mardi 9 décembre 2008

Décomptons Carla Bruni du temps de parole de l'UMP.

Il y a de cela quelques temps, cher lecteur, je m'étais répandu sur la position de Carla Bruni-Sarkozy dans les médias, du fait de sa participation au Grand Journal de Canal +. Depuis, Carla a ressurgi à plusieurs reprises dans de nombreux médias. Elle a encore participé au Téléthon durant le week-end pour chanter pour les enfants malades.

A chaque fois, la présence de Carla me gêne. Certes, contrairement à Bernadette Chirac, Carla Bruni n'est pas elle-même une femme politique. Souviens-toi que Bernadette a occupé, pendant tout le mandat de son mari, un poste de conseiller général et un autre de conseiller municipal en Corrèze. De fait, lorsqu'elle s'exprimait politiquement, son temps de parole était donc décompté à l'UMP. Par contre, elle apparaissait très rarement dans d'autres types de cérémonie, comme les pièces jaunes, par exemple, pour collecter des fonds pour les enfants des hôpitaux. C'était déjà pénible, mais au moins, cela ne se produisait qu'une fois l'an.

Carla Bruni est passée à une autre échelle. Certes, je ne lui reproche pas du tout d'avoir épousé le président de la République (drôle d'idée, mais tant pis pour elle). Par contre, je lui reproche de vouloir poursuivre une carrière médiatique hors de sa position de femme du chef de l'État. En effet, à chaque fois qu'elle s'exprime, Carla, de fait, fait penser à son mari. Lorsqu'elle chante pour le Téléthon, elle apporte la caution présidentielle à cette opération. Cette situation vient de l'ultra-présence du chef de l'État dans tous les médias : Chirac en était tellement absent que Bernadette était moins pénible pour nous.

Tu vas me dire, cher lecteur, que je suis un vieux macho qui a encore une vision surannée de la place des femmes dans le couple. Pas du tout, mais je fais partie de ces gens qui considèrent qu'épouser le président de la République signifie forcément un lien avec ses idées dans l'espace public. Lorsqu'on a une telle place dans une société, même si cela dérange sa personne, on ne peut pas y échapper. C'est la fonction qui prend le pas sur la femme. Il faudrait donc encadrer un peu ce que fait la femme du président.

Peut-elle par exemple poursuivre sa carrière de chanteuse ? Je ne vois pas comment elle peut faire, vu sa présence dans le protocole public, mais après tout, pourquoi pas. Doit-elle continuer à s'exprimer dans des talk-shows pour dire que son mari est un homme formidable ? Doit-elle participer à des événements qui ont des aspects politiques comme le Téléthon ? Là, pourquoi pas, mais en décomptant son temps de parole de celui de l'UMP : il est anormal qu'elle puisse à ce point entretenir l'image du président tout en continuant à se présenter de gauche.

Je suis désolé pour Carla Bruni, mais il faut assumer le fait de vivre avec le président. Elle devrait être tenue, au moins, à un devoir de réserve. Elle y gagnerait de la tranquillité, et on y gagnerait de faire de la politique un peu plus sainement. Voici un moyen de faire parler de lui qui serait ôté au président déjà omniprésent par ailleurs...

16 commentaires:

  1. Décomptons les privilégiés et les trois grosbills du temps de parole du PS.

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  2. @ Criticus : si seulement j'avais une audience qui permettait de me décompter de quelque chose...

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  3. Je suis d'accord avec toi, Mathieu, mais il ne faut par rêver, surtout maintenant que Sarko va avoir sous son control serré les chaines de télé publiques.

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  4. Criticus, t'es gentil avec tes "cases" politiques, je ne suis pas PS, Fabrice non plus, et Mathieu pas trop non plus.

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  5. Moi j'ai trouvé assez ironique son tour de chant avec la chèvre (euhh Julien Clerc) c'était un peu comme la politique du mari : on tâtonne, beaucoup d'erreurs et au final un côté ridicule qui pourrait prêter à rire si ça ne s'inscrivait pas dans quelque chose de sérieux...

    Enfin si on devait décompter du temps de parole UMP tout le "sarkozy fan club" on aurait pas fini de décompter hien....

    @Criticus

    me traiter de socialiste...y'en a qui ne reculent même plus devant les insultes...

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  6. @ Titophe : il faut d'autant plus le limiter au maximum.

    @ Fabrice : mais oui, décomptons, et on l'entendra moins !

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  7. @ Mathieu : Ne fais pas le (faux) modeste...

    @ Fabrice & Manuel : Ok, la prochaine fois, je mets un gros smiley souriant, pour que vous compreniez bien qu'il s'agissait d'humour...

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  8. Il y a quelque chose d'agaçant là-dedans, c'est vrai. D'un autre côté, de quel droit empêcher une femme (ou un homme) de vivre aussi sa vie? Personnellement, si j'étais dans ce cas —disons l'époux d'une présidente—, je détesterais que l'on me demande de la boucler, ce serait d'ailleurs peine perdue. Remarque Mathieu, la solution est simple : qu'elle prenne un pseudonyme! :-)

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  9. Elle a choisi le mauvais riche cette fois, fera mieux la prochaine fois!

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  10. @ Titophe : en limitant Bruni !

    @ Criticus : mais si, je suis modeste, un peu...

    @ LCC : quand on se met avec Sarkozy après qu'il soit devenu président, on fait un choix.

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  11. Ca, j'ai bien compris, mais comment veux-tu imposer une limite lorsque tous les pouvoirs sont maintenant concentrés du même coté avec une volonté d'aller vers l'objectif inverse?

    Ma question reste donc valide ;-)

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  12. @ Titophe : l'activisme politique, le militantisme, la pétition, le blog...

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  13. Tu rigoles ? Elle est de gauche ! Faudrait la décompter du temps de parole de l'opposition !

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  14. @ Anonyme : de gauche ??? Comment peut-on vivre avec Sarkozy et être de gauche ?

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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