Un simple sondage paru dans le Parisien dimanche matin a suffi à allumer un grand brasier dans l'ensemble des médias français, incendie auquel la blogosphère n'a pas échappée.
Pourtant, on rappelle régulièrement que les sondages restent toujours discutables et ne représentent que des indicateurs assez partiels, largement tributaires des questions posées par les sondeurs et de leurs interprétations et dépassés dès qu'ils sont parus. Ce sondage influence déjà toute la sphère politico-médiatique, et il est clair qu'une nouvelle enquête serait déjà marquée par la précédente.
Or, déjà, apparaissent les appels à la vigilance à gauche voire à l'unité derrière un candidat issu, sans doute, du PS. Je ne peux que m'étonner que personne n'ait déjà sorti les termes de "vote utile", pourtant si intéressant lorsqu'il s'agit d'effrayer nos concitoyens.
Soyons clair, cher lecteur : je ne nie nullement la possibilité que Marine Le Pen puisse faire un gros score lors des prochaines présidentielles. Contrairement à son père en 2007, elle ne va pas être handicapée par la stratégie de pompage de Nicolas Sarkozy. Les militants et sympathisants du Front ont parfaitement pu se rendre compte que le président de la République ne correspondait en rien à ce qu'ils espéraient. Ils vont donc logiquement retourner vers le FN, et il est à craindre que de nombreux électeurs sarkozystes déçus vont aussi se diriger par là.
Pourquoi n'iraient-ils pas à gauche ? Tout simplement parce que nous ne sommes pas encore suffisamment convaincant. Il ne faut pas oublier que les défaites de la gauche en 2002 et en 2007 sont arrivées avant tout parce que les représentants des différents partis de gauche ont été inaptes à prouver qu'ils étaient capables d'appliquer un programme cohérent et clair. Si la gauche veut gagner, il faut qu'elle arrive à la fois à présenter un programme acceptable pour les Français et une personnalité pouvant faire la synthèse des différents courants qui la composent.
Cela impose d'abord de faire un travail idéologique fort dans tous les partis. Éventuellement, on pourrait imaginer un contrat de gouvernement commun avant les élections mettant sur le papier quelques principes qui pourraient servir de base à une majorité après les élections, laissant ainsi chaque parti décliner son propre programme et présenter son candidat. En fonction du résultat du premier tour des présidentielles et des législatives, on saurait comment adapter ensuite la plateforme commune de gouvernement.
Ensuite, il est évident que chaque parti doit présenter des candidats forts et crédibles pour occuper la présidence. Il n'en faut pas trop (sinon, c'est ridicule), mais il serait tout à fait incohérent que chaque grande tendance de la gauche actuelle n'ait pas un représentant. Un écologiste, un membre du PS et un membre du Front de Gauche est un minimum. Ces candidats divers permettront au débat d'émerger et représenteront une force face à un candidat de droite qui sera seul et qui traînera une multitude de casserole.
Mais tu vas me dire, cher lecteur, que la droite et le FN vont faire le plein et que la gauche risque de passer à la trappe au premier tour !
C'est possible, mais cela ne viendra pas des différentes candidatures. Si cet évènement se produit, ce sera à cause de programmes mal bouclés et hors des attentes des Français ou de candidats inconsistants. Rappelez-vous qu'en 2007, le nombre important de candidats de gauche n'a pas empêché Ségolène Royal de se qualifier pour le second tour.
Alors, chers camarades, le moment n'est pas de faire dans son pantalon. Le moment est venu de bosser, de diffuser nos idées, d'aller au conflit avec nos adversaires politiques et d'imposer nos thèmes. Il est trop facile de se faire imposer le débat sur l'islam et de pleurer après qu'on ne parle pas d'économie, de dette publique, de fiscalité ou de pauvreté.
Au travail, bordel !
PS : et je rappelle à tout le monde qu'il y a des cantonales dans deux semaines !!!
au boulot !
RépondreSupprimer@ Gaël : tu l'as dit !
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