Le Canada continue de bruisser du scandale de la bataille des plaines d’Abraham. La presse canadienne du jour, autant francophone qu’anglophone, semble annoncer que la Commission des Champs de Bataille Nationaux va prochainement reculer sur la reconstitution militaire de la bataille. Des cérémonies devraient pourtant avoir lieues autour de ce 250ème anniversaire.
Pourquoi est-ce que je t’embête avec cette bataille lointaine, cher lecteur ? Toute l’histoire du Canada s’est jouée durant cette journée de 1759.
Cela fait trois ans que la France et l’Angleterre se disputent le contrôle de l’Amérique du Nord. La guerre, d’abord avantageuse pour la France, a commencé à mal tourner avec l’arrivée en Nouvelle-Angleterre de renforts militaires britanniques très importants. La France, elle, se concentre plutôt sur la guerre en Europe et ne dispose pas des moyens maritimes pour déplacer de grands régiments. La Royal Navy bloque assez efficacement les ports français.
En juin 1759, la marine britannique s’installe dans le Saint-Laurent et y navigue tout au long de l’été. Au début du mois de septembre, les Britanniques débarquent à Québec et y mettent le siège. Le 13 septembre, l’armée française fait une sortie et les deux généraux commandant les deux forces sont tués. Cependant, le choc est fort côté français, et devant l’absence de renforts, Québec capitule le 18 septembre. Coupée ainsi de la France, le reste de la colonie canadienne ne tarde pas à céder. Montréal chute en 1760.
Ainsi est né le Canada : une colonie anglaise, dans laquelle la population anglaise devient progressivement majoritaire (en particulier avec l’arrivée des colons anglais opposés à l’indépendance des États-Unis quelques années plus tard) mais avec une communauté francophone très importante, qui compose encore quelques 25% de la population du pays, concentrée dans certains territoires comme le Québec et le Nouveau-Brunswick, et des touts petits espaces ailleurs (Manitoba, Ontario, Nouvelle-Écosse...)
Pour les Québécois, cette bataille est évidemment un crève-cœur. Ils ont perdu cette guerre, puis ont été abandonnés par la France qui n’a pas souhaité, lors des négociations du Traité de Paris qui ont suivi, récupérer le Canada en échange d’Haïti, deal proposé à l’époque par le Royaume-Uni. Pour les Anglophones, cette bataille marque enfin leur victoire sur la France, qui leur avait pourri l’existence depuis le début du XVIIe siècle, et la fondation de ce nouveau pays qu’est le Canada.
Aujourd’hui, les souverainistes québécois combattent pour faire annuler toute commémoration, au grand dam des Anglophones qui souhaitent marquer leur attachement à cette histoire.
En tant que bon « maudit Français », je ne prendrais bien sûr pas position. Cependant, l’âpreté de cette querelle illustre toujours le fait que l’existence du Canada en tant que nation, dont rêvait Trudeau dans le passé, est toujours un rêve...
Voilà pourquoi Sarkozy ferait bien de faire attention lorsqu’il se mêle des affaires des autres…
Pourquoi est-ce que je t’embête avec cette bataille lointaine, cher lecteur ? Toute l’histoire du Canada s’est jouée durant cette journée de 1759.
Cela fait trois ans que la France et l’Angleterre se disputent le contrôle de l’Amérique du Nord. La guerre, d’abord avantageuse pour la France, a commencé à mal tourner avec l’arrivée en Nouvelle-Angleterre de renforts militaires britanniques très importants. La France, elle, se concentre plutôt sur la guerre en Europe et ne dispose pas des moyens maritimes pour déplacer de grands régiments. La Royal Navy bloque assez efficacement les ports français.
En juin 1759, la marine britannique s’installe dans le Saint-Laurent et y navigue tout au long de l’été. Au début du mois de septembre, les Britanniques débarquent à Québec et y mettent le siège. Le 13 septembre, l’armée française fait une sortie et les deux généraux commandant les deux forces sont tués. Cependant, le choc est fort côté français, et devant l’absence de renforts, Québec capitule le 18 septembre. Coupée ainsi de la France, le reste de la colonie canadienne ne tarde pas à céder. Montréal chute en 1760.
Ainsi est né le Canada : une colonie anglaise, dans laquelle la population anglaise devient progressivement majoritaire (en particulier avec l’arrivée des colons anglais opposés à l’indépendance des États-Unis quelques années plus tard) mais avec une communauté francophone très importante, qui compose encore quelques 25% de la population du pays, concentrée dans certains territoires comme le Québec et le Nouveau-Brunswick, et des touts petits espaces ailleurs (Manitoba, Ontario, Nouvelle-Écosse...)
Pour les Québécois, cette bataille est évidemment un crève-cœur. Ils ont perdu cette guerre, puis ont été abandonnés par la France qui n’a pas souhaité, lors des négociations du Traité de Paris qui ont suivi, récupérer le Canada en échange d’Haïti, deal proposé à l’époque par le Royaume-Uni. Pour les Anglophones, cette bataille marque enfin leur victoire sur la France, qui leur avait pourri l’existence depuis le début du XVIIe siècle, et la fondation de ce nouveau pays qu’est le Canada.
Aujourd’hui, les souverainistes québécois combattent pour faire annuler toute commémoration, au grand dam des Anglophones qui souhaitent marquer leur attachement à cette histoire.
En tant que bon « maudit Français », je ne prendrais bien sûr pas position. Cependant, l’âpreté de cette querelle illustre toujours le fait que l’existence du Canada en tant que nation, dont rêvait Trudeau dans le passé, est toujours un rêve...
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