lundi 6 octobre 2008

Le 7 octobre, une nouvelle grève des profs...

Cher lecteur, ce soir, je devrai être en pleine forme. En effet, je viens de rentrer dans le classement Wikio. Eh oui, c'est un fait avéré : j'occupe désormais la ... 1352e place du classement divers !!! Et, je te rassure, avec mes camarades d'Avec nos gueules..., nous trustons littéralement la ... 5711e place du classement politique. Bon, je sais, cher lecteur, on ne bosse pas depuis très longtemps, et il va nous falloir un travail long et douloureux pour parvenir à nous hisser vers le haut de la blogosphère. En plus, l'accession à la tête du classement de Nicolas et la montée de nombreux blogs que j'aime beaucoup m'ont vraiment fait plaisir.

Et pourtant, cher lecteur, je suis d'humeur maussade. En effet, demain, je vais encore perdre 76 € et quelques centimes. Ai-je joué aux courses ? Ai-je fait des paris sur les résultats de France-Tunisie ? Il n'en est rien. Demain, à l'appel du SNES-FSU et de la CGT-Educ'action, je serai en grève.

Ah, j'attends évidemment tous mes commentateurs libéraux qui vont venir, avec leurs gros sabots, me dire que je suis un sale privilégié, que je remets en cause le service public, que je ne pense pas à mes élèves qui se lamentent de ne pas pouvoir jouir du savoir. Je vois venir Manuel, mon compère, qui va me dire que dans ce contexte de crise financière, ce n'est vraiment pas le moment. Je les vois tous approcher de moi et exiger que je retourne au travail.

Je ne sais pas combien de jours de grève j'ai pu faire dans ma carrière de prof. En tout cas, une chose est sûre : je n'ai jamais participé à un conflit victorieux. En 2001, j'ai commencé à bosser. A ce moment-là, l'Éducation nationale était calme : Jack Lang ne faisait rien pour faire évoluer le système. Puis, dans un contexte dramatique, la droite est revenue au pouvoir, et depuis, les dépenses et les investissements dans l'Éducation n'ont cessé de se réduire. Chaque année depuis 2002, nos syndicats nous font descendre dans la rue au moment de la discussion sur le budget, attirant pas mal d'enseignants sur la question des salaires, mais sans aucun relais dans la population. Jusqu'en 2007, les luttes étaient plutôt molles, malgré les discours des libéraux qui affirmaient que nous étions d'infâmes privilégiés qui profitions honteusement de statuts d'un autre âge (celui de la libération en fait, honteuse période d'interventionnisme massif de l'État dans la vie de la nation, tu sais, l'époque où la croissance était à 5%).

Et puis, Sarkozy est arrivé au pouvoir. Bizarrement, la moitié des enseignants ont voté pour lui, parce qu'il promettait un véritable investissement dans l'Éducation et une revalorisation du statut des enseignants. Mes collègues ont péché par excès d'optimisme, pensant avant tout à un éventuel intérêt propre plus qu'à la logique de notre pays et de l'éducation de nos enfants : que n'ai-je entendu souvent mes collègues se féliciter de la mesure sur les emprunts immobiliers.

Nous avons vite déchanté. Certes, sous Darcos, l'école n'a que peu bougé, mais depuis 2007, nous sentons la pénurie. Aujourd'hui, sur mon académie, il n'y a plus de remplaçants dans une dizaine de disciplines. Nous savons qu'il suffit d'un arrêt-maladie longue durée pour que le lycée se retrouve dans un désordre pas possible. A la rentrée 2009, 13 500 postes vont disparaître, et nous savons tous que le système est au bord de l'explosion.

L'an dernier, il n'y a pas eu de mouvement massif d'enseignants. Certes, les lycéens se sont un peu bougés là où des postes disparaissaient, mais contrairement à l'imagerie populaire, les profs n'ont pas vraiment suivi. Nous étions persuadés que la population, soumise à la même austérité que les années précédentes, ne nous soutiendrait pas, et que le message que l'Éducation n'était plus une priorité était admis par la majorité. Certes, environ 4 000 postes ont été sauvés l'an dernier, dans les bahuts où les parents et les élèves se sont mobilisés, mais l'ambiance est morose.
En ce début d'année scolaire, les annonces se poursuivent, plus sombres les unes les autres. Hier, on annonce dans le primaire la suppression des Réseaux d'Aide et de Soutien aux Élèves en Difficulté (RASED), 3 000 profs spécialisés dans l'aide aux élèves très difficiles dans le primaire, qui vont être remis devant des classes classiques, alors que l'État avait fait des dépenses massives pour les former, et qu'on demande à des profs non compétents de faire du soutien dans toutes les classes. De plus en plus, on est dans l'incohérence et dans le non-sens.

Dans cette morosité éducative, la grève de demain s'annonce peu suivie, sauf peut-être dans les zones les plus difficiles. J'ai bien failli ne pas la faire, me disant que la lutte était perdue et que je ferai mieux de garder mes 76 €.

Et puis, la crise financière a commencé, et là, j'ai vu que notre pays venait d'accepter, avec la bénédiction de tous, de mettre 22 milliards d'euros pour les PME et 3 milliards dans Dexia, pour réparer les conneries des élites, soutenus par les mêmes libéraux qui vont remplir ce blog de commentaires haineux, en deux jours ! Alors que nos mêmes élites nous disent qu'il n'y a plus de pognon pour éduquer les gosses ! Franchement, cher lecteur, cette moralité, cette idéologie sont à gerber.

Alors, regonflé à bloc, je vais me lancer à nouveau en grève, et je défilerai demain. Je perdrai mes 76 €, mais je vais au moins avoir le sentiment de me battre pour une idée, pour un modèle, pour un espoir, pour un progrès. Pour l'école publique, que j'aime et qui vaut le coup qu'on se batte pour elle, malgré tous ses défauts que je dénonce régulièrement ici.

De toute façon, j'aime les manifs, on a l'impression d'être vivant. Cela ne sert peut-être à rien, mais ça fait du bien !

Si tu veux venir manifester avec les profs, qui se joindront ensuite au cortège de tous les salariés qui manifestent à l'appel de la CIS pour le travail décent, le rendez-vous est à 14h00 au métro Sèvres-Babylone à Paris, et partout en France. Continuons à affirmer nos idées, les amis, et battons-nous.

19 commentaires:

  1. Le socialisme démontre une nouvelle fois qu'il n'est pas un service public: www.toulousoscopie.com

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  2. Tu m'as gonflé avec tes 76€...
    Je ne remet pas en cause tes motivations, je te connais et je sais que tes motivations sont généreuses, mais les motivations de la foule manifestante seront-elles les mêmes ou est-ce une histoire de salaire?
    Je me souviens d'une grève en 2004 contre la réforme des régimes spéciaux des retraites, Fabrice m'avait dit lors d'une de nos engueulades qu'il faisait grève pour que les retraites du privé soit hissées au niveau de celle du public, pour un nivellement vers le haut, et au final il y a eu des négociations qui ont été favorables aux fonctionnaires en laissant en plan les travailleurs du privé dans leur merde.
    Alors les grandes idées, la philanthropie du gréviste, je n'y crois pas trop.

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  3. Franchement, je trouve que ces grèves à répétition ne riment à rien. Nos gosses ont un nombre incalculable de profs absents. A part décrédibiliser à chaque fois un peu plus l'Education Nationale, je ne vois pas trop le résultat.

    Si l'objectif des grèves est réellement l'EN et pas les salaires, il faudrait un peu plus d'ambition dans la démarche, et un peu plus de pédagogie auprès du reste de la population. Mais, le plus souvent, les grèves ne sont la que pour des raisons très terre à terre qui paraissent mesquines vs l'éducation en elle-même. Et quand ce n'est pas le cas, désolé de te dire ça, mais plus personne n'écoute.

    Une grève pour les suppressions de poste ? Ah bon ? So what ? Il n'y a pas de licenciement. 13.500 licenciements chez Renault, qui se mobiliserait ?
    Ca remet en cause la qualité de l'EN ? Quel est le projet alternatif, pas celui qui maintiendrait la situation telle quelle, mais celui qui l'améliorerait ?
    Une grève d'une journée pour parler d'un projet éducatif ressemble plus à de la grève pour la grève qu'à une réelle action affichant une volonté de faire bouger les choses.
    (je suis un peu dur pour les profs, mais d'une part, j'ai passer une nuit blanche, et d'autre part, je n'ai pas entièrement vidé mon ressentiment vis à vis de mon ex-femme (prof)).

    PS : je ne considère pas les profs comme des privilégiés mais comme des chanceux. Pour ce qui est des conditions de travail, je ne pense pas qu'elles soient pire que pour beaucoup. Les rémunérations sont correctes (sauf pour les profs d'école) ramenées au nombre d'heures (même en tenant compte du nombre d'heures réelles), la disponibilité familiale est importante et la sécurité de l'emploi n'a pas de prix. Good for you!

    PS2 : quand on met des milliards pour sauver le système financier, il ne faut pas considérer cela comme des dépenses mais comme des investissements (même si la comptabilité nationale ne fait pas de différence), voire des prêts. Rien à voir avec le budget de l'EN qui lui est constitué essentiellement de dépenses.

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  4. Wow, je suis d'accord avec toi CC!
    En général mes deux amis grévistes me rétorquent qu'il font grève pour le bien de tous. Mais ça ne s'est jamais vérifié à mes yeux.
    Je pense que la nature humaine reprend le dessus, il y a peut être des intentions nobles au départ, mais ça se finit au mieux par une négociation, et lors d'une négociation on offre à celui qui fait grève, et là... envolées les belles idées!
    Je veux voir un courant alternatif, une autre vision de l'enseignement, promue, pourquoi pas, par une gauche forte.
    J'avoue que le NON simple et nu m'ennuie.

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  5. Tas de fainéants de grèvistes !

    OK. Je sors.

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  6. Bon, je fais un billet pour attirer mes commentateurs libéraux, pour qu'ils me disent que j'entrave la liberté du travail, et je me fais engueuler par mes proches. Preuve s'il en est de la crise que connaît en ce moment l'action collective.

    @ Manuel : j'ai parlé de l'argent que je perds aujourd'hui pour qu'on arrête de me dire que les profs font grève gratuitement. Pour le reste de ton commentaire, cela dépend de chacun. Personnellement, cela me coûte de faire grève, d'abord certes financièrement, mais ensuite pour mes élèves. D'autres profs sont moins regardants.

    @ CC : je suis heureux de te permettre de régler tes comptes avec ton ex, mais cela t'amène à dire des inexactitudes.

    D'abord, si tu vas sur le site de la CNAM, tu verras que les profs ont un taux d'absentéisme pour maladie équivalent à celui des autres professions, sauf dans les zones très difficiles, où l'arrêt devient un moyen d'échappatoire. L'absence de remplaçant vient des suppressions de postes menées depuis 2003. Aujourd'hui, les rectorats remplacent les absents au bout de trois semaines d'absence, soit uniquement les longues maladies. Le problème est donc celui de l'administration, qui se refuse à recruter.

    Pour la pédagogie, les syndicats n'ont pas accès au média. Tu peux relire un billet que j'ai fait en septembre sur Darcos passant sur France 2. En plus, Sarkozy considère les syndicats enseignants comme la pire citadelle du marxisme et du conservatisme.

    Et si on faisait la grève deux mois pour défendre nos idées, tu dirais qu'on va trop loin ! La grève est le seul moyen légal d'action prévu par le droit. De plus, la grève d'une journée ne perturbe pas trop les élèves et fait quand même parler de nous. C'est vrai, ce n'est pas parfait, mais quand on fait autre chose, on se fait tout autant critiquer voire pire. L'an dernier, des collègues ont voulu tracter à une sortie de périph et se sont faits gazer par les flics ! Si ton idée est de faire supprimer le droit de grève dans la fonction publique, c'est un autre problème.

    Le terme chanceux est très discutable aussi. Les actuelles "chances" des profs sont liées à des aspects très politiques, car notre statut date de 1950 et correspond à ce qui s'était passé dans l'éducation durant l'occupation. C'est le cas de la sécurité de l'emploi. Il faudra que j'en fasse un billet un de ces jours.

    Le salaire est un autre problème. Nous sommes évidemment bien plus payé que le salaire médian, mais moins que les autres cadres à diplôme égal. Ce que nous demandons juste, c'est que nos salaires suivent l'inflation. Cela ne me semble pas un truc horrible ni scandaleux. Or, en 2008, cela a augmenté de 0,8% alors que l'inflation va être de 4%. On peut trouver ça scandaleux, mais jette un oeil sur l'évolution des salaires des autres cadres A et A+ de l'Etat ces dernières années. Pour les conditions de travail, je suis d'accord sur ce point.

    Totalement en désaccord sur ton dernier PS. L'école est un investissement, je te signale d'ailleurs qu'elle est prise en compte dans les critères du développement. Pour le sauvetage des banques, c'en est peut-être un aussi, mais franchement, c'est illégitime et c'est de la merde.

    @ Manuel 2 : les projets existent, chez les syndicats, les collectifs, les associations, parfois mais rarement les partis. J'essaie d'en parler parfois. Malheureusement, ils passent mal, d'abord parce que les politiques pensent que les Français sont très attachées à la vision traditionnelle de l'école, ensuite parce que ces visions coûtent chères.

    @ Nicolas : au coin !

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  7. @ Manu et CC

    Je sais que c'est difficile à admettre, mais la grève marque l'impossibilité d'établir un dialogue constructif, hors comment avoir ce dialogue avec un gouvernement qui, tour à tour, méprise, ment et désigne comme coupables les syndicats ?

    Manu, tu parles des grèves de 2004, et des négociations qui ont suivi, au lieu de hurler contre les syndicats, pourquoi ne te demandes-tu pas qui a fait les propositions (un indice : ce mec vit dans la Sarthe, prend un Falcon de la République à 9000 euros l'heure de vol pour partir en WE avec sa famille et nous dit que les caisses sont vides au même moment qu'il trouve 20 milliards pour les banques mais pas un seul pour le RSA) ? Depuis toujours la droite essaie (et souvent réussit) de créer un clivage entre le public et le privé, ou enter syndiqués et non syndiqués, bien sûr les syndicats sont stupides de tomber dans le panneau, mais la volonté mauvaise n'est pas située là où les médias le disent. Non les fonctionnaires ne "prennent pas les gens en otage", une prise d'otage c'est un peu plus grave que de rater son train ou de devoir confier son mouflet à une nounou pour la journée, non les syndicats n'utilisent pas la grève "de façon irresponsable", c'est le gouvernement qui s'enfonce dans des réformes purement idéologiques et qui refuse d'en sortir, oui les syndicats (malgré certains défauts de clientélisme) continuent à tenter de défendre tout le monde (Manuel, tu as pu toi-même vérifier que tu n'avais pas besoin de te syndiquer pour qu'un syndicat prenne ta défense face à ton employeur indélicat non ?).

    Croyez-moi, faire la grève pour faire la grève c'est marrant au lycée mais se faire sucrer une journée de salaire ce n'est pas quelque chose que l'on fait avec plaisir, alors oui, la communication syndicale est mauvaise (en même temps vu le nombre de médias objectifs sur les grèves ça ne serait pas très utile de mettre des millions dans de la com', personne ne l'entendrait jamais), mais elle est surtout inaudible parce que plus personne ne prend la peine de se renseigner, préférant croire l'ultra-objectif JP Pernaut...

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  8. @ Fabrice : entièrement d'accord avec toi.

    J'ajouterai juste que, malgré tout, nous nous devons aussi de critiquer les insuffisances de nos syndicats représentatifs et de nous battre en interne pour qu'ils progressent.

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  9. @ Mathieu

    Tout à fait d'accord pour critiquer les déviances et chercher les solutions, ça va pas être facile mais c'est un défi intéressant à relever...

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  10. @Mathieu : la maladie n'est pas la seule cause d'absentéisme. Et le manque de remplacement met en évidence les absences (quelle que soit la cause), donc le ressenti. Ca n'est pas du fait des profs, mais ce sont eux qui endossent la responsabilité de facto (c'est malheureux mais c'est comme ça), qui portent le chapeau.

    Pour ce qui concerne les grèves et le projet pédagogique, je ne dis pas que j'ai une solution. Je dis simplement que ça ne marche pas à l'heure actuelle et que les grèves ne font qu'ajouter à la mauvaise perception qu'a le reste de la population de son EN. Il faut être créatif et trouver un moyen de ramener la mission de l'EN au centre du débat public (by-passer JP Pernaut comme dit Fabrice).
    Utiliser la grève telle qu'elle est faite actuellement, comme moyen de lutte, c'est être sur le terrain de Sarko : celui du service minimum promis, de la lutte contre les fonctionnaires et de la comptabilité.

    Pour ce qui est des salaires, il n'est pas si mal que ça ramené au nombre d'heures. Et aucune entreprise ne suit l'inflation réelle ces temps. Les profs ont en outre les 0,8% ajoutés à la progression naturelle (qui est plus automatique que dans le privé).

    Investissement : oui, l'école est un investissement, au sens moral et social. Au sens comptable, les salaires des profs sont des dépenses. Et, comme on peut le voir en permanence, en matière financière, le comptable prend le pas sur le moral et le social.

    @Fabrice : oui, le clivage gauche-droite existe dans l'EN, et sur à peu près tous ses aspects. Par exemple, la pédagogie est un combat incessant d'idéologies dogmatiques dont font les frais les élèves.
    Je ne suis pas contre les grèves, mais je pense qu'elles sont contre-productives à l'heure actuelle. Sans doute aussi, le reflet de la gauche en état de déliquescence : manque d'unité, manque de projet, manque de leader.

    @Mathieu & Fabrice : entièrement d'accord sur les deux derniers comm, c'est pour ça qu'il faut débattre selon des points de vue différents :D

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  11. Fabrice, je me fous de qui a fait ces propositions, je ne l'aime pas, et n'attends rien de lui, mais qui donc les a accepté au détriment de la "lutte collective"?

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  12. @ CC : je comprends un peu mieux ton raisonnement.

    Les absences se justifient aussi par les formations qui ont lieu en période de travail. On pourrait les faire durant les vacances, mais nous ne sommes pas payés durant ces deux mois. Cela imposerait donc une renégociation et une remise en cause des vacances.

    La progression naturelle dont tu parles correspond à l'ancienneté. Elle existe aussi dans les entreprises et ne me semble pas scandaleuse non plus, vu qu'un prof expérimenté est meilleur qu'un jeune. C'est un fait et c'est normal que la rémunération le prenne en compte, non ? D'autres visions sont cependant possibles en effet.

    Rien à redire sur le reste.

    A bientôt,

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  13. Clac clac clac clac (bruits de gros sabots qui s'approchent)...
    Et bien ma foi je suis en effet étonné, car les commentaires précédents m'ont prémachés le travail : je suis totalement d'accord avec Manuel et CC !
    Je pense qu'effectivement les profs sont sincères dans leurs revendications, et dans leur souci du système éducatif. C'est d'ailleurs une des catégories de fonctionnaires pour lesquelles je crois le plus à la sincérité des revendications, comparativement par exemple aux agents SNCF ou de la Poste, dont la "défense" des "usagers" recouvre pour moi bien plus un corporatisme forcéné qu'autre chose. Mais cela étant dit, la lassitude, et donc l'indifférence d'une bonne partie de la population vis à vis des revendications des professeurs vient de plusieurs facteurs :
    - la chronicité : le fameux "les profs sont en grève ! - Encore?". Je ne sais pas si ils la font plus que d'autres; mais c'est en tout cas quelque chose de récurrent, et qui revient à intervalles réguliers : à la rentrée, parfois en décembre/janvier, et en avril ou mai. D'où une certaine accoutumance : cela fait presque partie du paysage
    - la monotonie : la même chose ressort à chaque fois, la suppression de X milliers de postes. A la rentrée c'est pour se plaindre de tous ceux qui ont été enlevés, en mai c'est pour ceux qui le seront l'année suivante. A en croire certains profs, cela fait vingt ans que le système explose dans un ou deux ans.
    Et puis franchement, ne parler (presque) que de postes en plus ou en moins, cela fait corporatiste et paradoxalement assez vision purement comptable finalement...
    - l'absence de proposition alternative (qui soit audible en tout cas), mis à part "augmenter les postes". Toutes les réformes sont systématiquement rejetées, qu'elles viennent de la gauche ou de la droite... Du coup, à un moment donné, les gens arrêtent d'écouter et laissent faire le gouvernement.

    @Fabrice
    Que le gouvernement, ou la droite, comme tu préfères, fasses dans l'idéologie c'est possible. Seul problème : c'est une idéologie qui a été choisie par les Français, et élue pour l'appliquer. Donc que les profs aient une idée sur la façon dont l'EN doit évoluer, c'est une très bonne chose; mais il faut aussi accepter que le gouvernement ait également son mot à dire, et même qu'il ait le dernier mot. Y compri si ça ne te plait pas.

    Sinon, concernant la recapitalisation par l'Etat de banques défaillantes : non, ce n'est pas idéologique, et encore moins soutenus par les libéraux (c'est à l'encontre même du libéralisme!). Si les politiques pouvaient l'éviter, je pense franchement qu'ils le feraient, qu'ils soient de droite ou de gauche : qui peut avoir envie de coller plusieurs milliards dans des établissements qui étaient arrogants au possible, qui ont merdés, qui nous foutent dans la mouise, et en plus demandent de l'aide ? Tout le monde les déteste en ce moment, de droite ou de gauche.
    Seulement voilà, le problème c'est que tout ce petit monde financier est interconnecté. Si trop de grosses banques se cassent la figure, elles en entrainent d'autres, mettent en danger l'épargne de la population, ne peuvent plus financer les entreprises (notemment les PME)...Bref, c'est le carnage, le vrai, comme en 1929...
    Donc on est obligé d'injecter cet argent, et moi aussi ça me donne envie de vomir car je préfererais les voir se casser la figure. Le tout sera de ne pas oublier de le leur faire payer, une fois la crise passée...(Et accessoirement, l'Etat pourra revendre les actions banquaires achetées à bas prix une fois qu'elles auront augmentées).

    D'ailleurs une petite anecdote (même si la véracité reste à confirmer) : le dimanche 14 septembre, alors que tout le monde savait que Lehman Brothers allait déposer le bilan le lendemain, son PDG est allé faire un peu de footing sur le tapis roulant de la salle de gym de la banque. Et un employé de la banque, qui soulevait de la fonte dans la même salle, se serait levé et aurait collé un pain en plein dans la figure du cher homme(http://www.thehotjoints.com/2008/10/06/lehman-brothers-ceo-attacked-at-gym-knocked-out-cold/)...De quoi réjouir certains...

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  14. (Correction: ce n'était pas la veille, mais le lendemain de la faillite)

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  15. @mathieu : pour préciser, les augmentations comparées profs/privé ne sont en général pas correctes. Quand on dit 0,8% d'augmentation pour les profs, cela correspond à 0,8% d'augmentation réelle plus l'ancienneté et/ou promotion.

    Quand on parle de 0,8% dans le privé, en général on parle d'augmentation de la masse salariale à effectif constant (c'est ainsi que sont menées les négociations en général). Les promotions et l'ancienneté sont inclues (sans compter que l'ancienneté n'est pas mécanique comme dans la fonction publique et se résume dans beaucoup de CC à des primes ou des avantages perçus à intervalles réguliers (1 an - 5 ans - 10 ans, etc...).

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  16. Cet article m'a intéressée car je comptais faire grève aujourd'hui et puis... Je ne sais pas si tu as entendu parler de ça : avec l'instauration du service minimum financé grâce à notre retrait de salaire, les collègues et moi avons préféré nous déclarer grévistes puis "changer d'avis" au dernier moment, pour que la mairie prévoie des remplaçants tandis que nous serions également en poste. Vive le foutoir et le service maximum ! Bon, apparemment ils se doutaient de quelque chose puisqu'ils ont envoyé 2 animateurs pour 6 classes...
    Nous manifesterons dimanche 19.

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  17. @ Elyas : je ne dis pas que les actions actuelles menées par les enseignants sont parfaites, loin de là. On est dans un contexte difficile, et on fait ce qu'on peut. D'autre part, cela fait plusieurs années que nous ne réclamons plus de hausses de postes mais au moins de maintenir la situation, alors que presque 50 000 postes ont disparu depuis 2003, ce qui est considérable pour la flexibilité du système. Nous sommes tous conscients que le contexte ne nous ait pas favorable. On fait avec, tout simplement. Quand à la récurrence, cela correspond à la fois à une situation qui ne s'améliore pas, et en même temps à une vraie frilosité des profs à faire autre chose. Enfin, nous n'avons que peu de relais : pas d'organisation politique qui présente aujourd'hui un vrai programme de progrès sur l'éducation et des syndicats en crise.

    @ CC : cela dépend aussi des systèmes. Quand j'étais étudiant, je bossais dans la grande distribution et il y avait un système d'ancienneté, peu opérant car personne ne restait longtemps...

    @ MGP : J'ai entendu parler aujourd'hui dans le cortège de cette idée. En plus, le mouvement a été très fort dans le primaire. Il faut continuer à innover et trouver toutes les voies d'action possible, en exploitant les failles du droit, c'est indispensable.

    Merci à tous de vos commentaires.

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  18. Puis-je signaler un billet sur mon blog "à propos des profs, ces privilégiés qui ne cessent de râler..." qui est l'expression argumentée d'un prof de lycée. A bientôt.

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  19. @ SES : aucun problème, je connaissais ce texte. Maintenant, je ne suis pas sûr que tu vas trouver une oreille complaisante parmi certains commentateurs de ce blog...

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