En ce moment, le gouvernement met en œuvre un processus simple que nous avons déjà vu en action.
Je te le dévoile. Dans un établissement scolaire, quel qu'il soit, un acte de violence se produit. Je n'en discute pas ici l'origine : il peut venir des élèves eux-mêmes, d'un défaut de sécurité, d'un conflit avec un prof... Bref, en tout cas, un événement choquant arrive et bouleverse une communauté éducative.
Les réactions sont très variées en fonction des établissements, et souvent, il ne se passera pas grand-chose. En général, les collègues écrivent à l'inspecteur d'académie et/ou au rectorat local pour leur expliquer ce qui dysfonctionne et proposer des solutions. A moins que les parents et/ou les élèves ne soient mobilisés et que les profs déposent un préavis de grève, il ne se passe rien ensuite.
Et puis, d'autres violences surviennent, et un beau jour, les collègues choisissent de mettre un terme à la chose en exerçant leur droit de retrait. Cette notion est très floue dans le droit et permet toutes sortes d'interprétations. Les collègues en ont souvent une vision extensive, la hiérarchie une vision plus que restrictive.
Dans ce cas-là, les autorités pourraient réagir de trois façons : soit répondre aux demandes des profs, soit négocier pour leur faire comprendre que les solutions proposées ne seront pas efficaces, soit jouer l'épreuve de force et considérer les collègues non comme en retrait, mais comme grévistes.
Lorsque l'administration fait ce choix, les collègues ne comprennent pas, et ils en tirent un sentiment de vexation, de mépris et d'abandon terrible. Cette méthode illustre un système de management archaïque, et sans aucun respect des valeurs humanistes basiques. Elle a été honteusement appliquée l'an dernier dans un collège de Stains après l'agression d'un principal-adjoint, on la retrouve aujourd'hui.
En ce moment, deux lycées sont dans cette situation : le lycée Chérioux à Vitry-sur-Seine, très médiatisé, et le lycée Jean-Pierre Timbaud à Aubervilliers, absolument pas médiatisé et en droit de retrait depuis le 29 janvier.
Dans ce pays, le respect pour les travailleurs comme pour les usagers du service public n'est que peu présent et peu visible. La droite au pouvoir est tellement persuadée d'être face à une nouvelle action de mouvements crypto-gauchistes qui tenteraient de susciter un soulèvement qu'elle préfère les traiter comme des opposants, et pas comme des gens en souffrance. Il serait parfois bon de ranger la politique et de traiter les gens humainement : on pacifierait ainsi à moindre frais l'Éducation nationale.
Je te le dévoile. Dans un établissement scolaire, quel qu'il soit, un acte de violence se produit. Je n'en discute pas ici l'origine : il peut venir des élèves eux-mêmes, d'un défaut de sécurité, d'un conflit avec un prof... Bref, en tout cas, un événement choquant arrive et bouleverse une communauté éducative.
Les réactions sont très variées en fonction des établissements, et souvent, il ne se passera pas grand-chose. En général, les collègues écrivent à l'inspecteur d'académie et/ou au rectorat local pour leur expliquer ce qui dysfonctionne et proposer des solutions. A moins que les parents et/ou les élèves ne soient mobilisés et que les profs déposent un préavis de grève, il ne se passe rien ensuite.
Et puis, d'autres violences surviennent, et un beau jour, les collègues choisissent de mettre un terme à la chose en exerçant leur droit de retrait. Cette notion est très floue dans le droit et permet toutes sortes d'interprétations. Les collègues en ont souvent une vision extensive, la hiérarchie une vision plus que restrictive.
Dans ce cas-là, les autorités pourraient réagir de trois façons : soit répondre aux demandes des profs, soit négocier pour leur faire comprendre que les solutions proposées ne seront pas efficaces, soit jouer l'épreuve de force et considérer les collègues non comme en retrait, mais comme grévistes.
Lorsque l'administration fait ce choix, les collègues ne comprennent pas, et ils en tirent un sentiment de vexation, de mépris et d'abandon terrible. Cette méthode illustre un système de management archaïque, et sans aucun respect des valeurs humanistes basiques. Elle a été honteusement appliquée l'an dernier dans un collège de Stains après l'agression d'un principal-adjoint, on la retrouve aujourd'hui.
En ce moment, deux lycées sont dans cette situation : le lycée Chérioux à Vitry-sur-Seine, très médiatisé, et le lycée Jean-Pierre Timbaud à Aubervilliers, absolument pas médiatisé et en droit de retrait depuis le 29 janvier.
Dans ce pays, le respect pour les travailleurs comme pour les usagers du service public n'est que peu présent et peu visible. La droite au pouvoir est tellement persuadée d'être face à une nouvelle action de mouvements crypto-gauchistes qui tenteraient de susciter un soulèvement qu'elle préfère les traiter comme des opposants, et pas comme des gens en souffrance. Il serait parfois bon de ranger la politique et de traiter les gens humainement : on pacifierait ainsi à moindre frais l'Éducation nationale.
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RépondreSupprimerJ’avoue que pour ma part j’ai dû aller sur wikipédia pour comprendre ce qu’était un droit de retrait. En l’occurrence l’action de ces profs me semble justifiée, mais je comprends également l’attitude du gouvernement et l’amalgame qu’il fait avec une grève pure et simple.
RépondreSupprimerM’est avis que cette « faille » dans le code du travail doit bien les faire chier…
Moi, c'est votre notion de "communauté éducative" qui me laisse perplexe...
RépondreSupprimerEn droit pur, l'utilisation extensive du droit de retrait pour ces situations (estimation de danger dû au manque de personnel et de sécurité par rapport à des agressions estimées probables) est, à mon avis, abusive.
RépondreSupprimerSur le plan stratégique, il y a aussi la voie de la grève "légitime" et à entrer en conflit pour se faire payer les rémunérations non versées ...
C'est long et aléatoire.
Cependant, finalement le gouvernement choisit d'appeler ce "droit de retrait", grève illégitime. Après, si la bataille juridique sur la qualification du droit de retrait est perdue, dur dur de se faire payer les heures ...
Et comme on voit, on n'évite pas le conflit.
Bref, je suis partagée sur ce moyen d'action.
Mais bien sûr, totalement solidaire des préoccupations des agents.
A replacer dans le processus de démolition acharnée de la Fonction Publique.
Le souci n'est pas l'application du droit de retrait, mais surtout l'impact de la notion sur les léus et ceux qui pourraient faire évoluer les choses...
RépondreSupprimer@ Mary : on ne procède pas ainsi. Laissez des commentaires intéressants, et les lecteurs suivront le lien par eux-mêmes.
RépondreSupprimer@ Gwendal : je ne crois pas que cela soit vraiment une faille. Comme le dit Audine plus bas, la notion est pourrie et floue. De toute façon, ce n'est pas vraiment ce que je discutais, mais plutôt la manière dont la hiérarchie réagit à nos difficultés.
@ Didier : pourquoi ?
@ Audine : merci de ces précisions. Oui, le moyen d'action n'est pas le meilleur, mais il est connecté avec les questions de sécurité.
@ Homer : pour le moment, l'impact est faible.
Tu sais Mathieu lorsque je parlais de faille, j’y ai mis des guillemets justement parce que le droit de retrait peut être interprété comme tel par la hiérarchie. D’où sa réaction comparable à celle d’un employeur sous pression et qui ne sait quelle attitude adopter.
RépondreSupprimerDe toute façon, qu’il s’agisse d’une grève qui ne dit pas son nom, ou effectivement d’une impossibilité de travailler à cause d’un danger ambiant (ce qui peut se discuter tu en conviendras), pour moi il s’agit d’un moyen d’action qu’offre encore le code du travail. Et le rectorat se comporte en fait comme n’importe quel employeur libéral de base…