lundi 6 juillet 2009

Ce soir, appeau à troll : parlons d’orthographe.

Dernièrement, le sujet de l'orthographe a occupé mes occupations blogosphériques. Manuel a commis un billet sur le sujet il y a quelques jours, et s'en est suivi une discussion très animée avec Didier Goux, Fabrice et Suzanne. De même, aujourd'hui, un commentateur m'a signalé, un peu abruptement, six fautes dans ce billet, que j'ai ensuite corrigées. Cependant, j'admets avoir ressenti un réel agacement, qui avait déjà surgi lors du billet de Manuel ou lors de la polémique avec les occidentalistes. Je m'explique.

En tant qu'enseignant, et selon les instructions officielles, l'orthographe est l'une de mes priorités. Je tente donc de chasser les fautes dans les copies de mes élèves sans pour autant réellement parvenir à enseigner l'orthographe : je suis prof d'histoire-géographie et n'ai aucune compétence particulière dans cette tâche. Personnellement, j'ai toujours fait des fautes, certes pas très nombreuses, mais récurrentes. Certains cas me posent des problèmes sérieux. Ainsi, je cale toujours sur les participes passés et leurs difficiles accords et j'ai du mal avec le conditionnel. Ces fautes m'obligent à des relectures qui ne suffisent parfois pas, du fait de la rapidité du blogage. Tu trouveras ainsi davantage de fautes dans mes commentaires, rédigés vite, que dans mes billets. Tu trouveras aussi des fautes dans les billets d'ailleurs. Lorsqu'il m'arrive d'en faire une à l'école (qui s'affiche en gros sur le tableau), j'en profite pour entamer une discussion avec les gamins sur cette faute et sur sa cause. Cela donne parfois des débats très intéressants et fait avancer des gamins en difficulté sur ce point.

Or, et c'est assez intéressant, la place de l'orthographe s'est sans cesse réduite dans notre système éducatif. A l'époque de la IIIe République et de ses hussards noirs, l'orthographe était une priorité de l'école républicaine. On y passait un temps très long, dans une optique utilitaire. Si l'école de l'époque formait des citoyens, elle visait aussi majoritairement des populations pauvres qu'on n'allait pas porter jusqu'au bac. Pour ceux-là, l'apprentissage de l'orthographe permettait d'en faire de bons employés capable d'écrire des courriers ou de faire des tâches simples : de bons exécutants en somme. D'ailleurs, on n'enseignait que peu le sens de l'orthographe ; on s'appuyait plutôt sur des règles diverses que l'élève devait apprendre par cœur sans en saisir le sens. Toutes ces règles souffraient d'exceptions à propos desquelles nos chères têtes blondes rencontraient de grandes difficultés (pourquoi y a-t-il toujours une fichue exception à ces règles ? Sans doute parce qu'elles ne sont pas très cohérentes en elle-même). L'optique de l'école a changé depuis les années 1970, et, si l'orthographe reste importante, elle n'est plus la priorité. Actuellement, on a nettement élevé le niveau en abordant de nombreuses disciplines dans des démarches assez complexes pour les gamins, ce qui a diminué le temps attribué à l'orthographe.

Cependant, je considère que cela n'est pas le plus important : l'orthographe ne devient un réel problème que lorsque l'écrit est rendu incompréhensible par les difficultés. C'est le cas d'un petit pourcentage de personnes. A l'école, les vrais dysorthographiques sont peu nombreux, mais ils posent de vrais problèmes car l'institution ne peut rien pour eux. C'est alors aux orthophonistes et aux psychologues d'agir.

Or, dans la culture française, l'orthographe reste un moyen de discriminer. Manuel le disait déjà pour l'embauche d'un salarié du privé. Je peux te dire aussi que c'est le cas des copies de concours de la fonction publique. Cette situation entraîne aussi, en France, un abandon complet de l'oral comme moyen de sélection : c'est d'autant plus dommage que, dans les lycées dits difficiles, de nombreux élèves, un peu faible à l'écrit, sont transformés à l'oral. La France est le pays où des gens surdiplômés sont incapables de prendre la parole devant un public. Les diplômes devraient être à la fois oraux et écrits, et il est dommage que le baccalauréat ne retienne pas cette formule. De même, ce phénomène ressort régulièrement dans la blogosphère : de nombreux blogueurs considèrent que les fautes discréditent le propos, reproduisant le discours dominant sur l'orthographe. Ainsi, ils se détachent du fond et utilisent cet artifice pour massacrer des billets. Je reste très circonspect devant ces actes. Un billet doit d'abord être massacré sur le fond. Si on en vient à utiliser l'orthographe, c'est qu'on est démuni intellectuellement face au raisonnement que l'on affronte. De même, on peut écrire sans faute (on trouve des blogueurs ne faisant pas de fautes, quoique rarement) mais dire n'importe quoi : le discours en est-il légitimé ? Certains pensent que oui, mais pour moi, un con qui écrit sans faute reste un con…

Cette discrimination, toujours aussi prégnante, est dénoncée par les réactionnaires de tous bords qui aimeraient revenir en 1900. La baisse du niveau d'orthographe symboliserait la décadence de l'école. Il n'en est rien : cette baisse montre qu'on demande maintenant des choses différentes aux élèves. Vaut-il mieux qu'un enfant sache écrire sans faute mais ne sache que cela, ou qu'il ait une culture générale bien plus dense en faisant quelques fautes par-ci par-là ?

Alors, que faire, cher lecteur ? Je ne dis nullement qu'on ne doit pas enseigner l'orthographe, que l'on ne doit pas sanctionner son manque de respect ou que l'on ne doit pas signaler à un blogueur qui fait des fautes qu'il en fait. Il faudrait d'ailleurs en revoir la pédagogie et les aspects enseignés : pourquoi ne cherche-t-on jamais à faire comprendre aux gamins les ressorts de la langue ??? Cela les passionne quand on s'y met.

Je pense juste que l'orthographe ne suffit pas pour discréditer quelqu'un. Certes, lorsque je découvre des fautes traînant dans mes billets, je m'énerve, je les corrige, et je me fouette avec des orties fraichement coupées en espérant que cette faute ne sera plus jamais présente dans mes écrits. De même, un commentaire là-dessus me gène car il me prouve que je ne parviens toujours pas à résoudre le problème. Par contre, je suis bien plus atteint lorsqu'un blogueur ou un commentateur parvient à me démonter et à me convaincre que je me suis perdu. L'idée est bien le centre de notre activité, comme elle est le centre de ce que les élèves apprennent. Essayons, cher lecteur, de ne pas l'oublier.

PS : pour parer à toute éventualité, il est évident qu'il y a des fautes dans ce billet. N'hésite pas, cher lecteur, à me les signaler, mais que cela ne t'empêche pas de répondre sur le fond.

19 commentaires:

  1. Je vais te faire un aveu : quand j'étais petit, mon grand-père me faisait faire la dictée de Pivot avec lui. Depuis cette époque, quand je croise une faute d'orthographe (et je dois t'avouer que c'est la première chose que je repère dans un texte, avant même de l'avoir lu "consciemment"), je ressens l'instant d'une seconde une petite vague de mépris contre celui ou celle qui l'a commise. C'est quelque chose que je ne peux réfréner, mais que je balaie évidemment très vite quand ça arrive.

    Heureusement, il y a peu de psychopathes de mon acabit en liberté. De moins en moins, même ;-)

    Sur le fond, tu as évidemment raison. Mais ça n'est pas une raison pour que chacun ne fasse pas un minimum attention à la façon dont il écrit.

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  2. @ Rubin : ce n'est pas ce que j'ai dit, et je suis sûr que tu l'as bien compris...

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  3. Sur l'aspect discriminatoire de l'orthographe, il y a quelque chose qui pourrait s'apparenter au respect de l'interlocuteur.
    L'orthographe est à l'écrit ce que la tenue vestimentaire est à l'oral.
    Pas besoin d'être en tailleur ou en costard pour avoir un discours crédible (même si, parfois, ça aide) mais les idées de celui qui arrive avec un T-shirt troué et un short ont inévitablement un handicap.

    Un autre problème est celui de pouvoir suivre le fil d'une idée.
    Qu'elles soient d'orthographe, de grammaire ou de syntaxe, les fautes cassent la lecture. Elles demandent au lecteur un effort supplémentaire pour s'accrocher au texte.
    Là encore, il y a un parallèle évident avec l'oral : le bégaiement, la difficulté à trouver ses mots, ...

    En fin de compte, on pourrait dire que, dans la société actuelle, les fautes de français écrit ne sont pas si discriminatoires que ça.
    Quel crédit accorde-t-on à la personne mal fringuée et qui peine à aligner 2 mots ? Pourtant, ses idées ne valent pas forcément moins que celles de la personne qui met systématiquement un infinitif à la place d'un participe passé pour tous les verbes du 1er groupe.
    Et, même si mes observations ne valent pas de vraies statistiques, j'ai souvent vu des gens qui présentaient et parlaient bien mais écrivaient mal occuper des postes "à responsabilité". Le profil opposé est, lui, beaucoup plus rare pour les mêmes postes.

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  4. Un crétin d'anonyme t'aura obligé à un joli billet en tous cas, mais... Un crétin d'anonyme quand même.
    Je ne sais pas pourquoi on répond aux anonymes qui viennent nous chier sur les pompes. On devrait les envoyer paitre, bêtement. Mais on ne peut pas...

    Bonne semaine

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  5. Bref, la discrimination, c'est pas beau. Franchement, un si long billet (où vous mêlez quelques choses justes à d'ébouriffantes aberrations) pour en revenir à ce pont aux ânes de la doxa moderne...

    Sinon, pour faire bref, je serais assez d'accord avec ce que dit Oaz. Et j'ajouterais que, contrairement à ce qu'il convient de penser de nos jours, le fond et la forme demeurent inséparables : on ne peut pas avoir une pensée originale, ou même simplement tenant debout, exprimée en sabir. Or, le non respect de l'orthographe, c'est la première marche descendant au sabir.

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  6. Le respect de la forme implique une rigueur analogue à celle à laquelle on s'astreint sur le fond.
    L'orthographe, c'est aussi une question de respect. Respect de la langue, respect d'un héritage, respect de son interlocuteur, recherche du mot juste, perfectibilité du discours et de la communication.
    Reléguer l'orthographe (mais aussi la grammaire, le vocabulaire et la conjugaison) à un rang secondaire n'est que le signe d'une paresse intellectuelle. Paresse à laquelle on habitue trop les jeunes générations actuelles.
    Le fond et la forme sont un ensemble.
    On ne peut valablement communiquer une idée que si celle-ci est intelligible.

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  7. Je ne suis pas du tout d'accord avec l'avis que tu exprimes à propos de l'orthographe. L'orthographe rend compte de la particularité de la langue et de son histoire. Elle en est l'esprit pour une large part, à parité avec le lexique.
    La réduire à ce que tu en fais est en occulter l'essence.
    Je vais essayer de te répondre en une note courte sur mon blog.

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  8. Le non respect de l'orthographe entraîne rapidement une non-compréhension entre les locuteurs, forcément. Une lettre en plus ou en moins peut générer un conflit. Tiens, un exemple concret, choisi pour vous qui parlez de vos problèmes de participes passés.

    Si j'écris : « La femme que j'ai laissé battre », vous devez comprendre que je parle d'une femme VICTIME. En revanche, si j'écris : « La femme que j'ai laissée battre », il s'agit alors d'une femme bourreau.

    La langue est notre “lieu commun”, au sens de “maison commune” : à ce titre il est important qu'elle reste réellement et pleinement commune ; que chacun, y entrant, respecte les usages communs à tous. Cela implique des efforts ? Des détours de l'expression ? Oui, et c'est tant mieux : tout ce qui nous éloigne de l'immédiateté, c'est-à-dire de la sottise, pour ne pas dire, en fin de compte, de l'animalité, est infiniment précieux et doit être sauvegardé. Avec vigilance et tendresse.

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  9. Il me semble qu'il s'agit d'un appeau à bon commentaires ...

    (fallait bien une exception)

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  10. @ Oaz : je crois qu'il faut différencier les fautes. Des fautes simples (accords par exemple) ne cassent pas vraiment la lecture, même si elles agressent l'esprit. Par contre, les fautes de grammaire peuvent être vraiment gênantes.

    Assez d'accord sur la fin de ton commentaire, mais cela dépend des situations. Je te renvoie au billet de Manuel que je linke ci-dessus.

    @ Faucon : cela prouve que le sujet me touche.

    @ Didier : je conteste votre idée. La forme est liée au fond, bien sûr, mais les deux sont aisément séparables. On peut très bien maîtriser la forme et faire passer des idées aberrantes tous les jours (les politiques nous le montrent assez). Il est cependant évident que les deux sont nécessaires, et c'est bien pour cela que j'essaie moi-même de me corriger.

    Par contre, pour votre exemple, ce n'est pas l'inverse ? Si j'écris "la femme que j'ai laissée battre", c'est une victime. Par contre, "la femme que j'ai laissé battre" est un bourreau, non ?

    @ Némo : là encore, je suis en désaccord. Le fait de bien écrire ne signifie pas que les arguments seront pertinents. Parcourez un peu la blogosphère, cher commentateur. De plus, si on s'accroche uniquement à la forme, on perd du temps pour le fond : les enfants du début du siècle dernier faisaient beaucoup d'orthographe, mais peu de choses par ailleurs.

    @ L'Hérétique : je t'ai répondu.

    @ Cl. Pirrone : si je ne suis en accord avec quasiment aucun d'entre eux, je ne peux que reconnaître que vous avez raison.

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  11. "Toutes ses règles", l'utilisation du possessif est erronée, ces règles sont aussi les tiennes. Comme dit l'adage, Nemo auditur... (Nul ne peut invoquer sa propre turpitude)

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  12. "le fait de bien écrire ne signifie pas que les arguments sont pertinents"

    Personne ne dit cela ; maîtriser la forme est une condition nécessaire mais pas suffisante.
    Je ne comprends pas très bien cet acharnement contre la transmission de la langue...
    Et ce genre de querelle est un peu vaine. Pourquoi opposer orthographe et culture générale ? Les savoirs dans différents domaines devraient être cumulatifs et non pas substitutifs.

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  13. Bonjour,

    J'ai moi-même participé, je l'avoue, à une séance de correction de faute dans les commentaires d'un site, qui en plus a du succès en ce moment : lespromoteurs.com. J'avoue attacher une importance particulière au respect de l'orthographe, et de me sentir atteint quand on écrit "j'es mangé" ou encore "ses pas ma faute"...

    Je rejoins les arguments qui ont déjà été exposés, rapports entre forme et fond. Pour moi, c'est impossible de dissocier les deux : je me souviens d'un professeur au lycée qui avait une chaussure "baillante". Je ne me rappelle pas d'un seul de ses cours, par contre. Et sûrement personne, si occupés à détailler de haut en bas cet étrange individu. Tout comme la politesse, les habits, l'orthographe est la façon de paraître distingué(e).

    Je rajouterais un autre argument, qui je crois n'a pas été cité dans les commentaires précédents : le patrimoine. Quand on parle d'identité nationale, de rattachement à son territoire, à son histoire, à sa culture, à sa géographie, il faut aussi ajouter sa langue. Nous avons une langue riche, qui a tendance à disparaître de plus en plus au profit de l'Anglais. J'ai du mal à accepter cet effacement. Tout comme on rénove les bâtiments ou les tableaux anciens, j'aime bien parfois pousser ma gueulante pour essayer de perpétuer une orthographe et une grammaire juste parmi les autres de ma génération.

    Ceci-dit, moi-même je fais des fautes, et je suis plutôt content qu'on me reprenne. C'est sûrement aussi pour ça que je me permets cette liberté de reprendre les autres, surtout quand les règles sont bafouées comme sur les exemples donnés ci-dessus.

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  14. @ Mtislav : merci de m'avoir signalé la faute. C'est corrigé.

    @ Polluxe : je crois que tu ne te rends pas bien compte du poids de cette question dans l'éducation. En fait, tout dépend de la manière dont on enseigne la chose. Pour moi, le vrai problème est que l'on n'enseigne pas vraiment la langue, et que l'orthographe est complètement déconnectée du reste. Tout cela est à revoir.

    Le thème revient aussi parce que la blogosphère est friande de ce sujet.

    @ Olibé : Je crois vraiment que l'on se trompe de sujet. Les fautes que tu cites sont bien plus importantes que celles que j'évoque dans ce billet.

    Concernant ton prof, si vous êtes tellement restés attachés à ses grolles, c'est que le fond ne devait pas valoir grand-chose.

    Pour le reste, je tiens à préciser quelque chose : je ne dis pas qu'on ne doit pas enseigner la forme de la langue. Je dis qu'il faut revoir le système d'enseignement de celle-ci et arrêter de faire de l'orthographe l'un des principaux critères de discrimination de la qualité et de l'intelligence.

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  15. C'est la responsabilité de ceux qui dans la population font le moins d'erreurs de grammaire ou d'orthographe d'appliquer les réformes décidées (ce que je ne fais guère, je le reconnais) et de soutenir une nouvelle réforme. Personne ne regrette l'ancien français ou ne propose de reprendre le latin comme langue véhiculaire ? La réforme, une bonne partie de la population l'applique déjà...

    Quant à l'exemple de Didier Goux, il est amusant mais il n'empêchera pas qui vous savez de battre le beurre tellement les solutions à notre disposition sont nombreuses pour lever l'ambiguïté qu'il imagine. Ce qui est intéressant, c'est qu'il ne peut s'empêcher de mettre en scène une non assistance à personne en danger.

    Ce sont effectivement les vieux croûtons comme nous et leur savoir (très relatif) qui seraient mis en danger par le changement. C'est pour ça que de temps en temps, lorsque j'aperçois une erreur ici ou là, je trouve intéressant de le signaler plus ou moins discrètement, ne serait-ce que pour convaincre une personne de plus que les zaricots sont cuits.

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  16. @ Mtislav : venant de toi, j'accepte toutes les remarques.

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  17. Bonjour,

    je découvre un peu tard le billet, mais le sujet m'intéresse et me touche. Je suis prof de mathématiques dans une école d'ingénieur (loin donc, a priori, des préocupations linguistiques). En plus, le français n'est pas ma langue maternelle. Et bien il m'est arrivé de nombreuses fois d'avoir le sentiment de gêne et presque de dégoût en lisant les écrits de mes élèves (les rapports de stage ou de projet par exemple).

    Pour moi, l'apprentissage de l'orthographe, s'il est bien fait, doit participer à l'apprentissage de la la rigueur de la pensée. Et cela parce que l'orthographe fait partie des règles d'expression écrite (mais aussi un peu orale, pour le français, je trouve ). Elle n'est pas l'unique facteur qui permet d'exprimer clairement ses idées. C'est vrai, pour commencer, faut il encore avoir des idées ;-) Mais elle fait partie d'un tout et on ne peut pas abaisser le niveau en orthographe sans dégrader la qualité de tout.

    Ce n'est pas un "s" qui manque par ci ou un "er" à la place d'un "é" par là qui me posent problème dans un texte. Ce qui me pose le plus problème, à moi, c'est de lire un rapport écrit en "phonétique" et de voir l'auteur de ce rapport qui n'en a même pas honte! Et je vous assure qu'il ne s'agit pas du tout de cas isolés de dyslexie (le dyslexiques qui se connaissent ont au moins le mérite d'avoir souvent conscience du problème). En milieu ingénieur c'est presque une généralité!

    Le constat que j'ai fait avec l'expérience est le suivant: le plus souvent la négligence de l'orthographe va de paire avec l'incapacité de construire un discours cohérent et clair. Et c'est pour cela qu'il me semble important de maintenir dans les enseignements du secondaire un temps important et surtout du travail consacré à l'apprentissage de l'orthographe. Mais aussi de maintenir dans la société la valeur de l'expression correcte, écrite ou orale.

    PS. Cela dit, je n'oserai jamais faire des remarques sur les fautes dans les billets comme les vôtres, sachant que moi même j'en fais pas mal ;-)

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  18. @ Anya : il n'y a pas de problème pour me signaler des fautes, du moment que cela est fait dans le simple but de m'aider à m'améliorer.

    Pour le reste, je suis d'accord avec tout le billet. Le cas de personnes écrivant en phonétique est tout de même très peu fréquent. En 8 ans d'enseignement, j'en ai rencontré très peu, peut-être 5 ou 6. Pourtant, je suis dans un lycée vraiment dur.

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  19. Chers commentateurs,

    Je souhaite vous dire que j'insiste vraiment pour que l'on me dise lorsque je dis n'importe quoi.

    Didier Goux avait raison pour son exemple, et je lui présente mes plus plates excuses.

    Bonne soirée.

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