lundi 23 novembre 2009

Les cadres des partis de gauche écrasent les militants : l'exemple de Vincent Peillon.

Ce matin, Vincent Peillon était l’invité de France Inter. Jusque là, rien que de très habituel. Il venait simplement essayer de se sortir de son conflit avec Ségolène Royal. En clair, comme je le pense beaucoup de Français, je me fichais totalement de ce sujet : il y a bien d’autres sujets importants en ce moment dans l’actualité. Or, dans la seconde partie de l’émission, Peillon rappelait qu’il avait été élu à l’intérieur du parti par les militants et que le PS était un parti démocratique.

Et là, aux alentours de la 13e minute, une auditrice, se prénommant Yvette, fit une intervention pour dire sa déception face au courant « Espoir à gauche », et en particulier face à la représentativité des militants en son sein. Elle affirma n’avoir jamais voté que pour son premier fédéral. Ne connaissant pas l’organisation interne du PS, je ne peux savoir moi-même si elle disait vrai ou pas. Elle se désola ensuite du consensus chez les cadres du parti sur l’oubli de la manipulation des votes du Congrès de Reims.

Cependant, ce n’est pas mon sujet, mais la réponse de Vincent Peillon. Celui-ci affirma à l’auditrice que c’est elle qui était le symbole de l’effondrement moral du PS, en venant se plaindre à la radio de ce type de choses. J’étais éberlué. En effet, si tu diriges un parti démocratique, c’est que tu estimes que les militants de base sont importants. Il en est de même dans un syndicaliste ou un responsable associatif : le militant est à la base de tout. Sans lui, on n’existe pas.

Or, c’est avec un mépris profond que le cadre l’écrasa de sa superbe. Ce type de comportement est à l’opposé de ma vision du politique. Pour moi, lorsqu’une personne qui a pris la peine de verser une cotisation et de s’engager suffisamment pour être dans un courant s’exprime publiquement, on lui répond poliment et avec respect, même si c’est pour lui expliquer qu’elle dit n’importe quoi. Il est vraiment dommage que des dirigeants de gauche aient ce type de réaction.

J’espère que nos dirigeants politiques vont être capables de changer un peu. Si c’est pour faire du Sarkozy de gauche, ce n’est pas vraiment la peine, on est déjà servi

20 commentaires:

  1. Je n'ai pas écouté l'émission mais il me semble que Peillon n'a pas tort : une militante n'a pas à évoquer ce sujet à France Inter...

    RépondreSupprimer
  2. @ Nicolas : si c'est le seul moyen de se faire entendre de gens qui n'écoutent pas, je trouve l'intervention de la militante cohérente.

    RépondreSupprimer
  3. Une élection au sein d'un parti est sujet à la fraude et un militant de ce même parti n'aurait pas le droit d'exprimer son mécontentement? J'aimerai bien connaitre vos arguments.

    RépondreSupprimer
  4. Si tu veux savoir comment le PS "élit" ses dirigeants, je t'invite sur mon blog...
    http://saines-coleres.blogspot.com/2009/11/dirigeants-elus-ou-auto-proclames.html

    RépondreSupprimer
  5. @ Seco : je les attends aussi.

    @ Thierry : j'y vais.

    RépondreSupprimer
  6. La démocratie représentative est vraiment corrompue à tous les niveaux, on dirait. Il y a même des élus qui se croient de droit divin…
    :-))

    RépondreSupprimer
  7. @ M. Poireau : il n'y a plus qu'à rétablir la monarchie. Toi qui vit en Belgique, je suis sûr que tu peux y trouver des avantages...

    RépondreSupprimer
  8. Mathieu : et bien, j'avoue que j'ai découvert combien la présence d'un roi libère la classe politique de la guéguerre pour le poste suprême et l'oblige à bosser ensemble aux postes de responsabilité. Ce n'est pas négligeable !
    La Belgique est sur bien des points plus républicaine que la France !!!! :-))

    RépondreSupprimer
  9. Camarade, tu devrais savoir que le citoyen (et à plus forte raison le militant) ne peut contredire les politiques que par un manque de connaissance et d'intelligence.

    Et, comme aux mauvais élèves, si l'un d'eux vient étaler son ignorance en public un chef il faut le remettre sèchement à sa place, pour son bien évidemment.

    Tout cela part d'une bonne intention, les politiques sont juste mal compris...

    RépondreSupprimer
  10. Peillon est littéralement "grillé" et c'est tant mieux.

    Il a attaqué BFM TV qui vient de démontrer qu'il "ment". Il en pue tellement il ment.

    Sarkosi se frotte les mains surtout après la gaffe monumentale d' aubry qui veut sans doute perdre les régionales.

    Mais vous avez raison, il y a des sujets bien plus importants : le chômage, la pauvreté, le logement. Pourtant le vote sera dominé par les retraités dont certains ne connaissent plus le monde du travail et ne pensent qu' aux croisières...

    RépondreSupprimer
  11. Y'a pire que ça, j'ai trouvé 2 phrases de Peillon qui me conduisent à penser que nous avons 2 Peillon different.

    http://www.intox2007.info/index.php?post/2009/11/20/Peillon-en-video

    RépondreSupprimer
  12. @Nicolas : oui, ça s'appelle "circulez y'a rien à voir" ça marche encore un peu à l'UMP. Et non merci, pas question de laisser n'importe quoi se passer au PS.

    Pourquoi ? par ce que nous voulons changer la république, et donc comme le dit le proverbe quand on grimpe aux arbres pour se faire entendre, on a intérêt à avoir le cul propre.

    Moi je suis mandataire EAG dans ma section, j'ai participé à des votes pour la fédération de Paris du PS. Mais jamais pour choisir qui nous representait.

    Dans la motion que j'ai soutenu, nous parlions de consultations de militants sur les sujets importants. Certains ont semble-t-ils oublié ça, et parmi ceux là on trouve des gens qui nous expliquent que Royal n'a pas soutenu cette motion.

    Alors oui, les militants ont raison de rappeler des vérités, de ressortir des textes et des vidéos.

    RépondreSupprimer
  13. peuh c'est sur qu'en ne parlant que des bisbilles du PS comme si il n'y en avait pas à l'UMP cela ne fait pas avancer les problèmes et Peillon je pense essaie de faire avancer les choses et ce n'est pas en ressassant sans cesse les polémiques que l'on arrivera à nous débarasser de sarkozy en 2012 et en ça il a eu raison de le faire souligner à la militante, marre des bisbilles

    RépondreSupprimer
  14. @ M. Poireau : en France, je crois qu'on a culturellement besoin d'un roi actif. C'est dommage.

    @ Fabrice : malgré ton ironie, je sais que tu as raison.

    @ Anonyme : eh oui, mais on va se reprendre du Sarkozy pendant 5 ans de plus.

    @ Dagrouik : décidément, n'en jetez plus !

    @ Anonyme de 20h20 : totalement en désaccord avec vous. La manière dont on traite les militants est fondamentale pour l'emporter.

    RépondreSupprimer
  15. Je me reconnais dans ce qu'a dit Yvette.

    Si on écoute Nicolas, les militants sont juste bons à porter des tracts à coller des affiches et à la fermer.
    Nous ne sommes ni à l'UMP ni au PC des années J Duclos.

    Peillon dépasse les bornes. La vidéo, la voici :

    http://www.dailymotion.com/video/xb8rfk_vincent-peillon-france-inter_news

    Il n'avait pas l'air très heureux !

    RépondreSupprimer
  16. Ne m'écoute surtout jamais plus, je n'ai jamais dit ça... Juste qu'un membre du PS n'a pas à chier en direct sur un autre membre à la radio.

    Tu dois faire partie de ces andouilles qui ne pensent pas à gagner, juste à parler politique. Bravo. Le sommet des neuneus perdant. Bravo. Merci. Encore bravo.

    RépondreSupprimer
  17. @ Michèle : pitié, ne transférez pas les conflits internes du PS ici. J'avais déjà mis la vidéo en lien en plus.

    @ Nicolas : pitié, ne trolle pas trop depuis ton iphone de la Comète. Le vieux Jacques va être jaloux.

    RépondreSupprimer
  18. houla! quand on lit la violence de réaction de certains, on est heureux de rester simple électeur et de ne pas se risquer à grenouiller dans un parti.
    G.

    RépondreSupprimer
  19. Toutes mes excuses, Mathieu.
    Je venais de découvrir votre blog, ce qu'a dit V Peillon m'a mise en colère, d'autant que les coups fourrés continuent (comme dans de nombreux partis) pour la désignation des candidats aux régionales.
    Je pensais, à tort; que la fédération dont je fais partie était au dessus de cela.
    Encore un exemple qui montre que les cadres se moquent des militants

    RépondreSupprimer
  20. @ G. : la neutralité a ses avantages et ses inconvénients...

    @ Michèle : oui, le militant est la chair à canon. Mais ma remarque d'hier soir relevait plus de l'humour que du vrai rejet de votre commentaire.

    RépondreSupprimer

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.