De nombreux billets ont déjà fleuri dans la blogosphère concernant les attentats en Norvège. Il faut tout de même essayer de se poser un peu et tenter de regarder froidement cet évènement.
Au départ, juste après la fusillade, j'ai pu lire sur le site du Monde que l'attentat avait été revendiqué par une organisation islamiste. Je n'ai pas pu retrouver cette information plus tard, mais sur le moment, elle ne m'a pas semblé du tout illogique. En effet, les islamistes, parmi les nombreux extrémistes de droite qui fleurissent dans nos démocraties européennes, sont quasiment les seuls à avoir utilisé le terrorisme de masse, à l'exception de certains mouvements régionalistes, ces vingt dernières années. Cependant, je voyais mal l'ETA ou l'une des multiples branches du FLNC faire un attentat à Oslo... Lorsque les médias se sont rendus compte qu'on était face à un Norvégien blond aux yeux bleus et absolument pas musulman, ils se sont mis à s'étonner. Certes, l'expression "de souche" était tout à fait malheureuse et condamnable, mais elle marquait l'habitude diffuse dans la population, répercuté par les journalistes, de voir le terroriste comme étant un type à la peau foncé, barbu et habillé en djellabah et la surprise devant un virage potentiel de l'extrême-droite européenne. Peut-être découvrait-on qu'il existait en Europe une tendance qui venait de réactiver l'emploi du terrorisme comme moyen d'action politique...
Le terrorisme, depuis le milieu du XIXe siècle, a régulièrement été employé par des mouvements pour atteindre des objectifs d'éveil de la conscience des masses. L'islamisme est le dernier avatar de cette tendance, mais il ne faut pas oublier que l'extrême-gauche comme l'extrême-droite européenne ont régulièrement utilisé ce moyen d'action, particulièrement en Italie et en Allemagne il est vrai. La France a été concernée, avec l'OAS dans les années 1960, et, plus proches de nous, les assassinats d'Action Directe.
Lorsque la nouvelle de l'identité du terroriste est tombée, je me suis tout de suite demandé si nous n'étions pas à l'aube d'un virage des groupuscules d'extrême-droite, se décidant à repasser à l'action violente pour réveiller les masses blanches du continent submergées par l'invasion des musulmans ayant le coran et couteau entre les dents. Il allait encore falloir supporter des attentats, supporter les contrôles, les soldats dans le métro, les colis suspects... Avec le recul, je trouve que le questionnement était totalement pertinent, du fait des idées en question et de leur aspect violent.
Je suppose qu'immédiatement, les services de renseignement de tous les pays européens ont été faire un tour dans les groupuscules nazillons et fascisants contenant toujours un lot de dingues plus ou moins importants.
Heureusement, il semble bien que nous soyons face à l'action d'un déséquilibré qui a trouvé dans les idées islamophobes un prétexte pour se livrer à son propre goût du meurtre. Nous sommes toujours à la merci de ce genre de dingue, comme nous sommes à la merci d'un accident d'avion ou de voiture ou de n'importe quel autre évènement hasardeux. La vie reste risquée...
Nous n'allons donc pas devoir à nouveau supporter des restrictions à nos libertés individuelles à cause d'un virage de l'extrême-droite. Ouf... J'espère juste que nos dirigeants, à l'approche d'une campagne électorale, ne vont pas trouver intelligent de jouer à nouveau sur la peur du terrorisme pour nous faire voter pour eux.
PS : en écrivant ce billet, je découvre que le terroriste a affirmé aujourd'hui devant la cour qu'il était membre d'un groupe. Il y aurait donc des complicités. Espérons là encore qu'il ne s'agisse que d'un groupe de psychopathes norvégiens, et rien de plus...
Je me demande au bout de quelles contorsions mentales et idéologiques vous parvenez à ranger l'islamisme parmi les extrêmismes “de droite”.
RépondreSupprimerEt ma question n'est pas ironique (ou alors très peu…)
@ Didier : ce n'est pas du tout tordu.
RépondreSupprimerLes islamistes visent à construire une société qui aurait existé dans le passé, entièrement régie par des textes religieux qui ne se sont jamais, dans l'histoire du monde islamique, appliqués comme tels. Pour arriver à cet objectif, ils s'appuient sur la prise de contrôle d'un Etat qui prend toute la place dans la société et devient le centre de tout.
De nombreux traditionalistes, durant les deux derniers siècles, ont rêvé pour l'Europe chrétienne de ce type de modèle.
Certains islamistes ajoutent à tout cela le rêve d'une transformation égalitariste de la société. C'était le cas en Iran en 1979. Là, on est presque proche du fascisme des débuts, avant que Mussolini ne se fasse arroser par le patronat italien.
Du fait de la présence de la religion, on peut difficilement faire de cette idéologie une composante du gauchisme (même si certains trotskystes se font ou se laissent berner). On peut donc la ranger dans l'extrême-droite assez aisément.
« Pour arriver à cet objectif, ils s'appuient sur la prise de contrôle d'un Etat qui prend toute la place dans la société et devient le centre de tout. »
RépondreSupprimerVoilà une phrase qui s'applique à merveille au communisme tout aussi bien qu'au nazisme…
@ Didier : vous estimez que l'islamisme est une forme de communisme ou de nazisme ? J'admets que j'attends avec impatience votre argumentaire.
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