Hier soir, cher lecteur, j'ai eu la joie de participer à la République des Blogs, durant laquelle nous n'avons quasiment pas parlé des régionales, à part pour évoquer les errements de la campagne en Île-de-France ou en Languedoc-Roussillon, voire ailleurs. Comme d'habitude, nous avons surtout parlé de notre petit monde de blogueurs.
J'ai dîné en compagnie de trois éminents membres du réseau LHC, que j'ai l'habitude de titiller. Une discussion assez intéressante a opposé LOmiG à Jean-Paul Oury, sur des questions internes au réseau. Je ne vous dirai pas sur quelle question se penchait mes camarades, mais je vous signalerai juste que la problématique de fond visait à se demander s'il valait mieux, pour propager ses idées, être franc et affirmer brutalement ses valeurs et ses positions, au risque de choquer des lecteurs différents, ou, au contraire, tenter de lisser ses idées dans le but de séduire large et de convaincre progressivement les autres (je ne vous dirais pas qui soutenait quoi, mais si vous connaissez les deux, vous pouvez toujours faire des pronostics en commentaire). Cette discussion, même si je n'ai fait que l'écouter, ne voulant me mêler des affaires d'un réseau dont je ne suis pas membre, m'a intéressé parce qu'elle revient souvent chez mes deux camarades des Gueules, qui ont tendance à m'accuser de mollesse et à me dire que je n'ose pas suffisamment m'affirmer face à d'autres blogueurs ou à eux deux.
Pour résoudre ce questionnement, il faut se rappeler que la blogosphère française n'a absolument aucun impact aujourd'hui sur le monde réel et sur le monde médiatique. Avec mes 200 lecteurs journaliers, on ne peut pas dire que mes positions concernent les foules : je ne travaille pas pour un grand quotidien ou pour une radio nationale, à faire des éditoriaux dont tout le monde parlera le lendemain. Il s'agit donc, pour nous, de parler à un nombre réduit de personnes, dont la plupart sont déjà des passionnés de politique aux idées très arrêtées.
Passé ce cap, on peut répondre à la question en affirmant qu'elle est sans fondement. Nous affirmons tous, que nous soyons brutaux ou que nous essayons d'être ouverts, des valeurs et des positions. Celles-ci sont parfaitement visibles dans nos billets. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, sur les Gueules, des commentateurs ont régulièrement essayé de nous situer tous les trois, et y ont plutôt bien réussi dans l'ensemble, parfois mieux que nous-mêmes. Finalement, c'est de la forme dont on parle, et pas des idées.
La forme a-t-elle un impact réel ? Je ne le crois pas non plus. Les blogueurs brutaux suscitent plutôt des commentaires durs, les blogueurs plus softs de l'intérêt poli, mais comme nous sommes tous convaincus, rien n'évolue. La question se posera vraiment le jour où la blogosphère française sortira de son anonymat relatif. Vu les visites des blogs les plus connus, on n'en est pas encore là. Lorsqu'on y sera, la manière dont chacun choisira sa stratégie de communication sera importante pour la diffusion de ses idées. En attendant, tant que nous restons cantonnés à notre petit milieu, soyons simplement heureux de bloguer et usons de cette outil comme nous le souhaitons. C'est en prenant du plaisir que nous attirerons les lecteurs et que, peut-être un jour, on pourra reparler d'influence...
J'ai dîné en compagnie de trois éminents membres du réseau LHC, que j'ai l'habitude de titiller. Une discussion assez intéressante a opposé LOmiG à Jean-Paul Oury, sur des questions internes au réseau. Je ne vous dirai pas sur quelle question se penchait mes camarades, mais je vous signalerai juste que la problématique de fond visait à se demander s'il valait mieux, pour propager ses idées, être franc et affirmer brutalement ses valeurs et ses positions, au risque de choquer des lecteurs différents, ou, au contraire, tenter de lisser ses idées dans le but de séduire large et de convaincre progressivement les autres (je ne vous dirais pas qui soutenait quoi, mais si vous connaissez les deux, vous pouvez toujours faire des pronostics en commentaire). Cette discussion, même si je n'ai fait que l'écouter, ne voulant me mêler des affaires d'un réseau dont je ne suis pas membre, m'a intéressé parce qu'elle revient souvent chez mes deux camarades des Gueules, qui ont tendance à m'accuser de mollesse et à me dire que je n'ose pas suffisamment m'affirmer face à d'autres blogueurs ou à eux deux.
Pour résoudre ce questionnement, il faut se rappeler que la blogosphère française n'a absolument aucun impact aujourd'hui sur le monde réel et sur le monde médiatique. Avec mes 200 lecteurs journaliers, on ne peut pas dire que mes positions concernent les foules : je ne travaille pas pour un grand quotidien ou pour une radio nationale, à faire des éditoriaux dont tout le monde parlera le lendemain. Il s'agit donc, pour nous, de parler à un nombre réduit de personnes, dont la plupart sont déjà des passionnés de politique aux idées très arrêtées.
Passé ce cap, on peut répondre à la question en affirmant qu'elle est sans fondement. Nous affirmons tous, que nous soyons brutaux ou que nous essayons d'être ouverts, des valeurs et des positions. Celles-ci sont parfaitement visibles dans nos billets. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, sur les Gueules, des commentateurs ont régulièrement essayé de nous situer tous les trois, et y ont plutôt bien réussi dans l'ensemble, parfois mieux que nous-mêmes. Finalement, c'est de la forme dont on parle, et pas des idées.
La forme a-t-elle un impact réel ? Je ne le crois pas non plus. Les blogueurs brutaux suscitent plutôt des commentaires durs, les blogueurs plus softs de l'intérêt poli, mais comme nous sommes tous convaincus, rien n'évolue. La question se posera vraiment le jour où la blogosphère française sortira de son anonymat relatif. Vu les visites des blogs les plus connus, on n'en est pas encore là. Lorsqu'on y sera, la manière dont chacun choisira sa stratégie de communication sera importante pour la diffusion de ses idées. En attendant, tant que nous restons cantonnés à notre petit milieu, soyons simplement heureux de bloguer et usons de cette outil comme nous le souhaitons. C'est en prenant du plaisir que nous attirerons les lecteurs et que, peut-être un jour, on pourra reparler d'influence...
Le style de blogage est le reflet de son caractère, tu ne vas pas commencer à voler dans les plumes des gens, ce n'est pas vraiment toi.
RépondreSupprimerEt puis sinon on blogue pour soi, faut arrêter de se tirer sur la nouille et imaginer avoir une quelconque influence sur quoi que ce soit d'autre que notre petit monde virtuel.
200 visiteurs, c'est effectivement pas beaucoup, pour un "influent" (moi j'en ai la moitié, les meilleurs jours !).
RépondreSupprimerMon petit blog culturel ("avec5sens") attire 200 à 300 visiteurs par jour, alors qu'il n'est pas spécialement "grand public"...
A côté de ça, je n'ose imaginer l'incroyable fréquentation des blogs de scrap-booking, par exemple... sans parler des blogs de c.. !
On est vraiment peu d'chôse !
@ Manuel : non, ce n'est pas moi, et je ne suis pas persuadé que cela marche mieux ou moins bien que votre stratégie.
RépondreSupprimer@ Thierry : ben oui, on est peu de choses. En tout cas, ce blog est peu de choses.
Apparemment, après les blogs de cul, ce sont les blogs de cuisine qui attirent des quantités astronomiques de visiteurs. Maintenant, avec mes 6 000 visites, je suis très loin derrière Nicolas J. ou l'Hérétique, qui sont plutôt entre 10 000 et 20 000 en fonction des mois.
Oui, enfin, bof, on s'en fout un peu. Tout le monde a bien compris que vous alliez, Manuel et vous, larguer cet abruti psychorigide de Fabrice, dont le seul apport à l'autre blog consiste à vous pointer, à vous "signaler" comme pas assez à gauche.
RépondreSupprimerLibérez-vous, les garçons, libérez-vous !
Mouais. Encore un truc de blogueurs parisiens.... Et les provinciaux, bordel de m... (censuré).
RépondreSupprimerBien vu quant à la non influence de la blogosphère politique hexagonale, l'essentiel est d'avoir un petit cercle de fidèles qu'on aime à retrouver quotidiennement et avec qui on discute de tout et de rien...
RépondreSupprimerEt puis, il suffit d'une fois. Un truc qui touche, qui se fait passer d'un blog à l'autre pour finalement interloquer les médias...
RépondreSupprimerC'est l'effet Buzz.
Le seul qui puisse changer quelquechose?
salut Mathieu,
RépondreSupprimercontent que la discussion t'aie intéressé ; je regrette que tu ne nous aie pas donné ton avis. A partir du moment où on mange ensemble, et où on discute des choses en public, il n'y a pas lieu de réserver la discussion aux membres de LHC.
Je crois, pour ma part, qu'il faut afficher ce que l'on pense. Je ne dis pas avoir raison, en terme de stratégie, mais j'aime l'honnêteté.
Mais comme disait avec raison churchill :
"c'est bien d'être honnête. Mais il est important aussi d'avoir raison."
à bientôt
Ils tiennent vraiment un blog pour tenter de convaincre des gens à long terme ?
RépondreSupprimer(J'ai oublié de me pointer, je suis rentré par réflexe à Bicêtre et je n'ai pas eu le courage de repartir).
Votre blog ne cesse de s'améliorer et mieux! Vos articles plus anciens ne sont pas aussi bons que les plus récents que vous avez beaucoup plus d'une créativité et d'originalité maintenant keep it up!
RépondreSupprimer@ GdC : il y a des RDB en province. Il y en a à Lille, à Toulouse et à Lyon. Pour les autres villes, je ne sais pas.
RépondreSupprimer@ B.mode : totalement d'accord.
@ Homer : l'idéal serait qu'on ait pas besoin du buzz et que chacun soit influent. Mais bon, faute de mieux...
@ LOmiG : je n'ai pas participé parce que j'y ai réfléchi ensuite et parce que je n'ai pas à donner mon opinion qui concerne finalement entièrement votre réseau. Maintenant, si tu fais un billet public sur ton blog là-dessus, je viendrais sans doute y commenter.
@ Nicolas : pour certains, je pense, oui.
@ Nike TN : merci.
Bien d'accord avec tout cela !
RépondreSupprimerIl faut surtout se garder de toute prétention quand à l'influence des blogs. Néanmoins, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse. Chacun écrit pour exprimer un point de vue en espérant plus ou moins secrètement que ses lecteurs seront un peu/beaucoup/énormément influencés par ce qui est écrit !
Pour autant, compte tenu du cercle relativement restreint de son public, il faut écrire selon sa personnalité, dans la forme dans laquelle on s’exprime le mieux sinon avec le plus de plaisir ...c’est effectivement comme cela que nous attirerons le chaland !
Ps: Être trop brutal dans ses propos ne peut que contenter les déjà convaincus et braquer tous les autres, pourquoi pas, mais il faut le savoir !
@ Nicolas007bis : sur la brutalité, je crois qu'on peut aussi se permettre d'alterner en fonction des sujets.
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