vendredi 20 février 2009

Une chicha ? Chiche !

Cher lecteur, comme tu ne le sais sans doute pas, le billet que j’avais publié sur l’islamisme la semaine dernière a provoqué une tempête blogosphérique, alors que ce n’était pas du tout l’objectif.

Conscient de ce fait, mais ayant aussi la volonté de travailler mon ouverture culturelle, j’ai réalisé un acte fort que je n’avais pas fait depuis longtemps.

Mercredi soir, je suis allé dîner avec un ami dans Paris. Nous avons l’habitude, quand nous n’avons pas particulièrement envie de picoler, de nous rendre, après le repas, dans un bar à chicha qui se trouve un peu plus haut dans sa rue. Là, nous fumons un peu et buvons un thé à la menthe, parfois avec quelques pignons. Personnellement, je ne suis absolument pas fumeur, mais j’aime bien la chicha : je suppose que le fait de faire des bulles avec l’aspiration de la fumée m’amuse beaucoup.

Je n’étais pas retourné dans ce bar depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le tabac dans les lieux publics. A l’époque, ce cas particulier des bars à narguilés avait été un peu évoqué par la presse. On avait d’ailleurs entendu des policiers dire qu’ils avaient des ordres de fermeté à l’égard de ces lieux. J’étais moi-même persuadé que la plupart d’entre eux avaient fermé.

Mon pote m’a alors rassuré : « non, notre bar est toujours ouvert ! » Lorsque nous entrons, je découvre qu’une cloison a été construite, coupant le lieu en deux, et qu’un énorme système de ventilation trône, accroché dans un coin de la pièce. Le serveur nous fait entrer et nous installe sur les douillets canapés. Au passage, le bar est moins agréable et a perdu une partie de sa surface. On a la nette impression d’être enfermé dans un aquarium

Ce soir-là, le café est plein. Tous les fauteuils sont occupés, et une douzaine de narguilés tournent à plein régime. Très vite, nous sommes pris à la gorge par la fumée qui flotte au-dessus de nous. Après une demi-heure, le serveur vient ouvrir la porte, entraînant la fumée vers la zone non-fumeur, ce qui nous permet de respirer, mais enfume tout le reste du café. En clair, j’ai absorbé plus de nicotine que je n’en avais jamais prise à cet endroit.

Lorsqu’on va dans un café de ce type, cher lecteur, c’est pour fumer, pas pour autre chose. Il y a là une différence fondamentale avec les autres bars, qui sont dédiés à la boisson. A l’époque, les consommateurs et les patrons de ces cafés avaient argué de cette différence, mais l’État a refusé de revenir dessus, entraînant tout de même la fermeture de la majorité d’entre eux et des travaux très lourds chez les autres.

Je me demande si les pratiquants du narguilé, souvent issus de l’immigration nord-africaine, n’ont pas pris cette obstination comme une nouvelle forme de discrimination fait à une pratique culturelle qui ne fait finalement de mal à personne…

9 commentaires:

  1. L'interdiction des narguilés est absurde pour les raisons que tu cites toi-même.
    Maintenant, si certains prennent ça pour une discrimination, et bien c'est qu'ils la cherchent la discrimination! Faut pas déconner non plus.

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  2. @ Manuel : tu crois ? Moi, j'aurais pu voir la chose ainsi : tout le monde sait qu'on fume du narguilé, c'est un type de bar spécial, mais on veut appliquer la même loi pour tous, donc, on applique sans réfléchir. Moi, je ne crois pas, dans le fond, que ce soit de la discrimination, mais certains l'ont peut-être pensé...

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  3. Je ne pense pas non plus que ce soit de la discrimination.
    Je pense aussi qu'on aurait pu laisser fumer dedans, comme dans les bars à cigares.

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  4. Un ami québécois m'a dit que là-bas il est interdit de fumer dans les lieux publics, sauf dans ceux dont la raison d'être est justement de venir fumer. Par exemple les bars à cigares.

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  5. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi mon blog est en lien sous "picoler" ?

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  6. J'ai lu le billet et désapprouve : le narguilé est particulièrement mauvais pour la santé. Je ne vois pas pourquoi des patrons seraient autorisés à gagner de l'argent à tuer leurs clients plus que d'autres patrons.

    Je me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas dit que j'étais favorable à cette interdiction mais il y a d'autres interdictions à remettre en cause que celle-ci.

    Par ailleurs, le patron de ce blog semble devenir conservateur : il défend des machins au nom des traditions. L'excision est aussi une tradition.

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  7. "Je n'ai pas dit que j'étais favorable à cette interdiction mais il y a d'autres interdictions à remettre en cause que celle-ci"

    Merci pour cette perle !

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  8. Je pensais ce billet léger et sans enjeu, et voilà que naît un débat !

    @ Manuel : tout à fait d'accord.

    @ Paul : oui, c'est exactement mon modèle.

    @ Nicolas : personne n'a dit que le narguilé était inoffensif. Cependant, quand tu rentres dans un bar à narguilé, tu sais exactement ce que tu vas y trouver. Ces patrons font du pognon avec quelque chose de totalement connu par les clients. Si tu ne veux pas t'empoisonner là-bas, pas besoin d'y aller.

    Pour le lien, c'est juste une évocation des deux bons moments passés avec toi lorsque nous nous sommes rencontrés.

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  9. Ouais Nicolas, dans ce cas autant les interdire tout de suite les bars à narguilé. Mais s'ils existent, alors c'est vraiment illogique qu'on ne puisse pas y fumer.
    De toute façon, je m'en fous, vers chez moi on peut fumer dans les bars, et pas que du narguilé...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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