En fait, après analyse et lecture de plusieurs billets sur le sujet (ils foisonnent en ce moment), Friendfeed est une espèce de Twitter amélioré. On peut maintenant faire des commentaires sur les phrases des autres et non plus répondre par un twitt. De plus, le flux semble plus facile à appréhender, parce qu'on peut le filtrer. On peut aussi concentrer tous ses flux à cet endroit. Enfin, on est plus paralysé par la limite des 140 caractères, ce qui pourrait permettre de faire des billets complets sur Friendfeed et de se passer d'un blog plus complexe.
Rubin embraye d'ailleurs sur cette idée en rejetant le blog traditionnel à l'âge de pierre du réseau internet. Franchement, cher lecteur, mon scepticisme est complet. Certes, cet outil peut permettre un autre type d'échange, principalement avec les copains blogueurs, mais je ne vois pas bien en quoi il remplacerait un texte construit publié sur un blog. L'écriture d'un texte permet au moins de se mettre les idées au clair et de structurer son raisonnement, même si le texte en lui-même n'est pas un écrit littéraire et n'est pas parfait. Ces outils, eux, permettent le relais rapide d'une information et de déconner avec les potes, mais je ne me vois pas y diffuser des idées politiques, vu le risque réel d'empressement qu'ils permettent.
Enfin, tout cela aurait une véritable importance si les blogs politiques français avaient une réelle influence sur le monde. Or, cher lecteur, arrêtons de nous voiler la face : un blog politique, même bien classé et lu par quelques ministères ou par Nicolas Princen, n'a aucune influence sur le monde politique français. Je m'en suis parfois amusé, en jouant à l'influent, mais il ne faut pas rêver.
Incorrigible optimiste, Patrice Lamothe m'avait affirmé, lors d'une RDB, que les blogueurs politiques seraient des acteurs centraux des présidentielles de 2012, comme cela avait été le cas lors de la dernière présidentielle américaine. Or, je crois que Patrice est trop en avance sur son temps : nous sommes tellement résiduels et enfermés dans un monde petit que nous n'influençons personne à part nous-mêmes. De plus, la France est un pays tellement hiérarchisé et élitiste que la blogosphère n'est pas prête de pénétrer les sphères du pouvoir. Globalement, tout le monde se satisfait du couple médias traditionnels-classe politique, et nous ne serions que des trublions incontrôlables dans ce magma politico-médiatique.
Cela ne va pas m'empêcher de bloguer, loin de là, d'abord parce que mon but n'était pas d'influencer des politiques, mais de débattre avec des gens, et ensuite parce que je m'amuse bien. J'ai aussi vécu, avec mes deux camarades, une passionnante expérience de blog collectif qui nous a indéniablement rapprochés, mais cela ne change pas non plus la face du monde. Dans ce cadre, Twitter et Friendfeed sont des vecteurs supplémentaires, et différents, qui permettent de poursuivre ces débats et de parler avec les copains.
Lorsqu'un député, un ministre ou un journaliste se sentira obligé de répondre à un blogueur insolent, on aura franchi un pallier et on pourra alors de poser des questions sur les outils que nous pouvons utiliser pour être efficace. En attendant, arrêtons de tracer des plans sur la comète et débattons en prenant du plaisir.
Les remous de la blogosphère sont sondés par les cabinets d'étude des politiciens, surtout lors des campagnes électorales.
RépondreSupprimerRegardez les blogs des politiciens... Prudence, langue de bois, ennui à tous les étages. Très peu fréquentés, et pour cause.
Le blog politique d'amateur, c'est comme une conversation de comptoir qui serait écrite, qui laisserait des traces. En lisant les commentaires, on peut presque compter les bulletins.
En campagne, les candidats descendent dans les marchés pour serrer la main aux commerçants (qui s'exécutent avec un sourire entendu, juste pour le fun de passer à la télé). Les blogs des candidats (de gauche comme de droite) sont des chefs d'oeuvre de langue de bois, de gentille propagande guindée, ils sont extrèmement peu fréquentés (regardez le blog de Julien Dray ou de Jack Lang )
le blog vivant, réactif, personnel, type " blog des militants PS de divers courants qui se font la guerre" est d'autant plus un casse-tête pour les instances dirigeantes qu'il amenuise ou réduit toute velléité populiste, dans le sens où il est difficile de composer avec ce courant de la blogosphère : vox populi.
Pardon pour ce commentaire mal écrit: amenuise ou anihile.
RépondreSupprimerannihile, même. (Pourvu que Manuel ne passe pas par là)
RépondreSupprimerFriendfeed, la plus belle conquête du blogueur depuis Twitter!
RépondreSupprimerOn verra si ça nous sera utile à l'usage!
Salut Mathieu. En effet, je trouve que le couple blog + Twitter manque un peu de profondeur de champ par rapport à mon nouvel attelage, Posterous + Friendfeed.
RépondreSupprimerCa n'empêche pas de continuer à s'essayer à l'analyse longue et structurée, mais ça évite de s'y enfermer. Le flux des conversations sur le nouveau web va tellement vite qu'il faut se donner ces moyens-là, je pense.
@ Suzanne : je ne suis pas sûr que les politiciens y trouvent un réel intérêt. De plus, nous ne sommes que l'illustration des opinions de la bourgeoisie et de la classe moyenne.
RépondreSupprimer@ Eric : on verra bien !
@ Rubin : je viens de mettre en place la triplette deux blogs + Friendfeed. Je te dirai ce qu'il en est.
Il faut arrêter de fantasmer, FriendFeed ne tuera pas le blog tout comme twitter ne l'a pas fait.
RépondreSupprimerEn revanche, cela modifie certainement la manière de bloguer, comme l'explique Fred Cavazza ici http://www.fredcavazza.net/2009/07/17/comment-le-microblog-a-bouleverse-les-pratiques-de-blog/
Mais friendfeed n'a rien inventé de ce coté là.
Bref, c'est un service à essayer.
L'association posterous + friendfeed semble top.
Très bon article ! Je ne connaissais pas Friendfeed, voilà désormais le mal réparé ! Et bravo pour le titre de l'article :D
RépondreSupprimerJe suis passé par FriendFeed et comme j'ai aussi une vie avec une salle de bain à finir de repeindre et un PC Sony VAIO qui est une daube puisqu'il est en panne après 7 mois (disque dur interne HS), j'ai zappé !
RépondreSupprimerFF, c'est comme rester devant la télé jusqu'à pas d'heure en espérant que quelque chose VA avoir lieu !
Ci-dessus, la réponse de Rubin : «Le flux des conversations sur le nouveau web va tellement vite qu'il faut se donner ces moyens-là, je pense.» me fait drôlement rigoler !
Se donner les moyens d'aller aussi vite qu'un flux de conversations ? C'est du Fernand Raynaud, non ?
:-))
@ Mathieu L.: Je pense que Twitter ou FF peuvent changer la manière de bloguer pour les blogueurs politiques, technologiques ou d'informations peut-être aussi pour les blogueurs du moi (ceux qui s'épanchent sur eux-mêmes). Je vois un peu moins comment ces outils (pas si nouveaux) peuvent modifier en profondeur les pratiques des blogueurs des sphères "loisirs", "gastronomie" ou "littérature". Franchement une recette de cuisine ou une leçon de scrapbooking en 140 caractères pour Twitter ou alimentant une longue conversation sur FF, j'ai des doutes. Ecrire une critique littéraire sous les mêmes formats, c'est tomber dans un "j'aime-j'aime pas" assez étroit.
RépondreSupprimerJe me demande aussi quels sont les business models de ces outils et comment ils pourront perdurer sans vendre nos informations personnelles par exemple...
Mathieu L. : tu m'as influencé!
@ Monsieur Poireau: ma dernière émotion fut la mort de M. Jackson en direct sur Twitter. En fait, ça ne servait à rien, I. Télé faisait aussi bien et même mieux avec des images et du son!
@ Moi-même: je ferai mieux d'écrire des billets plutôt que de publier de si longs commentaires. :)
@Poireau : quand je dis "il faut se donner ces moyens", je sous-entends : "si on veut suivre la conversation au plus près".
RépondreSupprimerMaintenant, évidemment, si on s'en tape (et dieu sait qu'on a le droit de s'en taper)... on est même pas obligé d'allumer l'ordinateur !
Rubin : la vitesse du flux, ça m'avait un joli côté Fernand Raynaud, ça me plaisait comme concept !
RépondreSupprimerSinon, je ne m'en fous pas mais pas au point de vouloir suivre des conversations tout le temps ni de paniquer parce que ça a lieu sans moi !!!
:-))
@ Stan : je n'ai pas dit que cela n'était pas utile, j'ai juste dit que cela ne semblait pas si révolutionnaire que ça.
RépondreSupprimer@ Sylvain : de rien, et merci pour le compliment.
@ M. Poireau : c'est vrai qu'on doit pouvoir facilement devenir accro, mais c'était pareil avec Twitter.
@ Ferocias : je suis d'accord, d'autant plus que les usages varient beaucoup entre les différents types de blogs. De toute façon, on verra à l'usage.
commentaire pas très élaboré certes mais juste pour dire mon complet accord avec ce billet.Je me demande par ailleurs qui a lancé la vague subite vers FF
RépondreSupprimer@ R. Blachier : je crois que c'est Narvic qui a lancé le mouvement. Mais peut-être est-ce quelqu'un payé par FF ? Cette idée ne m'avait pas effleuré mais tu viens de me le suggérer...
RépondreSupprimer"Lorsqu'un député, un ministre ou un journaliste se sentira obligé de répondre à un blogueur insolent, on aura franchi un pallier et on pourra alors de poser des questions sur les outils que nous pouvons utiliser pour être efficace."
RépondreSupprimerHeu... vous étiez où pendant Hadopi ? Cela a eu lieu, et à plusieurs reprises, par contre, les blogs en question n'étaient pas des blogs 'politiques' (ce qui ne les a jamais empêché d'en faire)
@Matthieur L.
Je connais Narvic (c'est lui qui a lancé le mouvement, en effet) ainsi que tout ceux qui ont lancé cette mode, je vous garanti que personne n'a été payé par FF.
@ Fabrice : en effet, ce qui prouve bien que les blogs politiques ont une influence très réduite dans tout cela. Attention, mon billet parlait bien des blogs politiques, pas des blogs de tricot.
RépondreSupprimerOK, mais ma réflexion du commentaire n'était pas vraiment sérieuse par ailleurs.