Aujourd'hui, le président remet en cause la célébration de la fin de la première guerre mondiale, en voulant transformer cette journée en un symbole de la réconciliation franco-allemande. Un prétexte fut trouvé : il n'y a plus de poilu en vie, et donc plus de besoin de commémorer la fin de ce carnage.
Pourtant, le 11 novembre est l'une des commémorations les plus importantes. Il ne s'agit pas de célébrer la gloire de la nation victorieuse ni la victoire contre les boches.
Le 11 novembre marque la fin de la plus grande boucherie militaire de notre histoire (la 2ème a fait moins de morts en France, même en y incluant les victimes civiles). Notre société fut durablement marquée par la violence qui s'installa dans les rapports politiques durant les vingt années suivantes. La paix qui en sortit ne fut qu'un pis-aller dramatique. Enfin, ce conflit fut l'un des fondements des totalitarismes qui s'installèrent en Europe durant les années suivantes. La première guerre mondiale est donc un élément fondateur de notre histoire récente, et ne pas en parler, sous prétexte que le dernier poilu n'est plus, est d'autant plus insultant à l'égard de ces hommes, sacrifiés par nos gouvernements.
Commémorer cette date est donc primordial, et il n'y a en plus aucun sens à en faire une journée franco-allemande. Pourquoi ne pas plutôt choisir la date-anniversaire du Traité de l'Elysée, par exemple, sans avoir besoin d'y coller un jour férié ? Je n'essaie pas de dire que la relation avec l'Allemagne n'a aucune importance, bien au contraire, mais que, dans la multitude de commémorations qui ponctuent l'année, le 11 novembre n'était certainement pas celle qu'il fallait faire disparaître.
Et si on se débarrassait de l'une de ces fêtes religieuses catholiques dont la majorité des Français se moquent, et qu'on déplaçait le jour férié sur la date du traité de l'Elysée, le 22 janvier ?
Je pense que faire de la date du 11 Novembre, une journée franco-allemande, n'empêche pas de rendre hommages aux victimes de la Grande Guerre. C'est d'ailleurs ce qu'a dit Sarko dans son discours.
RépondreSupprimerJe pense que le 11 Novembre 1918 n'est pas une victoire, c'est une double défaite. Défaite de l'Allemagne d'une part mais aussi de la France qui n'a pas cherché à obtenir une paix durable lors du Traité de Versailles. Cette double incompréhension fut le ferment du nationalismes des années 20.
Pour moi, cette journée a donc un sens. Je vais essayer d'écrire un billet dessus pour étayer mes propos.
Notre Président n'est pas embarrassé par ce genre de scrupule historique. Une anecdote: vous souvenez vous de sa proposition faite aux élus du département de la Moselle pour compenser la fermeture des casernes? Il s'est imaginé pouvoir faire pression sur la chancelière en lui imposant l'installation d'un contingent de soldats allemands en France sous le prétexte qu'ils nous devaient bien ça aprés 50 ans de présence militaire coûteuse en Sarre, en Forêt Noire et à Berlin! La gueule des Fritz! et la gueule des élus de Moselle, département annexé de fait en 1940 par ses joyeux voisins qui n'ont pas forcément laissé que de bons souvenirs... Un épisode révélateur du grand n'importe quoi que risque de devenir la "réconciliation franco allemande", à force de galvauder le terme.
RépondreSupprimerG.
on va pas garder ad vitam eternam tout...a ce moment là, gardons les fêtes napoléonniennes ou la guerre de 100 ans...Nous sommes dans l'Europe aujourd'hui
RépondreSupprimerDommage que vous ayez cru bon d'ajouter le dernier paragraphe : le reste du billet était intelligent.
RépondreSupprimerMonsieur Blachier : vous avez raison, foutons toutes ces vieilleries en l'air, soyons modernes, que diable ! Un troupeau hilare et sans mémoire : voilà qui arrangera tout le monde.
"l'une de ces fêtes religieuses catholiques dont la majorité des Français se moquent" : ils ne s'en moquent pas, mais ont fait glisser le sens religieux vers le sens familial...
RépondreSupprimer@ Mancioday : j'attends donc le billet.
RépondreSupprimer@ G. : il est vrai que Sarkozy a une vision de l'histoire très particulière.
@ Romain Blachier : tout est important pour comprendre notre pays, mais dans l'histoire récente, la première guerre mondiale est centrale.
@ Didier Goux : tiens, vous soutenez les curetons aussi ?
@ François : c'est plutôt un jour férié sans réel sens comme un autre.
C'est publié ;)
RépondreSupprimerhttp://reversus.fr/2009/11/12/sarkozy-et-le-11-novembre-une-nouvelle-lecture-de-lhistoire/
Lors de la négociation concernant la journée de solidarité "humour", j'avais appris que les deux journées qui avaient été le plus citée, pour être données étaient ... roulement de tambour ... le 11 novembre et le 8 mai !
RépondreSupprimerBien sûr, interdiction de toucher aux fêtes religieuses .
Pour entrer dans le débat, maintenant je pense comme toi que nous devons entrer dans le sens à donner à ses journée. là est l'enjeu.
@ +
Bésitos
@ Mancioday: Euh, le 11 novembre célèbre un armistice. Un armistice met fin aux hostilités sans mettre fin à la guerre.
RépondreSupprimerAvec du retard, je prends connaissance de ton magnifique billet.
RépondreSupprimerJ'aime lire des billets sur cette Histoire avec un grand H, que tu sais bien écrire...
Je suis totalement d'accord avec ta vision (avec moins de culture historique que toi).
Et tiens, je me rend compte que je suis en désaccord, sur ce point, avec mon copain Romain :)
Bonne soirée, bon weekend.
@ Mancioday : vu et commenté.
RépondreSupprimer@ Eric Citoyen : c'est quoi, cette journée "humour".
@ Faucon : merci pour le "magnifique", mais c'est un peu abusif.