Durant mes vacances de privilégiés, ma compagne et moi nous sommes rendus à Madrid, comme tu as peut-être déjà pu le lire dans des billets précédents. Nous partions de Narbonne, ville du Languedoc, où nous étions précédemment, et où nous avions l’attention de revenir à la fin du mois d’août pour passer quelques jours à la mer avant de reprendre le chemin de Paris et de mon lycée dit difficile de Seine-Saint-Denis.
Face à cette envie de voyage, issue du prêt d’un appartement madrilène, se posaient à nous trois questions fondamentales : le coût du voyage, sa durée et la pollution qu’il allait produire. Notre objectif fondamental était aussi de nous débarrasser de la voiture, en la laissant près de Narbonne, car nous savions que nous risquions de la laisser pourrir dans un coûteux parking madrilène. Tu remarqueras ma volonté de privilégié de ne pas trop polluer l’environnement durant mes longues vacances.
Pour moi, le Languedoc ne fait pas partie des périphéries de la France ni de l’Europe d’ailleurs. Fortement irrigué par des réseaux de transport ferroviaires et routiers, et doté de plusieurs aéroports, nous pensions nous en sortir relativement bien. Voici le résultat de nos estimations :
1) Notre premier choix se portait vers le train, moyen de transport le plus reposant et le moins polluant. Il s’agissait là d’un choix politique et militant. Nous nous sommes donc rendus dans une agence SNCF pour trouver un billet. Et là, cher lecteur, nous sommes littéralement tombés des nues. De Narbonne à Madrid, le voyage dure 9 heures, et il coûte, pour une personne, 135 € juste pour l’aller. Cela nous amenait à la somme rondelette de 540 €, sans compter les éventuels déplacements sur place, la banlieue de Madrid regorgeant de trésors méritant la visite (Aranjuez, l’Escorial, Tolède, Ségovie…). Nous avons trouvé cela démentiel ! Je dois te dire que je me suis déjà plaint dans un billet précédent des prix de la SNCF, mais là, franchement, la RENFE fait très fort. Je ne sais toujours pas comment les Espagnols peu fortunés font pour se déplacer entre Barcelone et Madrid. Ils doivent utiliser le pont aérien d’Iberia, plus rapide, moins cher, mais plus polluant.
2) Notre deuxième idée a donc été de nous cibler sur l’avion. Ma première découverte a été qu’il n’existait pas de liaison directe entre Madrid et les aéroports du Languedoc-Roussillon. Il fallait systématiquement retourner à Paris et repartir pour Madrid, ce qui coûtait plus cher que le train et était hyper-polluant. L’aéroport le plus proche ayant une liaison directe était Toulouse, par Iberia, pour un prix relativement modique, mais cela nous obligeait à y aller en voiture et à la laisser dans un parking de l’aéroport. Au total, le coût global tournait autour de 350 €, avec un niveau de pollution très élevé, même si c’était sans doute moins fatigant. Ce prix n’incluait pas le parking de la bagnole à l’aéroport de Toulouse.
3) Il nous restait donc la voiture. Pour une durée de 8h00 aller, nous avons claqué en tout 250 € pour faire l’aller-retour, plus le prix des parkings sur place. Ce moyen était le deuxième au niveau du prix, mais moins polluant que l’avion. Il était par contre le plus fatigant, mais la fatigue coûte malheureusement moins cher que les deux autres.
Tout cela pour arriver à quoi, cher lecteur ? Il est évident que le train reste, même s’il est parfois lent, le moyen de transport le moins polluant. Certes, l’avion est plus rapide, mais plus polluant. Quant à la voiture, elle reste la moins coûteuse dans de nombreux cas, et c’est cela qui est finalement le plus dramatique pour notre environnement.
Et encore, cher lecteur, je suis moi-même une classe moyenne privilégiée. Je ne sais pas comment font les riches, mais j’ai peur qu’ils privilégient l’avion (plus rapide) ou la voiture (plus individualiste). Quant aux pauvres, là encore, je ne vois pas comment, vu la montée des prix de l’essence, ils peuvent voyager aujourd’hui. Ils doivent prendre la voiture au total, avec des modèles plus polluants que ceux des autres. Vraie question économique, sociale et environnementale que nous avons globalement à résoudre…
PS : une petite anecdote pour finir. Lorsqu’on se trouve à Barcelone, Madrid n’est jamais indiquée sur les panneaux routiers. Il faut suivre la direction de Lleida et de Zaragoza, sous peine de ne pas retrouver la route de la capitale. Par contre, dans l’autre sens, Barcelona est indiquée dès le périphérique madrilène (sur la M-30 pour être précis). Ah, incorrigibles Catalans !
C'est très édifiant !
RépondreSupprimer(ça doit être assez amusant de vous voir préparer vos vacances !)
Bof, nous, les départs en vacances, cela à plutôt tendance à nous stresser, jusqu'à ce qu'on ferme notre logement et qu'on commence à bouger.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que ma compagne et moi soyons à notre avantage à ce moment-là. ;)
A bientôt,