Bon, comme Nicolas a l'air de se passionner pour l'Europe, voilà qu'il pose à ses contradicteurs trois questions simples mais qui mériteraient 50 billets de réponse.
C'est quoi, l'Europe, pour toi ?
C'est une grosse question. Je suis marqué par mon passé de géographe. L'Europe est le seul continent qui ne correspond pas réellement à la définition géographique du continent. C'est un objet éminemment culturel, dont on peut douter de la cohérence à priori. Il est donc fondamental de considérer que l'Union ne peut pas être un club de pays ayant une culture commune. Même si nous partageons une histoire riche, chaque pays a une telle personnalité que cela me semble difficile de nous réunir en s'appuyant là-dessus.
Pourtant, c'est bien cette histoire qui peut nous permettre de nous réunir. Notre sanglant passé a largement pu nous faire comprendre que l'alliance valait mieux que la guerre. Grâce à cela, nous avons développé une belle construction qui peut devenir un nouvel espace démocratique émancipateur pour les citoyens. Pour moi, l'Europe est bien un nouveau système institutionnel et un nouvel espace de conquête pour la démocratie et les droits des citoyens.
Que peux-tu écrire à tes lecteurs pour les encourager à aller voter dimanche 7 juin ?
Là, je vais sans doute être très mauvais, mais je ne comprends pas qu'on puisse envisager de ne pas voter. Je vote systématiquement. La vraie difficulté n'est pas celle-là mais plutôt le choix d'une liste. Donc, va voter, cher lecteur : il faut toujours donner son avis quand on te le demande.
Quelle liste représente les idées que tu veux voir défendre au Parlement européen ?
Cette question-là est plus difficile. Après lecture des programmes, je suis assez partagé entre les différentes listes de la gauche démocratique. Je ne voterai pas PS, c'est déjà une certitude. J'hésite actuellement entre le Front de Gauche et les Verts, mais je pense de plus en plus pour Europe écologie, du fait de mon fédéralisme militant. D'ailleurs, j'ai été assez séduit par la tribune de Cohn-Bendit et de Bové, publiée hier dans le Monde. Le Front de Gauche est séduisant de par la personnalité de Mélenchon, mais le PCF a toujours eu un positionnement anti-européen net, et cela me dérange.
Bon, maintenant que je m'en suis dépêtré, je repasse le bébé à Humeurs de vaches, Rubin, Manuel, Homer et Livia. Au boulot, Messieurs-dames !
Europe écologie, vraiment ? Je veux bien voir que Cohn-Bendit est un fédéraliste, mais à mon avis Bové... pas du tout.
RépondreSupprimer"le PCF a toujours eu un positionnement anti-européen net, et cela me dérange"
RépondreSupprimerAccessoirement le PCF a soutenu pendant des décennies la dictature la plus sanguinaire de tous les temps... Ça ne te dérange pas ?
« C'est un objet éminemment culturel, dont on peut douter de la cohérence à priori. Il est donc fondamental de considérer que l'Union ne peut pas être un club de pays ayant une culture commune »
RépondreSupprimerEt vous vous prétendez historien ?
@ Rubin : au moins ont-ils des ambitions...
RépondreSupprimer@ Paul : cela fait trente ans qu'ils ont abandonné cela.
@ Didier : venant de vous, je prends cela comme un compliment.
Ouais bof... ils auraient du s'auto-dissoudre, rouges de honte, faire un mea culpa public et débaptiser toutes les rues Lénine/Stalingrad/et autres dans leurs mairies.
RépondreSupprimerSur Europe-écologie, c'est quand même chaud. Cohn-Bendit est pour le travail le dimanche, la privatisation de la poste, de l'énergie et de la TV publique.Pour le programme, il est sympa, mais interdit par le traité de Lisbonne par eux voté.
RépondreSupprimerMoi, je te conseille le Front de gauche... Mais bon, si tu as fréquenté mon blog ces dernières semaines, tu sais que mon parti est pris depuis longtemps.
@ Paul : si tous les partis qui avaient fait des conneries dans le passé devaient faire ce genre de trucs, on n'aurait plus d'hommes politiques.
RépondreSupprimer@ Etiam Rides : oui, je sais. Je ne dis pas non plus que mon choix est arrêté. On a encore quelques jours pour se décider.
Ce n'est pas une "connerie", c'est bien plus grave. Le PCF, comme le FN, sont le signe que les français ne tirent aucune leçon du passé. Le populisme et les idéologies violentes reviennent toujours et toujours, c'est désespérant... On pousse la démocratie dans ses limites, on va de 21 avril en 21 avril jusqu'au jour où ça va vraiement péter. Je l'espère pas, bien sûr, mais de voir que de plus en plus de gens se tournent vers le vote extrême, que celui-ci se banalise, ça fait peur.
RépondreSupprimer@ Paul : oui, mais ce type de votants ne se porte plus vers le PCF, mais vers LO ou le NPA. L'extrême-gauche totalitaire s'est largement déplacée dans ses choix électoraux. Aujourd'hui, quand tu votes PCF, tu ne votes plus pour le retour du stalinisme au pouvoir.
RépondreSupprimerMais le PCF et Mélanchon courrent derrière le NPA, comme Sarkozy a couru derrière le FN... Je ne pense pas que cela soit une stratégie gagnante.
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