Les islamistes ont vraiment réussi un tour de force.
Lorsque j’étais gamin, j’étais moi-même élève dans un lycée dit difficile, que toutes les classes moyennes de la commune fuyaient à toute allure. Le ghetto scolaire existait déjà un peu. Dans les classes où je me suis trouvé, de nombreux gamins d’Afrique du Nord suivaient leurs études. A l’époque, je les définissais avant tout par rapport à leur origine nationale (Algérien, Marocain, Tunisien…) ou, éventuellement, par rapport au Maghreb.
Aujourd’hui, lorsque les Français parlent des populations de ces zones, ils évoquent avant tout les « musulmans ». Cette qualification est d’autant plus stupide que cela n’a rien à voir avec la nationalité ou les racines : c’est tout aussi incohérent que de définir un Français sous le terme de « catholique », de « protestant » ou de « chrétien ». Il y a bien longtemps, n’en déplaise à certains, que la France, fille aînée de l’Église, n’est plus un pays chrétien pratiquant.
Et pourtant, lorsque nos concitoyens croisent un homme ou une femme ressemblant de près ou de loin à un Maghrébin, c’est le terme « musulman » qui ressort. Les islamistes sont à l’origine de ce tournant. Leur discours, relayé par les médias occidentaux, vise à faire penser que l’islam, religion absolue du fait que le coran soit considéré par eux comme un texte de loi à visée politique, sublime toutes les origines nationales ou ethniques. Fini les Kabyles, les Berbères, les Arabes, les Perses, les Kurdes, les Turcs… Il ne reste que les musulmans, grand bloc fourre-tout qui n’a aucun sens réel, mais qui a l’avantage d’être pratique.
D’autant plus pratique que, comme l’islamisme est un ennemi de la démocratie, nous pouvons librement qualifier les musulmans, dans leur ensemble, d’ennemis car islamistes par nature. Ainsi, certains de nos concitoyens utilisent cet argumentaire pour rejeter tous les musulmans et réincarner leur racisme anti-basané, inacceptable dans la société démocratique qui est la nôtre. Le discours raciste rampant de l’islamophobie devient beaucoup plus légitime car soutenue insidieusement par toute la droite néoconservatrice occidentale depuis les attentats du 11 septembre 2001.
En nous imposant leur vocabulaire, avec le soutien tacite d’une partie de nos médias et de nos élites, les islamistes ont gagné la première manche. Ils ont, de fait, mis les musulmans de France dans une nasse dont ils vont avoir du mal à émerger. Ce piège, amenant à un rejet nouveau (les musulmans sont accusés d’être nos adversaires politiques, alors que les Maghrébins étaient simplement accusés d’avoir du mal à s’intégrer), va pousser certains d’entre eux vers l’islamisme.
Il est urgent de déconstruire ce processus pour abattre cette alliance nauséabonde des extrêmes-droites. Non, cher lecteur, un Maghrébin n’est pas forcément un islamiste, il n’est d’ailleurs même pas forcément un musulman ! Beaucoup sont agnostiques voire athées. Rejetons ce vocabulaire débile, et soyons plus intelligent qu’eux. Il en va de la force des valeurs de notre démocratie.
Lorsque j’étais gamin, j’étais moi-même élève dans un lycée dit difficile, que toutes les classes moyennes de la commune fuyaient à toute allure. Le ghetto scolaire existait déjà un peu. Dans les classes où je me suis trouvé, de nombreux gamins d’Afrique du Nord suivaient leurs études. A l’époque, je les définissais avant tout par rapport à leur origine nationale (Algérien, Marocain, Tunisien…) ou, éventuellement, par rapport au Maghreb.
Aujourd’hui, lorsque les Français parlent des populations de ces zones, ils évoquent avant tout les « musulmans ». Cette qualification est d’autant plus stupide que cela n’a rien à voir avec la nationalité ou les racines : c’est tout aussi incohérent que de définir un Français sous le terme de « catholique », de « protestant » ou de « chrétien ». Il y a bien longtemps, n’en déplaise à certains, que la France, fille aînée de l’Église, n’est plus un pays chrétien pratiquant.
Et pourtant, lorsque nos concitoyens croisent un homme ou une femme ressemblant de près ou de loin à un Maghrébin, c’est le terme « musulman » qui ressort. Les islamistes sont à l’origine de ce tournant. Leur discours, relayé par les médias occidentaux, vise à faire penser que l’islam, religion absolue du fait que le coran soit considéré par eux comme un texte de loi à visée politique, sublime toutes les origines nationales ou ethniques. Fini les Kabyles, les Berbères, les Arabes, les Perses, les Kurdes, les Turcs… Il ne reste que les musulmans, grand bloc fourre-tout qui n’a aucun sens réel, mais qui a l’avantage d’être pratique.
D’autant plus pratique que, comme l’islamisme est un ennemi de la démocratie, nous pouvons librement qualifier les musulmans, dans leur ensemble, d’ennemis car islamistes par nature. Ainsi, certains de nos concitoyens utilisent cet argumentaire pour rejeter tous les musulmans et réincarner leur racisme anti-basané, inacceptable dans la société démocratique qui est la nôtre. Le discours raciste rampant de l’islamophobie devient beaucoup plus légitime car soutenue insidieusement par toute la droite néoconservatrice occidentale depuis les attentats du 11 septembre 2001.
En nous imposant leur vocabulaire, avec le soutien tacite d’une partie de nos médias et de nos élites, les islamistes ont gagné la première manche. Ils ont, de fait, mis les musulmans de France dans une nasse dont ils vont avoir du mal à émerger. Ce piège, amenant à un rejet nouveau (les musulmans sont accusés d’être nos adversaires politiques, alors que les Maghrébins étaient simplement accusés d’avoir du mal à s’intégrer), va pousser certains d’entre eux vers l’islamisme.
Il est urgent de déconstruire ce processus pour abattre cette alliance nauséabonde des extrêmes-droites. Non, cher lecteur, un Maghrébin n’est pas forcément un islamiste, il n’est d’ailleurs même pas forcément un musulman ! Beaucoup sont agnostiques voire athées. Rejetons ce vocabulaire débile, et soyons plus intelligent qu’eux. Il en va de la force des valeurs de notre démocratie.
Juste une précision : l'islamophobie est justement un concept inventé par les islamistes iraniens pour assimiler la critique de l'islam à du racisme. Il vise à essentialiser la religion, pour en faire une chose attachée à la personne, alors que, comme tu le dis bien, ces « identités » religieuses n'ont aucun sens. Ne tombons pas non plus dans leur piège sur cet aspect, sans quoi nous jetterons dans les bras des barbus de nombreux musulmans modérés...
RépondreSupprimerDonc Criticus, jetons nous plutôt dans les bras des islamophobes racistes caché maniant l'amalgame douteux entre race et religion, ou t'ai-je mal compris?
RépondreSupprimer« Beaucoup sont agnostiques voire athées. »
RépondreSupprimerVous êtes sûr ?
Didier fait de la provoc'...
RépondreSupprimer@ Manuel : tu m'as effectivement mal compris. Je récuse cet amalgame. En revanche, un islamophobe n'est pas forcément un raciste...
RépondreSupprimerPeut être fais tu aussi un peu un amalgame, non ? Tous ceux qui croisent un maghrébin dans la rue n'utilisent pas forcément le terme de "musulman", pour te contredire un peu dans ta phrase. Et je crains aussi que c'est voir des amalgames de partout que l'on ajoute encore à la panique et aux haines.
RépondreSupprimerMais de même que, on l'a encore vu récement, il y a des cathos fous, il existe des musulmans intégristes et dangereux, comme il existe des juifs extrémistes dans leurs convictions et leurs comportements.
Et finalement, l'ennemi de et des religions, c'est finalement cet excès qu'il y a dans chacune d'entre elle. Et qu'il faut combattre, sans amalgames, mais sans concession.
Mise à part l'amalgame que tu fais sur le regard des autres, je trouve quand même ton billet frappé d'un certains sceau de bon sens. Les amalgames, tous (dont celui que tu fais sur le regard des autres ^^) doit être combattu. Pas par la haine et la stigmatisation, car cela crée d'autres haines incontrôlables, mais par le dialogue, la compréhension. Certains appellent ça la "tolérance", mais je ne suis pas fan de ce terme que je trouve réducteur.
Je te souhaite un bon dimanche copain de ouèbe privilégié et influent :)
Criticus, je te chariais...
RépondreSupprimerFaucon, je suis d'accord, stigmatisation et amalgames accentuent haine et violence.
Et si on s'en fiche que la personne soit blonde ou brune à la peau couleur rose ou café, mais qu'on a le coeur serré à chaque fois que l'on croise une femme voilée, on est quoi ?
RépondreSupprimerSuzanne
@ Suzanne : on est humaniste.
RépondreSupprimerIl me semble qu'un grand nombre de gens qui se déclarent "islamophobes" pensent sincèrement combattre l'islamisme, mais pas les musulmans.
RépondreSupprimerLe problème, comme tu le soulignes, c'est qu'en assimilant ainsi une menace essentiellement politique et sa justification religieuse, ils légitiment par leur démarche le phénomène qu'ils entendent dénoncer.
Manuel : non, ce n'était nullement de la provocation, je vous assure. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'Arabes athées, pour dire les choses sans détour. Et, surtout, je crois que s'il s'en trouvent, ils ne doivent pas avoir trop intérêt, y compris en France et actuellement, à le crier sur les toits.
RépondreSupprimerCe qui rend très problématique l'émergence de cet "islam modéré", dont tout le monde parle mais que l'on n'entend jamais s'exprimer, ou alors à bien faible voix.
@ Criticus : oui, je suis d'accord avec toi, le terme d'islamophobie n'a aucun sens. Il suffit de dire qu'on est démocrate, et cela condamne l'islamisme, comme tous les totalitarismes.
RépondreSupprimer@ Manuel : arrête de faire de la provocation, tu vas nous énerver Roman.
@ Didier : je crois que vous vous trompez. Les jeunes immigrés que je fréquente s'attache à l'islam parce qu'elle est un point d'ancrage dans une identité qu'ils recherchent. Parfois, ils en viennent à répondre "musulman" quand on les questionne sur leur identité. Cela signifie que les idées islamistes sont en effet passées aussi chez eux, mais il faut différencier cela avec leur volonté de se définir et leur recherche d'un terme qui les réunit tous : en France, les Français voient souvent les Maghrébins comme un bloc (alors qu'ils ne le sont pas du tout) et, pour y répondre, Algériens, Tunisiens et Marocains peuvent utiliser ce point commune. De nombreux Arabes ne respectent plus les principes de l'islam : je n'ai qu'à voir les troquets en bas de chez moi pour m'en convaincre...
@ Faucon : il est vrai que je tire un peu sur la corde, mais il n'empêche que cette dérive existe. Cependant, je suis entièrement d'accord avec toi sur la question des amalgames.
@ Suzanne : je ressens la même chose que toi. Leur liberté de choix de porter le voile, qui n'a rien à voir avec l'islamisme, doit pourtant être respectée, sauf lorsque cela pose des problèmes particuliers, comme à l'école ou quand on est fonctionnaire. Dans les autres cas, même si je trouve cette pratique pénible, je ne peux que la dénoncer.
@ Rubin : oui, c'est bien le problème.
@ Mathieu : sur la « liberté de porter le voile », j'aimerais savoir quelle est la liberté d'une fille ou d'une épouse à laquelle le voile a été imposé, soit explicitement, par des pressions, soit implicitement, pour qu'elle ait la paix...
RépondreSupprimer« Leur liberté de choix de porter le voile, qui n'a rien à voir avec l'islamisme... »
RépondreSupprimerLe voile n'a rien à voir avec l'islamisme ? Et vous y croyez vraiment, à cette "liberté de choix" ? Tss, tss...
ca me rappelle les nouvelles insultes qui sont apparus ya quelques années dans les cours d'école: "sale blanche", "français de merde" etc... les blancs d'il ya 20-30 ans insultaient les immigrés et maintenant, les blancs se prennent le retour du bâton... de bonne guerre ?
RépondreSupprimer@ Criticus : pas plus grande que celle d'une femme juive de porter la coiffe ou la robe longue, qu'une femme chrétienne de porter la croix ou qu'une femme hindou de porter le troisième œil. Pour moi, c'est très pénible, mais le respect de la liberté de religion est à ce prix. Voudriez-vous vous lancer dans une interdiction dans l'espace public de tout signe marquant l'appartenance religieuse ?
RépondreSupprimer@ Didier : le voile est apparu au Moyen-Âge, bien avant l'islamisme. Le retour de son port est sans doute lié maintenant, mais le doute subsiste, et il est bon pour notre démocratie de ne pas systématiquement considérer qu'une femme voilée est une islamiste. Sinon, on retombe dans les amalgames que je dénonce dans le billet.
@ Rishnov Arthur : nos commentaires se sont croisés.
RépondreSupprimerCes insultes sont aussi stupides et ne sont jamais de bonne guerre. Là, c'est de la sale guerre.
Qu'un religieux ou une religieuse porte des signes d'appartenance, je ne vois pas en quoi cela concerne le reste de la société : la liberté d'une femme musulmane de porter le voile, celle d'une juive de porter la perruque, d'une hindoue le troisième oeil, ne regarde qu'elle.
RépondreSupprimerSi j'ai envie de porter un entonnoir sur la tête, il se trouvera certainement quelqu'un pour vouloir me l'interdire, au nom de l'aliénation dont témoigne indubitablement cette pratique.
Ce qui constitue, pour moi, une insupportable violation de la liberté individuelle, ce n'est pas que certains ressentent le besoin de porter des signes de leur appartenance religieuse ou autre ; c'est qu'il se trouve des gens pour vouloir le leur interdire au nom de leur propre liberté.
@ Rubin : je suis d'accord avec toi. Moi, les signes religieux me gonflent, mais je respecte. Nos libertés, je le disais plus haut, sont à ce prix.
RépondreSupprimer@ Mathieu : Oui. Mais on ne peut pas mettre sur le même plan le voile, qui retranche du monde et assujettit la femme, et les autres signes religieux, qui n'affectent pas sa dignité...
RépondreSupprimer@ Rubin : la liberté de porter la burqa, la bonne blague. Tu en as d'autres, des comme ça ?
@Criticus : j'en ai plein !
RépondreSupprimer@ Rubin : aussi drôle que celle-là, j'en doute. Si oui, n'hésite pas à m'en faire part.
RépondreSupprimerRubin, tu trouvais que l'esclavage était une bonne chose, aussi, puisqu'il y avait toujours un Oncle Tom pour le légitimer ? Tu trouves ça bien qu'il y ait des humains qui soient traités comme des esclaves, si ces hommes-là, après tout, sont des femmes? Tu n'es pas pour l'égalité des droits sans condition de race, de sexe, etc ? Tu ne te sens pas solidaire des femmes plutôt que de ceux qui les voilent et les musèlent ?
RépondreSupprimerSuzanne
bon, enfin...
Suzanne
@ Criticus : pour moi, un signe religieux visible est une marque de la soumission d'un homme à une foi. Tout cela est sur le même plan.
RépondreSupprimer@ Criticus et Rubin : merci de ce joli échange qui participe à la qualité de la blogosphère française...
@Suzanne : que certaines femmes portent le voile par crainte révérencielle, c'est probable. Mais comparer cette pratique à l'esclavage est absolument ridicule, sauf à faire injure aux générations d'êtres humains dont la vie a été volée par cette pratique.
RépondreSupprimerPardon, Rubin, mais toutes les pratiques discriminatoires me heurtent.
RépondreSupprimerEt la condition de la femme musulmane est décrite comme un esclavage par beaucoup de femmes musulmanes elles-mêmes. Ok, elles ne chantent pas le blues, et ce ne sont que des femmes.
Suzanne.
Cher bloggeur,
RépondreSupprimermerci pour cette analyse politique rabâchée 10001 fois dans tous les "magazines d'actualité" des grandes chaînes hertziennes, et rédigée avec tous les procédés rhétoriques et creux de la prose narcissico-pédante et nulle d'un mauvais numéro de Paris-Match.
-"l’islamisme est un ennemi de la démocratie": si les gens pensent cela, c'est parce qu'ils ont suivi vos cours nuls sur l'islam en 5ème.
-"En nous imposant leur vocabulaire, avec le soutien tacite d’une partie de nos médias et de nos élites, les islamistes ont gagné la première manche." C'est bien, continuez dans la voie du consensus mou, du "tout le monde a tort" (donc personne n'est en tort...), et vous ouvrirez un terrain plus large aux islamistes...
-"Beaucoup sont agnostiques voire athées. " J'en doute fort (c'est votre parole contre la vôtre, vous n'avancez pas plus d'arguments que moi en écrivant cela), et quand bien même cela serait vrai, les athées et agnostiques ne pourraient pas le dire, vous le savez bien.
-"alors que les Maghrébins étaient simplement accusés d’avoir du mal à s’intégrer". Ce n'est malheureusement pas qu'un procès d'intention, et bel et bien vrai. Il faudrait trouver une solution à cette question, au lieu de tenir constamment ces propos pour du racisme.
-"il faut différencier cela avec leur volonté de se définir et leur recherche d'un terme qui les réunit tous ". Tous, donc eux? Se définir? Ne seraient-ils pas Français? Vous les stigmatisez vous-mêmes... et votre phrase répète ce que je viens d'écrire, à savoir qu'il s'agit d'abord d'un problème d'intégration à la nation française.
Nina.
P.S: merci de ne pas me traiter de raciste, de m'accuser de faire des amalgames, d'être une pauvre lepéniste parano.
Je suis moi-même une gentille fille d'immigrés qui vote à gauche.
Nina.
@ Nina : je ne dois pas regarder les mêmes médias que vous. Pour les cours nuls sur l'islam, adressez un courrier à l'inspection général d'histoire-géographie, qui a la joie de fixer les problématiques du programme. Sur le reste :
RépondreSupprimer1) Donc, pour vous, l'islamisme est démocratique ? Et islam et islamisme, c'est pareil ?
2) Je n'ai pas dit que tout le monde avait tort, j'ai accusé les grands médias spécifiquement. Relisez la phrase.
3) Non, je n'ai pas de thèse pour étayer mon propos. Je me base sur mon expérience et mes fréquentations. Par contre, il est vrai que pour un jeune, il est plus difficile de se différencier du groupe.
4) Merci de reproduire ici le discours colonial : "Oh, les vilains indigènes qui ne veulent pas se comporter correctement !" Ce n'est pas du racisme, c'est du néocolonialisme. Dites-vous la même chose des Anglais qui "envahissent" le Sud-Ouest ou la Bretagne et qui continuent obstinément à vivre comme des Anglais ? Non, là, ce sont des blancs occidentaux avec du pognon, tout est normal...
5) Non, je suis réaliste. On ne peut pas demander à des gens ayant des racines ailleurs de se muer en petit Français en deux temps trois mouvements. Ils sont Français, avec leur propre histoire. L'islam est un des éléments que les immigrants d'Afrique du Nord ont apporté avec eux et qu'ils entretiennent : c'est normal, on ne peut quand même pas faire table rase du passé à ce point-là. Les jeunes, je trouve par mon expérience d'enseignant, affirment davantage l'islam aujourd'hui que par le passé. Je vois cela comme une recherche d'eux-mêmes et de leurs identités. Maintenant, n'hésitez pas à nous dire quels sont les ressorts de cela selon vous.
PS : votre discours ne me semble pas lepéniste, sauf peut-être le point 4. Cependant, vous faites aussi des amalgames.
La leçon du lundi matin : si je veux faire un billet avec pleins de commentaires, je prends comme thème général "l'islam et les musulmans" (pétard, 28 commentaires en pas deux jours, c'est pas mal)
RépondreSupprimerBon, je sors ^___^ Bonne semaine
Faucon...Je me suis fait la même réflexion...
RépondreSupprimerMathieu fait du billet blockbuster.
Il est aussi problématique pour moi de les définir par leur religion présumée que par leur origine.
RépondreSupprimerLes "jeunes" concernés sont français. Tout simplement.
"Non, cher lecteur, un Maghrébin n’est pas forcément un islamiste, il n’est d’ailleurs même pas forcément un musulman ! Beaucoup sont agnostiques voire athées. Rejetons ce vocabulaire débile, et soyons plus intelligent qu’eux. Il en va de la force des valeurs de notre démocratie."
RépondreSupprimerAlors là c'est bizarre, parce que ce n'est pas ce que je vois quand je marche dans la rue, ou en bas des tours de la zup. Quand vous dites "beaucoup", vous voulez dire beaucoup comment ? Une proportion non négligeable ? à peu près dix pour cent ? Certains ? La plupart ?
Si on voit dans la rue (et j'en vois beaucoup, souvent, plusieurs fois par jour) une femme couverte d'une étoffe noire qui dissimule son corps et son visage au regard d'autrui, portant enfants, paquets et sacs de supermarché, marchant derrière un homme légèrement vêtu, tête et bras nus si l'on est en août et qu'il fait chaud, c'est donc inexact (ou incorrect) de dire : j'ai vu un musulman avec sa femme. Rien ne nous autorise à le dire, c'est un amalgame.
Si on ajoute: la pauvre, comme elle doit crever de chaud là dessous, tu as vu comment le gars il est habillé, lui ?
Si on dit en plus: heureusement que leurs filles iront à l'école, ça leur sera peut-être une bouée de sauvetage.
Alors, on a un discours manipulé par les media. On confond une famille française ordinaire avec des islamistes. D'ailleurs, qui sont les islamistes ? C'est à peine s'ils existent, ils existent peut-être , mais loin. Ce sont des méchants, anti démocratiques, eux on les combat. Faut pas confondre avec les musulmans de base, d'ailleurs qui sont de moins en moins musulmans, faut pas croire, ils sont français, ils s'intègrent à leur rythme sans renier leur culture, et c'est raciste que de critiquer la condition de la femme chez eux, nous on était bien pareils il y a cent ans, la preuve. En deux trois générations, ils seront comme nous, on sera comme eux, tout le monde sera pareil.
Alors, qui écrit des lettres aux mairies pour demander que les enfants aient des repas spéciaux, dans les cantines scolaires ? Avec qui les maires des villes qui ont des piscines aux horaires segrégationnistes, des services hospitaliers "adaptés" ont-il traité ? Les islamistes, sans doute ?
suzanne
Ce qui m'énerve un peu, c'est que le discours antiraciste fait, en quelque sorte, monter le racisme. Dès qu'on parle de la situation des femmes, pfuit, on n'a plus que des réactions coincées, des silences gênés. La priorité, c'est "luttons contre le racisme et les femmes ce n'est pas une race,et on ne porte pas de jugement sur la culture d'autrui. On considère autrui comme français (ou américain, belge, maghrébin) à partir d'où, jusqu'où ?
RépondreSupprimerSuzanne
Suzanne
@ Rubin : je rejoins Criticus. Je suis amoureux de la liberté, et je crois l'avoir suffisament dit. Et je respecte par défaut la liberté de chacun de faire ce qui lui chante, du moment qu'il n'emmerde pas les autres.
RépondreSupprimerMais dire que la burqa est l'expression d'une liberté, c'est être "dogmatiquement" épris de la liberté. Pour ne pas froisser celle de la femme supposémment librement voilée, tu laisses agir librement, en fait, celui ou ceux qui lui ont imposé. Je suis bien conscient de la difficulté de cette question, et des problèmes qu'elle soulève. Mais le jour où toutes les femmes seront voilées, il sera trop tard pour dire que ce n'est peut-être pas, finalement, l'expression d'une liberté mais bien d'une aliénation, et d'un dangereux machisme.
à bientôt
@ Lomig & Rubin : en fait, j'ai le sentiment que Rubin ne défend la liberté que contre la tutelle étatique, et se lave les mains de savoir si, sans celle-ci, la liberté est bien moindre.
RépondreSupprimerSi on est vraiment épris de liberté, et c'est mon cas, même si je n'en fais pas ma valeur suprême - je mets la civilisation au sommet de mes valeurs - on approuve la contrainte étatique contre le voile.
Lomig et Criticus
RépondreSupprimerOuf !
suzanne
Puisque vous êtes tous gentils et que je suis méchant, vous m'expliquerez comment vous comptez vous y prendre pour interdire le voile dans les lieux publics, et surtout pour faire respecter cette interdiction.
RépondreSupprimerDéjà qu'à l'école c'est du grand n'importe quoi, j'attends avec impatiences vos propositions pour la rue.
@ Mathieu : tu devrais également analyser les positions de l'extrême-gauche vis-à-vis de l'islam, qui sont au moins aussi dangereuses et stupides que celles de l'extrême droite. Que penses-tu par exemple de l'amalgame "occident = colonisateur = sioniste" ?
RépondreSupprimerEntre les uns qui mettent tous les musulmans dans la case "islamiste", et les autres qui les mettent, islamistes compris, dans la case "gentils opprimés", on est pas sortis de l'auberge...
@ Rubin : Le port du voile n'a pas à être autorisé parce que l'interdiction est difficile à faire respecter, mais parce qu'il s'agit d'une liberté.
@ Lomig et Criticus : Que dites vous d'un pays musulman qui interdit le port de la jupe dans la rue ? Vous dites : ce pays n'est pas une démocratie libérale.
Un pays qui interdit le port du voile n'en est pas une non plus.
@ Rubin
RépondreSupprimer« Puisque vous êtes tous gentils et que je suis méchant »
Je ne parle pas de méchanceté, mais d'incohérence.
« vous m'expliquerez comment vous comptez vous y prendre pour interdire le voile dans les lieux publics, et surtout pour faire respecter cette interdiction » [...] « j'attends avec impatiences vos propositions pour la rue. »
Le point de départ, c'est le constat. Le voile est inacceptable dans une société libre.
Faire ce constat n'implique pas que l'on ait une solution toute trouvée. Mais on ne risque pas de trouver une solution si l'on accepte le voile.
« Déjà qu'à l'école c'est du grand n'importe quoi »
Le contraire du grand n'importe quoi, selon toi, ce serait donc d'accepter que l'on force des adolescentes à aller en cours voilées... ?
Je commence à me lasser d'avoir la même conversation à intervalles réguliers à ce sujet.
RépondreSupprimerJe suis contre l'interdiction du voile, à l'école ou partout ailleurs. Voilà. Toutes les démocraties libérales sont de mon avis, sauf celle dans laquelle nous vivons.
Alors tu peux penser que la France est la seule à comprendre le problème et que tous les autres pays développés sont des imbéciles, mais tu ne me feras pas changer d'avis.
@ Paul : Bullshit. La jupe ne retranche ni n'assujettit celle qui la porte. C'est ce que fait le voile. Cette comparaison relativiste n'a absolument aucun sens, si l'on veut bien voir le fait que le voile n'est pas un vêtement...
RépondreSupprimer@ Criticus : les ayatollahs qui interdisent le port de la jupe proposent les mêmes arguments que toi.
RépondreSupprimerLa jupe est représentative de ce qu'est la femme dans les sociétés occidentales : un objet sexuel. Pour exister, elle doit dévoiler ses attributs féminins, seins, jambes, fesses. Lui interdire d'être sexy, c'est la libérer de ce poids.
La comparaison me semble lourde de sens.
@ Rubin
RépondreSupprimer« tu ne me feras pas changer d'avis »
Cela ne m'empêchera pas de répéter des vérités...
« Toutes les démocraties libérales sont de mon avis, sauf celle dans laquelle nous vivons.
Alors tu peux penser que la France est la seule à comprendre le problème et que tous les autres pays développés sont des imbéciles »
Le benchmarking n'a pas valeur d'argument.
Si tous les pays occidentaux sauf un se trompent, cela ne veut pas dire que ce dernier ait tort...
La France comprend davantage le problème, car :
- elle compte les premières communautés juive, musulmane, noire et bouddhiste d'Europe. Elle sait donc ce qu'implique le fameux « vivre-ensemble ». Elle a une tradition d'accueil qui remonte à la Révolution industrielle, chose dont ne peut se prévaloir aucun autre pays européen.
- pour le meilleur et pour le pire, elle s'est liée à des sociétés musulmanes lors de la colonisation, chose que n'ont pas faite les autres puissances coloniales, même l'Angleterre, qui n'a pas prétendu apporter la civilisation à quiconque et s'est donc beaucoup moins imprégnée que la France des cultures qu'elle colonisait.
La France, qui plus est, est un pays de culture latine, et est donc héritière de l'universalisme romain et catholique. Cet universalisme implique l'édiction de règles permettant à des gens de cultures d'origine différentes de vivre ensemble.
Les autres pays européens d'immigration appartiennent au monde germanique au sens large (allemand, anglo-saxon, scandinave, néerlandais), la plupart du temps de culture protestante, où cet universalisme n'existe pas. C'est pourquoi, si ces pays sont effectivement plus respectueux des traditions, mœurs et coutumes des populations immigrées, les populations d'accueil ne se mélangent pas avec elles. Et c'est la raison pour laquelle il y a plus de mariages mixtes en France que dans les autres pays...
C'est donc la culture française qui permet, malgré les heurts inévitables du début, que l'absorption d'éléments culturels venus d'ailleurs, et leur incorporation à la culture dominante, soient possibles. Cela est strictement impossible si l'on refuse d'imposer des règles, parmi lesquelles le rejet du voile, aux immigrés.
La France dispose donc du seul modèle d'intégration durable, et vous prétendez le refuser au nom du multiculturalisme. Inconséquent.
@ Paul : sauf qu'il ne t'aura pas échappé qu'on est ici en France, et donc en Europe, et donc en Occident. En Occident donc, la femme est libre. Que cela déplaise aux ayatollahs me chaut peu. Ils ont d'ailleurs tort en regard de la liberté qui est une valeur universelle. Valeur qui se trouve être toujours en vigueur, pour l'instant, en Occident.
"En Occident donc, la femme est libre"
RépondreSupprimerElle ne le sera plus lorsqu'on lui aura interdit de porter le voile.
@ Paul : sois rassuré, la tendance est plutôt à la généralisation qu'à l'interdiction...
RépondreSupprimerOn est ici dans un cas d'école des « libertés qui oppriment, et des contraintes qui libèrent ».
Le voile est le contraire de la liberté. L'accepter, c'est se résigner au recul de celle-ci.
Remercions le ciel : nous sommes nés dans un pays béni des dieux. Quand tout le monde se trompe, que dis-je se fourvoie dans une liberté factice et multiculturelle, nous avons le courage de promouvoir la seule vraie liberté : celle de la même interdiction pour tous.
RépondreSupprimerAmen.
RépondreSupprimerBéni des dieux, non, mais pas plus maudit que les autres pays occidentaux sur beaucoup d'aspects, et moins sur celui-là. Oui, Rubin, la liberté prônée par le multiculturalisme est factice, aussi faux que cela puisse paraître sur le plan théorique.
RépondreSupprimerQuant à « la même interdiction pour tous », c'est effectivement la condition sine qua non de la même liberté véritable pour tous.
Donc la liberté véritable, c'est d'être tous égaux dans l'interdiction ? Diantre.
RépondreSupprimer@ Rubin
RépondreSupprimer« Donc la liberté véritable, c'est d'être tous égaux dans l'interdiction ? »
Euh, oui, mais c'est l'évidence même, non ?
Je crois que tu confonds libéralisme et égalitarisme, pour le coup. Ce n'est pas exactement la même chose.
RépondreSupprimerIl n'existe pas de "liberté véritable" dont l'on pourrait définir les contours et qu'il faudrait imposer à ceux qui croient être libres. On ne force personne à être libre : c'est dans l'essence même de la pensée libérale.
RépondreSupprimer@ Rubin : pas l'égalitarisme, l'égalité, sans laquelle la liberté n'est qu'un vain mot. Ce n'est pas de la sémantique. Tu me connais assez pour savoir que je suis opposé à l'égalitarisme.
RépondreSupprimer@ Paul : donc, on consent à ce que l'homme ne soit pas libre, au nom de la liberté. Curieuse conception du libéralisme. Il faudrait donc, par exemple (je dis bien « par exemple » et ne fais aucun amalgame avec la question qui nous occupe), autoriser l'esclavage, sous prétexte qu'on ne peut forcer quelqu'un à ne pas être asservi ?
@ Faucon moqueur : je ne pensais pas que LOmiG, Rubin et Criticus viendrait régler leurs comptes ici.
RépondreSupprimer@ Manuel : merci de rester objectif !
@ Etiam Rides : être français, tout à fait, mais nous sommes tous les produits de nos histoires. Je pense que, malheureusement, nos compatriotes voient les immigrés "visibles" comme immigrés avant tout. C'est déplorable, mais c'est un fait.
@ Suzanne : le couple que tu décris veut qu'on voit qu'ils sont musulmans. Ce sont des militants. Les autres femmes d'origine maghrébine, qui ne se voilent pas, ont-elles envie qu'on s'imagine, au premier abord, qu'elles sont forcément musulmane pratiquante ? Je ne le crois pas : elles ont envie qu'on voit leurs individualités, comme toutes les femmes et tous les hommes.
Je pense que la proportion d'immigrés de pays majoritairement musulmans mais non-pratiquants eux-mêmes est non-négligeable.
Pour les repas à la cantine, supprimons le poisson tous les vendredis et faisons les menus sans penser à aucune religion, et on pourra envoyer paître les autres.
@ Rubin : je peux te dire que depuis qu'il n'y a plus de signes religieux dans mon lycée dit difficile, les choses sont quand même apaisées.
@ Paul : je dénonce tous les amalgames, même ceux qui sont faits envers les bourgeois. ;)
@ Criticus : ton argument de "La France seule contre toute" est intéressant. Je te le ressortirais la prochaine fois que l'on parlera des services publics.
@ Rubin, Criticus et Paul : arrêtez avec vos bondieuseries, on se croirait sur un blog intégriste !
@ Criticus :
RépondreSupprimerSi un homme se réduit volontairement en esclavage (quelqu'un qui pratique le SM par exemple), on a rien à lui dire tant qu'il est consentant. Le rôle de l'État, dans la pensée libérale, est de protéger les droits naturels des être humains. Pas de leur expliquer qu'en suivant les préceptes de leur religion, il ne sont pas libres.
Si une femme musulmane est d'accord pour porter le voile, c'est sa liberté de le faire, et peu importe que ça heurte et offense ta conception de la liberté.
S'il s'avère toutefois que cette femme est contrainte par sa famille, et par la violence, au port dudit voile, il est clair qu'elle n'est alors pas libre de le porter.
@ Mathieu : oui mais, pour le coup, il s'agit d'une mauvaise exception française !
RépondreSupprimerPS : je dis des « bondieuseries », moi ?!
@ Paul
RépondreSupprimer« Si un homme se réduit volontairement en esclavage [...] on a rien à lui dire tant qu'il est consentant. »
Tu sais, La Boétie dénonce la servitude volontaire. On dirait que toi, tu y consens...
« ta conception de la liberté »
Ce n'est pas seulement ma conception de la liberté, c'est celle qui prévaut - pour l'instant - en Occident, même si la plupart des États occidentaux trahissent cette tradition humaniste.
Ceux qui veulent immigrer en Occident doivent se conformer à cette conception qui, je le rappelle, a une portée universelle.
« S'il s'avère toutefois que cette femme est contrainte par sa famille, et par la violence, au port dudit voile, il est clair qu'elle n'est alors pas libre de le porter. »
Et comme elle n'est pas libre de le porter, on la libère en lui en interdisant le port. CQFD...
@ Criticus : je ne sais plus de quelle exception tu parles. Je suis perdu dans votre dispute.
RépondreSupprimerCher blogeur,
RépondreSupprimermon billet était quelque peu confus, l'émotion, vous comprendrez. Je vais tâcher de faire plus clair.
Non, je fais clairement la différence entre "islam" et "islamisme". Je regrette, comme vous, que l'amalgame se soit généralisé, notamment après les attentas du 11 septembre, et j'y vois là un manque grave de culture historique, dont il faut peut-être trouver la cause dans une faille de l'éducation. Et, bien sûr, je considère l'islamisme comme un ennemi de la démocratie, comme vous dites.
Mais je persiste dans l'idée que la part de musulmans réellement modérés est beaucoup moins importante que ce que vous ne laissez entendre.
Ce qui me gêne dans votre raisonnement, c'est tout simplement sa logique: les Français non-musulmans pensent que tous les musulmans sont des islamistes. Les Français voient les Français d'origine maghrébine comme des musulmans et par là des islamistes. Soit.
DONC: les Français d'origine maghrébine se présentent comme des musulmans.
Je ne pense pas que ce soit ce processus qui soit à l'œuvre. Je pense que la progression des idées des islamistes expliquent cette réaction, ainsi que le fait que les Français d'origine immigrée se soient définis les premiers comme des "musulmans" qui a entraîné l'amalgame que vous dénoncez.
"Parfois, ils en viennent à répondre "musulman" quand on les questionne sur leur identité. Cela signifie que les idées islamistes sont en effet passées aussi chez eux, mais il faut différencier cela avec leur volonté de se définir et leur recherche d'un terme qui les réunit tous": dans cette phrase, vous le reconnaissez vous-même.
Ce qui me choque, c'est d'une part, que ces idées aient malheureusement beaucoup de portée et d'influence, d'autre part, que ces jeunes cherchent à se différencier, alors qu'ils devraient tous se sentir Français. Je ne dis pas là qu'ils ne devraient pas avoir le droit de se dire "musulmans", mais qu'ils ne devraient pas se sentir uniquement musulmans. Vous savez comme moi que beaucoup entendent "musulman" comme "non-Français". Et bien dans ce cas, je ne suis pas néo-colonialiste, loin de là, mais cela prouve bien qu'il y a un problème d'intégration des immigrés en France. C'est quand même logique, ce n'est pas moi qui le dit, c'est eux: je répète, s'ils ne se sentent pas Français, c'est qu'il ne se sont pas intégrés dans la culture française. Nous sommes tous des êtres "cultivés" (je voudrais pouvoir dire "culturés"), c'est plus dur pour d'autres, en raison de leurs origines, il faut avoir le courage de le reconnaître. Dès qu'on parle d'intégration, on est forcément raciste. Pardonnez-moi de vouloir que quelqu'un qui ne connaît pas le lieu où je vis puisse entrer, s'insérer dans la communauté. Mais si l'on refuse de s'accorder sur une définition précise de cette culture, pour satisfaire les unes et les autres, il ne faut pas ensuite s'étonner que la minorité ne se sentent pas comme partie intégrante de la majorité.
C'est mon principal reproche: on a doté d'une connotation péjorative un terme, "intégration", en lui donnant le sens d'une soumission de l'un à l'autre, alors qu'il est une acceptation de l'un par l'autre, qui a fait des efforts d'assimilation.
Oui, d'assimilation. Cela veut dire parfois, qu'il faille renier certains éléments de son identité, comme la langue ( cela concerne les Anglais pleins de pognon dont vous faites référence). Ce n'est pas du néo-colonialisme, vous pardonnerez mon cynisme, mais ce sont des personnes qui ont fait le choix de vivre hors de leur pays, avec les sacrifices que cela peut coûter. En niant que certains sacrifices doivent être faits, vous ouvrez la porte au fameux "Ah, mais ils viennent nous coloniser!".
Oui, il faut demander que ces sacrifices soient faits, pour sortir de la situation que vous décrivez: des Français qui stigmatisent d'autres Français qui ne se sentent pas Français.
Il faut cesser de flatter les Français d'origine immigrée dans leurs particularismes, et de s'étonner ensuite qu'ils ne se sentent pas intégrés au reste de la communauté du pays. On chante les louanges de la culture des banlieues ( qui est plus un signe de mal-être et de sentiment d'exclusion, d'ailleurs, qu'un laboratoire d'expérimentations artistiques), alors qu'on sait pertinemment qu'il vaut mieux, pour sa culture générale et sa réussite professionnelle, écouter "Don Giovanni" que Rhoff.
Et qu'on ne me rétorque pas que "Rhoff, ça se défend, pourquoi pas après tout, mais, euh, ce serait pas du racisme?"
Ce n'est pas leur rendre service que de les enfermer dans leurs communautés, car une multitude de groupes se sentant différents les uns des autres n'a jamais constitué un pays. On voit dans l'élection de Barack Obama la victoire du multiculturalisme, alors que, par son parcours éducatif et personnel, et par sa carrière politique, il n'a jamais suivi cette voie. Obama est le triomphe même de l'idéologie d'assimilation du "melting-pot".
Il faut aussi arrêter de voir le spectre de la xénophobie partout, et que tous les Français voient les Maghrébins comme des islamistes. Le problème est inverse: ce sont les Maghrébins qui pensent qu'on ne les voit que comme des islamistes, comme vous les encouragez à le penser par votre article. Vous généralisez ce problème d'amalgame chez les Français, et minimisez celui du sentiment d'exclusion des Français d'origine immigrée, en refusant d'y voir l'échec de la politique d'immigration française. Par là, vous donnez plus de corps à cette paranoïa de la xénophobie. Vous ne rendez service ni aux uns, ni aux autres, en ne donnant des torts qu'aux uns, et en refusant de voir ceux des autres pour éviter de paraître "néo-colonialiste", bref, par refus de logique et de réalisme.
Nina.
P.S: j'avais promis de faire moins confus... pour le coup, c'est raté!
Eh bien, Nina, ça c'est du commentaire !
RépondreSupprimerJ'ai tout lu, et je suis d'accord avec vous, à quelques petites nuances près.
Le paradoxe de l'homme de gauche aux idées de gauche, c'est qu'il ne veut pas, à aucun prix, être (ça c'est bien, enfin, à mon sens, c'est bien) mais même paraître raciste, musulmaniste, maghrebinophobe, que sais-je. Et il va se livrer à mille contorsions bizarres pour trouver des mots qui le feront échapper à ces maux absolus.
Souvent, quand on écrit "les arabes", "les musulmans", "les maghrébins", on se fait reprendre, quoi qu'il y ait derrière.
Et quand on ne sait plus quel mot employer sans vexer personne et sans passer pour un lepeniste puissance dix, il y a un problème.
Les femmes emburquanées sont des militantes ? Eh bien, il y a encore plus de militants islamistes que je croyais, alors. Du coup, je deviens islamophobe. Enfin, burqanophobe.
Suzanne.
@ Nina : bon, c'est plus qu'un commentaire et cela ressemble davantage à un billet. Il va falloir que vous fassiez votre blog, si cela continue... ;)
RépondreSupprimerConcernant vos réflexions, quelques éléments de réponse :
1) Sur la diffusion des idées islamistes chez les musulmans, je reconnais que votre vision peut se tenir aussi. Là, j'admets ne pas avoir vraiment d'éléments pour estimer qui a raison.
2) sur le second point, je m'adresse, dans ce billet aux Français qui ne sont pas d'origine nord-africaine. Je pourrais aussi faire un billet à la destination des Français d'origine nord-africaine. Cependant, je ne crois pas à ce rejet d'intégration de ce groupe-là. Pour moi, ce sont les Français qui, depuis l'époque coloniale, considèrent les Français musulmans comme des non-intégrés en puissance. Souvenez-vous des discours anti-immigrés des années 1970 et 1980, c'était bien avant la diffusion de l'islamisme en France, et on voyait déjà les Arabes comme des non-intégrés, alors qu'ils étaient là depuis 10 ans seulement. De plus, on ne reproche jamais cela aux Européens (je le répète), aux Asiatiques, aux Indiens et aux Pakistanais. Pourquoi ? Combien de fois ai-je entendu dire, dans l'Education nationale : "oh, mais les Asiatiques, qu'est-ce qu'ils réussissent mieux." Pourtant, ils ont autant de difficultés en français et ils restent tout autant communautaire. Il y a autre chose que le rejet des Nord-Africains français de la France.
3) Je suis en total désaccord avec vous sur le point suivant. Certes, les immigrés viennent vivre ici, mais ils le font souvent contraints et forcés, par les conditions désastreuses de la situation politique, économique et sociale du pays d'origine. De plus, les immigrés sont aussi à l'origine d'une hausse de la démographie, d'une hausse du PIB et d'une dynamique plus forte de notre pays. Ces gens viennent souvent ici plein de souffrances, et on doit en plus leur reprocher de garder un peu de leurs racines ? L'intégration est à double-sens, sinon, elle ne peut pas fonctionner.
4) Je ne flatte pas les immigrés, j'aimerais bien savoir où vous voyez ça. Par contre, d'accord avec vous sur Obama.
5) Nier la xénophobie ne changera pas grand-chose non plus. Elle existe. Sinon, comment expliquer le taux de chômage différent à diplôme égal, les difficultés à trouver un logement à revenu égal ? Je suis d'accord avec vous sur le fait que les immigrés doivent aussi abandonner leurs préjugés, mais ils sont tout de même la minorité. C'est aussi le boulot des démocrates de rappeler régulièrement ce que la majorité fait de mal envers la minorité.
6) Soit, je n'aide personne, mais il faudra bien qu'à un moment, quelqu'un fasse un pas. Je propose à la majorité de le faire.
Vous ne croyez pas à la persistance de l'esprit colonial ? Dommage, car il explique bien des choses.
@ Suzanne : peut-être est-ce tout simplement parce que je ne suis pas raciste, et donc, je n'ai pas besoin d'écrire des trucs racistes, ni de dire que je ne le suis pas. De plus, dans mon texte, les mots entre guillemets sont écrits.
Vous croisez souvent des burqas dans la rues, vous ? En 30 ans de vie dans le 93, j'ai dû en voir trois ou quatre fois. Il y a quand même une différence avec le simple voile.
@ Mathieu :
RépondreSupprimer"C'est aussi le boulot des démocrates de rappeler régulièrement ce que la majorité fait de mal envers la minorité".
Tu veux dire des libéraux non ?
;-)
@ Paul : je crois que tu confonds la démocratie avec le libéralisme, cher Paul.
RépondreSupprimer@Mathieu, @Paul : ne vous lancez pas dans une grande discussion théorico-sémantique, c'est l'anniversaire de mon père.
RépondreSupprimer@ Mathieu : Tu as raison, j'avais lu un peu rapidement ta phrase. C'est bien la démocratie qui permet à la majorité de soumettre la minorité à ses décisions. Et un démocrate, qui considère ce mécanisme comme un absolu, se contente de rappeler le mal qu'il peut causer.
RépondreSupprimerUn libéral, lui, protège la minorité contre la décision démocratique.
@ Rubin : joyeux anniversaire, papa Sfadj !
RépondreSupprimer@ Paul : ah oui, tiens, tu as bien résumé notre échange.
Mathieu : des femmes voilées de la tête aux pieds, j'en vois tous les jours si je vais au supermarché ou dans la Zup de la grande ville de province la plus proche de chez moi.
RépondreSupprimerJ'ai lu il y a quelques années un article dans le Nouvel Observateur (il me semble, mais je me trompe peut-être de journal). La journaliste avait fait l'expérience de se voiler intégralement et de se promener ainsi; elle en avait retiré un sentiment d'accablement. Tout le monde tournait la tête avec un air apitoyé, gêné, malheureux, évitait son regard.
Je n'ai pas l'impression que ces femmes soient des militantes, plutôt des femmes qui ne peuvent pas faire autrement, mais je me trompe peut-être.
Merci pour cet échange.
Suzanne.
@ Suzanne: tout à fait d'accord avec vous sur les paradoxes de l'homme de gauche, qui s'est ainsi doté d'une parole politique fade, consensuelle et molle, c'est bien dommage, j'y vois là les conséquences des déboires actuels de la gauche actuelle.
RépondreSupprimer@ Mathieu: en effet, je peine à croire à la persistance d'un sentiment colonial chez les Français "de souche". J'ai même peur que ce ne soit pas plutôt les Français d'origine immigrée qui se perçoivent encore comme des colonisés, peut-être parce qu'ils sont en France, comme vous le dites, suite à une immigration de la misère. Je ne le leur reproche pas: mes parents sont eux-mêmes arrivés en France dans cette condition! Mais cela ne justifie pas qu'on ne tente pas de s'intégrer au reste de la société.
Je le répète: s'intégrer ne veut pas dire nier ses origines, mais accepter les fondements sociaux (règles de la vie en société), culturels (langues, traditions...), et politiques (les lois de la République telles qu'elles ont été démocratiquement promulguées).
Quand on tente avec fracas de nier le principe de laïcité, comme on l'a fait lors des affaires de voile à l'école, c'est qu'on n'accepte pas ces fondements. Pour moi c'est donc qu'il y a un problème d'intégration.
Vous parlez d'une "intégration à double sens": il faut que les Français "de souche" acceptent en effet la présence d'immigrés s'ils sont intégrés (sinon, c'est bel et bien du racisme). Mais la pierre de touche de cette intégration doit rester une culture unique, française. Sinon, c'est le grand n'importe quoi, comme ça l'est actuellement, et tout le monde se regarde en chiens de faïence.
Toujours au sujet du sentiment colonial, ne pensez-vous pas aussi que si les difficultés d'intégration des populations maghrébines sont plus stigmatisées que celles des populations d'origine asiatique ou pakistanaise, ce n'est pas tout simplement parce qu'elle est l'immigration plus présente en nombre?
Quand aux cas de discriminations que vous évoquez, je me demande s'ils sont si fréquents, et pas surmédiatisés par les associations de défense des communautés, qui, selon moi, renforce chacun des groupes dans leur certitude: les uns pensent que les autres ne veulent pas s'intégrer (puisqu'ils se retrouvent "entre eux" dans des associations spécifiques) et les autres se retrouvent pour lutter "entre eux", au lieu de demander un effort de la nation pour lutter contre ces problèmes.
Oui, j'aurais préféré que votre billet porte de façon égale sur les refus d'intégration des uns et des autres. Parce que ce sont les Français d'origine immigrée qui évoquent le plus souvent la colonisation en des termes offensifs, que les Français "de souche". Parce que les torts sont des deux côtés. Même si la majorité en a, logiquement, plus que la minorité, la question ne se résoudra pas si on la schématise par des processus de diabolisation et de victimisation.
Pour ce qui est de faire mon blog, je crois que vous et vos petits camarades, dont j'ai suivi le sulfureux débat sur le voile, faites cela mieux que je ne le pourrais ;-)
Nina.
@ Suzanne : deux expériences différentes donc. Sur le militantisme, je ne sais pas, je ne connais pas ces milieux, et je ne vais donc pas faire de pronostics.
RépondreSupprimer@ Nina : sur le sentiment colonial, il persiste, à mon humble avis, des deux côtés.
Je ne pense pas que la très grande majorité des immigrés s'opposent à la culture française.
Sur le nombre, la plus grosse communauté immigrée en France est la communauté portugaise. Elle ne pose pas autant de problèmes aux Français dit de souche, sans doute parce qu'elle est moins visible et plus proche culturellement. Les Algériens viennent en deuxième. Non, en y réfléchissant, je ne crois pas, car si le nombre est plus "visible", on entre dans des problèmes raciaux assez nauséabonds. Si c'est la tête qui gène l'intégration, les Maghrébins ne sont pas prêts de s'intégrer.
Sur les stats, tout est sur le site de l'INSEE.
Pour mes "petits camarades", ils ont dévié sur le voile, ce qui n'était pas mon sujet de départ. Moi, je parlais de l'islamisme.
@ Mathieu
RépondreSupprimer« la plus grosse communauté immigrée en France est la communauté portugaise »
C'est faux. Une communauté ne se définit pas que par sa nationalité. Mais par son origine. Ainsi, tel Français pourra tout à fait se sentir appartenir à l'une des trois communautés issues du Maghreb, voire se sentir maghrébin. Et c'est bien le cas pour de nombreux Français d'origine maghrébine qui, contrairement aux membres de la communauté portugaise, n'ont pas gardé la nationalité de leur pays d'origine. Seule une conception purement paperassière de l'identité peut te conduire à écrire pareille énormité.
@ Criticus : au plan nationalité, j'ai pourtant raison.
RépondreSupprimerTon raisonnement se tiendrait si tu avais un quelconque outil pour mesurer le ressenti de chaque Français. Or, tu ne sais pas quel Portugais d'origine se sent Français et quel Portugais se sent encore Portugais. Idem pour les Algériens. Donc, là, tu places ton opinion au passage. Sans réel moyen statistique pour mesurer cela, on passera notre temps à se perdre en conjecture et à faire des amalgames.
Disons plutôt que les outils statistiques que tu utilisent ne sont absolument pas pertinents pour pouvoir se faire une idée claire de la présence de communautés culturelles en France. Et qu'ils te conduisent à un déni de réalité : la première communauté en France est composée des personnes issues de l'immigration maghrébine. Cesse donc de nier les faits, que tu es seul ici à réprouver...
RépondreSupprimerVoilà ce que je reproche au discours que je qualifie, faute de mieux d"honnête homme de gauche". Une négation de ce qu'on peut juste voir en regardant autour de soi, en marchant dans les rues. Sur les blogs où les forums où l'on parle d'immigration, d'islam, des classes de collège à forte population musulmane, ça commence toujours comme ça : "il ne faut pas confondre islam et islamisme" et ça se finit toujours comme ça: "moi des femmes voilées je n'en vois pas" et "moi des femmes voilées j'en vois de plus en plus".
RépondreSupprimerJ'en reviens au sens premier du billet, qui est, si je ne me trompe pas: à cause des islamistes et du traitement par les media que posent les actions et idées des islamistes, c'est toute une population musulmane innocente qui s'en prend plein les dents et qui se radicalise de plus en plus.
Un exemple concret: la cantine scolaire d'un regroupement de 500 élèves environ, dont font partie à peu près 80 enfants que les femmes de cuisine désignaient simplement sous le nom de "pas d'porc": on ne met pas de porc dans l'assiette mais un morceau de fromage ou un batonnet de poisson surgelé, sans s'en faire si les légumes ont été un peu imprégnés de la sauce du rôti, si le gâteau ou l'entremets sont confectionnés avec, comme c'est toujours le cas, de la gélatine porcine. Un fonctionnement sans problème et sans récriminations, jusqu'au jour de l'année dernière ou le comité de gestion à reçu un courrier de parents demandant des repas végétariens, sans gélatine, sans contact viande-légumes. Le comité a demandé que les familles désireuses de cet aménagement se désignent clairement. Il y en a eu trois (huit enfants concernés) qui prétendaient parler au nom des autres, et disaient que, tant pis, leurs enfants ne mangeraient que du pain à la cantine par la faute d'une organisation discriminatoire.
Les maires ont poliment suggéré à ces familles de s'arranger entre elles, puisque la cantine est un service, et non une obligation.
Attitude de refus, mais respectueuse et ferme, pas de prise pour polémique, et tout le monde, finalement, continue à manger des gâteaux.
Suzanne
@ Criticus : dire "Maghrébin" ne me semble pas très clair non plus, et efface la diversité de l'ensemble. Un Maghrébin n'est valide que si tu estimes que les habitants de la Tunisie, du Maroc et de l'Algérie sont semblables. Je n'en crois rien. Les nationalités posent aussi des problèmes d'interprétation, mais en France, les seuls outils statistiques dont nous disposons s'appuient là-dessus.
RépondreSupprimer@ Suzanne : peut-être chacun voit-il ce qui correspond à ses propres fantasmes.
Merci en tout cas de me qualifier d'honnête. Pour la peine, je vais compter les burqas que je croise, et j'en ferai un bilan.
Pour la cantine, l'école républicaine a toujours essayé d'arranger les choses pour que les gosses mangent, ce qui reste quand même le plus important, d'autant plus qu'ils ne sont pas responsables des délires de leurs parents. Ainsi cette pénible habitude du poisson le vendredi, qui se maintient vaille que vaille. Maintenant, ce maire a eu la bonne attitude. On ne peut pas bouleverser un service public entier, qui n'est même pas obligatoire, pour huit individus.
Mathieu: vous savez bien que la pratique religieuse a imposé des jours de marée, que le commerce s'est adapté, et que quand on veut avoir un choix de poisson frais, c'est le vendredi et le mardi qu'il faut aller à l'étal du poissonnier. S'il y avait un jour de grande pêche au mouton et des prix attractifs sur le mouton le mercredi, nul doute qu'on mangerait du navarin ou du couscous le jeudi ! Et il y a vieille lurette que l'Eglise s'est adoucie là-dessus, au point que je me demande si dans les couvents cette coutume perdure. En tout cas, elle n'a plus valeur de dogme et de tabou. Je n'ai jamais, de toute ma vie, rencontré un seul catholique qui refuse de manger de la viande le vendredi. Peut-être y en a-t-il qui le font, mais discrètement, pas d'une façon revendicatrice alors. Aucun rapport avec des exigences religieuses de régime particulier qui fleurissent un peu partout, et qui en énervent plus d'un. Ce n'est pas réaliste de faire la comparaison entre les nuisances_ou supposées telles- entre le christianisme de maintenant et l'islam de maintenant. Et c'est ce qui me chagrine, m'effraie, m'embête le plus dans l'islam d'aujourd'hui, tel qu'il s'exprime là, en France, autour de moi: il me fait dégringoler soixante ou cent ans en arrière, quand les femmes sortaient obligatoirement avec un foulard sur la tête, n'avaient pas de compte en banque à leur nom, ni de droit de vote, et tout et tout. C'est une époque pas si lointaine, nos acquis sont récents et fragiles encore, précieux, et loin d'être partagés par tous.
RépondreSupprimerSuzanne
@ Suzanne : en tout cas, dans l'Education, c'est poisson le vendredi !
RépondreSupprimerPour moi, la religion est un poids. C'est une affaire privée, point. Lorsqu'un religieux essaie d'imposer sa vision à tous, il faut absolument réagir. En cela, je ne fais pas de différence. Aujourd'hui, les cathos sont moins actifs en France, mais cela ne signifie pas qu'ils ne le redeviendront pas. Toutes les religions doivent être traitées pareilles. Pour moi, dans l'espace privé, chacun fait ce qu'il veut, et dans l'espace public, tout le monde laisse sa religion dans son intime. Si on respectait tous cela, les choses iraient mieux.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer@ Anonyme : je dois supprimer ce commentaire, d'abord parce qu'il contrevient à la loi, et ensuite parce qu'il est bourré de fautes...
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