Je découvre dans Le Monde, en rentrant de mon lycée dit difficile, que Nicolas Sarkozy, souhaitant reprendre l’offensive sur la réforme des lycées, vient de s’offusquer des mauvais résultats de la série économique et sociale (ES), sous prétexte que les élèves qui en sortent ont du mal à intégrer les écoles de commerce, face aux élèves issus de section scientifique (S).
Aujourd’hui, les études générales attirent à peu près la moitié des élèves français, les autres arrêtant les études, ou se répartissant entre les bacs professionnels et les bacs technologiques. Si on prend les trois bacs généraux, 10% des élèves vont vers la section littéraire (L), 40% vers le bac ES et 50% vers le bac S.
Le président souligne qu’on se dirige vers le bac S pour de mauvaises raisons. Il a fondamentalement raison, car, si nos élèves font des sciences au lycée, ils se dirigent en majorité ensuite vers des domaines pas du tout scientifiques. On a plutôt l’impression que le bac S actuel dégoûte nos élèves des sciences, alors que les débouchés et les perspectives de carrière sont nombreux. L’année où j’ai obtenu l’agrégation d’histoire, en 2001, 65% des reçus détenaient un bac S. Cela peut certes être un avantage (la culture générale, c’est quand même bon pour l’épanouissement personnel, et il est bon d’avoir un bagage scientifique), mais il est assez incohérent que les agrégés d’histoire aient fait des études de maths avant…
Sarkozy semble penser que le système pousse les bons élèves à aller en S. C’est en partie vrai. J’ai déjà souvent vu des élèves sans difficulté, mais qui voulaient aller vers des bacs moins valorisés, se faire réellement harceler par certains enseignants pour aller en S, ou au moins en ES.
Il faut cependant prendre en compte les autres acteurs du système éducatif. Comme les enseignants, les parents sont toujours, en priorité, dans l’idée que seule la S vaut pour leurs chères têtes blondes. Les grandes écoles sélectionnent principalement des S, enracinant la croyance que la réussite passe par ce bac. Enfin, le bac S reste le seul bac qui ne ferme aucune porte pour les études générales supérieures. En ES, il n’y a plus de sciences, et en L, il n’y a ni maths, ni sciences, ni économie.
Ces paramètres doivent être pris en compte si on veut réellement réussir une réforme des filières du baccalauréat.
Aujourd’hui, les études générales attirent à peu près la moitié des élèves français, les autres arrêtant les études, ou se répartissant entre les bacs professionnels et les bacs technologiques. Si on prend les trois bacs généraux, 10% des élèves vont vers la section littéraire (L), 40% vers le bac ES et 50% vers le bac S.
Le président souligne qu’on se dirige vers le bac S pour de mauvaises raisons. Il a fondamentalement raison, car, si nos élèves font des sciences au lycée, ils se dirigent en majorité ensuite vers des domaines pas du tout scientifiques. On a plutôt l’impression que le bac S actuel dégoûte nos élèves des sciences, alors que les débouchés et les perspectives de carrière sont nombreux. L’année où j’ai obtenu l’agrégation d’histoire, en 2001, 65% des reçus détenaient un bac S. Cela peut certes être un avantage (la culture générale, c’est quand même bon pour l’épanouissement personnel, et il est bon d’avoir un bagage scientifique), mais il est assez incohérent que les agrégés d’histoire aient fait des études de maths avant…
Sarkozy semble penser que le système pousse les bons élèves à aller en S. C’est en partie vrai. J’ai déjà souvent vu des élèves sans difficulté, mais qui voulaient aller vers des bacs moins valorisés, se faire réellement harceler par certains enseignants pour aller en S, ou au moins en ES.
Il faut cependant prendre en compte les autres acteurs du système éducatif. Comme les enseignants, les parents sont toujours, en priorité, dans l’idée que seule la S vaut pour leurs chères têtes blondes. Les grandes écoles sélectionnent principalement des S, enracinant la croyance que la réussite passe par ce bac. Enfin, le bac S reste le seul bac qui ne ferme aucune porte pour les études générales supérieures. En ES, il n’y a plus de sciences, et en L, il n’y a ni maths, ni sciences, ni économie.
Ces paramètres doivent être pris en compte si on veut réellement réussir une réforme des filières du baccalauréat.
Je pense pour ma part qu'on devrait supprimer ces trois sections, et faire un bac unique, mais avec des élèves qui choisiraient certaines de leurs matières selon leurs préférences. Dans les faits ça pourrait revenir au même, mais les élèves pourront faire des combinaisons inventives pour préparer leur avenir étudiant et professionnel.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la situation actuelle, le bac S a l'air d'être devenu comme l'allemand ou le latin, un mode très imparfait de sélection des "élites". Avant c'était les humanismes, mais on sélectionne maintenant avec les maths... Cette sélection par les matières scientifiques est d'ailleurs une idée de gauche, visant à abolir le mode de sélection bourgeois par la culture classique !
Je suis entièrement d'accord avec Paul Guignard car il faudrait mieux qu'il y ait un bac unique pour qu'il y ait égalité des chances. Et je pense qu'il ne faudrait pas valoriser une filière car elles sont toutes 'pareilles" elles plus ou moins les même facilités, les même difficultés et il ne faut pas non plus dire que le bac S mène la route vers le paradis(façon de parler)
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@ Paul et anonyme : pourquoi pas. C'est l'une des voies possibles de réforme. Les enseignants sont très divisés sur la question. Moi-même, j'admets largement ne pas avoir d'idée arrêtée là-dessus. Je pense qu'on en débattra beaucoup dans les prochains mois.
RépondreSupprimerJe suis d'accord aussi.
RépondreSupprimerUn bac général, comme du temps de mon père..
A l'époque, on passait tous ses bacs et on voyait après.
En étudiant les possibilités pour mon fils,j'ai vu qu'en littéraire on pouvait choisir maths renforcés..
Et entre sciences et physique-chimie.
Mon gamin préfère les sciences et les maths à la physique. Ce qui le fait hésiter à choisir S.
En S le programme est lourdement ce qui me semble dommageable pour beaucoup d'élèves. Il vaut mieux sans doute un bon bac littéraires plutôt qu'un bac S obtenu très difficilement. C'est d'ailleurs la réflexion de mon fils.
la seule chose qui le retienne
c'est plus "honorable" de passer le bac S que le bac L. Ce qui est stupide en soi et ne devrait rien empêcher. heureusement il y a volonté serait de changer la donne, c'est ce que j'ai entendu dire.
Pour le Bac ES aussi..
J'espère que ce sera vrai.. ça fera plus d'heureux en classe..
@ Christie : totalement d'accord avec toi. Maintenant, un bac unique peut aussi faire souffrir des gamins. Si ton fils n'aimait pas du tout les maths, un bac L lui permettrait d'y échapper totalement dès la fin de première. Avec un bac commun, il en aura jusqu'au bout. Il va falloir jouer au funambule et être très adroit sur cette éventuelle réforme.
RépondreSupprimerSi la filière scientifique est injustement valorisée selon vous, la difficulté respective de chaque filière étant égale, j'ai du mal à comprendre comment un éventuel bac unique rendrait possible une égalité des chances...
RépondreSupprimerJ'admire la malice de Sarkozy. Oui, les meilleurs élèves se dirigent vers la voie S, rejoignent des prépas HEC option S, et intègrent en plus grand nombre que dans les autres filières le top 3 des écoles de commerce, où est le problème ?
tu dis cela juste parceque tu es un pro-Sarko
RépondreSupprimer@ Anonyme de 16h49 : cette réforme servirait juste à briser des voies élitistes et à mélanger les élèves, ce qui marchent souvent mieux que l'isolement. C'est là qu'est le problème.
RépondreSupprimer@ Anonyme de 19h16 : Ouais !!!
...
RépondreSupprimerJe vois guère l'intérêt de ta remarque, l'anonyme, si ce n'est ce curieux automatisme qui consiste à rattacher les dires d'une personne à un mouvement.
Je ne vois toujours pas en quoi cela changerait quelque chose. Les meilleurs resteront les meilleurs, quoi qu'on fasse. Le système n'est pas à blâmer. Les études sont sélectives, et si cette selectivité est pour certains la marque de son imperfection, alors il est condamné à être imparfait.
Et en quoi votre solution est-elle préférable à l'isolement ? Que dois-je comprendre ?
@ Anonyme de 22h21 : l'isolement n'est pas bon pour les individus. Le fait de créer des hiérarchies dès l'école ne provoque ni de meilleurs réussites, ni d'échecs plus graves. Donc, pour permettre aux gamins de s'épanouir, autant les confronter à la différence qu'aux autres semblables. Cela permet des expériences j'en suis sûr très positives.
RépondreSupprimerJe suis loin d'être pro-Sarko donc je m'exprime avec mon expérience sur deux enfants (les miens) l'un littéraire, et l'autre (plutôt) scientifique et surtout lunaire. J'assiste aux conseils de classe et voici ce que j'en conclus : Effectivement, il n'y a pas d'avantages pour poursuivre des études supérieures à choisir des spécialités. Il y aurait même des désavantages pour un littéraire de suivre la filière L, après il y a peu de choix, même si c'est un être intelligent qui souhaite aussi faire de l'informatique (heureusement, la Sorbonne le fait : 40 places pour l'idf). Quand l'étudiant détient un bac S, il n'y a pas de restrictions. Quant au bac ES, si il y a bien quelque chose qui ne sert à rien pour la suite, c'est l'économie (vieille de 40 ans) enseignée. Avoir un seul bac permettrait de mettre tout le monde au même niveau, pour choisir ... UNE seule matière. Parce qu'après le bac c'est fromage ou dessert ! Littérature à fond, Musique à fond, Maths à fond et ... profonde ineptie, sans plus aucun cours d'anglais !!! Suis pas non plus pro-américaine mais la vie sans l'anglais c'est risqué.
RépondreSupprimerMais revenons au niveau du lycée, ces options de déterminations, c'est donner aux élèves l'impression d'un choix, et sûrement un sens des responsabilités, grâce à ce choix certains sont plus motivés et vivent mieux ces années d'études et ça c'est très très important.
@ Miss : entièrement d'accord sur les filières, sauf pour le bac ES, dont il faut regarder attentivement les programmes. Je pense qu'ils sont assez équilibrés et très en phase avec les différents courants de l'économie. Par contre, on y fait peu d'économie gestion, mais c'est aussi le sens de cette filière.
RépondreSupprimerD'accord aussi avec toi sur le supérieur, mais alors, quand se spécialiser ?
Pour le lycée, ce n'est malheureusement que l'impression d'un choix...
L'isolement est nuisible dans ses formes les plus extrêmes. Est-il juste d'employer le terme pour désigner des classes ? Je ne crois pas, et cela se démontre facilement.
RépondreSupprimerJe m'attendais à retrouver tôt ou tard l'inévitable refrain de "l'expérience" où "chacun se trouve grandi de la confrontation positive avec autrui. La différence de chacun profite à tous, ... , etc."
Le mode de notation scolaire implique un classement. Et cette hypothétique confrontation aura pour seul effet de déterminer dans l'absolu qui sont les bons élèves, et qui sont les mauvais. Je doute fort que l'expérience soit positive pour tous.
Il y a là comme un parallèle avec ce qu'on désigne sous le nom de constante macabre. Et un bon élève d'une section d'aujourd'hui, conforté dans son effort par la croyance d'être doué pour sa matière, ce qui lui fournissait jusqu'alors un certain réconfort de ne pas être doué dans telle autre matière, se verra bousculé par des élèves qu'il considérait comme ses égaux.
Je ne vous cache pas le plaisir que j'aurais à voir les nombreux invalides qu'accueille cet hospice qu’est la section littéraire (dans une majorité de lycées) prendre une douche froide en réalisant que leurs petits camarades de sections S et ES obtiennent de meilleurs résultats qu’eux dans leurs propres matières. La trop soudaine inclination de bon nombre d’élèves pour l’enseignement littéraire tient essentiellement au fait que ceux-ci craignent par-dessus tout de rejoindre une filière d’enseignement technologique. La répartition des sections par spécialité d’enseignement comme elle existe aujourd’hui me parait bonne, en ce qu’elle entretient chaque élève dans une illusion réconfortante qui lui permet de se sentir égal à un élève appartenant à une autre filière. Qui n’a jamais entendu cet argument, qui consiste à dire « Que les scientifiques sont peut-être forts en maths, mais NOUS, nous sommes plus fort qu’eux en x »
L’argumentation de Miss me laisse de marbre. Dire qu’il serait désavantageux de passer par la filière L en raison du peu de choix disponibles à l’entrée de l’enseignement supérieur est insensé : les débouchés de la filière littéraire sont parfaitement adaptés aux ambitions d’un élève de cette voie. Certes, ils ne sont pas aussi nombreux, mais pourquoi passer par un enseignement littéraire pour ensuite se diriger vers un enseignement scientifique ? Pour obtenir avec plus de facilité ce précieux sésame qu’est le bac ? On le donne aujourd’hui, et ne pas réussir à l’obtenir est signe d’échec dans le supérieur.
Je dénote également chez vous une forte tendance à l’académisme, qui vous empêche de poser un véritable regard sur la carte scolaire et sur ses possibilités. L’absence de cours d’anglais n’empêche nullement une personne d’apprendre l’anglais.
Après le bac, ce n’est pas nécessairement fromage ou dessert, non.
@ Anonyme de 16h27 : les notes ne servent pas à faire un classement, mais à aider l'élève à se situer par rapport à sa progression. Le fait que l'on en fasse un classement est une preuve de la déviation du système.
RépondreSupprimerLa L est en effet devenue la classe pour faibles.
Sur les bacs, ils ne sont pas censés spécialisés les élèves. Là encore, ce sont les comportements des acteurs du système qui explique la dérive.
Les notes permettent à un élève d'évaluer sa progression, certes.
RépondreSupprimerCette progression, il est utilise qu'il s'y intéresse, car elle est un critère de niveau, dans l'optique d'une sélection. Le classement est un bon indicateur de niveau dans une classe réprésentative d'un niveau moyen. Il n'y là aucune déviation. Un mode quelconque d'évaluation n'a de sens qu'en vue d'une sélection.
Et est-ce le système qui dévie, ou bien sont-ce les acteurs ? Le "Là-encore" nous plonge dans l'ambiguité.
Et pourquoi ne faut-il pas spécialiser les élèves ??
@ Anonyme : la notation est surtout censée permettre la progression des gamins. Le fait qu'elle serve à sélectionner est, à mon sens, une déviation du système. D'ailleurs, je pense qu'il faudrait arriver à supprimer les notes, mais la France n'en est pas là.
RépondreSupprimerNormalement, les bacs généraux donnent accès à tous les types d'étude. En réalité, seuls les bacs S et ES permettent réellement d'aller un peu partout (et encore, avec le ES, je pousse un peu).
Je ne vois pas l'intérêt de spécialiser trop tôt si le but est d'emmener 50% des gamins à la licence (équivalent bac+3) comme le souhaite Darcos.
La notation ne permet pas la progression des gamins, mais seulement de s'évaluer. Elle est un facteur d'encouragement ou de découragement selon les cas.
RépondreSupprimerUn bac général n'est pas un bac universel. Si le seul bac S donnait accès aux domaines scientifiques, si le seul bac ES donnait accès aux domaines économiques, et si le seul bac L donnait accès aux domaines littéraires, on pourrait toujours parler de bac général tant chaque domaine est vaste.
A long terme, dans de nombreux métiers, ces différentes dimensions s'entrecoupent. La spécialisation est une nécessité qu'une dure qu'un temps. Et c'est à celui qui se spécialisera le plus tôt que reviendra le plus souvent la réussite. Le système à 3 voies d'aujourd'hui encourage donc la réussite. Faut-il préfèrer une totale liberté et un fort taux d'échec, ou une liberté moindre et des chances de réussite plus elevées, sachant que ces parcours ne sont en rien irreversibles ?
Qui plus est, le niveau moyen des élèves à l'entrée de la license est suffisamment affligeant et on aurait tort de se passer de la dite spécialisation.
@ Anonyme : assez d'accord avec ton propos. Je pense juste que l'âge actuel de spécialisation est assez cohérent.
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