Ah, cher lecteur, une bonne vieille émeute urbaine. Cette fois-ci, c'est Grenoble qui a subi ce phénomène, rappelant les événements de 2005. Immédiatement, les blogueurs, nombreux, se sont jetés sur le sujet et en ont tiré des conclusions.
Contrairement à tout ce petit monde, cher lecteur, je crois qu'il faut adopter une posture de démocrate. En effet, comme dans toute affaire criminelle, une enquête est en cours et devrait aboutir à des conclusions qui seront rendues publiques et que nous pourrons juger. Actuellement, c'est l'I.G.P.N. qui se charge de l'enquête sur la mort de ce braqueur.
Beaucoup de blogueurs, agacés et souhaitant l'arrivée d'une politique de la matraque pour résoudre nos problèmes de sécurité, assènent sur notre pays ce concept-choc : "il l'a bien mérité, ce Karim Boudouda !"
Ainsi, mes camarades se vautrent dans le même travers qu'ils reprochent aux gamins des cités et participent à la sape de l'autorité. Je m'explique.
Reprenons l'histoire. Un homme braque un casino et est pris en chasse par la police. Il tombe sous les coups de feu des forces de l'ordre. Or, dans notre démocratie, l'usage de la force est permise aux forces de l'ordre dans le cas de la légitime défense de soi-même ou d'autrui et en cas d'une menace inattendue et immédiate. Les policiers affirment que Boudouda les menaçaient. Tout à fait normalement, une enquête doit avoir lieu pour vérifier que le policier qui a fait usage de son arme a bien respecté ces principes.
Dans ces affaires, personne, ni les gamins des cités, ni les hommes politiques, ni les journalistes, ni les blogueurs, ne prend plus la peine d'attendre que les autorités administratives et judiciaires fassent leurs travaux. On part dans le jugement à l'emporte-pièce.
Car je te le rappelle, cher lecteur : notre droit a aboli la peine de mort. Plus aucun acte n'entraîne la mort d'un homme ou d'une femme. On ne peut donc pas mériter de s'être fait tuer, sauf si on a soi-même tenté d'ôter la vie à des individus qui se sont défendus et que la mort était le seul moyen d'éviter le pire. Dire que Boudouda l'avait méritée avant que l'enquête ne l'affirme est donc au mieux un exemple de non-respect de la présomption d'innocence. Les jeunes des cités ne font pas autre chose en considérant que seuls les flics sont systématiquement responsables de tout acte de violence auquel ils participent.
Tout ce qui manque, dans tout cela, ce sont quelques principes et valeurs bien ancrés. Dommage que sur ces questions, ils s'évaporent rapidement dans la nature...
Contrairement à tout ce petit monde, cher lecteur, je crois qu'il faut adopter une posture de démocrate. En effet, comme dans toute affaire criminelle, une enquête est en cours et devrait aboutir à des conclusions qui seront rendues publiques et que nous pourrons juger. Actuellement, c'est l'I.G.P.N. qui se charge de l'enquête sur la mort de ce braqueur.
Beaucoup de blogueurs, agacés et souhaitant l'arrivée d'une politique de la matraque pour résoudre nos problèmes de sécurité, assènent sur notre pays ce concept-choc : "il l'a bien mérité, ce Karim Boudouda !"
Ainsi, mes camarades se vautrent dans le même travers qu'ils reprochent aux gamins des cités et participent à la sape de l'autorité. Je m'explique.
Reprenons l'histoire. Un homme braque un casino et est pris en chasse par la police. Il tombe sous les coups de feu des forces de l'ordre. Or, dans notre démocratie, l'usage de la force est permise aux forces de l'ordre dans le cas de la légitime défense de soi-même ou d'autrui et en cas d'une menace inattendue et immédiate. Les policiers affirment que Boudouda les menaçaient. Tout à fait normalement, une enquête doit avoir lieu pour vérifier que le policier qui a fait usage de son arme a bien respecté ces principes.
Dans ces affaires, personne, ni les gamins des cités, ni les hommes politiques, ni les journalistes, ni les blogueurs, ne prend plus la peine d'attendre que les autorités administratives et judiciaires fassent leurs travaux. On part dans le jugement à l'emporte-pièce.
Car je te le rappelle, cher lecteur : notre droit a aboli la peine de mort. Plus aucun acte n'entraîne la mort d'un homme ou d'une femme. On ne peut donc pas mériter de s'être fait tuer, sauf si on a soi-même tenté d'ôter la vie à des individus qui se sont défendus et que la mort était le seul moyen d'éviter le pire. Dire que Boudouda l'avait méritée avant que l'enquête ne l'affirme est donc au mieux un exemple de non-respect de la présomption d'innocence. Les jeunes des cités ne font pas autre chose en considérant que seuls les flics sont systématiquement responsables de tout acte de violence auquel ils participent.
Tout ce qui manque, dans tout cela, ce sont quelques principes et valeurs bien ancrés. Dommage que sur ces questions, ils s'évaporent rapidement dans la nature...
Evidemment, on a exprimé qu'un point de vue: celui de la cause-conséquence pour le malfrat.
RépondreSupprimerJe n'oublie pas que le gendarme, en plus du choc psychologique, se verra mis en examen, suspendu... etc... et qu'on déterminera le tout lors d'une enquête. Mais aujourd'hui, les réactions vont aussi vite que les médias, au point de ne plus rien maitriser.
Contrairement à ce que tu sous-entend, je n'ai pas vu de blogueurs défendre ou enfoncer le malfrat en question.
RépondreSupprimerJ'ai même trouvé qu'on ne parlait pas assez de la chose dans les blogs gauchistes...
Pour le fond, tu as raison : il faut attendre que la justice se fasse et la peine de mort a été abolie. Cela dit, je ne vais pas chialer sur un truand...
"On ne peut donc pas mériter de s'être fait tuer" Pour sur ! Neanmoins certains tel ce braqueur le cherchent tout de meme un peu, non ? Lorsque pour protéger sa fuite ( apres braquage a main armée d un casino, un employé blessé tt de meme ), on défouraille a coups de mitraillette, ce qui est bien le cas ds cette affaire, faut pas s'étonner de se faire plomber. Non ? Alors , oui peut etre pas mérité, mais somme toute logique
RépondreSupprimer@ Homer : c'est bien pour cela que nous, blogueurs, devrions prendre le temps de nous poser un peu. Nous ne sommes pas tant dans l'immédiateté que les journaux.
RépondreSupprimer@ Nicolas : je signale d'abord que j'ai linké ton billet parce qu'il était en lien avec les réactions des politiques, pas pour te mettre dans le sac des blogueurs.
Je trouve quand même que, sur les questions de délinquance (cette affaire est un exemple parmi d'autres), les blogueurs, de gauche comme de droite, ont une tendance au jugement à l'emporte-pièce et à la condamnation facile. Après, qu'on en parle au plan politique, oui, il faut, bien sûr.
Par ailleurs, je ne pleure pas sur Boudouda, j'attends juste que l'IGPN rende ses conclusions.
@ Corto74 : c'est le mot "mériter" que je trouve inacceptable, car c'est du jugement. Par contre, pour ce qui est de la logique, j'attends les conclusions de l'IGPN, là encore.
Mathieu,
RépondreSupprimerJe ne faisais pas référence au fait que j'étais en lien ! Pour la condamnation rapide, tu as raison et tort. Par exemple, j'arrive très bien à accuser Eric Woerth alors que la justice n'a pas fini son boulot.
@ Nicolas : mais j'aurais pu faire le même billet sur Woerth, en tout cas au début de l'affaire.
RépondreSupprimerSalut Mathieu,
RépondreSupprimerje comprends ton attitude, et le fait de vouloir attendre que la vérité soit faite par l'enquête.
Cependant, on peut s'étonner de cette attitude, à mon avis, pour une raison simple : il ne s'agit pas de dire qui est coupable ou pas (l'enquête le dira), mais il s'agit de prendre conscience de la gravité de la situation dans certains quartiers, où les règles n'ont plus grand chose à voir avec les règles des démocraties libérales, ouvertes. Il y a en France des endroits où l'on défend les criminels contre la police, où l'on écrase ceux qui veulent parler, où l'on empêche ceux qui veulent circuler ou commercer de le faire.
Les émeutiers ne réagissent pas uniquement à l'acte des policiers : ils profitent de l'occasion qui est leur est donné de laisser aller leur haine de la société qui les accueille.
Fais en ce que tu voudras ; mais on ne peut simplement dire, à propos d'EMEUTES, j'attends que l'enquête aboutisse. Le problème dépasse de loin un simple problème d'enquête et de responsabilité. Il pose la question de la paix civile, celle de l'immigration aussi. Là on il n'y a pas d'enquête qui te dira ce que tu dois penser...
@ LOmiG : je signale que ce billet ne traitait nullement des émeutes elles-mêmes, mais des réactions des blogueurs face au facteur déclencheur de l'émeute. Je trouve que les blogueurs ont eu un discours qui est le même que celui des jeunes, tout simplement inversé. C'est dommage, car il faudrait que nous ayons une certaine ambition pour nous-mêmes et pour ce que nous racontons. Nous ramener au niveau des émeutiers, c'est simplement nous rabaisser.
RépondreSupprimerPour le reste, travaillant moi-même tous les jours dans un de ces quartiers, je suis totalement d'accord avec toi sur ce qui se passe, mais apparemment pas sur les causes.
Pour moi, il n'y en a pas 36, mais deux propositions très simples :
1) Ramener des services publics dans ces quartiers et en reprendre le contrôle. Cela devrait commencer par les forces de l'ordre que le gouvernement actuel a diminué depuis 2007.
2) les démolir à terme, et donc relancer la construction d'un logement social qui soit beaucoup plus diffus sur le territoire français pour éviter les concentrations de population pauvre dans des endroits qui ne favorisent pas l'emploi.
A quand un article sur les victimes et les concequences a vie non seulement sur elles mais leur familles et proche.
RépondreSupprimerMeme si la mort ce cet individue aurait pu etre eviter, je ne peu la pleurer, apres tout il avait fait sont choix et avait deja comparu 3 fois aux assises a 28 ans ....
Pourquoi cette personne aurait elles autant de droit que le citoyen lambda, quand elle fais fie des lois elle memes...
Alors, la peine de mort, dans notre pays, ne serait applicable sans jugement, sans avocats, sans remise de peine, qu'aux aux "flics", eux qui tombent sous les balles d'armes de guerre des voyous ? Rappelez vous d'Aurélie...
RépondreSupprimer@ Anonyme de 12h34 : il existe des moyens pour restreindre les droits des personnes condamnées par le casier judiciaire. D'autre part, Boudouda avait déjà purgé des peines avant. Cependant, je n'ai pas écris que cette mort n'était pas nécessaire. Je dis juste que la notion de "mériter d'être mort" est inacceptable.
RépondreSupprimer@ Anonyme de 14h14 : vous avez l'impression que j'ai pu me réjouir de la mort d'un policier quelque part sur ce blog ? Merci de me citer l'article, s'il vous plaît.
Ce n'est pas parce que le peine de mort est abolie en droit que dans les faits elle n'est pas prononcée. Quand un criminel tue, il y a bien peine de mort pour la victime. Qu'une racaille multirécidiviste se soit faite tuer en braquant un casino (tellement con qu'il a du se tromper avec le casino à fric) n'a rien de scandaleux. Dans tous autres pays civilisés personne n'aurait trouvé d'excuse à ce délinquant. Mais la France vieux pays gauchiste muselé par les médias aux ordres victimise les assassins et culpabilisent les victimes. Ce délinquant est la nouvelle égérie des révolutionnaires parce qu'il a braqué, avant lui les rouges faisaient pareil, un casinon symbole du capitalisme oppresseur. Un tel acte est salué par tous les ex 68tards nostalgiques des années 70. Tué par les milices fachistes de sarko c'est individu est rentré (bien malgré lui) au panthéon des grands hommes de la cause révolutionnaire.
RépondreSupprimerUne question : vous habitez le Raincy que je connais bien mais en tant que de gauche et humaniste pourquoi ne pas avoir choisit Monfermeil ? Je parie que vos gosses iront au Raincy (meilleure école du 93) chez les méchants bourgeois. En fait tout n'est que posture, le seul fait de se dire de gauche lave le fond de crasse capitaliste des bobos, c'est pour ainsi dire la nouvelle savonnette à vilains à bobos).
@ Anonyme de 11h49 : ce qui est le propre d'un État dans une société civilisée, c'est qu'il ne se rabaisse pas au niveau des délinquants. Même un homme de droite devrait être capable de comprendre ça, je pense.
RépondreSupprimerCe qui est sûr, c'est que vous avez des problèmes de lecture. Ai-je dit, à un quelconque endroit, que Boudouda était un héros ? Ai-je dit qu'il défendait la révolution ? La seule personne qui est dans la posture, c'est vous. Citez les extraits, cela vous fera du bien.
Quant au reste, je n'ai pas à me justifier de mes choix personnels auprès de vous, qui n'êtes même pas capable de signer avec un pseudo un commentaire.