Les affaires du Kremlin-Bicêtre, de Vitry, de Bobigny, d'Aubervilliers et de Thiais sont frappantes par la violence et les conséquences des actes des gamins. Ces violences graves sont-elles fréquentes ? La réponse est non. Comme dans le reste de la société, elles surviennent de temps en temps, peut-être un peu plus dans les lycées parce que s'y concentrent des adolescents mal dans leurs peaux et qui ont une tendance à exprimer ce malaise par la violence, mais aussi par d'autres biais, comme la dépression, la drogue, le renfermement sur soi, mais aussi des moyens beaucoup plus légers heureusement. Les adolescents vraiment en souffrance restent une minorité.
Lorsque je lis les articles de mes confrères blogueurs, je suis assez étonné de la vision du problème. Beaucoup d'articles ont été consacrés à la perte d'autorité des enseignants. En effet, depuis un demi-siècle, le système scolaire a beaucoup évolué, abandonnant progressivement l'humiliation comme mode de gestion des enfants, même si elle subsiste dans le processus de notation. Cette évolution est salutaire, car elle permet de légitimer l'enseignant, non pas par la menace de punition qu'il fait planer sur l'enfant, mais par la qualité des cours qu'il donne. L'autorité change de sens, devenant ainsi légitime. Cependant, pour que les choses fonctionnent bien, il faut que les enfants admettent que le système scolaire leur donne une vraie chance de s'en sortir, ce qui est faux aujourd'hui vu l'incapacité de l'école à briser les inégalités sociales.
De plus, les adolescents recherchent aussi un cadre fort qui leur permette de s'épanouir tout en sentant que la société des adultes pose les jalons de règles communes. Bien évidemment, les adolescents tentent de franchir ces règles, mais ils s'attendent à ce que les adultes répondent. Je me rappellerai toujours une élève, lors de ma première année d'enseignement, qui m'expliqua qu'un bon prof se définissait par deux termes : « sévère et juste ». J'essaie de m'accrocher à ces deux mots, en considérant que le mot « sévère » signifie aussi exigeant et pas seulement dur, et que le mot « juste » implique un traitement équitables des élèves. C'est un exercice difficile à tenir et parfois, j'y échoue.
Or, actuellement, le système éducatif évolue de deux manières différentes qui laissent penser que les problèmes ne vont cesser de s'aggraver. Tout d'abord, les réformes en cours creusent les inégalités déjà existantes. Ensuite, les réponses aux transgressions des adolescents sont tiraillées entre deux extrêmes totalement contradictoires. D'un côte, on tient un discours de grande sévérité aux gamins, leur annonçant le bagne s'ils font une bêtise. De l'autre, les processus de sanction sont très peu souvent mis en œuvre, à la fois parce que l'administration saque les proviseurs qui sanctionnent trop, parce que les enseignants, depuis la suppression de la carte scolaire, essaient de préserver l'image de leurs établissements, et parce qu'enfin, les parents renâclent à laisser sanctionner leurs enfants, préférant accuser le système éducatif de tous les maux (dont il n'est pas exempt…).
Cette impunité, les ados la ressentent réellement, et parfois, s'interrogent et demandent des réponses. Menant des activités régulières sur la sécurité avec les gamins (programme d'ECJS de 2nde et de 1ère), je suis toujours autant étonné de leur désir de se faire rassurer, d'être encadré, d'avoir un répondant en face.
Tout cela nécessite-t-il de mettre des flics dans les écoles, de créer des centres éducatifs fermés, de virer les gamins ? Evidemment, des solutions exceptionnelles doivent exister pour les cas graves (qui sont de toute façon pris en charge par la justice), mais il n'en reste pas moins que la majorité des problèmes serait évitée avec quelques solutions simples : ne pas avoir peur de sanctionner si besoin (en utilisant simplement les règlements intérieurs actuels), mettre un peu de personnel dans les couloirs des bahuts pour éviter que les gamins ne trouvent aucune réponse à leurs transgressions, éviter les classes surchargées qui sont facteurs de problème, vu que les enseignants sont moins disponibles pour chacun. Après, la solution à la question des inégalités ne sera pas simple, mais on peut déjà commencer.
Reste la question des agressions venant de l'extérieur. Là, il n'y a pas non plus de solution-miracle, et ce n'est pas une éventuelle sanctuarisation qui changera quoi que ce soit. Tous les profs savent que les caméras et les grilles n'empêchent rien et ne font que dissuader les délinquants les moins déterminés. Les surveillants n'empêchent pas grand-chose non plus, mais ils ont au moins l'avantage de pouvoir se déplacer dans un bahut et de rejoindre le lieu où l'incident intervient. Une grille et une caméra ne se déplacent pas.
Suzanne, je reste ouvert à toutes vos remarques et réflexions, qui seront nombreuses, j'en suis sûr.
Et voilà ! Le Kremlin-Bicêtre encore mis en en avant !
RépondreSupprimerJe résume : en gros, c'est une question de moyens...
@ Nicolas : pas seulement. C'est aussi une manière de concevoir l'autorité par des adolescents. Si on met des surveillants mais que l'on se refuse à répondre aux transgressions, cela ne servira à rien.
RépondreSupprimerLa violence à l'école, c'est l'aboutissement de la perte de notre "statut", lié au refus de la notion de "hiérarchie" (je n'ai pas peur des gros mots !) : beaucoup d'élèves veulent nous considérer comme leur égal... et certains veulent nous bastonner, comme ils bastonnent leur petits camarades.
RépondreSupprimerJe crois que cette perte de notre "statut" est lié à une perte de nos "pouvoirs" (pas d'autorité durable sans pouvoir), puisque notre avis (conseils de classe, orientation, ...) est devenu de plus en plus "consultatif".
J'oubliais :
RépondreSupprimerQuand tu associes "l'autorité" à "l'humiliation" et à la "punition" (3e paragraphe), c'est discutable...
Nous sommes "responsables" de nos élèves. Comment assurer efficacement cette responsabilité, en cas de crise grave, si elle n'est pas assortie de "pouvoirs" ?
Ne confondons pas autorité (légitime) et autoritarisme (abusif)...
« Je résume : en gros, c'est une question de moyens... »
RépondreSupprimerEn gros, non, justement. Pour commencer, il faudrait ouvrir les yeux ; or, les paupières lourdes semblent être une tare assez commune, dans l'Éduc'Nat'.
La schizophrénie des profs
RépondreSupprimerPAR ÉRIC ZEMMOUR
19/02/2010
Ils défilent. Ils manifestent. Ils se plaignent. Ils exigent. Révolte de routine ? Non, sire, une révolution. Les profs manifestent pour la sécurité. Ils se plaignent de la violence. Ils exigent de la répression. Certes, ils croient encore naïvement que l'arrivée de surveillants supplémentaires sera la solution miracle. On n'efface pas toute trace de pensée magique d'un trait de plume. Mais il faut se souvenir qu'il y a vingt ans leurs aînés parlaient de «sentiment d'insécurité»; et traitaient de «fascistes» et de «racistes» tous ceux qui dénonçaient la montée de la violence à l'école. La culpabilité coloniale hantait ces bons apôtres. La culture de l'excuse sociale était une seconde nature. Encore aujourd'hui, d'éminents sociologues nous expliquent que les jeunes enfants d'immigrés se sentent exclus d'une école faite pour les Blancs. Leur enseigner Molière et Louis XIV les «humilie». Les profs, comme toute la gauche, sont schizophrènes : ils croient en l'émancipation par la culture et ne peuvent se défaire de ces fadaises victimaires. Ils voient qu'une immigration continue depuis trente ans sape leurs efforts d'intégration et militent avec le RESF (Réseau Education sans frontières) contre les expulsions d'enfants de sans-papiers. Ils constatent, en Seine-Saint-Denis par exemple, que la plupart de leurs élèves n'ont pas le niveau de l'enseignement général, mais défendent encore le collège unique. Ils veulent imposer leur autorité, transmettre leur savoir, et appliquent le slogan de leurs maîtres des IUFM : « L'enfant au cœur du système. » Entre la réalité qu'ils vivent et l'idéologie qu'ils récitent, ils ne savent plus où ils habitent. C'est toute la gauche - médiatique, intellectuelle, politique - qui connaît un semblable désarroi. Et donc notre pays puisque, depuis la Libération, l'Education nationale a été sous-traitée par tous les gouvernements aux syndicats d'enseignants.
@ Thierry D. : autorité ne veut pas dire humiliation. Or, en France, c'est souvent le cas. De plus, je reste persuadé que l'autorité ne nécessite pas forcément que les profs détiennent des "pouvoirs", mais qu'ils puissent simplement faire leur travail convenablement.
RépondreSupprimer@ Didier : vous radotez, Didier. Me sortir un texte de Zemmour disant que la crise scolaire vient de l'immigration, des syndicats enseignants, de la faiblesse des politiques et de la culpabilité sortant du passé colonial, c'est encore la même chose. Cela fait bientôt deux ans que je blogue, et bientôt deux ans que je lis ces conneries. Au moins, ayez le respect d'argumenter vous-mêmes vos idées et de ne pas vous planquer derrière les acteurs fades de la réacomédiacratie. Et pitié, pas de texte de Rioufol.
Je découvre votre blog.
RépondreSupprimerMerci de ne pas être tenté par les solutions du bon vieux temps.
Je reviendrais vous lire.
En deux ans j'ai suivi plusieurs excellents blogs de professeurs en activité qui tous ont fermé....me laissant tout triste.
Mathieu,
RépondreSupprimerje regrette que l'autorité légitime et bienveillante, soit décridibilisée par la pratique courante de l'humiliation.
Et je crois aussi qu'on doit pouvoir faire son travail convenablement... ce qui n'est pas toujours le cas : renoncement à être "exigeant" (au sens positif), manque de crédibilité, manque de cohésion des équipes...
J'évoque tout ça dans mon dernier billet : http://saines-coleres.blogspot.com/2010/02/violence-scolaires.html
Mathieu:
RépondreSupprimerHoulala, je découvre votre billet. Je suis d'abord allé lire celui de Thierry D avant de vous répondre.
Mon sentiment est qu'on mélange des choses différentes.
Je dirai d'abord, pour vous hérisser le poil tout en vous faisant ronronner d'aise: c'est de la faute des profs, des enseignants gnan gnan.
Est-ce qu'il y a plus de violence à la maternelle ? Plus de violence où ça, par rapport à quand ? On compare quoi ? l' "avant" de notre enfance, qu'on ait trente ou soixante ans ?
Allez dans une classe de petite section, vous en verrez de la violence. Des bambins de deux ans qui se foncent dessus, qui mordent, griffent et s'arrachent les cheveux pour un bout de pâte à modeler. Le maître ou la maîtresse normale sépare les belligérants, et colle le récidiviste sur une petite chaise dans un coin de la salle avec un petit discours ad hoc. C'est simple. Simple ? Pas toujours. Un jour, la maman du récidiviste entre dans la classe le matin, le visage sévère. Que s'est-il passé ? Sullivan a mal au ventre et dit que la maîtresse est méchante. La maîtresse explique et se justifie. Sullivan émet des petits regards et sourires triomphants envers ses copains. La maman partie, Sullivan est épouvantable. La maîtresse qui n'a pas envie qu'on lui envoie l'inspecteur l'expédie dans la classe des grands pour avior la paix cinq minutes. Le directeur fait remarquer à la maîtresse qu'il vaut mieux qu'elle gère ses problèmes dans sa classe. Après la récré, Lucie et Mohammed sont en pleurs, Sullivan a piqué leur goûter et d'ailleurs, il a jeté les emballages par terre et incite ses copains à faire pipi dessus, c'est rigolo. L'institutrice intervient, Sullivan lui répond un truc du gene "va te faire enculer, pédé". Les instituteurs commentent: cet enfant aurait-il du mal à distinguer les hommes des femmes ? Sa maman vit toute seule, le papa de Sullivan, un homme violent, est parti et ne donne plus de nouvelles. On pourrait proposer un suivi psychologique. L'ambiance s'alourdit dans la classe. C'est le bordel. Les parents de Jeanne se plaignent que leur fille se fasse mordre et taper plusieurs jours de suite,et disent qu'ils vont la changer d'école si on ne fait rien. Oui, répond la maîtresse, il y a des éléments agités, mais il s'agit d'enfants malheureux. Eh bien, dit le père, pourquoi tout le monde souffrirait des débordements d'un caïd de trois ans ? Une petite fessée peut-être, quand ils sont en train de mordre.... C'est hors de question, dit la maîtresse, nous sommes très limités concernant les sanctions. C'est de la faute des difficultés sociales des familles, et nous ne pouvons pas en stigmatiser une en la désignant source du problème, alors qu'il y a 29 enfants dans cette classe. Le vrai problème est ailleurs. Vous le savez bien.
Alors, Sarkozy a raison quand il propose de déceler (pour mieux la soigner, tu parles!) les enfants violents dès l'âge de trois ans ?
Tout le problème est de NE PAS arriver à cette conclusion et à ces procédés. Je parle de la maternelle, mais on peut monter les niveaux, c'est pareil partout. Un instituteur ne répliquera pas à un élève de dix ans qui lui jette sa trousse à la tête ou lui donne un coup de poing dans le ventre: même si c'est pour le maîtriser, on ne sait jamais, la classe est témoin, si quelqu'un disait qu'il a violenté l'enfant, qu'il a fait peur aux pauvres petits ? C'est le prix à payer pour avoir une hiérarchie solidaire, et des bonnes notes de l'inspection académique.
Un peu de bon sens, c'est trop demander ?
« Un peu de bon sens, c'est trop demander ? »
RépondreSupprimerJe crois, oui...
@ Jpd83 : merci pour le compliment.
RépondreSupprimer@ Thierry D. : je partage ton sentiment sur le renoncement de certains collègues. Il faut le mettre en rapport avec l'organisation du système aussi.
@ Suzanne : je ne crois pas, en lisant votre commentaire, avoir tapé à côté. Ce que vous décrivez là, je l'évoque en parlant du rôle des parents qui rejettent les sanctions du système éducatif et rendent l'école responsable de tous les maux. Lorsqu'il s'agit de saquer les autres enfants, tout le monde est d'accord, mais les siens...
En fait, votre Sullivan est un enfant qui n'a pas reçu de réponse adéquate du monde adulte, et ce d'autant plus que sa mère le soutient. Or, aujourd'hui, remettre en cause l'autorité des parents devient de plus en plus difficile, parce que les parents eux-mêmes ne reconnaissent plus à l'école un rôle de sanction. Souvent, on se rend compte que les parents attendent avant tout des bonnes notes, et le reste, on s'en f...
Maintenant, je ne suis absolument pas favorable à l'usage de la répression physique, sauf en cas de danger immédiat pour les élèves ou pour moi. Si on ne l'utilise plus, c'est que, dans le passé, certains collègues un peu trop zélés en ont fait un usage largement abusif.
Mathieu, franchement ta réponse à Suzanne passe vraiment à côté. En plus je lis que ton lycée n'est pas violent? Alors là vraiment, je sais pas mais franchement, y'a un truc qui cloche: fallait oser l'écrire. Moi qui ai vu 4 autres bahuts du même département, je pense que dans le tien on croise une souffrance sans nom. Et laisser entendre qu'il suffit de faire un bon cours pour "avoir la paix"!! Je suis navré de lire ça, même si j'admets que c'est évidemment une condition indispensable. C'est incroyable que l'on puisse s'accoutumer à ce point là au dysfonctionnement général, quand tout en est réduit au rapport de force pur et simple et pour le reste à la clandestinité.
RépondreSupprimerG.
@ G. : je maintiens. Nos élèves sont en très grande souffrance, ça oui, j'en suis d'accord, mais les actes de violence sont en général des incivilités. On n'a pas eu chez nous, cette année en tout cas, d'événements comme à Vitry ou Bobigny.
RépondreSupprimerJe crois que le "bon cours" n'est pas suffisant mais totalement indispensable. Et cela aussi, je le maintiens.
Enfin, tu connais sans doute les collèges du département, et par rapport à ce qui s'y passe, mon lycée n'est pas violent.
Donc si ton établissement n'est pas encore à feu et à sang (car tout est relatif je te l'accorde), c'est que l'excellence des cours qu'on y dispense l'a empêché? Maaagnifique! Mais que fichent donc les collègues dans les collèges du coin? bande d'incapables! Ils les ont bien mérité leurs incivilités...
RépondreSupprimerMathieu je crois que la doxa syndicale t'aveugle au moins un tout petit peu...
G.
@ G. : suite à ce dernier commentaire, je ne retrouve pas l'endroit où j'ai parlé de cette question des cours. Finalement, je constate que ce que tu contestes, c'est mon troisième paragraphe dans lequel j'ai écrit ça :
RépondreSupprimer"Cette évolution est salutaire, car elle permet de légitimer l'enseignant, non pas par la menace de punition qu'il fait planer sur l'enfant, mais par la qualité des cours qu'il donne. L'autorité change de sens, devenant ainsi légitime."
Tu t'opposes à cela ? J'en suis étonné. Pour moi, le statut n'affirme rien face aux élèves. Il n'a un sens que pour notre employeur. Cela fait longtemps que l'aura de l'enseignant a changé, et j'en suis satisfait. Le prof qui écrase les élèves simplement par son titre, j'en ai eu et je les ai détestés.
Ce que je conteste est effectivement à ce niveau du discours, mais tu interprètes bien mal mon "opposition". Ce contre quoi je m'élève ce n'est pas la fin de l'autorité dictatoriale du maître! Procés d'intention dérisoire, vraiment banal et terriblement décevant de la part du privilégié! Ce que je dénonce c'est le refus de traiter ce que relève Suzanne. Son billet ne parle pas de punition mais de remontrance à un enfant dans une petite classe de banbins et de l'instrumentalisation qui en est faite par la calomnie et la diffamation. Sa description des dysfonctionnements qui suivent est trés représentative d'une dérive générale. A propos de l'antique excès de confiance envers le professeur, cela me semble vraiment hors sujet. Je ne l'ai pas connu pour ma part comme élève en province, et il ne me viendrait pas à l'idée de le réinventer. Il me semble en revanche que l'on en est passé à une ambiance délétère de défiance systématique, surtout là où le fossé culturel est le plus grand, comme dans nos banlieues. Un exemple: j'ai vu des élèves au collège réellement humiliés d'avoir à apprendre ce qu'ils ignoraient et qui en conçevaient une rage vraiment impressionnante! Aucun dispositif aussi habile qu'il soit ne pourrait surmonter cette violence là. Quant à la somme de dénonciations calomnieuses qui déferlent au quotidien sur de nombreux collègues, pas assez implantés ou trop jeunes ou trop peu bavards pour se défendre, oui là aussi on doit parler de violence. Personnellement c'est cela qui me frappe. Beaucoup d'énergie est dépensée pour la neutraliser qui pourrait être employer à autre chose. Il y en a qui en font même dans l'institution un instrument de pouvoir qui augurent bien mal des principes moraux qui seront reproduits plus tard par leurs étudiants.
RépondreSupprimer@ Anonyme : ah, d'accord, je n'avais rien compris à ton opposition du départ.
RépondreSupprimerJe ne nie pas du tout la violence générale qui s'exprime, mais celle-ci ne se voit pas par des actes comme ceux de Vitry ou de Thiais.
Sur l'histoire de Suzanne, je pensais avoir déjà répondu avant son com par cet extrait-là :
"De l'autre, les processus de sanction sont très peu souvent mis en œuvre, à la fois parce que l'administration saque les proviseurs qui sanctionnent trop, parce que les enseignants, depuis la suppression de la carte scolaire, essaient de préserver l'image de leurs établissements, et parce qu'enfin, les parents renâclent à laisser sanctionner leurs enfants, préférant accuser le système éducatif de tous les maux (dont il n'est pas exempt…)."
Sans doute est-ce incomplet.
C'est marrant, il me revient en mémoire ces deux intrusions répétées du mois dernier et le pauvre flic qui s'est fait castagné à la sortie; ou encore pas loin ce délire d'une journée où une adolescente avait fait débarquer les mecs de la cité pour un "mauvais regard" d'une de ses copines, obligeant administration et vie scolaire à monter sur le pont avec la police jusqu'à la nuit. A mon avis la violence n'est pas que générale dans ton bahu: elle pourrait se préciser, question de hasard et de circonstance. Le privilégié devrait faire des heures sup, il en verrait des choses. Comme ferait dire Karl Zero à Sarko: "aller, bon courage!" et bonnes vacances...
RépondreSupprimer@ Anonyme : les faits que tu cites correspondent à des agressions venant de l'extérieur. Cette violence-là n'est pas liée à l'école en elle-même, mais au quotidien de notre commune de travail. Dans mon billet, je traitais de l'autre, celle que nous vivons quotidiennement et qui ne prend pas habituellement, une telle ampleur. Maintenant, on peut toujours travailler uniquement sur le pire pour planifier nos politiques.
RépondreSupprimerEt je ne fais pas d'heures sup hebdomadaires, et je trouve cela très bien. Cela me donne le temps, par exemple, de tenir deux blogs.
Je suis en vacances, et malgré le travail pour la rentrée, et quelques projets, j'ai un peu le temps de poursuivre la discussion. Elle est risquée. Mais j'ai le sentiment que le climat pondéré, souriant et détendu de ce blog peut nous garantir des dérives que l'on rencontre ailleurs.
RépondreSupprimerIl faudrait être rigoureux sur ces questions de violence à l'école. Mais si nous en parlons ici n'est-ce pas aussi parce nous avons confusément le sentiment d'une omerta, ou d'un tabou? Comment permettre aux politiques de construire des plans d'action intelligents si seule l'administration fait remonter une information biaisée?
Tout cela alimente l'absence de conscience des acteurs, perceptible quand on considère un peu la faiblesse de leurs revendications (des surveillants en plus!) ou par la faiblesse des mots employés pour décrire ce qui est en cours. (Suzanne pourquoi ne pas parler de diffamation et de harcellement?)
Revenons aux cas de Vitry et de Thiais. Effectivement c'était des intrusions! Donc ce ne sont pas des établissement violents si je suis ta logique?
A Thiais c'était six individus cagoulés qui avaient agressé un élève. C'est exactement ce qui aurait pu arriver avec l'incident "du mauvais regard" dont j'ai parlé.
En fait, Vitry ou Thiais étaient des établissements sans histoires qui se sont réveillés tout d'un coup comme nous aurions pu être ammenés à le faire.
Ce que je continue de dénoncer, c'est cette accoutumance coupable et cet emploi pervers de la litote qui au nom d'une véritable idéologie (doxa syndicale) ronge notre système et le rend irréformable et parfaitement démantelable: à la longue personne ne nous regrettera!
Le public peut légitimement penser que la sécurité et l'équilibre de ses enfants ne sont plus garantis par l'éducation nationale qui refuse d'admettre la situation telle qu'elle est. (Combien de cas du bouc émissaire qu'on transfert dans un autre établissement pour n'avoir pas à renvoyer les bourreaux?)
Cet aveuglement a donc un seul mérite: faire taire la contestation. Mais à quel prix! La politique du renoncement éducatif et le démantellement des études en cours (masterisation!)est aussi en partie le résultat logique de cet aveuglement coupable!
Harcèlement... le format du blog est détestable pour le respect de l'orthographe! Pour autant ce qu'on y lit n'est pas sans intérêt...
RépondreSupprimer@ Anonyme : oui, je crois que l'administration fait remonter des informations biaisées, les collègues, par habitude, signalent moins de choses que par le passé, et les parents n'agissent plus que par période.
RépondreSupprimerSur Vitry, j'ai une amie qui y était dans un passé récent, et le terme d'établissement sans histoire n'est pas adapté. Il est sûrement, sur certains aspects, aussi dur que le nôtre. Thiais, je ne connais pas.
Rendre seul responsable les syndicats de l'omerta sur la violence est une accusation sans fondement. Ils y ont leur part, mais ils ne sont pas seuls là-dessus.
Tiens, justement, je préparais un billet pour dire que les syndicats enseignants étaient responsables du réchauffement climatique... ;)
C'est un tort d'avoir écrit que l'éducation nationale n'était pas réformable: bien au contraire, elle est mûre et malléable à merci.
RépondreSupprimerGrâce à l'idéologie du réformisme béhat qui la noyaute, on peut en faire tout ce que l'on veut.
Pour cela le gouvernement dispose d'un outil fabuleux: la belle boite à idées des syndicats "reformistes".
La vieille Société des Agrégés komintern du Snes doit être juste un peu gênée aux entournures que ce soit Sarkozy qui ait été à la manoeuvre sur ce coup là.
Mais il ne faudrait pas qu'elle boude son plaisir. Tout ce dont elle rêvait se réalise sous nos yeux. Le réchauffement climatique mis à part. Cette joie là elle la laisse à la Russie de Poutine.
@ Anonyme : où ai-je écrit que l'Education nationale n'était pas réformable ?
RépondreSupprimerMerci d'exonérer les syndicats enseignants du réchauffement climatique. Voilà au moins une croix qu'ils n'auront pas à porter.
@Mathieu: En disant qu'il ne fallait pas écrire que l'E.N. était irréformable, je ne citais pas le privilégié, mais je faisais la critique de l'anonyme... Le principal intérêt du blogage ce n'est pas d'être lu, mais de préciser sa pensée quand elle prend le risque de ne pas être comprise.
RépondreSupprimerA propos des syndicats, justement, ce qu'on leur demande c'est de cesser de se prendre pour les représentants d'une Vérité révélée chargés de sauver les pauvres pêcheurs malgré eux, et de se contenter d'être des mandataires respectueux de la parole de leurs pairs.
@ Anonyme : cette demande nécessite une vraie réforme du système de représentation sociale, que j'appelle de mes vœux, mais qui ne viendra pas, car elle irait à l'évidence à l'encontre des employeurs.
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