mercredi 23 février 2011

On fait redoubler le redoublement, ou pas ?

Il y a des moments où j'ai du mal à suivre.

Le gouvernement a apparemment décidé d'expérimenter la suppression du redoublement dans les collèges du Calvados. Cette mesure a un objectif simple : réduire les coûts ! En effet, l'administration avait estimé en 2007 que le redoublement coûtait 7 milliards d'euros par an au pays. La droite demande une réduction des dépenses publiques, le gouvernement le fait. Bon, à priori, c'est cohérent.

Or, à droite, ça râle. Il faut maintenir le redoublement, alors que ça coûte cher et que beaucoup conteste son efficacité, à commencer par l'OCDE.

J'ai vraiment du mal à vous suivre, les gars. Faudrait savoir ce que vous voulez.

Pour mémoire, la chaîne que j'avais lancé sur le sujet il y a quelques temps :

6 commentaires:

  1. C'est pourtant simple : on camoufle la médiocrité grandissante de l'Ednat en supprimant le redoublement. Non seulement, ça ne résout pas cette médiocrité, mais en plus, sur le plan économique, ça n'arrangera rien non plus puisqu'en sortie, on aura encore plus d'élèves non formés. Les gains nanoscopiques obtenus à court terme seront engloutis dans de nouveaux stages macramé/poterie pour les élèves et/ou les enseignants, et les pertes de long terme seront directement visible dans le taux de chômage en sortie.

    Je ne vois pas comment on peut applaudir à ça.

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  2. @ H16 : je te rassure, je trouve ça totalement stupide aussi, et je vois déjà arriver tous les stages à la con que je vais devoir assumer dans les prochaines années. Maintenant, ce gouvernement fait ce qu'il annonçait dans son programme : il baisse les dépenses. Que cela pèse ensuite sur la formation professionnelle, sur le chômage ou sur les entreprises, je pense qu'il s'en fiche comme de l'an 40.

    Après, sur le fond et pour redevenir plus sérieux, de nombreux chercheurs en éducation contestent la validité du redoublement et son efficacité. Mais c'est un autre débat, je suppose...

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  3. PISA condamne le redoublement... et pour cause, on teste les gamins à 15 ans indépendamment de leur niveau d'étude. S'ils ont redoublé et pas vu les programmes, tant pis pour eux. C'est complètement biaisé.
    Chiara

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  4. @ Chiara : certes, mais certains pays qui n'ont pas le redoublement s'en sortent mieux que une classe d'âge équivalente pour nous. Ce n'est pas négligeable. D'autre part, on constate aussi que le redoublement ne marche pas dans toutes les situations.

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  5. Je laisse ici un commentaire tardif à ce billet. Je viens de lire dans Libération : http://www.liberation.fr/vous/01012324017-redoubler-aggrave-plutot-les-choses
    un entretien avec un spécialiste en science éducatives, qui défend la suppression des redoublements avec des arguments purement comptables qui m'ont beaucoup agacés. J'en donne une analyse sur mon blog.

    Personnellement, je pense que la question ne peut pas être résolue de manière globale: interdire tout court ou pas. Il y a tellement de cas différents de redoublements. On veut toujours qu'il y ait une seule règle qui s'applique à tout le monde coûte que coûte et cela me semble absurde dans le traitement de l'échec scolaire. Si un enfant est en échec c'est justement parce quelque chose l'empêche de progresser comme tout le monde. pour certains, la cause est en eux mêmes (maladie, retard mental ou autre). Mais pour une grande partie des enfants en échec, je pense que la cause est extérieure (conditions familiales, malaise affectif à l'école, un accident de parcours qui peut devenir un blocage ou autre). On ne peut pas répondre à tous ces problèmes différents avec la même solution: tout le monde redouble ou tout le monde passe. C'est comme essayer d'ouvrir des centaines de portes différentes avec une seule clé.

    A mon avis, ce qu'il faudrait faire c'est différencier les solutions au lieu d'en remplacer un par une autre, en noyant le poisson dans des statistiques pour justifier les décisions. Il faut que les établissements puissent disposer de plusieurs moyens différents à proposer en fonction de la nature de l'échec et de la situation de l'enfant. Cela pourrait être un passage en année supérieure avec des cours de soutien, un redoublement, une année intermédiaire de remise à niveau des fondamentaux, des classes avec un programme étalé dans le temps pour des enfants dont les capacités d'apprentissage sont limitées etc. Dans des régions de forte densité de population ces moyens pourraient être mis en commun entre plusieurs établissements voisins.

    Voilà.

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  6. @ Anya : je suis totalement en accord avec tes propositions. Notre système éducatif crève de solutions toutes faites qui devraient marcher pour tout le monde. C'est un beau gâchis...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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