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lundi 25 mars 2013

Dites, et si on reprenait un peu de hauteur ?

Bon, ce qui est sûr, c'est que le climat politique actuel n'est pas à la sérénité.

Il y a quelques jours, j'ai écrit un billet sur Cahuzac, où j'écrivais qu'on se moquait des personnes, et que ce qui comptait était la ligne politique. Si on est en désaccord avec le gouvernement, on l'attaque sur sa ligne, pas sur ses membres.

Ce week-end, les camarades du PG ont dit des conneries. Si on acceptait l'idée que Moscovici puisse être un salopard, il suffirait donc de le virer et de mettre un autre membre du PS à sa place, et tout irait bien. C'est ce qu'on disait d'ailleurs de Sarkozy à l'époque. Or, le problème n'est pas là : ce qui compte, c'est la ligne politique. Un autre socialiste, du fait de la ligne adoptée par le président, ferait la même chose.

Ce qu'il faut combattre, c'est la ligne de la rigueur, et inutile pour cela d'être insultant: les faits suffisent à eux-mêmes.

Après, les multiples réactions des socialistes étaient tout aussi stupides. Le coup de l'antisémitisme, c'était quand même énorme, et cela démontre juste qu'Harlem Désir n'a pas la carrure d'un chef d'un grand parti national.

Et je voudrais dire quelque chose à mes amis socialistes (et à d'autres) : si Mélenchon est aussi peu important et se contente d'être simplement un populiste insultant, pourquoi lui consacrer autant d'énergie (surtout que les résultats électoraux du Front de Gauche ne sont pas à la hauteur encore et que c'est plutôt le FN qui devrait inquiéter tout le monde), de même qu'aux blogueurs du FdG ? C'est bien que vous utilisez la forme pour essayer de détruire le fond, car en réalité, la politique d'Hollande ne vous satisfait pas pleinement non plus et vous trouvez certaines critiques du Front de Gauche tout à fait pertinentes.

Et si vous perdez des élections partout, si le gouvernement est au plus bas dans les sondages, ce n'est pas à cause de la critique du FdG (et c'est dommage, parce que j'aimerais bien) mais bien du fait de la politique menée, et c'est elle qui sera sanctionnée en 2014 puis en 2017, si rien ne change.

En fait, là où Mélenchon fait une erreur tactique, c'est qu'en devenant insultant (et en étant obligé de se justifier en permanence pour expliquer ses insultes), il donne des armes au PS pour riposter durement et pour qu'on oublie le fond, et il empêche toute alliance future si les socialistes changent de ligne. J'espère qu'on va rapidement changer de posture et revenir à une critique raisonnée et constructive. C'est comme cela qu'on pourra éventuellement faire bouger ce gouvernement, et sinon, espérer le remplacer à la tête de la gauche.

Et encore, je ne parle pas de la droite. La défense outrancière de Sarkozy était ridicule. Là encore, attendons que la justice fasse son boulot, et arrêtons les bêtises. La France mérite mieux que ça. Et que dire des manifestants qui découvrent que c'est la préfecture qui fixe le parcours, qu'elle le fait dans l'intérêt du pouvoir et que, quand on obéit pas, les CRS frappent ? C'est pathétique...

lundi 5 novembre 2012

Rapport Gallois : 30 milliards d'impôts en plus, 20 milliards de baisse de revenus.

Le rapport Gallois proposerait de baisser de 30 milliards d'euros les cotisations sociales, dont 10 milliards sur la part salariale et 20 milliards sur la part patronale.

Il faut rappeler que les cotisations sociales constituent une part du salaire, dont le versement est différé à l'arrivée d'un évènement particulier : naissance, chômage, maladie, retraite...

On peut supposer que les employeurs continueront à verser les dix milliards salariées (sinon, cela se verrait trop) mais que les salaires n'augmenteront pas dans les vingt prochaines années à cause de cette hausse qui n'en est pas une. Par contre, il est certain que les 20 milliards vont aller voir ailleurs si j'y suis, soit vers l'investissement (ce serait bien, mais ce ne sera certainement pas la majorité), soit vers le capital (qui a déjà gagné 10 points de PIB en trente ans).

D'un autre côté, l'Etat va récupérer les 30 milliards sur la consommation et sur les revenus.

Pour les salariés et les indépendants qui ne touchent pas de revenus du capital (une majorité des Français), cela signifie donc que le salaire perçu va augmenter de 10 milliards mais que les prélèvements vont augmenter de 30 milliards, soit une baisse de revenus de 20 milliards.

Ils sont mignons, les employeurs, avec leur choc de compétitivité. C'est plutôt un choc rigoriste  et toujours pour les mêmes, cette affaire...

Et dans quatre ans, la droite accusera le PS d'avoir fait baisser les revenus des Français en voulant maintenir la gabegie des dépenses publiques (cela s'appelle, en français, la protection sociale) et ils reviendront au pouvoir, accompagné du FN, avec un programme de baisse drastique des dépenses publiques et des privatisations massives.

Espérons que le gouvernement saura gérer ce document correctement...

samedi 6 octobre 2012

Leçons des salmigondis des divers pigeons de la semaine.

L'affaire des Pigeons, ce mouvement de droite apparu sur internet cette semaine contre une réforme de la taxation des autoentrepreneurs, est révélatrice de plusieurs phénomènes.

Tout d'abord, des militants de droite savent utiliser Twitter, y compris en racontant n'importe quoi. Bon, on s'en fiche, tu vas me dire, cher lecteur, mais enfin, c'est bon à savoir...

Deuxièmement, le gouvernement s'est couché assez rapidement, même si ce n'est que partiellement, devant un mouvement qui s'est contenté d'envoyer des twits sans rien faire de plus.On se demande ce qu'il se serait passé si ces pigeons avaient décidé de manifester physiquement. Heureusement qu'à droite, on ne manifeste qu'une fois tous les vingt ans...

Ce qui amène à une leçon que tout femme ou homme de gauche doit méditer : on ne peut faire reculer ceux qui ont du pouvoir et construire un modèle social plus juste sans un important mouvement social qui accompagne fortement et massivement l'équipe au pouvoir, qu'elle soit sociale-démocrate ou plus radicale. Ce fut le cas en 1936, en 1945 ou encore en 1968 et 1981.

Et aujourd'hui, cher lecteur, tu vois un mouvement social d'ampleur ?

C'est la principale faiblesse de ce gouvernement socialiste : la population française a massivement intégré les solutions rigoristes et ne souhaite pas se battre pour une autre société, même une société plus régulatrice et plus redistributrice que pourrait éventuellement nous vendre le PS. Même si les Français ont renvoyé Sarkozy à ses chères études, ils restent majoritairement de droite économiquement et socialement.

Et c'est une bonne leçon pour nous, au Front de Gauche. Si Hollande n'a même pas le soutien populaire pour renvoyer les pigeons dans leurs volières, peut-on vraiment imaginer que Mélenchon aurait pu réaliser une véritable rupture avec le capitalisme ? J'ai beau en avoir une envie furieuse, j'en doute furieusement.

Alors, si demain, il faut descendre dans la rue pour donner du poids au gouvernement et faire des réformes, j'y serai prêt. Encore faut-il que quelqu'un nous y appelle...

Et à part le FdG dimanche dernier, que fichent les syndicats et le PS ? S'ils ont besoin d'aide, on est là. Hou hou, on est là. On veut bien la faire, la guerre à la finance. Eh, y a quelqu'un ?

mardi 24 avril 2012

Sarkozy vient chez nous le jeudi 26 avril.

L'information avait été communiquée par mes camarades locaux mais j'ai eu la confirmation dans notre boite aux lettres, puisque nous avons reçu ça :



Si la volonté du président est de rencontrer le vrai peuple qui travaille, venir à 11h00 dans l'une des villes les plus riches de France, c'est finalement assez comique. En plus, il ne risque pas de croiser d'électeurs du Front National ici, avec des scores assez bas par rapport à la moyenne nationale (12,89% des voix).

Et en plus, si vous regardez bien en bas, il faut apparemment s'inscrire à l'avance.

Au moins y a-t-il un parking surveillé, si jamais des militants du Front de Gauche, des faux travailleurs voire des étrangers de Clichy-sous-Bois ou de Montfermeil venaient à s'en mêler...

dimanche 27 février 2011

Quelque chose sur le remaniement ?

Suite à ce billet de Nicolas, je relance le débat.

Si un commentateur peut me signaler un billet ou un article sur le remaniement de ce soir qui apporte une vision originale par rapport aux discours des grands médias et qui ne parle ni de la moustache ni des micros décalés de Nicolas Sarkozy, je mange mon chapeau.

Bonne recherche !

mercredi 23 février 2011

On fait redoubler le redoublement, ou pas ?

Il y a des moments où j'ai du mal à suivre.

Le gouvernement a apparemment décidé d'expérimenter la suppression du redoublement dans les collèges du Calvados. Cette mesure a un objectif simple : réduire les coûts ! En effet, l'administration avait estimé en 2007 que le redoublement coûtait 7 milliards d'euros par an au pays. La droite demande une réduction des dépenses publiques, le gouvernement le fait. Bon, à priori, c'est cohérent.

Or, à droite, ça râle. Il faut maintenir le redoublement, alors que ça coûte cher et que beaucoup conteste son efficacité, à commencer par l'OCDE.

J'ai vraiment du mal à vous suivre, les gars. Faudrait savoir ce que vous voulez.

Pour mémoire, la chaîne que j'avais lancé sur le sujet il y a quelques temps :

mercredi 15 décembre 2010

Au Raincy, un blog local montre une véritable influence lors du conseil municipal.

Cher lecteur, comme tout bon citoyen, j'avais décidé de me rendre, lundi dernier, au conseil municipal du Raincy pour me faire une opinion sur la démocratie locale. Je peux te dire que je n'ai pas été déçu !

Comme tu le sais peut-être, la commune est dirigée par Eric Raoult, ancien ministre, ancien vice-président de l'Assemblée nationale, maire depuis 1995 et membre éminent de l'UMP de Seine-Saint-Denis. Face à lui, on trouve une liste de droite minoritaire (son leader n'était pas présent lundi soir) et une liste PS qui ne tient que trois sièges du conseil. A priori, je m'attendais à un conseil apaisé. La droite n'a pas de risque de perdre cette commune du fait de sa structure sociale. Eric Raoult pourrait être éventuellement menacé localement par un autre homme de droite ayant une certaine carrure, mais il n'y en a pas dans le paysage à ce que je sache. Certes, une campagne électorale approche (ce sont les cantonales) et le conseiller général UMP Ludovic Toro va devoir affronter le médiatique maire PS de Clichy-sous-Bois Claude Dilain, ce qui peut expliquer un raidissement des camps, mais jusque là...

J'avais consulté l'ordre du jour de la séance qui était centré sur un débat d'orientation budgétaire. A mon arrivée, j'ai constaté avec étonnement la présence d'un public relativement conséquent (presqu'une vingtaine de personnes) : j'ai pu voir des conseils à Pantin, au Pré Saint-Gervais et aux Lilas et j'ai rarement vu une telle foule.

Dès le début de la séance, la tension est palpable. Le maire monopolise la parole et parle énormément. Les autres conseillers municipaux de l'UMP sont étroitement cadrés. Lorsque M. Bodin, adjoint aux finances, explique de manière assez claire et simple qu'il prévoit une augmentation de la part communale des taxes locales de 2 à 4%, ne pouvant encore se prononcer à cause des conséquences de la réforme de la taxe professionnelle, le maire le coupe et lui dit, péremptoire : "ce sera 2% !" Les autres conseillers municipaux de l'UMP ne réagiront que dans la polémique avec l'opposition.

Et justement, je dois te dire que je n'ai jamais assisté, cher lecteur, à un conseil municipal aussi tendu. Lorsque  le PS tente de s'exprimer, le maire répond avec une extrême brutalité, qualifiant systématiquement les paroles du leader du groupe de "stupidité" ou de "bêtise". Il n'est finalement guère plus amène avec l'autre liste de droite, même s'il prend la peine de répondre aux réflexions sur le débat d'orientation budgétaire par des aspects politiques. Finalement, la gauche et la droite en restent à des questions de procédure.

Sur ce point, la stratégie du PS m'a semblé confuse. Régulièrement, les conseillers socialistes accusent le maire de ne pas respecter le règlement du conseil, mais ils ne semblent pas avoir pris la décision de poursuivre le maire au tribunal administratif, ce qui serait cohérent lorsqu'on met bout-à-bout tous les manquements soulignés par l'opposition. D'ailleurs, le maire ne cesse de provoquer la gauche en leur proposant de suivre cette voie.

Malgré ces tensions permanentes, le véritable adversaire de M. Raoult ne fut pas, durant cette soirée, le PS. Un autre personnage n'a cessé de planer sur les débats, au début de manière sous-jacente, puis très rapidement très ouvertement. Cet ennemi est un blogueur ! Mais oui, cher lecteur, c'est un de mes confrères qui suscite les plus fortes réactions du maire du Raincy. A chaque fois que les socialistes émettent des questions ou des critiques, le député revient sans cesse à Philémon, l'accusant d'être le véritable leader de l'opposition de gauche. Le véritable patronyme du blogueur est cité à plusieurs reprises, le maire se permettant des jeux de mots à la limite de la courtoisie. Enfin, M. Raoult finit pas menacer tout ce petit monde de réponses très offensives de sa part si les attaques ne cessent pas. Là encore, j'émettrais la même critique que contre le PS précédemment. Si ce blog est insultant et/ou diffamatoire, l'UMP ou le maire lui-même pourraient parfaitement saisir la justice et on peut se demander à quoi servent ces apostrophes, à part à laisser les conseillers de la majorité se défouler sur le blogueur qui ne peut pas répondre le jour même du conseil.

A ce stade, on aurait pu espérer avoir atteint le niveau le plus élevé du débat, mais les choses ont encore empiré. Les élus étaient en train de voter les décisions budgétaires lorsque le maire interrompit tout le monde et interpella une femme dans le public qui venait de sortir un téléphone portable et prenait une photo. Là, j'étais estomaqué : elle était juste devant moi et je n'ai même pas vu surgir l'appareil, alors que le député l'avait repérée de l'autre bout de la salle. Immédiatement, M. Raoult interrompit la séance et exigea que l'impétrante lui remette son téléphone, se plaçant dans une situation délicate puisqu'un conseil municipal est régit selon le principe de la publicité des débats et que les élus, dans l'exercice de leurs fonctions, peuvent être filmés ou photographiés. La jeune femme (il s'agissait d'une journaliste) commença par résister puis alla présenter sa carte de presse au maire.

Or, les choses dérapèrent. Une personne du public se leva et déclara au maire que sa manœuvre était illégale. Au même moment, un jeune homme, qui était sorti un peu auparavant, revint et applaudit ironiquement le maire, ce qui provoqua la colère de ce dernier. Il proposa alors au conseil municipal de voter le huis-clos, et la majorité s'empressa d'obtempérer. Tout cela s'acheva par un affrontement verbal entre Philémon et Eric Raoult, qui ne restera pas, je le crains, dans les annales de l'histoire politique française. Durant ce bref moment, les élus d'opposition sont restés étonnamment silencieux (ce que je trouve assez scandaleux, qu'ils soient de droite ou de gauche), pendant que la majorité réglait ses comptes avec Philémon.

Cet affrontement indirect puis direct entre un maire et un citoyen blogueur m'a fait réviser en catastrophe mon jugement sur l'influence des blogs. Au plan national, et malgré les manœuvres sarkozyennes récentes, les blogs ne pèsent rien. Par contre, j'ai pu me rendre compte hier qu'un blog local pouvait avoir une influence réelle et devenir un véritable vecteur d'information, voire même subir les répliques des élus locaux. Il est évident que notre édile surveille étroitement l'activité de Philémon, parvenant même à faire référence à des commentaires, ce que je suis moi-même bien incapable de faire sur mon propre blog.

Voilà qui va me faire sérieusement revenir sur mes discussions avec mes petits camarades blogueurs qui sont considérés comme influents par le Wikio. Localement, nous pouvons, apparemment, dans certains cas, avoir un impact réel sur la vie publique. Il est important, à mon sens, que nous suivions avec intérêt ce qui se passe au Raincy, car je ne vois pas bien comment cette relation difficile ne peut finir autrement que par un procès, à un moment ou à un autre, quel qu'en soit l'initiateur. Le maire a l'air prêt à en découdre...

...quoique... En y repensant, une autre hypothèse a surgi, lancinante, depuis quelques heures. En nommant de fait Philémon comme adversaire numéro un, Eric Raoult mène un petit jeu qui pourrait faire beaucoup de mal à l'opposition locale. La voilà devancée par un simple citoyen et on a presque l'impression que les opposants subissent cette affaire sans pouvoir y faire grand-chose. Cela s'est vu particulièrement lorsque M. Lapidus posa des questions sur le POS et que le maire répondit que le PS était mené par les manœuvres du vil blogueur. Finalement, à l'approche des élections cantonales, le ministre conduit une stratégie qui pourrait lui rapporter gros s'il ne laisse sa propre énergie lui échapper.

Je sais cependant que les membres du public ne partagent pas mon analyse. Les soutiens du maire reprochèrent à ceux qui avaient contesté le refus de M. Raoult de tolérer un appareil photo de vouloir sciemment perturber le conseil, poursuivant une chasse aux sorcières contre l'élu local. Il est vrai qu'il n'est pas permis au public, en théorie, d'apostropher un conseil municipal. Les autres affirmèrent qu'on s'approchait d'un point très sensible de l'ordre du jour, mais ne maîtrisant pas encore la vie politique locale, je ne m'exprimerai pas là-dessus.

En tout cas, cher lecteur, une chose est sûre : je vais retourner au conseil municipal. J'ai passé une soirée passionnante et je dois te dire que j'attends le prochain épisode avec impatience. Pour être cependant juste, les autres membres du public m'ont affirmé que cette situation de huis-clos ne s'était jamais produite ces dix dernières années. Espérons donc que la prochaine fois, nous pourrons assister à tous les débats.

jeudi 4 novembre 2010

Le pire et le meilleur du gouvernement.

Inquiet de mon rythme de publication, le Faucon m'a demandé, à partir de ce blog, de citer le meilleur et le pire ministre du gouvernement actuel.

Pour moi, les deux questions sont difficiles. Trouver quelqu'un de bien dans cette triste équipe est un exercice délicat. Choisir le pire du pire l'est encore plus. Tiens, d'ailleurs, je voulais décerner la palme à Frédéric Lefebvre, avant de me rappeler qu'il n'est pas ministre. Pourtant, avec la pertinence de ses interventions, il ne déparerait pas le groupe.

Pour le pire, j'hésite entre Eric Besson et Brice Hortefeux. D'un côté, on trouve la figure du traître qui ne peut pas quitter ce gouvernement (sinon, sa carrière est fichue) et qui est obligé de faire tout et n'importe quoi. De l'autre, on trouve le meilleur élève du président, avec tout ce que cela implique... On aurait aussi pu citer Kouchner, l'homme des fausses démissions et des actions nulles (par l'impact, j'entends). Bon, pour faire un choix, je crois quand même que Besson tient la palme... Ah, mais non, j'oubliais Eric Woerth, dont on se demande, avec la batterie de casseroles qu'il traîne, ce qu'il peut bien faire encore là. Allez, le pire, ce sera lui.

Du côté des meilleurs, le premier nom qui m'est venu est celui de Bruno Le Maire, apparemment assez apprécié chez les agriculteurs, ce qui est un bon signe, et qui semble avoir compris qu'il fallait faire de la politique avec sobriété et pas de la communication avec grandiloquence. Je ne peux pas en dire autant de mon ministre. On pourrait aussi citer François Fillon, qui est parvenu à maintenir une haute popularité en ne faisant que peu de choses, à part tenter d'éteindre les incendies allumés par son cher président de la République.

Décidément, une chaîne bien peu réjouissante.

Allez, pour ne pas être le seul à m'enferrer là-dedans, je passe le relais au Mulhousien, au Bruxellois, au Tourangeau, au Varois et enfin, au mystérieux habitant de quelque part...

mercredi 4 août 2010

Le paquet fiscal commence à se disloquer...

On ne peut vraiment jamais faire confiance à la droite !

Juste au moment où nous nous décidons, avec ma conjointe, à acheter un appartement et à rentrer dans cette "France des propriétaires" que nous vantait le président de la République en 2007, voilà qu'on nous supprime la niche fiscale, sous prétexte que cela coûterait trop cher.

C'est honteux, ma bonne dame !

Ah, mais non, en fait, en lisant cet article, on constate que la mesure s'appliquera à partir des achats immobiliers de 2011. Ouf, je vais donc pouvoir continuer à vider les caisses de l'Etat tranquille.

Et puis, le gouvernement met en place un prêt à taux zéro sans condition de ressources, qui coûtera 2,6 milliards d'euros au lieu de 2,8 milliards pour le système actuel. Bon, on a sauvé 200 millions d'euro, ce qui va sans doute ramener la dette à 40% du PIB en moins de deux...

mercredi 21 juillet 2010

Emeutes urbaines de Grenoble : c'est encore la démocratie qui trinque.

Ah, cher lecteur, une bonne vieille émeute urbaine. Cette fois-ci, c'est Grenoble qui a subi ce phénomène, rappelant les événements de 2005. Immédiatement, les blogueurs, nombreux, se sont jetés sur le sujet et en ont tiré des conclusions.

Contrairement à tout ce petit monde, cher lecteur, je crois qu'il faut adopter une posture de démocrate. En effet, comme dans toute affaire criminelle, une enquête est en cours et devrait aboutir à des conclusions qui seront rendues publiques et que nous pourrons juger. Actuellement, c'est l'I.G.P.N. qui se charge de l'enquête sur la mort de ce braqueur.

Beaucoup de blogueurs, agacés et souhaitant l'arrivée d'une politique de la matraque pour résoudre nos problèmes de sécurité, assènent sur notre pays ce concept-choc : "il l'a bien mérité, ce Karim Boudouda !"

Ainsi, mes camarades se vautrent dans le même travers qu'ils reprochent aux gamins des cités et participent à la sape de l'autorité. Je m'explique.

Reprenons l'histoire. Un homme braque un casino et est pris en chasse par la police. Il tombe sous les coups de feu des forces de l'ordre. Or, dans notre démocratie, l'usage de la force est permise aux forces de l'ordre dans le cas de la légitime défense de soi-même ou d'autrui et en cas d'une menace inattendue et immédiate. Les policiers affirment que Boudouda les menaçaient. Tout à fait normalement, une enquête doit avoir lieu pour vérifier que le policier qui a fait usage de son arme a bien respecté ces principes.

Dans ces affaires, personne, ni les gamins des cités, ni les hommes politiques, ni les journalistes, ni les blogueurs, ne prend plus la peine d'attendre que les autorités administratives et judiciaires fassent leurs travaux. On part dans le jugement à l'emporte-pièce.

Car je te le rappelle, cher lecteur : notre droit a aboli la peine de mort. Plus aucun acte n'entraîne la mort d'un homme ou d'une femme. On ne peut donc pas mériter de s'être fait tuer, sauf si on a soi-même tenté d'ôter la vie à des individus qui se sont défendus et que la mort était le seul moyen d'éviter le pire. Dire que Boudouda l'avait méritée avant que l'enquête ne l'affirme est donc au mieux un exemple de non-respect de la présomption d'innocence. Les jeunes des cités ne font pas autre chose en considérant que seuls les flics sont systématiquement responsables de tout acte de violence auquel ils participent.

Tout ce qui manque, dans tout cela, ce sont quelques principes et valeurs bien ancrés. Dommage que sur ces questions, ils s'évaporent rapidement dans la nature...

samedi 5 juin 2010

La polémique De Gaulle : les syndicats enseignants font toujours l'unité de la droite.

Il est toujours amusant de voir à quel point les syndicats enseignants suscitent l'union sacrée à droite. Elle est venue cette fois-ci de la polémique lancée par le Figaro cette semaine autour de la présence, dans le programme de littérature des terminales L, du troisième tome des "Mémoires de guerre" du Général de Gaulle.

L'aspect chronologique est intéressant. Nous sommes bien évidemment au courant de cela depuis un moment. C'est au mois de janvier dernier que la nouvelle est arrivée en salle des profs. Les collègues de lettres en ont beaucoup discuté (Est-ce réellement de la littérature ? Comment traiter une œuvre qui ressemble davantage à un livre d'histoire ? Comment gérer la question politique ?) pour finalement délaisser le sujet à la fin du mois de janvier. Depuis, on n'en parlait plus, bien trop occupé par notre travail mais aussi par les réformes bien plus fondamentales qui s'appliquent en ce moment.

Des collègues du Lycée Michelet n'ont pas accepté cette décision de l'inspection générale et ont lancé une pétition, fin février, une pétition pour faire abroger ce programme. Ils en sont ce soir, à l'heure où j'écris, à 1 538 signatures. Lorsqu'on arrive sur la page d'accueil, aucune mention d'un syndicat n'est présente.

Et puis, le 2 juin, le Figaro publie un article où il accuse le SNES, syndicat majoritaire du secondaire et marqué à gauche, d'être à l'origine de cette action et de mener une action politique anti-gaulliste. Immédiatement, un buzz très large se déclenche, passant par l'ensemble des grands médias, par certains hommes politiques voire par des blogueurs. Il y a même une pétition pour attribuer un bonnet d'âne au SNES.

Or, le syndicat a démenti avoir lancé cette pétition et on voit les leaders faire tous les plateaux pour le dire. Pourquoi alors les médias s'obstinent-ils ?

Il y a sans doute deux raisons :
  1. Le gouvernement était en très grande difficulté du fait des révélations diffusées par le SNES des nouvelles stratégies pour supprimer des postes. Ces fuites, sans doute orchestrées par des fonctionnaires du Ministère de l'Éducation opposés à la politique sarkozyenne, sont tombées dans les mains du SNES. En lançant une violente polémique sur De Gaulle, on discrédite ce syndicat (y compris à gauche) et les informations qu'il a balancé sur la place publique,
  2. mais surtout, lorsqu'on tape sur un syndicat de profs, on fait l'union à droite. C'est pavlovien. Le phénomène est le même à gauche avec le MEDEF, je pense. Réactionnaires, libéraux, gaullistes, sarkozystes, villepinistes, chiraquien, orléanistes, légitimistes, fascistes, traditionalistes se retrouvent tous là-dessus : les syndicats enseignants représentent ce qu'il y a de pire. Lorsqu'on lit les billets des blogueurs à ce sujet, on peut être sûr que les syndicats enseignants sont responsables de toutes les difficultés de l'Éducation, voire même d'autres difficultés comme le déclin de la France par exemple ou le comportement barbare de certains jeunes.
Ce qui est redoutable, c'est que les amis du gouvernement sont parvenus à faire oublier la polémique de la semaine dernière sur les suppressions de postes, avec ce joujou gaullien.

PS : je signale, à tout hasard, que je ne prendrai absolument pas position sur la valeur littéraire des mémoires du général. Ce n'est pas le sujet de ce billet.

PS' : je parlerai prochainement des résultats du Wikio, la polémique active en ce moment étant tout à fait intéressante...

mercredi 2 juin 2010

Etonnement sur les soi-disant fuites du ministère de l'Education.

Depuis hier, la presse bruisse de l'horrible rumeur : le ministère de l'Éducation se préparerait à augmenter le nombre d'élèves par classe et le temps de travail des profs.

Pour moi, enseignant, ces deux annonces sont logiques. Le gouvernement a épuisé toutes les voies pour tailler dans les postes. Il a quand même supprimé la formation des profs, et la France va devenir l'an prochain le seul pays de l'OCDE à ne plus former professionnellement les personnels de l'éducation.

C'est assez marrant. Dans mon lycée dit-difficile, les enseignants vont être les seuls personnels à ne pas avoir de formation. Tous les autres en ont une : ouvriers, cuisiniers, techniciens de surface, secrétaires, chef d'établissement, intendant, surveillants...

Il ne restait donc plus que ces deux possibilités, que le gouvernement a soigneusement contournées pour éviter de susciter des grèves ou des réactions négatives des parents d'élèves. Maintenant, ces grèves ne seront certainement pas très violentes, vu l'état général d'épuisement de mes collègues. Quant aux parents...

Finalement, alors que l'Éducation nationale s'effondre sur elle-même depuis 2002 (même la Cour des comptes le dit), il est étonnant que nos médias ne commencent à s'inquiéter que maintenant.

Comme quoi, ce sujet n'intéresse vraiment personne...

lundi 8 février 2010

Comprend la Marseillaise, et tu l'aimeras.

Ce matin, par malheur, je suis tombé sur Eric Besson sur France Inter. Ce ministre me fascine : je m'étonne toujours qu'un homme soit capable d'avaler autant de couleuvres et de se tenir droit dans ses bottes. Dans quelques années, quand il aura disparu de la scène politique, j'aurai bien envie de l'interviewer.

En attendant, le sémillant ministre a lancé encore un nouveau boulet sur l'Éducation nationale, qui n'en avait pas besoin. Voilà que les résultats du débat sur l'identité nationale impacteront sur nos programmes et nos enseignements. Il ne manquait plus que ça. Déjà, Luc Chatel avait eu des velléités de nous faire participer, mais heureusement, les circulaires d'application ne sont jamais arrivées dans les établissements.

Ce matin, Éric Besson n'a rien dit, sauf qu'il a lâché que nous pourrions apprendre aux élèves le sens des paroles, pour qu'ils sachent que le sang impur n'est pas celui des étrangers mais des opposants à la Révolution. Pourtant, cette chanson fut chantée pour la première fois au moment de la déclaration de guerre de la France à l'Autriche, mais enfin, passons...

Étonnamment, je me suis senti concerné, car j'ai parfois mis en œuvre des séquences d'histoire sur ce sujet en seconde. Il s'agissait de s'appuyer sur les couplets pour comprendre l'inscription dans le contexte de la chanson, puis d'en montrer les évolutions durant la période révolutionnaire. De fait, nous abordons avec les élèves le sens des concepts et nous nous en servons comme d'une source historique comme une autre. Les programmes actuels prévoyaient d'ailleurs qu'on pouvait aussi traiter ce thème en première, en montrant comment ce chant très révolutionnaire était finalement devenu un symbole assez consensuel sous la IIIe République.

Or, dans cette démarche, il ne s'agit pas du tout de se plonger dans notre passé mais de faire comprendre les paroles aux gamins pour qu'ils aiment cette chanson, en en comprenant le sens. Quelle intrusion dans l'esprit de nos jeunes concitoyens, cher lecteur ! De quel droit pouvons-nous penser qu'un gamin aimera une chanson s'il comprend de quoi on parle ? Même si la Marseillaise est l'hymne national, n'importe quel citoyen a le droit d'y être indifférent, voire de la haïr totalement. L'Éducation nationale n'a pas à se vautrer dans ce genre de mission.

Éric Besson a déclaré ce matin que nos voisins étrangers étaient fascinés par ce débat et allait le mettre en œuvre. Je crois surtout que dans quelques années, on en rigolera, de toutes ces stupidités. Quoique... On en rigolera peut-être jaune...

mercredi 13 janvier 2010

Première victime de la phraséologie gouvernementale : la société Kärcher.

Un article drôle sur le site de Libération : la société Kärcher souffre d'avoir été utilisée à plusieurs reprises comme symbole et demande qu'on cesse d'utiliser son nom.

On pourrait suggérer à nos amis de Kärcher de faire un procès à Fadela Amara, histoire de rigoler un peu...

lundi 14 décembre 2009

« L’école ne peut pas tout ».

Cher lecteur, j'ai envie de partager avec toi un extrait d'un ouvrage que je suis en train de lire en ce moment, consacré aux résultats des examens PISA menés par l'OCDE, « L'élitisme républicain », de Christian Baudelot et Roger Establet, publié au Seuil en 2009. Ce petit bouquin est très intéressant et j'aurais sans doute l'occasion d'y revenir prochainement.

Pourquoi cet extrait ? Il s'agit d'une réponse à un article du très libéral H16, avec qui je suis très peu souvent en accord par ailleurs mais qui est un blogueur intéressant en général. Cependant, là, il signe un papier rempli d'affirmations sans fondements scientifiques sur le système éducatif, alors que son objectif était de dézinguer un article de Meirieu paru dans le Monde récemment, qui le méritait bien en effet mais avec d'autres arguments. Le texte de H16 correspond aux stéréotypes les moins évolués qui parcourent la droite française sur l'école, et je me désole qu'il tombe là-dedans…

Voici donc cet extrait que je te recopie ici :

« Une grande partie des obstacles que rencontrent les systèmes scolaires qui cherchent à élever le niveau de la totalité des enfants dépend de causes extérieures à l'institution scolaire. Une école ne constitue pas, dans une société, un isolat autonome dont l'efficacité dépendrait seulement du savoir-faire et de l'engagement de ses enseignants, de la docilité des élèves, de l'intelligence des programmes et des contrôles exercés sur la façon dont ils sont assimilés, des taux d'encadrement ou de la modernité des locaux. Bref, l'école ne fait pas tout. Elle doit composer avec la nature et le degré des inégalités qui préexistent au sein de la société. Le niveau de richesse du pays, la composition sociale de sa population, le régime des inégalités économiques et sociales, sans compter la place occupée par le système scolaire au sein de la société, sont autant de traits dont la combinaison contribue à forger l'identité particulière de chaque système scolaire, miroir plus ou moins déformant de la société qui l'a produit. Une école est toujours à l'image de l'écosystème qui l'entoure. Surtout, elle n'est jamais un sanctuaire : le monde extérieur y pénètre chaque matin par la grande porte sous la forme très concrète des flux d'élèves qu'elle accueille et dont les origines sociales, les trajectoires familiales et les difficultés – ou les facilités – représentent un condensé vivant des contradictions qui travaillent le corps social tout entier. Se concentrent en effet dans le fonctionnement quotidien d'une école les rapports de force et les contradictions de la société toute entière.
C'est ainsi qu'au cours du dernier demi-siècle, l'école en France a été frappée de plein fouet par tous les traumatismes majeurs qui ont affecté la société française et accompagné le développement sans précédent de l'économie et du niveau de vie des Français. Exode rural et désertification des campagnes, urbanisation, industrialisation, désindustrialisation, chômage, immigration, banlieues, racisme… Autant de mutations violentes et de dégâts collatéraux de la croissance qui ont directement touché l'école et se sont traduits, au final, par une masse croissante et diversifiée d'élèves à scolariser de plus en plus longtemps. Ce mouvement social était nécessaire pour élever le niveau de qualification requis par une économie moderne et pour répondre à la demande d'éducation croissante de familles très conscientes des enjeux de la formation. Mais, contrairement à l'image idyllique (et fausse) véhiculée par les « hussards de la République », et aux mythes qui l'accompagnaient, l'école a toujours été conçue en France, de la base au sommet, de façon inégalitaire. Les mesures destinées à transformer un système éducatif au départ très sélectif et hiérarchisé ont été prises avec beaucoup de retard, et non sans heurter de nombreux corporatismes : le collège unique est postérieur aux chocs pétroliers (René Haby, 1975) ; la gauche a permis des mesures essentielles en faveur des plus démunis (Alain Savary, 1981) ; Lionel Jospin a aligné les statuts des enseignants de l'école obligatoire en plaçant les professeurs des écoles au même niveau que les professeurs de collège et en revalorisant leurs salaires.
En dépit de ce retard, la massification, conçue en grande partie comme un traitement scolaire du chômage, a permis une élévation sensible du niveau scolaire et une réduction des inégalités sociales. L'intérêt des mesures de PISA est de montrer que les solutions mises en place sont encore loin d'être à la hauteur des problèmes, notamment si l'on prend en considération les niveaux minimaux de qualification. »

lundi 30 novembre 2009

La droite casse les outils de contrôle de la concurrence.

Ce matin, sur France Inter, nous avons eu la joie d'entendre, à la fin de l'émission « service public », une communication entre la présentatrice de l'émission et un membre de la CGT de la DGCCRF, l'organisme public de lutte contre les fraudes. Les personnels manifestaient ce matin à Paris. Le syndicaliste expliquait que l'organisme allait perdre 117 postes l'an prochain, ce qui équivalait, en proportion, à une réduction de 30 000 postes dans l'Education nationale.

Cette coupe budgétaire est passionnante. Normalement, dans une société de marché, pour nos petits camarades libéraux, la notion de concurrence doit s'appliquer pour tous et dans tous les domaines. Or, pour que le citoyen sache à quoi et avec qui il fait affaire, il faut bien qu'il puisse avoir une institution qui lui garantisse qu'il n'est pas en train de se faire arnaquer. Certes, les économistes libéraux nous disent que les acteurs savent mettre en œuvre leurs intérêts. C'est une utopie : par définition, le profit s'appuie sur l'opacité, sur l'image et sur l'absence d'informations claires sur ce qu'on achète.

Voici donc un gouvernement d'inspiration libérale qui est en train de sabrer un organisme censé garantir la concurrence « non-faussée ». Les contradictions de nos équipes dirigeantes font sourire, si elle ne nous font pas pleurer.

samedi 28 novembre 2009

Deux mauvaises interprétations de la place de la contraception dans les lycées.

En lisant ce billet, j'ai dû me résoudre au fait que se révélaient deux points de désaccords entre moi et deux personnalités publiques d'importance nationale.

Il y a quelques semaines, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s'était réintroduite dans le jeu médiatique en annonçant la mise en place de chèques contraception à destination des lycéennes le désirant. Les infirmiers scolaires auraient dû gérer ces dispositifs. La hiérarchie de l'Education nationale a tout fait pour faire échouer ces distributions.

Mon premier point de désaccord apparaît avec Luc Chatel, se prononçant dans le Monde du 19 novembre sur la question : « Distribuer des chèques contraception dans les lycées, c'est donner le sentiment que l'école ne fait rien en matière de prévention […]. Or ce n'est pas vrai. La distribution de préservatifs y est généralisée. » Le problème, c'est que notre ministre est hors-sujet. Certes, des préservatifs sont distribués dans les lycées. En général, un distributeur est localisé à l'infirmerie du lycée. Pourtant, ces capotes en libre-accès (payantes tout de même) n'ont jamais eu pour but de faciliter la contraception, mais de lutter contre le SIDA. On a tendance à oublier que le préservatif joue un double-rôle, et qu'il est encore le seul moyen complètement efficace pour éviter la transmission de la maladie. Il est d'ailleurs étrange que Chatel utilise cet argument, car finalement, l'école ne s'est jamais mêlée de la sexualité des ados, autrement que pour y jouer un rôle de prévention des IST. Le ministre se trompe donc de prévention, même si certains jeunes peuvent avoir les deux idées en tête. Je suis persuadé que si le SIDA était éradiquée, les préservatifs seraient rapidement éradiqués des lycées.

Et de là surgit mon second point de désaccord, avec Juan de Sarkofrance cette fois-ci. Dans son billet, il dit ainsi : « Voici donc la conception de Luc Chatel: les garçons peuvent être autonomes, les filles n'ont pas le droit à la maîtrise de leur sexualité. » Juan, toi aussi, tu oublies le problème du SIDA. Même si les gamines avaient accès à la contraception dans les établissements scolaires, l'emploi du préservatif resterait une nécessité absolue. Même autonomisée sur la contraception dans l'école, les jeunes filles devront encore être dépendantes de la capote. Que l'Education nationale fasse du soutien à la capote sa priorité n'est donc pas incohérent, même si Chatel l'instrumentalise ensuite à des fins politiques. J'ai parfois entendu des élèves prétendre que la pilule les protégeait du SIDA. De plus, une femme peut très bien avoir des préservatifs sur elle et les imposer à son partenaire, non ?

Pourtant, la question reste importante, car les grossesses précoces existent. Chaque année, dans mon lycée dit difficile, des élèves cessent brutalement de venir en cours pour avorter ou deviennent jeunes mamans. Certes, elles ne sont pas nombreuses, mais elles illustrent le fait que la contraception n'est pas encore une évidence pour une partie des Français et que le SIDA reste négligé. Là encore, il me semble que le discours, s'il devait y en avoir un, devrait uniquement se situer sur le terrain de la prévention, et que la faciliter n'est pas une mauvaise idée.

J'aurais tendance à proposer une gratuité des moyens de contraception (masculins et féminins) pour les moins de 18 ans, avec soutien de la CNAM, mais en articulant bien les IST et la question de la reproduction (les deux sont liés dans le même acte). La distribution doit-elle pour autant avoir lieu à l'école ? Pourrait-on le faire dans les pharmacies, sans avoir besoin d'aucun chèque, avec une simple carte d'identité ? Et pourquoi ne pas lancer le débat ?

mercredi 18 novembre 2009

Nicolas Sarkozy progresse...

Certains accusent Nicolas Sarkozy d'avoir été lâche hier, en préférant partir en vacances en Arabie Saoudite plutôt que d'affronter les maires de France.

Ils ont tort.

Le Président a enfin compris à quoi sert un Premier ministre.

En effet, Fillon a servi de défouloir et de fusible hier aux élus.

Espérons que le chef de l'État puisse maintenant acquérir l'idée de séparation des pouvoirs et d'équilibre des pouvoirs, et il aura saisi complètement les recettes de cuisine de la Ve République.

mercredi 4 novembre 2009

Le débat sur l'identité nationale serait imposé à l'école par Luc Chatel.

Alors que je me targuais, il y a quelques jours, de pouvoir échapper à ce pénible débat sur l'identité nationale, et que je conspuais la blogosphère de gauche qui tombait à pieds joints dans le piège du gouvernement, voilà que le débat m'est imposé !

Je l'apprend par Hypos aujourd'hui : Luc Chatel veut étendre ce débat aux écoles... Cela se fera dans les cours d'éducation civique, et le ministre fait bien sûr confiance aux enseignants pour mener les choses.

Étant professeur d'histoire-géographie, c'est encore sur moi que ce nouveau gadget va tomber. Après le "tous les enfants doivent admirer Guy Môquet", le "tous les enfants doivent voir les 200 films que j'aime" et le "tous les enfants doivent adopter un petit enfant juif mort dans les camps", voici maintenant le "tous les enfants doivent parler de l'identité nationale en cours".

J'attends avec joie et bonheur la circulaire qui va nous imposer cela, en espérant que le ministre, se rendant compte qu'il a fait une grosse bévue, oublie de la publier...

jeudi 29 octobre 2009

Ah, le bon vieux mythe de l'homme providentiel à droite.

Ils sont marrants, à droite. Je dis cela sans aucune méchanceté réelle, parce qu'à gauche, on est souvent très marrant aussi.

Depuis que Dominique de Villepin a lancé sa tentative de retour dans le champ politique français, nombreux sont les militants de droite à espérer un changement à la tête de la droite. Pourquoi ne pas espérer liquider politiquement Sarkozy et faire élire un autre homme providentiel à la place en 2012 ? On en a même qui croit voir en de Villepin un nouveau Pompidou...

Le problème, c'est que la politique ne marche pas comme cela. Quelques points, totalement partis pris, pour m'expliquer :

  • On a jamais vu en France une majorité manœuvrer pour virer un président en place. Tout simplement parce que le risque est réel de voir l'opposition l'emporter avec la gabegie que provoquerait une telle opération. Souvenez-vous des atermoiements de Rocard en 1987, espérant chasser Mitterrand du pouvoir.

  • L'exemple de Giscard viré en 1981 est ressorti ce matin à la radio. C'est un très mauvais exemple. A l'époque, la droite était divisée, Giscard ne venait pas de la famille gaulliste et la gauche était très dynamique, avec un leader et un programme complet et crédible.

  • Ensuite, Sarkozy a totalement mis sous sa coupe la droite française, et continue à racoler vers l'extrême-droite. Il ne laissera pas faire les chiraquiens sans réagir. Et d'ailleurs, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais on a beaucoup parlé de Charles Pasqua et de Jacques Chirac ce matin dans nos médias.

  • Enfin, lors de la présidentielle, la droite se resserrera autour de celui qui a les réseaux et les moyens de l'emporter.

En clair, le seul moyen de virer Sarkozy en 2012 serait que quelqu'un de crédible, avec un programme cohérent, émerge à gauche. On en est loin, et je crains que Sarkozy ne soit gentiment en train de se positionner tout à fait convenablement pour l'emporter en 2012.