samedi 6 octobre 2012

Leçons des salmigondis des divers pigeons de la semaine.

L'affaire des Pigeons, ce mouvement de droite apparu sur internet cette semaine contre une réforme de la taxation des autoentrepreneurs, est révélatrice de plusieurs phénomènes.

Tout d'abord, des militants de droite savent utiliser Twitter, y compris en racontant n'importe quoi. Bon, on s'en fiche, tu vas me dire, cher lecteur, mais enfin, c'est bon à savoir...

Deuxièmement, le gouvernement s'est couché assez rapidement, même si ce n'est que partiellement, devant un mouvement qui s'est contenté d'envoyer des twits sans rien faire de plus.On se demande ce qu'il se serait passé si ces pigeons avaient décidé de manifester physiquement. Heureusement qu'à droite, on ne manifeste qu'une fois tous les vingt ans...

Ce qui amène à une leçon que tout femme ou homme de gauche doit méditer : on ne peut faire reculer ceux qui ont du pouvoir et construire un modèle social plus juste sans un important mouvement social qui accompagne fortement et massivement l'équipe au pouvoir, qu'elle soit sociale-démocrate ou plus radicale. Ce fut le cas en 1936, en 1945 ou encore en 1968 et 1981.

Et aujourd'hui, cher lecteur, tu vois un mouvement social d'ampleur ?

C'est la principale faiblesse de ce gouvernement socialiste : la population française a massivement intégré les solutions rigoristes et ne souhaite pas se battre pour une autre société, même une société plus régulatrice et plus redistributrice que pourrait éventuellement nous vendre le PS. Même si les Français ont renvoyé Sarkozy à ses chères études, ils restent majoritairement de droite économiquement et socialement.

Et c'est une bonne leçon pour nous, au Front de Gauche. Si Hollande n'a même pas le soutien populaire pour renvoyer les pigeons dans leurs volières, peut-on vraiment imaginer que Mélenchon aurait pu réaliser une véritable rupture avec le capitalisme ? J'ai beau en avoir une envie furieuse, j'en doute furieusement.

Alors, si demain, il faut descendre dans la rue pour donner du poids au gouvernement et faire des réformes, j'y serai prêt. Encore faut-il que quelqu'un nous y appelle...

Et à part le FdG dimanche dernier, que fichent les syndicats et le PS ? S'ils ont besoin d'aide, on est là. Hou hou, on est là. On veut bien la faire, la guerre à la finance. Eh, y a quelqu'un ?