Je suis un usager des trois sites des grands quotidiens : le Figaro, Libération et le Monde. On y retrouve, en général, les mêmes articles que dans la version papier du quotidien. Or, il y a une différence qui agresse le lecteur dès l'ouverture de sa page : les rubriques de commentaires.
Tu pourrais me dire, cher lecteur, que je suis mal placé pour critiquer cet aspect des choses. Sur ce blog, il y a une section « commentaire ». Certes, mais cela n'a rien à voir. D'abord, ce blog n'a pas le flot de visiteurs de ces grands sites. De plus, dans la plupart des cas, les commentaires que tu laisses ici, cher lecteur, ont un certain niveau, malgré l'intervention de quelques trolls malvenus.
Or, sous les articles de journaux, rien de tel. Au contraire, quel que soit le sujet, ces articles sont systématiquement trollés par des commentateurs qui n'apportent rien à l'article en lui-même. C'est d'autant plus incohérent que les articles n'apportent en général que des informations, et que la prise de position du journaliste n'est pas frappante. Il serait plus cohérent qu'on puisse commenter les tribunes, mais sur de tels sites, est-ce intéressant ?
En clair, pour ce petit billet du soir, je me demande juste pourquoi les journaux maintiennent ces fenêtres ouvertes aux pires trolls et aux militants des différents mouvements politiques de ce pays. Cela n'apporte rien au lecteur, à part de l'agacement. Pourquoi, Mesdames et Messieurs les concepteurs de ces sites, ne pas fermer ces commentaires ?
Entièrement d'accord avec toi, c'est pas du tout sérieux ces commentaires.
RépondreSupprimerCependant, j'ajouterais une nuance. Dans les commentaires du Monde, c'est quand même nettement moins le bordel que dans les deux autres. Y'a jamais 550 réactions dont les deux tiers sont bourrées de points d'exclamations et de trollage. C'est parce qu'ils ne laissent commenter que les abonnés à l'édition complète et/ou papier.
Du coup, parfois, il y a des commentaires intéressants sous les articles de fond.
Noble lutte !
RépondreSupprimerIl y a une chose que je comprends mal : qui vous oblige à les lire, ces commentaires ? Zappez, bon sang, zappez !
RépondreSupprimerCela étant, je suis d'accord avec Paul : les réactions sont parfois très intéressantes, notamment quand Le Monde (quotidien de déférence, comme disait Muray...) déverse la bonne pensée à plein baquet et que ses propres lecteurs s'insurgent contre ce matraquage idéologique.
Perso, ce qui me gène, c'est que ces commentaires apparaissent en Une de ces journeaux en ligne. Qu'on puisse laisser un commentaire et que les lecteurs puissent accéder à ces commentaires via un bouton discret, c'est bien, ça fait "interactif", mais qu'une remarque douteuse et pleine de fautes soit affichée en une, parfois sans aucune référence directe à un article spécifique, c'est un peu grave.
RépondreSupprimer@ Paul : le problème, c'est que trouver les commentaires intéressants demande une importante phase de triage, bien trop pénible.
RépondreSupprimer@ Nicolas : heureusement, il y en a de plus importantes.
@ Didier : sur les trois sites, ils apparaissent très visibles et nous sont imposés par le site.
@ Joey : entièrement d'accord.
Il y a des commentaires pour augmenter le nombre de pages vues ou de visites, ce qui permet de vendre plus cher la pub. La stratégie est de découper les commentaires par séries de 10, 20 ou 50 afin d'avoir encore plus de pages ouvertes. Le résultat, c'est que le commentateur qui ne voit plus son avis définitif republie le même texte en copiant-collant cinq ou six fois selon les heures de la journée. Comme il n'y a aucune indentation, on ne sait plus qui parle à qui ou de quoi. Cela fonctionne exactement comme les répondeurs automatiques des stations de radio : le journaliste ne lit pas les réponses et ne répond pas sous son billet (mais il y a des journalistes-blogueurs qui fonctionnent ainsi comme Aphatie ou Barbier). D'pù l'impression d'un grand déversoir. Mais on pourrait en dire autant de sites participatifs comme Le Post et dans un premier temps AgoraVox ou Rue89 qui eux ont exigé une inscription.
RépondreSupprimerIl y a certes une modération, mais elle est sous-traitée à des sociétés extérieures qui utilisent des plateformes situées à Madagascar, au Maroc, en Tunisie et même... en Inde ! Je laisse à penser ce que peut être une modération par un francophone de Bombay au sujet de la politique ou d'un fait-divers dans une commune cévenole.
Pour le Monde, il ne faut pas trop le louer, même si ses commentaires sont moins nombreux et de meilleure qualité que ceux de Marianne, le Fig et Libé. Avec un abonnement pour un mois à très bas prix, on peut commenter ses articles. Il suffit d'un fait divers particulièrement sordide pour qu'on le croie transformé en annexe de Minute ou de National-hebdo. Ce ne sont pas de vrais lecteurs du Monde, mais des gens venus là juste attirés par l'odeur de merde et de réclamer la mort de tel ou tel. Le blogue agrégateur fdesouche (clairement d'extrême droite et de toutes les extrêmes droites) a détaillé cette stratégie d'entrisme en utilisant les points faibles de médias qui ne sont pas connotés comme appartenant à sa famille;
Cela dit, le problème est plus général. J'en ai parlé avec des blogueurs québécois et cela se pratique aussi chez eux sous les articles de journaux "mainstream" qui servent de défouloir. A côté, nous autres blogueurs qui ne publions pas toujours sous notre nom complet, nous apparaissons comme modérés, prudents et légalistes.
@ Dominique : analyse intéressante, et qui donne un sens à cette pratique assez étonnante au premier abord. Cela me confirme dans l'idée qu'il faut supprimer ça.
RépondreSupprimerJe le pense aussi. J'en ai parlé à l'occasion en commentaire d'autres blogues amis ou dans des incidentes de billets consacrés à un sujet plus général il y a un ou deux ans. Je dénonçais alors l'hypocrisie complète des grands journaux qui vilipendent à longueur de colonnes les blogueurs anonymes commettant des foules de délits et qui en même temps autorisent des commentaires appelant parfois au meurtre (et je passe sur les remarques sexistes, homophobes, racistes, anti-handicapés des plus primaires). L'idée que se font les gens de la Toile en arrivant dans les sites les plus visités (puisque TF1, le Fig et le Monde se livrent une course d'audience en agrégant des contenus qui ne leur sont pas propres), c'est que tout est permis et que l'on peut insulter son voisin ou le président sans aucun risque. Mais comment faire pour que cela se fasse ? Je ne crois absolument pas à la méthode de l'interdiction pure et simple, cela ne marche jamais. Il faudrait reprendre le Grenelle de la Presse, mais sur d'autres bases. Or je ne crois pas que la clarification soit souhaitée par le nouveau pouvoir. Cela continuera donc, puisqu'il faut se partager le g$teau publicitaire de plus en plus restreint et que cela permet de taper sans arrêt contre Internet, la pire saloperie inventée par les hommes selon le grand philosophe Jacques Séguéla.
RépondreSupprimer@ Dominique : c'est la question de la survie des journaux qui est en cause en fait. Ce qui est sûr, c'est que les journaux n'ont pas encore trouvé le moyen de rentabiliser ces sites...
RépondreSupprimerJ'étais venu pour faire la même remarque de Didier : pourquoi donc lis-tu les commentaires s'ils te saoulent ? Je vais souvent sur les sites que tu mentionne, et je ne trouve pas que ce soit si gênant que cela...
RépondreSupprimer@ LOmiG : il y a toujours des commentaires qui nous sont imposés, dans les colonnes sur le côté. Il suffirait qu'il soit marqué "accéder aux commentaires" dans une colonne, sans en montrer un seul.
RépondreSupprimer