mercredi 22 août 2012

La rentrée, à gauche, s'annonce amicale mais virile...

Quand on a soutenu le Front de Gauche aux dernières élections, on est quand même un peu gêné.

D'un côté, il faut se rendre à l'évidence, on a perdu les élections, c'est un fait. Certes, on a progressé en voix et on a ruiné l'extrême-gauche, mais on a pas encore revitalisé suffisamment un électorat pour gagner des mairies par exemple. La preuve en est que plusieurs députés PCF n'ont pas sauvé leurs places, et que les autres sont souvent passés près du gouffre. Pour récupérer des mairies, il va falloir proposer un programme innovant qui soit aussi fort que l'était le communisme municipal des années 1950. Parce que maintenant, tous les partis font la même chose lorsqu'ils tiennent une mairie. Il faudra donc encore travailler, parce que pour l'instant, les électeurs pensent plutôt à virer les vieux maires communistes qu'à autre chose.

D'un autre côté, un autre parti de gauche l'a emporté. La tradition républicaine veut que les mouvements de gauche concurrents se placent dans un soutien républicain mais critique. Cela ne semble pas plaire à mes camarades socialistes, en particulier lorsque l'ancien candidat à la présidentielle ose dire quelque chose.

C'est marrant, parce que Mélenchon ne me semble pas difficile à contrer. Déjà, il a passé cinq semaines à soutenir Chavez au Venezuela, et on sait que le personnage est sulfureux. Ensuite, il s'agite surtout, à mon sens, pour préparer les évolutions du FdG et convaincre le PCF de ne pas retourner à sa stratégie qui n'a fait que lui coûter des mairies et des sièges de députés. Pour pouvoir exister, il faut donc, dans notre monde médiatique post-sarkozyste, qu'il tire à boulet rouge sur le gouvernement, et c'est ce qu'il vient de faire, très logiquement.

Je tiens à rassurer mes camarades socialistes. Vu que leur gouvernement à un vrai programme de gauche et qu'il va réussir à améliorer la vie de nos concitoyens, ils n'ont rien à craindre. Les critiques de Mélenchon tomberont à plat, et le FdG restera à 11% et se soumettra pour sauver quelques mairies en 2014.

Et puis, il ne faudrait pas tomber dans une stratégie sarkozyste où tout ce qui s'exprimait à droite contre l'hyper-président était systématiquement massacré. Répondez à la critique posément, et tout ira bien.

Maintenant, personnellement, je continuerai à écrire ce que je pense, et quand ce gouvernement, même de gauche, fera n'importe quoi, je le dirai.

Dans ce pays, la politique, cela devient vraiment n'importe quoi...

19 commentaires:

  1. C'est étrange. Je vais faire odieux résumé : tu nous reproche de répondre à la critique et tu nous demandés de répondre à la critique. Ou tu voudrais qu'on soit indulgents face à la critique parce que la stratégie de Méluche est uniquement de souder son camp pas de taper sur le camp d'à côté.

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    1. Je vous reproche de ne pas répondre à la critique, et simplement de dire : "Méluche fait chier à l'ouvrir" mais sans rien ajouter de plus. S'il est à côté de la plaque, démontez ses arguments.

      Par exemple, ce que Ayrault a dit ce matin est pour moi à côté : "il n'était pas en France" et "on a encore cinq ans pour faire des trucs". Il faut répondre sur le fond.

      Méluche a critiqué sur les traités et sur l'action industrielle. Je signale d'ailleurs qu'il a été positif sur la réforme fiscale et finalement assez mitigé sur les Roms.

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    2. D'une part, comme toujours, ce qui m'intéresse est ce qui ressort dans la presse donc ce que retiennent les gens.

      D'autre part, j'ai fait un billet sur le retour de Méluche (principalement orienté sur ses fans dans les réseaux sociaux). Je lui reproche de tenir un seul propos audible : le PS n'applique pas le projet de Méluche mais du PS. Cela étant je suis d'accord avec la plupart des points du projet de JLM mais il n'a pas été élu. Il ne faut pas analyser point par point mais de façon globale.

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    3. @ Nicolas : ce qui ressort dans la presse n'est pas forcément ce qui intéresse les gens mais ce qui intéresse la presse.

      Il est tout de même important que le FdG dise que le programme qui est appliqué n'est pas le sien, car le but est aussi de rappeler au PCF que les électeurs ne comprendraient pas que, vu le programme, on finisse par retrouver des communistes au gouvernement...

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  2. brrrr y'a des sensibilités qui se froissent facilement tout de même...

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    1. mMis si mais si gros.

      Chez le militant la sensibilité est très froissable, c'est même ce qui en fait de savoureux comiques involontaires.

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  3. Billet interressant , mais qu'il tire à boulet rouge sur le gouvernement et bien non, que ce soit lui ou JM-Ayrault : ils vont trop loin dans les piques.

    Personnellement et je l'ai dit dans twitter, je suis persuadé que sous la pression des evenements , la crise devenant plus forte , FDG/PS/EELV vont se mettre d'accord. Cela voudra dire que des compromis devront se faire. Compromis, veut dire que X% d'un camp est accepté par l'autre.

    Donc que tout le monde n'a pas raison tout le temps. C'est assez violent à dire, vu que ça énerve les tenants de la parole vraie : militants, twittos et autres blogueurs.

    On y viendra, regardez l'évolution des gauches Européennes, ce qui est possible et regardez ce qui nous tombe dessus : la 2e partie de la recession.

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    1. @ Politeeks : je ne crois pas qu'il soit forcément nécessaire de se mettre d'accord. D'abord, le PS n'en a pas besoin, puisqu'il peut gouverner seul. Ensuite, il faudrait, pour qu'un accord se fasse, soit que le PS renonce au social-libéralisme, soit que le FdG renonce au socialisme. Je doute que cela soit possible voire même souhaitable.

      Il est intéressant que subsistent d'autres voies à gauche, comme c'est le cas à droite d'ailleurs. Si jamais les électeurs changent d'avis, cela leur laisse la possibilité.

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    2. les 2 peuvent se mettre d'accord sur des propositions ou projets de lois. Sans que ce soit renoncer à je ne sais quelle appellation d'origine non contrôlée. Et ce avant des elections.

      Et n'oubliez pas la récession qui arrive va être terrible et ce que le Traité soit signé ou non. Elle a déjà commencée.

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    3. @ Politeeks : oui, les deux peuvent, mais je le répète, le PS dirigeant seul, il n'a pas besoin du FdG pour prendre des décisions. Donc, le FdG pourra donner son accord à des projets qui passeront de toute façon, alors que le PS fera ce qu'il voudra.

      Pour la crise, vu qu'on n'est pas d'accord sur la manière de la combattre, je ne vois pas trop comment faire...

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  4. Il est intéressant de voir de loin les groupies du mauvais pianiste qu'est Hollande soutenir mordicus tout ce qu'il fait et dit. Je ne sais plus quel blogueur trouvait intéressant hier de définir ce que pourrait être la gauche morale. Manifestement, il serait plus utile de se revendiquer d'une gauche critique ! Car à force de dire sans cesse que ce que fait ce gouvernement est bien, et que tous ceux qui le critiquent sont nuls, on ne va pas aller bien loin... Et pour une fois qu'il ne s'agit pas de moi, permet, Matthieu, que je savoure mon plaisir de te voir rejoindre la lutte : elle est utile, face à cette fabrique du consentement gauchosphèrique...

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    1. @ GdC : je maintiens, depuis toujours, que la critique doit s'adresser à tous, au pouvoir bien sûr, mais aussi à nous-mêmes.

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    2. La critique, en premier, pourrait s'appliquer à un FdG somme toute assez consensuel dans ce qu'il préconise, pas assez conscient de l'impression que ce qu'il propose s'arrête au milieu du chemin.

      Pour lancer une vraie alternative, il ne suffit pas de proposer un référendum pour ou contre Lisbonne maintenant : la sortie de cette Europe-là est la pierre d'achoppement d'une autre solution. Donc c'est ce qui motivera les français à opter pour une autre majorité, dès le départ. Et la première mesure, revendiquée, devra être de claquer la porte de Bruxelles immédiatement. Sinon, cela ne sert à rien de se poser en recours. Mais il semble que Mélenchon et ceux de son parti hésitent à sauter le pas. C'est valable pour cet aspect-là, mais pour d'autres aussi. Il est cependant le plus important, car il conditionne en grande partie le reste, avec une sortie intégrale d'une OTAN qui est objectivement notre adversaire, voire notre ennemie.

      Quant aux positions vis-à-vis de la Libye, et de la Syrie, je ne les partage pas et ne les ai jamais partagées. A raison, vu ce qu'est devenue la Libye aujourd'hui.

      Ceci dit, je ne comprends pas ceux qui osent encore classer le parti soumis dans la gauche, même "modérée".

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    3. coucou GDC , c'est moi qui dénonce cette gauche morale qui se drape dans des valeurs, des droits .. qu'elle oublie de faire vérifier ou appliquer comme la République en retard.

      Donc je pense que tu t'adresse à moi ?

      Est ce que tu les entend parler d'aller inspecter les entreprises non ? de controller la fraude fiscale, les banques , l'exil fiscal, donner du travail, agir sur l'économie ? Non ils restent dans des postures, pondent des tribunes en mode "oh les vilains X, oh les pauvres Y" ou YAKAFOKON sans jamais préciser comment et quand ..en versant des larmes de crocodile ou en gémissant dans twitter.

      Et sinon, oui, je critique Hollande y compris sur les Roms ou son plan de relance UE: étonnant non ? et pourtant je n'embrasse pas Melenchon et les fans de Chavez. Zut alors.

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    4. @ Babelouest : sortir de l'UE ? Non, il faut plutôt faire de l'UE ce que nous souhaitons. Elle a été une force pour la droite, elle peut être une force de transformation pour la gauche.

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  5. @politeeks : tu le sais, je respecte tes positions, même quand elles ne sont pas les miennes. Et je sais que tu as l'dhésion cirtique, cotnrairemetn àd 'autres, moutons holllandais... que ej en citerai pas : ça leur ferais encore de la pub.

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    1. de la pub? c'est quoi ? des liens ? ça existe encore ? je n'en vois pas moi.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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