Par contre, dans la partie des questions des auditeurs, j'ai pu entendre le ministre dire une contre-vérité manifeste. Alors qu'un auditeur se demandait pourquoi on supprimait les RASED en primaire, alors que ces dispositifs relevaient de l'accompagnement éducatif, le ministre affirma sans faiblir que les RASED avaient pour but d'aider des élèves particulièrement atteints, des cas psychologiques graves pour la plupart.
C'est totalement faux : avant sa réduction, le RASED visait les élèves en difficulté, et pas du tout les élèves très atteints au niveau psychiatrique. Pourquoi dire une telle chose ? Sans doute pour ne pas dire que le but était de remettre ces enseignants spécialisés dans les classes en tant que simples enseignants, pour supprimer des postes, et ne pas discréditer l'accompagnement éducatif. Ces personnels, pourtant formés au soutien particulier, contrairement aux autres professeurs des écoles, voient donc leurs capacités inemployées, alors qu'on oblige les autres à faire du soutien personnalisé sans aucune formation…
Pour un auditeur moyen ne connaissant pas le système scolaire français, cela passe. Pour nous, cela trace l'avenir de notre service public. On a changé de tête, mais pas de politique.
Au passage, le ministre a lancé les grands chantiers de l'an prochain : réforme du lycée, masterisation et individualisation des parcours des élèves. Le rêve de l'école républicaine égalitaire a vraiment du plomb dans l'aile…
PS : Rébus a changé de plateforme. C'est ici.
"on a changé de tête mais pas de politique"
RépondreSupprimerben oui, cela reste le même gouvernement...
et le psychologique n'est pas le psychiatrique... :-)
@ Polluxe : parfois, les changements de ministre font évoluer les politiques.
RépondreSupprimerPour les deux termes, tu verras dans l'interview que le ministre n'est pas clair là-dessus.
La mise au pas prend chaque jour davantage d'ampleur.
RépondreSupprimerRien a attendre de ce gouvernement :-(
RépondreSupprimerC'est désespérant
@ +
@ Mtislav : on peut faire tout ce que l'on veut, dans ce pays, sauf contester le gouvernement.
RépondreSupprimer@ Eric : je n'en attendais pas grand-chose de toute façon.
Alors petits éclaircissements d'une PE : le Rased est constitué de plusieurs intervenants. Il y a une psychologue (pas psychiatre !), une maitresse G (qui s'occupe des élèves qui ont du mal à rentrer dans leur rôle d'élève) et une maîtresse E (qui s'occupe des élèves qui ont de grosses difficultés scolaires). Normalement, aucun enfant ayant des pb psychiatriques ne sera pris en charge par la RASED : ils refusent, ce n'est pas leur travail. Idem pour les enfants très perturbateurs, ayant des problèmes violents etc. Mes élèves que j'envoyais au RASED n'avaient donc pas de problèmes psychologiques graves. Par contre, je risque moi d'en avoir, car maintenant je vais devoir garder mes élèves en grande difficulté 6H/6 et dans une classe à 26 enfants ! Je ne vois pas comment je pourrais leur accorder réellement du temps pour reprendre avec eux les bases (en mettant en plus en place d'autres façons d'apprendre etc)!
RépondreSupprimerMathieu, va sur le site de l'académie de Créteil, tu vas être content : le titre c'est "un admis sur deux a eu une mention !!" Et ça se poursuit directement par "grâce aux soutiens mis en place..." Ben mince, c'était si facile de redresser le niveau !! Qu'est ce qu'on a attendu toutes ces années ?!!
@ Nathalie : merci pour les précisions sur les RASED.
RépondreSupprimerJe t'avais dit qu'il ferait cette manip sur l'accompagnement éducatif. Ils ne reculent vraiment devant rien...