mardi 19 août 2008

Commentez sur un blog : tout ce que cela implique.

Lorsque je me suis lancé dans la blogosphère politique, à la fin du mois d'avril dernier, j'ai reçu une multitude de conseils, visant à m'attirer des lecteurs pour pouvoir échanger un maximum. L'un de ces conseillers m'avait dit de commenter sur d'autres blogs politiques, où je trouverai des locuteurs, et qui m'attireraient des lecteurs. J'ai donc tapé blog politique sur Google, et je suis tombé chez René Foulon, qui a été un des premiers blogs à sortir à l'époque. Cela m'a amené à débuter mes commentaires sur le réseau LHC. Grâce à ces blogs, j'ai découvert Kiwis et les Left_Blogs, mais aussi une multitude d'autres blogs dont j'ai retenu quelques exemplaires.

J'ai donc commencé à commenter, un peu sur tous les sites, en tentant d'exprimer des opinions claires et cohérentes. Les visiteurs sont arrivés progressivement, et quelques blogs m'ont même reconnu et m'ont permis d'attirer ici des lecteurs qui semblent assez fidèles à ce jour.

Cependant, la pratique du commentaire à outrance m'a amené à quelques conclusions qui me semblent montrer les limites de cet usage, pourtant malheureusement indispensable :
  1. D'abord, ça prend un temps énorme, et finalement, on en arrive presque à être un commentateur et plus un blogueur. J'ai donc réduit ma masse de commentaire, parce qu'à un moment, je me suis dit que je n'arriverai plus à gérer le blog et les réponses aux réponses à mes commentaires...
  2. Ensuite, le commentaire pour attirer le lecteur prend une tournure particulière très rapidement. D'abord, on essaie de trouver un angle d'attaque du billet qui permet de dépasser de la masse des commentateurs. Ensuite, on tente d'y placer un bon mot, ou un bon trait d'esprit, tout en essayant de bien faire ressortir son propre courant idéologique. Cet exercice devient finalement assez artificiel, voire même discutable dans ses motivations.
  3. Surtout, les choses dérapent vraiment lorsque les réponses au commentaire arrivent. Le taulier du blog a plutôt tendance à ne pas trop en faire, car il a posé les choses dans son article. Par contre, les autres commentateurs, souvent eux-mêmes tenanciers d'un blog, se lancent soit à l'assaut du taulier en tentant d'en rajouter ou de trouver un autre angle d'attaque, soit en faisant la même chose mais contre le commentateur attaquant le taulier. Là, on rentre dans un cycle inflationniste pénible de la poursuite du bon mot qui attirera le lecteur.
  4. Et, lorsque les commentaires deviennent vraiment nombreux, sur les blogs les plus lus, arrive toujours le moment où tu tombes sur un trou du cul qui t'insultes, soit parce que c'est un troll qui ne fait que ça de sa journée, soit parce que c'est un extrémiste quelconque qui a envie de se faire quelqu'un qui a mes idées.
Au total, je retiendrai de ce démarrage quelques enseignements. D'abord, la pratique du commentaire est indispensable au début mais elle demande du boulot et une certaine dose de stoïcisme. Ensuite, il faut rapidement ralentir, en fonction de son temps libre disponible, car cela risque de nuire à la qualité du blog d'origine et de faire perdre beaucoup de temps. Enfin, il faut alors commenter parce qu'on en a envie et qu'on a quelque chose à dire, plus que pour attirer le visiteur. Après tout, c'est en général dans cette configuration-là que les commentaires sont les meilleurs.

Finalement, j'en serai presque à déconseiller totalement cette pratique, mais il faut bien se lancer.

19 commentaires:

  1. Beaucoup d'introspection bloguesque qu'il nous fait le taulier ces jours-ci !

    Je suis d'accord avec toi, surtout sur le fait que c'est commenter ailleurs qui rapporte des visites. Et je suis très d'accord avec toi sur le point 3, notamment sur les blogs politiques. On peut exprimer son avis en commentaire mais il ne faut pas forcer le taulier à débattre : c'est une perte de temps à mon sens (tout le monde n'est pas d'accord avec ça : je connais des gens qui aiment beaucoup les longues conversations en commentaire).

    N.B. : Je limite ça aux billets politiques. Les billets "en marge" (comme le présent billet dont le sujet est "les blogs") peuvent échapper à la règle.

    Par contre, je trouve que tu formalises trop la règle "commenter pour avoir des visiteurs". Non ! On commente parce qu'on aime bien les blogs et qu'on s'intéresse aux gens (autant qu'aux sujets). Si on s'intéresse aux gens, on mérite juste qu'ils s'intéressent à nous !

    Sur la fin de ton billet, tu parles de "baisser le rythme". Je ne suis pas vraiment d'accord (sauf qu'on est obligés à un certain moment : on ne peut pas être 10 heures par jour devant les blogs). Ce qu'il faut, c'est bien garder en mémoire ton excellent point 3 et éviter "l'inflation" de commentaires sérieux.

    Que j'ai d'ailleurs oublié : mon commentaire est trop long !

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  2. Je suis peut être naïf, ou peut est ce dû à mon statut de tout nouveau "blogueur", mais je commente avec un espoir de compréhension mutuelle.
    Malheureusement ça dérape souvent, peut être est ce dû au faitque je commente des billets qui me choque par leur absurdité...

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  3. Contrairement à ce qui est exposé dans le billet et que j'ai approuvé, je réponds à la place du taulier. Honte sur moi.

    Manuel,

    Oui, c'est peut-être lié à ta "fraicheur" dans le domaine des blogs... Mais les débats ne sont en fait possible qu'entre gens dont les idées ne sont pas éloignées et ne portent donc qu'à la marge.

    Comme je le disais sur votre blog collectif, j'ai fait ce matin un billet sur les 35 heures. Ca fait 4 ans que je mène des débats sur la toile sur ce sujet. Un type peut venir sur mon blog me critiquer : ça m'en touche une sans effleurer l'autre. Il ne me convaincra pas et je ne le convaincrais pas.

    C'est l'erreur qu'on fait beaucoup de blogueurs (tauliers et lecteurs) entre 2005 et l'élection présidentielle 2007 : penser faire basculer à droite des types de gauche ou à gauche des types de droite alors que les lecteurs de blogs sont déjà fortement politisés.

    Par contre, des débats très intéressants peuvent être menés sur des sujets qui dépassent les clivages habituels comme la construction Européenne.

    Par exemple, moi qui suis "anticatho", j'ai eu des débats géniaux avec des "cathos de droite" lors d'un discours de Sarko sur la Laïcité et la place de l'Eglise dans notre civilisation.

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  4. @ Nicolas : en fait, je pense que tu as raison. Toute la stratégie de commenter pour se faire connaître est pénible quand on en fait une règle.

    Maintenant, c'est vrai que j'ai dû faire mon deuil de l'idée de débattre avec tout le monde de n'importe quoi. Au total, je trouve que c'est dommage.

    PS : l'introspection bloguesque ? joli terme.

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  5. Vous savez commenter sur des blogs ça a impliqué un apprentissage d'un vocabulaire négatif nouveau pour moi, très rigolo...
    -Réchauffiste
    -Gauchiste (pas nouveau, mais terme dévalorisant très usité)
    -Collectiviste (très mauvais)

    Ensuite il y a toute un tas de variantes sur l'Islamophile que je laisserai de côté.
    On en apprend des choses sur les blogs...

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  6. Je suis à moitié d'accord avec le point 7 b § 2.0 mais alors quand je lis "opinions (...) cohérentes", c'est totalement en contradiction avec ton point 18 c § 1997 et ta formule "extrémiste quelconque". Je connais quelconque depuis trop longtemps pour accepter de le voir traiter ainsi. Et que doit-on penser des commentaires de commentaires ?

    1) De très bons billets sont gâchés par des commentaires encore pires ;

    2) Et vice-versa.

    Et les vacances ? Sans commentaires ?

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  7. Belle réflexion !

    Au début, la question de commenter les autres ne se pose même pas. On le fait, sinon on n'existe pas ! Ou alors on se prive d'une des confiseries du blog qui est l'échange en commentaires.

    Mais après, rapidement, le rythme "normal", de croisière, prend la route, et on commente quand on a quelque chose à dire... pour les blogs que j'aime lire mais dont je n'ai pas "copiné" avec le taulier, je reste silencieux.

    Pour les nouveaux blogs que je découvre, je passe un moment à lire avant d'intervenir, et si le ton n'est pas monacal, j'y vais !

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  8. Salut Mathieu

    Quand on n’a pas énormément de temps, et s’il ne s’agit que d’assouvir son besoin d’exprimer ses opinions, ses avis ou ses sentiments, on pourrait même se contenter de commenter, compte tenu du nombre de blogs et de leur diversité …ça serait probablement plus enrichissant, mais évidemment moins gratifiant pour son ego!

    Ps: ce ccommentaire n'est pas destiné à t'inciter à visiter mon blog ;o)

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  9. Héhé, je vais répondre pendant que le taulier a le dos tourné.

    Homonyme,

    Commenter pourrait suffire... mais les commentaires ne sont lus que par les tauliers (et des gugusses comme moi qui passons par là par hasard). Tu pourrais aussi ouvrir ton "Word" et écrire ce que tu penses. Puis effacer tes écrits.

    Moi, je les mets sur mon blog... Ca n'est pas une histoire d'égo.

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  10. @ Mtislav : les vacances furent bonnes. Pour le reste, plutôt d'accord finalement...

    @ Balmeyer : chouette, je ne suis pas monacal ! Bienvenue ici en tout cas...

    @ Nicolas007bis : malheureusement, comme tu as déjà pu le lire, j'ai beaucoup d'ego.

    @ Nicolas : je suis de retour, on rentre dans les rangs !

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  11. @ homonyme et @ Mathieu,

    J’admets avoir fait un peu de provocation en parlant de flatter l’ego ...quoique ...s’exprimer (s’exhiber) sur son blog, à l’intention de la Terre entière (même la Terre francophone ça fait du monde), vérifiant régulièrement le nombre de ses visites et pour les plus populaires fier comme Artaban de faire partie des « influenceurs » forcément ça titille quand même bien l’ego ... en tout cas certainement plus que de laisser des commentaires à droite et à gauche.
    Mais je n’y vois rien de négatif, on est tous pareils, on a besoin d’être fier de soi, d’être satisfait de ce que l’on fait, pense ou écrit et d’être valorisé ce que permet notamment (parmi plein d’autres choses) un blog qui intéresse les autres !

    Ps : @ Homonyme je te signale que le fait que nous fréquentions les mêmes blogs m’oblige à me rabattre sur mon pseudo de scène pour éviter la confusion, mon ego serait flatté si tu m'en étais reconnaissant ;o)

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  12. Homonyme,

    Je te suis très reconnaissant et mes descendants se prosterneront devant toi jusqu'à la 23ème génération.

    Pour l'égo, oui et non. Le fait de diffuser les trucs n'est pas pour l'égo. Recevoir des commentaires flatteurs est bien pour l'égo (ça permet de savoir que des gens vous lisent parce qu'ils aiment bien ce que vous écrivez).

    Les classements et le nombre de visiteurs ne font rien à l'égo, ou plutôt "rien de bien". C'est un peu comme quand on joue à la belote : on est content quand on gagne mais surtout pour se foutre de la gueule des perdants...

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  13. Aux deux Nicolas : il y a parfois de la fierté, et parfois de l'ego. Certains blogueurs sont plus dominés par l'un, et les autres par l'autre.

    Personnellement, je crois que j'affronte plus mes névroses qu'autre chose par ce blog, mais là, c'est encore un autre processus.

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  14. Cette conversation pourrait être sans fin... Sur mes trois blogs, je blog différemment, mais toujours "impulsif". Jamais pour l'égo (ou les classements ou le nombre de visites). La satisfaction de l'égo vient après.

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  15. Oui Nicolas. Quand on est dans la cour de récré, qu'est-ce qui est le mieux ? Passer du temps à se regarder dans les flaques d'eau ? Ou échanger avec des potes ?

    C'est évident... le blog c'est pareil.

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  16. Yes. L'égo se flatte après, pas pendant.

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  17. @ Nicolas : là, d'accord avec toi. L'impulsivité, j'aime beaucoup aussi, même si je la réserve plutôt aux commentaires qu'aux articles. Par contre, si ta gestion de l'ego est celle-ci, je peux t'assurer que de nombreux blogueurs font passer l'ego en premier, mais tu les connais aussi, j'en suis sûr.

    @ Balmeyer : je rajouterai à ton commentaire, vu mon expérience de prof dans un lycée dit difficile, "échanger avec des potes pour savoir qui a la plus gr..."

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  18. J'ai enfin retrouvé ce billet qui m'avait beaucoup plus. Ca fait six mois que je vous lis et n'ai pas souvent pour certains, voire jamais pour d'autres, adressé de commentaires. La raison est simple, je les trouve nuls en les relisant et c'est aussi pour ça que je n'ai pas (encore) de blog ... Mais je voulais vous dire que c'est très généreux de votre part, de partager ainsi vos amis (lapsus mais révélateur), je voulais dire vos avis, que c'est souvent intéressant et si ce n'est pas le cas alors c'est drôle. Merci pour ça, Nicolas, Nicolas007bis, Mathieu ... et c'est vraiment pas obligatoire de me répondre ;)

    Ah !! j'ai rien compris pour laisser un nom !

    Miss

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  19. @ Miss : merci pour les compliments.

    J'essaie de répondre à tous ceux qui commentent ici, même si c'est juste pour remercier.

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