Suite à la grève de mardi, l'intersyndicale a lancé un nouveau mot d'ordre pour deux journées : une journée d'action le 15 septembre et une journée de grève et de manifestation le 23 septembre.
Je plains d'avance les syndicalistes qui vont devoir défendre ce truc-là devant les salariés.
En effet, le communiqué était tellement vide qu'on pouvait se demander à quoi ces deux journées pouvaient bien servir. On a l'impression qu'on avance à l'aveuglette, sans que les dirigeants des grandes centrales puissent vraiment nous dire où ils vont. Une nouvelle illustration des effets désastreux des divisions syndicales.
Encore, nous salariés du public, prenons moins de risques que les autres puisque notre employeur ne peut pas vraiment nous pourrir la vie si nous faisons grève. Nous perdons une journée de salaire, nous subissons les quolibets habituels de la droite, mais après, nous retournons bosser. Au lycée, tant que cela ne dure pas plus d'une journée, les élèves ont plutôt tendance à nous pousser dehors...
Dans le privé, où faire grève oblige à prendre bien plus de risques (et ils étaient nombreux mardi dans le cortège), il faut que la journée de grève ait un véritable impact et serve à quelque chose. Sinon, les salariés se disent que le jeu n'en vaut pas la chandelle et ils préfèrent attendre que les salariés du public se cassent la gueule en espérant que cela marche quand même. Pour mettre le privé en mouvement, il faut un plan, et on peine à le trouver.
Mettons-nous cinq minutes à la place de M. Thibault et imaginons comment il faudrait faire.
D'abord, il faudrait une plateforme qui dise clairement ce que l'on veut. Est-ce qu'on demande simplement des aménagements ? Est-ce qu'il y a des points de la réforme qu'on accepte ? D'autres qu'on refuse absolument ? Qu'est-ce qu'on veut au juste ? C'est tout de même la moindre des choses. La plupart des grévistes de mardi n'était pas sûr que les syndicats demandaient le retrait du projet ou voulaient simplement des aménagements.
Ensuite, on définit un plan d'action avec des étapes claires pour que le gouvernement puisse se positionner. On annonce une date de mobilisation pour montrer qu'on est fort, puis on fixe une date de grève générale avec reconduction éventuelle. Si le gouvernement et les employeurs refusent de se mettre à la table des négociations, on se lance.
Enfin, il faut aussi que nos leaders syndicaux soient capables de sentir le vent. Si nos concitoyens ne suivent pas les appels, on laisse tomber. Si la grève reconductible ne prend pas, on laisse tomber, ce qui n'empêchera de continuer à diffuser l'information et à démontrer que l'allongement de la durée du travail va à l'encontre de l'évolution du pays.
Malheureusement, rien de tout cela. On avance dans la brume.
Nos camarades de droite peuvent se réjouir : la mollesse des leaders syndicaux est en train de condamner ce mouvement et de faire passer cette réforme inefficace et inique.
Je plains d'avance les syndicalistes qui vont devoir défendre ce truc-là devant les salariés.
En effet, le communiqué était tellement vide qu'on pouvait se demander à quoi ces deux journées pouvaient bien servir. On a l'impression qu'on avance à l'aveuglette, sans que les dirigeants des grandes centrales puissent vraiment nous dire où ils vont. Une nouvelle illustration des effets désastreux des divisions syndicales.
Encore, nous salariés du public, prenons moins de risques que les autres puisque notre employeur ne peut pas vraiment nous pourrir la vie si nous faisons grève. Nous perdons une journée de salaire, nous subissons les quolibets habituels de la droite, mais après, nous retournons bosser. Au lycée, tant que cela ne dure pas plus d'une journée, les élèves ont plutôt tendance à nous pousser dehors...
Dans le privé, où faire grève oblige à prendre bien plus de risques (et ils étaient nombreux mardi dans le cortège), il faut que la journée de grève ait un véritable impact et serve à quelque chose. Sinon, les salariés se disent que le jeu n'en vaut pas la chandelle et ils préfèrent attendre que les salariés du public se cassent la gueule en espérant que cela marche quand même. Pour mettre le privé en mouvement, il faut un plan, et on peine à le trouver.
Mettons-nous cinq minutes à la place de M. Thibault et imaginons comment il faudrait faire.
D'abord, il faudrait une plateforme qui dise clairement ce que l'on veut. Est-ce qu'on demande simplement des aménagements ? Est-ce qu'il y a des points de la réforme qu'on accepte ? D'autres qu'on refuse absolument ? Qu'est-ce qu'on veut au juste ? C'est tout de même la moindre des choses. La plupart des grévistes de mardi n'était pas sûr que les syndicats demandaient le retrait du projet ou voulaient simplement des aménagements.
Ensuite, on définit un plan d'action avec des étapes claires pour que le gouvernement puisse se positionner. On annonce une date de mobilisation pour montrer qu'on est fort, puis on fixe une date de grève générale avec reconduction éventuelle. Si le gouvernement et les employeurs refusent de se mettre à la table des négociations, on se lance.
Enfin, il faut aussi que nos leaders syndicaux soient capables de sentir le vent. Si nos concitoyens ne suivent pas les appels, on laisse tomber. Si la grève reconductible ne prend pas, on laisse tomber, ce qui n'empêchera de continuer à diffuser l'information et à démontrer que l'allongement de la durée du travail va à l'encontre de l'évolution du pays.
Malheureusement, rien de tout cela. On avance dans la brume.
Nos camarades de droite peuvent se réjouir : la mollesse des leaders syndicaux est en train de condamner ce mouvement et de faire passer cette réforme inefficace et inique.
Globalement d'accord ! Une remarque tout de même : les enseignants qui ont souvent constitué le gros des troupes dans les manifs ces dernières années sont fatigués d'avoir une journée de grève de retirée pour 1h à 2h parfois de cours. C'est très sous-estimé dans les discussions interpro. Les grèves coûtent cher à la profession, et elle doit aussi se battre sur des questions éduc. Elle ne se battra pas longtemps sur tous les fronts si les confédés continuent ainsi. Le 6, nous étions bien seuls...
RépondreSupprimer@ Manuel M. : le six, nous appelions seuls, d'un autre côté.
RépondreSupprimerConcernant le reste, je suis totalement d'accord sur l'usure de la profession, et c'est bien pour cela qu'il serait bon que l'on réfléchisse un peu stratégiquement.
Nous appelions seuls, mais pourquoi ? Quelles sont les différences avec le 1er degré ? La formation des maîtres où il semble que cela se passe mieux entre autres pour des raisons d'effectifs ?
RépondreSupprimerEt les salaires, l'emploi, les effectifs des classes ?
La division syndicale, quand elle commence au sein même d'une fédération telle que la FSU, n'est pas un bon signal.
Mais j'avoue que je n'ai pas suivi ces questions de trop près récemment ...
@ Manuel M : je parlais de solitude car il n'y avait que des syndicats de l'éducation (le SNES et SUD en fait). Cependant, je ne crois pas que cela se passe mieux en primaire.
RépondreSupprimerUn syndicaliste m'a expliqué que le primaire ne pouvait pas appeler le 6 du fait des délais des lettres de déclaration de grève. Ils ont des contraintes en plus.
La date du 6 était connue depuis un moment, et ce n'est pas la première fois que les relations se "crispent" au plus au niveau entre SNES et SNUipp, pour des raisons que j'ignore. Mais j'arrête là mon argumentation, je ne souhaite pas être perçu comme casse-pieds.
RépondreSupprimerCdt
@ Manuel M. : là, je ne sais pas comment cela s'est passé entre les deux syndicats.
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