mercredi 22 juillet 2009

La chaîne du blogueur de gauche qui se prenait pour un blogueur de droite.

J'ai été tagué, cher lecteur, par deux poids lourds de la blogosphère, pour répondre à une chaîne que je trouve assez difficile à résoudre : se mettre à la place d'un homme de droite et donner mon opinion sur les deux questions suivantes :

  1. En ces temps de crise généralisée des valeurs et du "système", quels seraient vos points d'ancrage idéologiques à droite ?
  2. Etant à droite, que soutiendriez-vous plus que tout dans l'action du président Sarkozy ?

Cela tombe assez mal : il y a quelques jours, je m'étais moqué d'Authueil qui s'amusait à se mettre à la place du militant de gauche, en estimant que la démarche était quasiment impossible à résoudre, vu les écarts de culture politique. Voilà maintenant que je me retrouve à devoir faire exactement la même chose que mon petit camarade.

L'exercice est d'autant plus complexe que rien ne précise, dans la question posée, dans quelle droite on doit se positionner. Doit-on s'imaginer comme un dangereux libertarien, comme un gaulliste frustré et villepiniste ou comme un réactionnaire chantant la France d'antan ? Rien ne nous le dit.

Heureusement, en tant que privilégié en vacances qui n'a rien d'autre à fiche que de passer son temps sur la blogosphère, je vais m'appuyer sur ce que j'ai pu lire chez mes camarades blogueurs de droite, mais aussi sur ce que j'ai pu entendre chez les quelques personnes que je peux fréquenter qui sont marquées à droite (pour les définir, je dirais qu'elles ont voté Sarkozy au second tour des présidentielles de 2007). Acquérir cette information est d'autant plus compliqué que le militant de droite a une tendance à s'arcbouter lorsqu'un gauchiste comme moi évoque la personne de Nicolas Sarkozy. Très vite, les « antisarkosytes primaires » fusent à tout va.

Concernant la première question, cela dépend évidemment de la droite dans laquelle on se situe. Je pense cependant que l'attachement à la puissance française, à un Etat ayant de l'autorité (y compris si on est libéral, puisque l'Etat doit être fort dans sa non-intervention), à une idée de la culture française qui serait en permanente décadence et enfin à un soutien sans faille au système capitaliste peuvent faire consensus. Cependant, ce soutien varie évidemment selon les droites, certaines voulant tout de même réguler et encadrer le capitalisme, d'autres le rendre le plus libre possible. Après ces quelques constats, je ne vois pas bien quels points communs je pourrais retrouver. Par exemple, la question de la solidarité reste très variable. On pourrait certes parler de la défense de l'ordre social tel qu'il est aujourd'hui, et de l'idée que l'inégalité est productrice de richesses, mais les interprétations sont tellement diverses sur ce point que je ne vais pas aller plus loin.

Concernant Sarkozy, j'ai tout de même le sentiment que nos camarades de droite, même s'ils l'expriment très peu publiquement (à l'exception notable des libéraux), sont dans le rejet de la personnalité et de la politique du président de la République. Cependant, comme il semble être le seul capable aujourd'hui de gagner en 2012, on s'y accroche et on espère qu'il évitera un éventuel retour, bien hypothétique aujourd'hui, de la gauche au pouvoir.

Pourtant, il me semble que la question des dépenses publiques, qui risquent de provoquer une hausse des impôts dans le futur et une redistribution improductive des richesses, reste un point d'ancrage avec le président actuel. Quoique… Finalement, en ce moment, les dépenses augmentent, mais le nombre de fonctionnaires, suppôts de la gauche, diminue, ce qui fait, à mon sens, accord à droite. Si j'étais de droite (et pas fonctionnaire, car les fonctionnaires de droite sont globalement très mitigés sur cette politique), je soutiendrais donc la poursuite des réductions de postes de fonctionnaires, histoire de préserver mon pognon dans le futur.

Bon, je m'arrête là, et comme il faut taguer quelques blogueurs pour continuer, je propose Fabrice (qui ne fiche rien en ce moment). Tous les autres ont déjà été tagués par Nicolas et Juan, donc, je m'arrête là… Quoique, tiens, pourquoi pas Rubin, qui n'est ni de gauche ni de droite ? Cela lui permettra de faire son coming-out…

12 commentaires:

  1. Hup, un p'tit bravo, comme Dagrouik, tu as bien compris, il me semble, les différents courants et la faible synthèse qu'incarne finalement N.Sarkozy...

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  2. @ Seb : finalement, on se demande ce qu'incarne Nicolas Sarkozy...

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  3. Ca y est, j'ai envoyé les pieds. Ca va sinon ?

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  4. @ Rubin : mais oui. Je viens de découvrir qu'on allait se voir le 27 août. Bonne nouvelle...

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  5. @ Rubin : j'espère que tu pourras. Cela va être une sacrée réception...

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  6. "Frustré" ;)

    Oui certainement car comme tu l'as bien montré, il existe plusieurs droites. Sarkozy détruit pierre par pierre l'héritage gaulliste, comment dès lors s'y retrouver ?

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  7. @ Mancioday : "frustré" était une référence humoristique au billet en lien.

    Je ne sais pas, je ne suis pas de droite, mais ne plus voter pour Sarkozy pourrait être une bonne solution.

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  8. Oui mais je ne voterai plus pour Sarkozy. J'ai voté pour Bayrou au premier tour en 2007 et Sarkozy effectivement au second.

    Je n'ai pas pu souscrire à Nicolas Sarkozy au premier tour car il a basé toute sa campagne sur des thèmes d'extrême droite (immigration, insécurité...). Au second tour, il a eu un discours rassembleur, gaullien par moment, qui m'a effectivement séduit, j'ai eu tort et je regrette ce choix.

    Après Ségolène n'avait non plus, un projet véritablement alternatif..

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  9. @ Mancioday : je ne te demandais pas de te justifier. Et je suis d'accord avec toi : Ségolène n'avait pas de projet cohérent à proposer.

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  10. @Mathieu L: bravo pour l'exercice... mais terminer par critiquer Sego dans les commentaires, là, ça va plus... ;-)

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  11. @ Juan : je vois que tu n'es pas un lecteur fidèle. Tu aurais pu constater que je passe ma vie à critiquer Ségo ;)

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