mercredi 6 mars 2013

Laissons Chavez tranquille et travaillons !

Hugo Chavez est mort...

Il faut, à ce moment du récit, faire une première mise au point de principe : en France, il est totalement impossible de se faire une idée claire sur ce qu'est vraiment le Venezuela d'aujourd'hui. Le personnage de Chavez n'a cessé de révéler des clivages idéologiques dans notre pays. La droite et les réacs considèrent le Venezuela comme un nouveau Cuba (il faut dire que la droite locale s'est faite virer du pouvoir et n'est pas parvenu à le reconquérir, par la force comme par les urnes), les sociaux-démocrates comme un modèle très critiquable (il faut dire que le PS local n'a pas été associé au pouvoir), les gauchistes comme une espèce d'icône à suivre sur tous les points (enfin un candidat radical qui gagne des élections, ce qui n'est pas notre cas en France).

En réalité, on ne sait rien de rationnel et d'objectif par les médias. Par curiosité, j'ai cherché sur le site d'Amnesty International pour voir ce qui ressortait, et je n'ai trouvé qu'un article, mais là encore, le fameux rapport annuel n'est pas consultable sur le site.

De notre côté, cher-e-s camarades, il faut quand même un peu se calmer. On peut certes regarder avec intérêt ce qui se passe au Venezuela et dans l'ensemble des pays d'Amérique Latine et essayer d'en tirer des leçons pour la gauche française voire européenne, mais avec toutes les limites de l'exercice. Ces pays sont loin de ressembler à la France : niveau de développement, population aux dynamiques démographiques de pays en développement, ressources naturelles, structures économiques et sociales... On ne pourrait pas ici appliquer le même système politique, et d'abord parce que la France a des traditions démocratiques bien plus ancrées. On peut supposer qu'en cas de victoire électorale du Front de Gauche, la droite de ce pays ne ferait pas de tentative de putsch et que le PS participerait au pouvoir sur la base du programme du FdG. En tout cas, on peut l'espérer.

Je suis toujours très mal à l'aise de cette volonté de trouver partout ailleurs un modèle qui s'appliquerait tel quel ici, en prenant pour exemple des pays très différents. D'habitude, c'est à droite qu'on est coutumier de cette stratégie. Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis : tous les pays qui ont fait des réformes libérales y passent, jusqu'à ce qu'ils se cassent la binette et qu'on en trouve un autre. Les réformistes ont longtemps mis le blairisme en avant, sans oublier l'Allemagne de Schröder et les pays scandinaves. De notre côté, il est vrai qu'on a souvent parlé du Chili, de l'URSS et parfois de la Chine, sans oublier Cuba. Dommage qu'on ait eu cette manie (Chili excepté) de promouvoir des dictatures bien loin de notre idéal démocratique...

Bon, et si on parlait de la France et des questions qui la concerne, plutôt que de passer notre temps à chercher des lendemains qui chantent ailleurs ? C'est pour la France que nous devons trouver des solutions, pas pour les Vénézuéliens qui ont l'air de très bien se débrouiller seuls.

Au travail !

8 commentaires:

  1. Tu as raison. Mais les fans de Chavez ont été tellement exaspérants, hier, que j'ai craqué.

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  2. Il ne s'agit pas d'un modèle. Mais, ce qu'il faut retenir, c'est que là-bas aussi comme chez nous, la social-démocratie a complètement failli à force de reniements et de renoncements...

    L'Europe subit des programmes d'ajustement structurel imposés par des instances supranationales 20 à 30 ans après les pays d'Amérique du Sud.

    Bien-sûr, il y a certains tropismes mais on peut retirer certaines leçons sur la manière de gouverner, sur le fait de s'opposer à des instances internationales (FMI-OMC), d'avoir renationaliser des secteurs vitaux ou de faire auditer la dette...

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    1. @ DPP : je suis d'accord, mais j'ai franchement trouvé que nos camarades avaient un peu pété les plombs sur cette question. Et je ne suis pas sûr que Mélenchon fasse un bon choix en communiquant autant là-dessus. Franchement, les Français s'en moquent : ils veulent un programme pour sortir de la crise. Parlons de ça !

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  3. On va voir comment ça va évoluer au Venezuela, car le culte de la personnalité, le populisme a outrance, qu'il soit de gauche ou de droite, une fois que le héros n'est plus, en général tout s'effondre.

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    1. C'est là qu'on verra si ce système est aimé par le peuple, ou pas.

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  4. En fait il y a plusieurs PS locaux. Certains sont l'aile gauche de l'opposition (AD) d'autres l'aile réformiste de Chavez (la moitié des courants du PSV par exemple plus d'autres petits partis)

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  5. @Romain : merci pour la remarque. On connaît si mal ce pays, à travers des médias ou des prises de position toutes totalement déformantes...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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