans. Certes, elles ne sont pas nombreuses, mais elles illustrent le fait que la contraception n'est pas encore une évidence pour une partie des Français et que le SIDA reste négligé. Là encore, il me semble que le discours, s'il devait y en avoir un, devrait uniquement se situer sur le terrain de la prévention, et que la faciliter n'est pas une mauvaise idée.
J'aurais tendance à proposer une gratuité des moyens de contraception (masculins et féminins) pour les moins de 18 ans, avec soutien de la CNAM, mais en articulant bien les IST et la question de la reproduction (les deux sont liés dans le même acte). La distribution doit-elle pour autant avoir lieu à l'école ? Pourrait-on le faire dans les pharmacies, sans avoir besoin d'aucun chèque, avec une simple carte d'identité ? Et pourquoi ne pas lancer le débat ?
mercredi 18 novembre 2009
Nicolas Sarkozy progresse...
Ils ont tort.
Le Président a enfin compris à quoi sert un Premier ministre.
En effet, Fillon a servi de défouloir et de fusible hier aux élus.
Espérons que le chef de l'État puisse maintenant acquérir l'idée de séparation des pouvoirs et d'équilibre des pouvoirs, et il aura saisi complètement les recettes de cuisine de la Ve République.
mercredi 4 novembre 2009
Le débat sur l'identité nationale serait imposé à l'école par Luc Chatel.
Je l'apprend par Hypos aujourd'hui : Luc Chatel veut étendre ce débat aux écoles... Cela se fera dans les cours d'éducation civique, et le ministre fait bien sûr confiance aux enseignants pour mener les choses.
Étant professeur d'histoire-géographie, c'est encore sur moi que ce nouveau gadget va tomber. Après le "tous les enfants doivent admirer Guy Môquet", le "tous les enfants doivent voir les 200 films que j'aime" et le "tous les enfants doivent adopter un petit enfant juif mort dans les camps", voici maintenant le "tous les enfants doivent parler de l'identité nationale en cours".
J'attends avec joie et bonheur la circulaire qui va nous imposer cela, en espérant que le ministre, se rendant compte qu'il a fait une grosse bévue, oublie de la publier...
jeudi 29 octobre 2009
Ah, le bon vieux mythe de l'homme providentiel à droite.
Depuis que Dominique de Villepin a lancé sa tentative de retour dans le champ politique français, nombreux sont les militants de droite à espérer un changement à la tête de la droite. Pourquoi ne pas espérer liquider politiquement Sarkozy et faire élire un autre homme providentiel à la place en 2012 ? On en a même qui croit voir en de Villepin un nouveau Pompidou...
Le problème, c'est que la politique ne marche pas comme cela. Quelques points, totalement partis pris, pour m'expliquer :
On a jamais vu en France une majorité manœuvrer pour virer un président en place. Tout simplement parce que le risque est réel de voir l'opposition l'emporter avec la gabegie que provoquerait une telle opération. Souvenez-vous des atermoiements de Rocard en 1987, espérant chasser Mitterrand du pouvoir.
L'exemple de Giscard viré en 1981 est ressorti ce matin à la radio. C'est un très mauvais exemple. A l'époque, la droite était divisée, Giscard ne venait pas de la famille gaulliste et la gauche était très dynamique, avec un leader et un programme complet et crédible.
Ensuite, Sarkozy a totalement mis sous sa coupe la droite française, et continue à racoler vers l'extrême-droite. Il ne laissera pas faire les chiraquiens sans réagir. Et d'ailleurs, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais on a beaucoup parlé de Charles Pasqua et de Jacques Chirac ce matin dans nos médias.
Enfin, lors de la présidentielle, la droite se resserrera autour de celui qui a les réseaux et les moyens de l'emporter.
En clair, le seul moyen de virer Sarkozy en 2012 serait que quelqu'un de crédible, avec un programme cohérent, émerge à gauche. On en est loin, et je crains que Sarkozy ne soit gentiment en train de se positionner tout à fait convenablement pour l'emporter en 2012.