Depuis hier soir, les sifflets contre la Marseillaise chantée par Lâam occupe largement la blogosphère de droite, qui exprime son mécontentement. Les blogueurs de gauche sont plus passionnés par la crise financière, mais se laissent quand même tenter. Mon camarade Manuel est tombé dans le piège de ce sujet d'actualité qui n'a dans le fond aucune importance réelle. La preuve de cette affirmation : le gouvernement s'est immédiatement saisi de l'événement et a annoncé des mesures débiles comme d'habitude. Voilà que maintenant, les stades devront être vidés si des sifflets sont entendus durant un hymne. J'espère que le ministère de l'intérieur prévoira des cars bien remplis de CRS lorsqu'il faudra vider 20 000 jeunes du 93 du Stade de France.
Parmi ces billets, j'ai découvert aujourd'hui celui de Criticus. Tu as déjà pu voir que nous avions avec ce blogueur, membre du politburo du réseau LHC, de nombreux désaccords. Encore aujourd'hui, je ne partage pas son indignation ni son inquiétude sur l'éventuel décès de la nation française.
Mais il y a une phrase qui m'a fait sursauter. Je te la livre ici : "Ni le Maroc, ni la Tunisie, n'ont été colonisés au sens strict."
Parmi ces billets, j'ai découvert aujourd'hui celui de Criticus. Tu as déjà pu voir que nous avions avec ce blogueur, membre du politburo du réseau LHC, de nombreux désaccords. Encore aujourd'hui, je ne partage pas son indignation ni son inquiétude sur l'éventuel décès de la nation française.
Mais il y a une phrase qui m'a fait sursauter. Je te la livre ici : "Ni le Maroc, ni la Tunisie, n'ont été colonisés au sens strict."
Avec cette citation, pour te la remettre dans son contexte, Criticus s'étonnait du contentieux qui semblait occuper l'esprit des jeunes d'origine marocaine et tunisienne à l'égard de la France, se référant aux deux derniers matchs joués par la France contre ces deux équipes à Saint-Denis. Son argument central était que ces deux pays n'avaient pas été colonisés à la même échelle que l'Algérie.
D'une certaine manière, Criticus n'a pas complètement tort. Conquise entre 1830 et 1847, l'Algérie a subi une véritable mise en coupe réglée. Le gouvernement français a détruit les institutions locales, puis a mis en place une organisation ressemblant comme deux gouttes d'eau à l'administration métropolitaine. Près d'un million d'Européens sont venus s'installer sur place et ont vécu avec des droits de citoyens, alors que les indigènes n'en avaient pas. L'Algérie a été exploitée au plan agricole, industrielle et pour permettre l'influence de la France dans le monde.
Les deux autres territoires n'ont pas connu la même histoire. La Tunisie a été conquise à la fin des années 1880, et le Maroc en 1911 après une confrontation avec nos amis allemands. Dans ces deux cas, la France a mis en place des protectorats qui ont maintenu vivant les institutions présentes précédemment (le roi du Maroc descend de la famille régnant avant la colonisation). Les colons ont été peu nombreux dans ces deux cas, et l'exploitation moins intense. Ils servaient surtout à sécuriser l'Algérie et à permettre à la France de s'appuyer pour contrôler la Méditerranée.
Crois-tu pourtant, cher lecteur, que les Marocains et les Tunisiens ont mieux supporté la colonisation ? Comme les Algériens, les Indochinois, les Malgaches et les autres, les habitants de ces deux royaumes ont connu l'occupation, l'oppression et l'exploitation. Si on suivait ce raisonnement, on pourrait imaginer que ces deux territoires n'avaient pas vraiment de raison de se révolter contre nous. Pourtant, le Maroc a connu une grande révolte en 1925 qui a amené à l'une des plus sanglantes répressions de l'époque coloniale, la Guerre du Rif, menée d'une main de maître par le maréchal Pétain. De même, les Tunisiens et les Marocains ont lutté pour leurs indépendances : ils n'ont pas eu besoin de faire de guerres car la France a privilégié le sauvetage de l'Algérie, et a choisi de laisser filer.
Affirmer que les Marocains et les Tunisiens n'ont donc pas à être marqués par leur passé colonial est donc une affirmation grave, qui est pour moi teinté d'un esprit colonial, l'auteur semblant considérer que c'est encore à nous de décider qui des indigènes a des reproches à nous faire et qui n'en a pas. Quelle incroyable arrogance, cher Criticus, et je m'étonne que tu avances ce type d'arguments alors que tu montres tout de même souvent une certaine modération.
Je laisse à l'auteur la possibilité de me répondre, bien évidemment. Je suis sûr qu'il le fera. Cependant, sur cette question, habituel champ de débat entre gauche et droite, il y a aussi une analyse historique sur lequel, cher lecteur, je ne céderai rien.
Quel piège?
RépondreSupprimerTu ne cèderas rien à l'analyse historique, je ne te le demande d'ailleurs pas : j'ai bien écrit « au sens strict », pour établir une différence entre la colonisation de l'Algérie, qui a entre autres choses consisté à implanter des Européens dans les nouveaux départements créés, et de simples protectorats. Puisque tu te piques d'analyse, tu aurais pu noter qu'à propos desdits protectorats, j'écris ceci :
RépondreSupprimer« Car ce que prouvent ces charivaris, ce n'est pas, ne nous méprenons pas ici, la haine de la France par le Maroc et la Tunisie, même si les protectorats imposés par le passé à ces deux pays y sont à l'origine d'un réel - et relativement logique - ressentiment. »
« Et relativement logique »
J'ai hésité à écrire « légitime », car je ne vois pas pourquoi des Marocains et des Tunisiens d'aujourd'hui pourraient « légitimement » nourrir un ressentiment envers des Français d'aujourd'hui. Je n'en veux pas aux Allemands, et pourtant leurs ancêtres ont commis des crimes bien plus graves. Non ?
Quant à la Guerre du Rif, tu pourrais avoir l'honnêteté historique de rappeler qu'Abd el-Krim la mena autant contre le colonisateur que contre les villes marocaines, étrangères au tribalisme qu'il défendait.
C'est ce qui était ressorti d'un (modeste) travail en 2e année d'histoire avec un professeur... marocain, qui m'avait mis une bonne note, preuve peut-être que je n'avais pas fait un exposé colonial. Je ne vois d'ailleurs pas où tu vas chercher que je défends la colonisation, au contraire, comme explicité plus haut.
Mais, outre le fait qu'il serait temps de « passer l'éponge », je pense aussi qu'il faut savoir regarder la colonisation comme un phénomène ambivalent, et non pas seulement négatif. Si j'étais opposé à la loi mentionnant le « rôle positif de la France outre-mer », c'était parce que, en historien de formation, je suis hostile aux « lois mémorielles » qui prétendent dicter au chercheur la vérité historique. Mais je pense en effet que, à la marge d'une triple œuvre mercantile, militaire et acculturante, se sont trouvés des hommes qui ont apporté de réels bienfaits à leurs terres d'accueil.
Je ne voudrais donc pas que l'on oublie ceux-ci au nom de celle-là.
Je suis de droite, moi ? Tu me l'apprends !
RépondreSupprimerEn tout cas, il ne me semble pas que mon billet (que je te remercie au passage de citer) le soit non plus, pas plus qu'il ne me semble que nos positions soient si éloignées sur ce sujet.
En revanche (oups, Firefox a planté), je ne suis pas d'accord avec toi quand tu décris la colonisation comme un "habituel champ de débat entre gauche et droite".
RépondreSupprimerJe trouve au contraire qu'on est précisément dans l'un de ces grands sujets transversaux qui battent en brèche la vieille dichotomie politique française. Il suffit de relire d'un côté les écrits de Jean-Pierre Chevènement, de l'autre Raymond Cartier ("la Corrèze avant le Zambèze") pour s'en apercevoir.
Je viens bêtement m'extasier : comme la discussion est intéressante par chez toi ! Bravo pour tes billets.
RépondreSupprimerJe ne savais pas que c'était Lâam qui avait chanté la marseillaise, c'est pas pour ça qu'elle a été sifflée ?
Ok je sors.
Oh et puis non :
Imaginer l'application de cette décision (annuler le match pour cause de sifflets) me fait rire. Il faut dire que n'irais pas pleurer pour un match annulé. Ce qui m'a fait bondir en revanche, c'est la proposition de ne plus jouer contre les pays du Maghreb. On croit rêver. Pourquoi, à l'époque de la banderolle anti-Chtis, n'a-t-on pas décidé de ne plus opposer Lens et Paris ?
Pourquoi les insultes racistes envers les joueurs noirs sont-elles subies comme une fatalité et mollement réprimées, pourquoi offre-t-on encore des tribunes aux supporters skinheads ? C'est cette hypocrisie - due au marché que le foot représente - que je trouve honteuse. Voir que seul un fort sentiment néocolonial peut battre en brèche des intérêts commerciaux ne me rassure pas.
La France est en train de développer son propre concept de wasp, les bftc (blanc-français-travailleur-chrétien). ;)
RépondreSupprimer:(
Charlatan : ça fait un moment qu'elle le développe ; c'est même un modèle très avancé maintenant ;-)
RépondreSupprimer@ Charlatan et Rubin Ah, ce Dupont-Lajoie, quarante ans qu'on en a fait un totem de l'antiracisme... sans se rendre compte qu'il n'existe plus... Alors, pourquoi continuer ?
RépondreSupprimer@ Manuel : le piège de réagir à chaud sur un sujet comme celui-là. Tu remarqueras que je suis aussi tombé dedans.
RépondreSupprimer@ Rubin : de droite, pour moi, n'est pas une insulte. Cependant, je te laisse bien évidemment le droit de te positionner où tu le souhaites. C'était juste ma vision suite à la lecture régulière de tes billets.
Cependant, le problème de la colonisation vient plutôt de la manière d'en gérer l'héritage, mais aussi de la façon de considérer la période dans son ensemble. On peut toujours trouver, à gauche comme à droite, des voix discordantes, et heureusement encore...
@ MGP : merci pour les compliments. Une nouvelle fois, la France se défile devant son problème. Quand on connaît la vision du président sur les anciens indigènes, on ne peut que faire le lien.
@ CC : d'accord avec Rubin, cela fait longtemps que ce modèle existe.
@ Mathieu L « cela fait longtemps que ce modèle existe »
RépondreSupprimerTu as oublié le « n' » avant « existe » et le « plus » après je crois...
@Mathieu & Rubin : le "C" a ressurgit récemment quand même (voyons, dans les 16 mois?).
RépondreSupprimerJe te réponds maintenant, Criticus, car la densité de ton commentaire méritait une réponse séparée, d'autant plus que j'ai attaqué directement ton billet.
RépondreSupprimerComme je l'ai écris dans mon billet, je suis totalement contre la différenciation des processus de colonisation. On peut reconnaître que l'Algérie et les autres n'ont pas eu la même histoire, mais il faut à mon sens se limiter à cela.
Les descendants des indigènes peuvent nourrir un ressentiment parce qu'une bonne partie des Français d'aujourd'hui n'assument pas l'héritage colonial. Bien évidemment, nous ne sommes pas responsables de bêtises de nos grands-pères, mais nous avons par contre à vivre avec. Les Allemands ont fait ce travail sur la dernière guerre, ce qui n'est pas notre cas. Je ferai bientôt un billet sur une conf que j'ai vu là-dessus à Blois et qui parlait justement de la manière dont les programmes d'histoire sont conçus dans le secondaire aujourd'hui.
Sur la guerre du Rif, tu as raison mais cela n'enlève rien à mon argument. J'ajoute d'ailleurs que l'Espagne a participé aussi à ce conflit au côté de la France, avant qu'on ne me le reproche. Je n'ai pas dit non plus que tu avais de mauvaises notes en histoire ni que tu défendais la colonisation, je disais juste que je n'acceptais pas la différenciation que tu fais entre l'histoire de l'Algérie et celle de ses deux voisins.
Pour finir avec l'ambivalence de la colonisation, on ne peut pas dire que la colonisation a eu des bienfaits, tout simplement parce que nous ne savons pas ce que seraient devenus ces pays si la colonisation n'avait pas existé. Parler des aspects positifs, c'est imaginer ce qui se serait passé autrement, ce qu'on ne peut pas savoir. Ce débat-là est donc purement politique.
Sur les lois mémorielles, je suis entièrement d'accord avec toi : l'histoire n'a pas besoin de cela. Malheureusement, les politiques sont là un peu dans la démagogie (je fais l'histoire donc je suis), et certains tentent de corriger les errements des visions de nos concitoyens. C'est inefficace et ridicule, et j'espère que tout cela sera bientôt aux oubliettes.
@ Mathieu L : j'ai l'impression que l'on ne vit pas dans la même société. Tu dis, en gros, que si les Allemands ont fait leur travail pour assumer l'héritage nazi - ce qui est parfaitement vrai, même si certains traits de la politique allemande, comme le pangermanisme, qui ont mené à l'instauration du Troisième Reich, sont toujours présents dans la politique de l'actuelle Bundesrepublik -, les Français ne l'ont pas fait pour l'héritage colonial. Bon, je suis plus jeune que toi, c'est peut-être lié, mais à l'école, au collège et au lycée, je pense avoir été bien informé sur l'Empire colonial français. Je me demande d'ailleurs ce qu'on m'a appris de positif sur l'histoire de France jusqu'à la fac d'histoire, où, enfin, j'ai eu des profs véritablement impartiaux.
RépondreSupprimerPar ailleurs, je ne comprends pas ton refus de différencier les processus de colonisation... c'est une entrave claire à la compréhension de l'histoire. Ta vision me semble aussi manichéenne que celle des colonialistes. Quand je parle d'ambivalence, c'est d'abord pour dire que tout n'a pas été négatif dans la colonisation.
Tu dis que cet argument n'est pas recevable parce que l'on ne sait pas ce qu'il serait advenu de ces pays sans la colonisation.
Concernant la Tunisie, elle n'a fait que changer de mains, contrairement au Maroc qui, sous l'Empire ottoman, jouissait d'une autonomie, voire d'une indépendance très grande. Comme pour l'Algérie, l'Empire colonial français a d'ailleurs « inventé » la Tunisie, qui n'existait pas auparavant. Ce n'est pas le moindre des aspects « positifs » de la colonisation.
Cela justifie-t-il la colonisation ?
Non, bien évidemment. Mais omettre de dire cela empêche de comprendre l'histoire, d'une part, et empêche donc également de solder le contentieux colonial entre la France et ses ex-colonies, impasse dont nous payons maintenant le prix.
Quant aux lois mémorielles : toutes sont absurdes, de la loi Gayssot à celle sur le génocide arménien, en passant par la loi Taubira où il n'est même pas mentionné que trois filières d'esclavage ont existé, et non une seule comme on le voudrait.
Je suis tenté de trouver moi aussi absurde les lois mémorielles, mais tenté seulement, faute de maîtriser la question. Sur le colonialisme, votre très intéressant débat montre que tout reste à faire pour en finir —ou plutôt à refaire, car j'ai le sentiment que sa condamnation, qui prévalait jusqu'à ces dernières années, était juste. Quand à l'événement à la source du billet, la marseillaise sifflée, je suis de l'avis de marie-gorges : les insultes racistes plus anciennes ont moins émus nos ministres. De toute manière, je ne sais comment j'aurais ressenti la chose, présent dans le stade (comme un chahut ou une offense?), mais les symboles me gonflent : hymne national, drapeau, commémorations… Je n'assiste pas aux cérémonies officielles de mon village —pas plus que ne le faisaient de leur vivant mes proches, anciens résistants ou combattants de la France Libre—, sans pour autant nier leur justification.
RépondreSupprimerPS. merci Mathieu !
@ Criticus : quelques réflexions sur ton dernier commentaire.
RépondreSupprimerPour moi, l'histoire n'apprend pas de positif ou de négatif. L'histoire apprend des faits. Ensuite, chaque citoyen se positionne par rapport au passé commun. La colonisation, si on la regarde avec l'oeil de l'historien, a provoqué des phénomènes comme l'oppression, l'exploitation et de nombreux conflits. Je ne nie pas l'impact économique dans certains cas, mais très souvent à l'avantage de la métropole qui menait son exploitation. Maintenant, ce petit développement devait-il passer par la conquête, l'oppression et l'exploitation ? J'en doute...
Pour ton deuxième paragraphe, je te rappelle que je faisais référence à ta phrase, qui disait que la Tunisie et le Maroc n'avait pas été colonisé au sens strict. A toi donc de définir ce qu'est la colonisation au sens strict dans ton esprit.
Enfin, je me répète, on ne sait ce qu'il serait advenu de la Tunisie si l'Empire Ottoman l'avait gardée sous tutelle. Le fait que la Tunisie ait changé de main ne signifie pas que cela ait été mieux pour elle. On n'en sait rien, et on ne peut que se contenter des faits.
Je ne vois pas, soit dit en passant, ce que le fait que la Tunisie ait été ottomane avant change pour notre relation avec nos anciens indigènes. L'Indochine était composée de royaumes indépendants avant la conquête, mais le contentieux est toujours là...
@ LCC : j'ai une collègue qui était au stade et qui a vraiment mal vécue le match. Elle nous a parlé ce midi d'une réelle oppression pour les Français présents, mais a aussi souligné la grande variété du comportement des supporters tunisiens.
RépondreSupprimerLe débat que nous menons, avec Criticus, montre en effet que la colonisation reste une question passionnée et brûlante. Merci en tout cas de qualifier ce débat d'intéressant.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer@ Mathieu L : dans mon esprit, colonisation au sens strict signifie implantation significative de colons (comme en Algérie). C'est ce critère, à mon sens capital, qui me conduit à sérier les différents types de colonisation pratiqués par la France.
RépondreSupprimerUn « aspect positif » que tu oublies : la Francophonie, créée par Senghor, qui n'était pas franchement un partisan du colonialisme. La renier ?
@ Criticus : moi, je m'appuie sur la définition développée par Marc Ferro, qui indique que la colonisation est une conquête et une exploitation d'un territoire par une puissance extérieure à ce territoire. Cela n'implique pas forcément la présence massive de colons.
RépondreSupprimerLa Francophonie est une conséquence réelle et indéniable. J'admets ne pas très bien voir ce qu'il y aurait là de positif ou de négatif...
Tu ne peux pas, d'un côté, vanter les apports des cultures étrangères à la culture française, et de l'autre, ne pas trouver positif que des Africains se disent fiers d'être francophones.
RépondreSupprimerN'étant pas aussi calé que Criticus ou Mathieu, ma contribution vaut ce qu'elle vaut, mais :
RépondreSupprimer- si on ne peut pas dire que le fait que la Tunisie soit passée sous protectorat français ait représenté une amélioration, alors on peut pas dire non plus que cela a été pire ! Tout ce qu'on peut dire c'est qu'il y a eu des aspects négatifs, mais aussi des positifs. Est-ce-que le bilan global fût positif ou négatif, peut-être ne peut-on pas trancher. Mais tout n'a pas été que mauvais.
D'autant que les intentions d'un certain nombre étaient bonnes (selon la logique de l'époque) : après tout, la colonisation était défendue par la gauche du début du XXème siècle pour "aider" ces pays...
Et un autre point : non, le contentieux n'est justement plus là au Vietnam au sujet de l'Indochine ! J'ai vécu trois mois là-bas, pas un seul Vietnamien ne m'a fait le moindre reproche; bien au contraire, tous ceux qui se rappelaient de cette période (surtout des personnes agées d'ailleurs) étaient ravis de voir des Français et de nous parler en Français !
Le ressentiment est plus vis à vis des Américains, et encore, il s'agit plus d'un rappel permanent de la Guerre du Vietnam que de véritables reproches à l'encontre des Américains.
En tout cas aucune tentative de culpabilisation de leur part, et une vision résolument tournée vers l'avenir de leur pays (certes plus brillant que ceux du Maghreb...).
Bref, je ne défends pas la colonisation, mais je me refuse pour autant à tomber dans le piège de la repentence et de la culpabilisation permanente, surtout quand elle est utilisée par des gouvernements peu démocratiques pour désigner la France comme l'origine de tous leurs problèmes socio-économiques.
@ Criticus : il y a quand même une grosse différence : les immigrés qui sont chez nous ne nous imposent pas leurs cultures par les armes.
RépondreSupprimerPour la francophonie, si les Africains en sont heureux, je n'ai rien à y redire.
@ Elyas : je reste sur ma position. En histoire, on bosse sur des faits. Le fait d'y voir du négatif et du positif relève du politique en réalité. Je ne suis pas sûr qu'un Tunisien ait la même vision que nous sur le positif et le négatif.
La gauche française et européenne de l'époque a aussi fait des conneries, merci de le rappeler très justement.
Pour l'Indochine, soit, je n'y ai jamais été, mais on ne peut pas dire que la France ait eu dans ces pays un comportement meilleur qu'en Afrique.
Pour la repentance, je ne parle pas de ça. Je parle de la réalité, ou non, du processus colonial. D'autre part, si tu veux parler du positif et du négatif, la France a forcément une part de responsabilité sur la situation actuelle de la Tunisie, ce qui ne dédouane bien sûr pas du tout les élites tunisiennes de leurs propres parts de responsabilité.
C'est l'histoire d'un mec qui fait un billet sur un sujet sur lequel il dit ne pas voir l'intérêt de s'attarder. Ensuite la conversation s'engage on a droit à un duel "The prof of history" VS "The journalist"!!
RépondreSupprimerComme quoi la contradiction peut tomber sur n'importe qui!
@ Manuel : mon billet ne parlait pas de cela mais de la colonisation.
RépondreSupprimerQuant au débat avec Criticus, il est normal que je l'ai, vu que je l'ai attaqué.
On voulait te troller avec Fabrice, mais il s'est dégonflé...
RépondreSupprimer@ Manuel : A-t-il une si grosse pointure que ça ?
RépondreSupprimerBonjour Mathieu. Je pense que ces sifflements sont le cri du désespoir, même si je peux choquer en disant celà. J'ai bien réfléchi à ce phénomène, et il me parait évident que si ces personnes pouvaient faire leur cet hymne, les comportements seraient bien différents. C'est ce que je tente d'expliquer dans mon billet de ce jour
RépondreSupprimerBonne journée
Titophe
@ Titophe : tout à fait d'accord avec toi. Je vais lire ton billet de suite.
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