Cher lecteur, à force de rester silencieux, je me suis fait griller par Toréador qui, en quelques lignes bien sentis, a résumé ce que je pense depuis plusieurs jours.
Comme tu le sais peut-être (mais vu le traitement médiatique du sujet, je te pardonnerais si ce n’était pas le cas), la Guadeloupe est totalement paralysée depuis plusieurs semaines par une grève générale d’une ampleur inconnue jusque là. Il y a huit jours, la Martinique a embrayé et il semble que la Réunion ne tarde pas à sauter le pas. En effet, un préavis de grève a été déposé pour le 5 mars à la Réunion.
Soucieux d’éviter une contagion sur la métropole après la grève massive du 29 janvier, les médias français ne cessent de déblatérer sur les problèmes structurels que connaissent les DOM, sans pour autant faire le lien évident avec la crise générale des salaires que connaît l’ensemble des pays développés. D’ailleurs, on a même lancé un discours insinuant que tout est encore de la faute de l’État, à cause de la prime que touchent les fonctionnaires qui acceptent de venir travailler dans ces îles. Ces privilégiés sous statut tireraient les prix vers le haut, alors que les salaires du privé sont bien plus bas en moyenne.
Ce que je trouve délirant, c’est la légèreté du pouvoir dans cette affaire. Cela fait presque un mois que les Guadeloupéens ne travaillent pas. Réfléchis un peu à cela, cher lecteur : un mois de paie perdu, un gouffre financier pour des gens qui sont déjà assez mal payés. Face à cette impressionnante détermination, le gouvernement joue la montre : Yves Jégo attend deux semaines avant de daigner s’y rendre, et revient en catastrophe, vexant tout le monde sur place, pour y retourner puis revenir tout aussi vite. Sarkozy ne dit rien le 5 février sur ce conflit, pas un traître mot. On nomme enfin deux médiateurs qui sont délégitimés par le comportement antérieur des politiques.
Tout cela n’a qu’un seul sens : évitez que les Français adoptent en France le même moyen d’action. Là se niche ce discours permanent sur les spécificités locales. Je suis sûr qu’à l’Elysée et à Matignon, on prie pour que ces grèves ne rentrent pas en résonance avec le mouvement du 19 mars.
Je ne vois pas bien comment les Guadeloupéens vont sortir de ce conflit. S’ils perdent sans rien obtenir, l’humiliation va s’installer. Toute une population rabaissée, ce n’est pas bon pour la tranquillité de notre pays.
Comme tu le sais peut-être (mais vu le traitement médiatique du sujet, je te pardonnerais si ce n’était pas le cas), la Guadeloupe est totalement paralysée depuis plusieurs semaines par une grève générale d’une ampleur inconnue jusque là. Il y a huit jours, la Martinique a embrayé et il semble que la Réunion ne tarde pas à sauter le pas. En effet, un préavis de grève a été déposé pour le 5 mars à la Réunion.
Soucieux d’éviter une contagion sur la métropole après la grève massive du 29 janvier, les médias français ne cessent de déblatérer sur les problèmes structurels que connaissent les DOM, sans pour autant faire le lien évident avec la crise générale des salaires que connaît l’ensemble des pays développés. D’ailleurs, on a même lancé un discours insinuant que tout est encore de la faute de l’État, à cause de la prime que touchent les fonctionnaires qui acceptent de venir travailler dans ces îles. Ces privilégiés sous statut tireraient les prix vers le haut, alors que les salaires du privé sont bien plus bas en moyenne.
Ce que je trouve délirant, c’est la légèreté du pouvoir dans cette affaire. Cela fait presque un mois que les Guadeloupéens ne travaillent pas. Réfléchis un peu à cela, cher lecteur : un mois de paie perdu, un gouffre financier pour des gens qui sont déjà assez mal payés. Face à cette impressionnante détermination, le gouvernement joue la montre : Yves Jégo attend deux semaines avant de daigner s’y rendre, et revient en catastrophe, vexant tout le monde sur place, pour y retourner puis revenir tout aussi vite. Sarkozy ne dit rien le 5 février sur ce conflit, pas un traître mot. On nomme enfin deux médiateurs qui sont délégitimés par le comportement antérieur des politiques.
Tout cela n’a qu’un seul sens : évitez que les Français adoptent en France le même moyen d’action. Là se niche ce discours permanent sur les spécificités locales. Je suis sûr qu’à l’Elysée et à Matignon, on prie pour que ces grèves ne rentrent pas en résonance avec le mouvement du 19 mars.
Je ne vois pas bien comment les Guadeloupéens vont sortir de ce conflit. S’ils perdent sans rien obtenir, l’humiliation va s’installer. Toute une population rabaissée, ce n’est pas bon pour la tranquillité de notre pays.
ce silence des médias est ahurissant depuis le début...
RépondreSupprimergageons qu'avec l'arrivée des vacances on va commencer à en entendre parler :) pauvres touristes qui ne trouveront pas d'essence
@ Gaël : J'ai une connaissance qui partait aujourd'hui en vacances en Martinique. S'il me rapporte des histoires intéressantes, je vous en ferai part.
RépondreSupprimerÀ lire, un avis intelligent et pondéré sur la Guadeloupe.
RépondreSupprimerSinon, je trouve très amusant, et très symptomatique de cette époque de merde que le premier réflexe soit pour plaindre les touristes. En un sens, c'est normal, puisque le touriste est l'avenir (proche, très proche) de l'Homme.
En l'occurrence, le tourisme aux Antilles françaises ne représente à peu près rien, en tout cas pas grand-chose. À peine moins que les salaires, dans des départements où plus d'un tiers de la population vit aux crochets des contribuables de la métropole.
@ Didier : merci pour le lien, très intéressant.
RépondreSupprimerPour le tourisme, je n'ai pas bien compris, mais enfin...