Alors, je vais suivre la voie du troisième et te parler des sujets qui nous gênent, nous autres professeurs d'histoire, quand on bosse en banlieue. Il y en a quelques-uns qui posent de réelles difficultés, à cause de ce que l'IUFM appelle les pré-acquis des élèves.
Depuis 2003, date des changements de programme, les élèves de terminale doivent étudier un thème qui s'appelle "le Nouvel ordre mondial", visant à leur faire approcher les grandes lignes de force géostratégiques de la planète depuis la disparition de l'URSS. Dans cette partie, nous devons étudier l'islamisme en tant que mouvement idéologique. Il s'agit, à mon sens, de la seule grande idéologie contemporaine que l'on étudie en terminale, à l'exception des valeurs du modèle américain et de l'idéologie soviétique (mais on ne peut pas dire qu'elle a vraiment de l'influence aujourd'hui). L'approche des programmes actuels s'appuie principalement sur les travaux de l'historien Olivier Roy, qui a théorisé l'existence de trois islamismes différents:
- Un premier islamisme (né dès le début du XXe siècle) visait à instaurer des États appliquant la charia et un islam ancien dans les pays musulmans même, en réalisant une prise de pouvoir par la force ou par les urnes. Cette vision politique est à la base de la révolution iranienne mais aussi du F.I.S. algérien.
- Un deuxième islamisme, postérieur, vise à intégrer dans une politique conservatrice classique des références à l'islam, comme le ferait en Europe des mouvements conservateurs chrétiens. C'est par exemple le cas de l'AKP turque.
- Enfin, il existe un islamisme fondamentaliste qui vise les musulmans vivant en Occident, qui ne peut pas réellement espérer une prise de pouvoir (impossible en France ou aux Etats-Unis) mais qui tente de récupérer la souffrance des musulmans occidentaux pour les détacher de leurs origines nationales et de leur pays d'accueil, leur transmettre une vision de l'islam très radicale et les entraîner vers la lutte politique violente en Occident ou vers des pays où les mouvements islamistes sont forts, comme l'Irak ou l'Afghanistan, pour faire la guerre. Oussama Ben Laden est un des concepteurs de cette vision.
Lorsque le thème est abordé en classe, les élèves musulmans réagissent toujours avec une certaine ironie. Pour eux, mon discours est celui de la République, et est donc forcément en rupture avec l'islam. Mais très vite, ils rentrent dans le cours et se montrent très offensifs contre le prof.
Pourquoi ? Parce que, dans leur tête, l'islamisme n'est pas une idéologie politique mais un mouvement religieux. Le fait que de nombreux islamistes utilisent la mosquée comme centre de diffusion, se servent des soutiens scolaires et citent le coran à tout bout de champ, permet de faire penser aux jeunes qu'on leur parle de religion et pas de politique. Le fait de voir le prof classer l'islamisme avec toutes les autres idéologies (libéralisme, marxisme, socialisme, social-démocratie, fascisme, nazisme, traditionalisme...) les perturbe et les choque. Là, certains commencent à se poser des questions et les autres se braquent.
Pour moi, ces scènes récurrentes montrent la force actuelle des islamistes en France. Ils ont su exploiter le sentiment de rejet que connaissent les musulmans vivant en Occident. Ils utilisent aussi les amalgames que font actuellement de nombreux adversaires de l'islamisme qui considèrent que l'islam en elle-même est responsable (Huntington a fait beaucoup de mal...). Grâce à cela, ils essaient de donner une porte de sortie aux jeunes musulmans que beaucoup empruntent, surtout ceux qui ont échoué dans le monde scolaire et qui en rendent responsables les institutions républicaines et démocratiques.
Je suis persuadé que l'on fait une erreur fondamentale. Dans toutes les religions, il y a eu des mouvements radicaux qui ont politisé leurs croyances et ont tenté de l'imposer politiquement : les catholiques radicaux longtemps attachés au Front National, les sionistes les plus extrémistes, les ultra-protestants qui entourent le président Bush... Cependant, l'islam est la seule religion que l'on rend responsable de l'existence de ses extrémismes. C'est d'une mauvaise foi sans nom ! Accuse-t-on le judaïsme, le catholicisme, le protestantisme ou l'orthodoxie d'avoir engendré leurs extrémismes ? Jamais, sauf dans les cercles les plus anti-cléricaux.
L'islamisme ne pourra être réellement combattu et vaincu que de manière politique, et uniquement sur ce terrain. Nous devons le combattre comme nous avons combattu les fascismes. Ce message s'adresse à tous : les altermondialistes ont fait beaucoup de mal aussi en accueillant Tariq Ramadan aux sommets alters. Ils lui ont permis de se rendre respectable.
Pitié, cessons de dire que l'islam est responsable de tout ! C'est le meilleur moyen de pousser les musulmans vers leurs extrémistes, et c'est, à la limite, une forme de racisme.
D'accord avec toi sur le fond. Mais il y a une contradiction dans le fait de regretter d'abord la puissance des mouvements islamistes auprès de la jeunesse française, pour ensuite demander qu'on lâche un peu de leste sur la question.
RépondreSupprimerEnfin, ce qui m'étonne surtout c'est que tu parles des "sionistes" à côté des "catholiques" et des "protestants".
Un sioniste, c'est un juif extrémiste ?
La modération que tu appelles à juste titre a pour préalable nécessaire le refus de toute confusion abusive...
Bonjour Rubin,
RépondreSupprimerJe précise donc mon propos:
- Je ne demande pas que l'on lâche du lest, je demande que l'on fasse de la politique, et pas de la lutte contre les religions dont les pratiquants sont pour la plupart des modérés.
- Je parle bien des "sionistes les plus extrémistes", ce qui est ma phrase complète, mais je comprends ta réflexion. Il s'agit pour moi de ces courants politiques présents en Israël qui continue de croire qu'on pourra construire un Grand Israël débarrassé des Palestiniens en utilisant la colonisation et la lutte armée menée par Tsahal. Si ce n'est pas des sionistes extrémistes, indique-moi comment les qualifier. Pour moi, ils entrent en tout cas dans la même catégorie puisqu'ils utilisent la torah pour construire un discours politique contemporain et qui a des aspects anti-démocratiques et sont assez éloignés des concepts centraux du judaïsme, très modérés finalement. Je sais qu'on utilise parfois le terme d'"ultra-orthodoxe" dans la presse. Si tu penses que ce terme colle mieux, je corrige mon billet.
Merci en tout cas pour le commentaire.
Loin de moi l'idée de te censurer !!
RépondreSupprimerJe veux dire, simplement, qu'il faut se garder de confondre le sionisme et le judaïsme orthodoxe.
D'ailleurs historiquement le sionisme est un mouvement laïc !
C'est majoritairement uniquement après 1967 que sont apparus les religieux orthodoxes et sionistes dans le pays. Enfin je schématise beaucoup, mais tu vois le tableau.
Dans ce contexte, mettre sur le même plan l'extrême droite religieuse, qui existe hélas dans beaucoup de démocraties, et le mouvement sioniste, je ne trouve pas cela très heureux, même si je comprends ton cheminement intellectuel.
Libre à toi de modifier ton texte, si toutefois tu es convaincu par mon argument !
A bientôt
Je vais y réfléchir. Je dois dire que j'ai toujours eu du mal à articuler la logique politique sioniste. Si je ne modifie pas, j'espère que mon commentaire a clarifié les choses pour les autres lecteurs.
RépondreSupprimerRubin, tu as parfaitement exprimé ma pensée, merci!
RépondreSupprimerMathieu, je pense, contrairement à ce que tu affirmes, que le Judaïsme orthodoxe est régulièrement montré du doigt dans le cadre du problème Israëlo-palestinien, surtout en France.
Par ailleurs, on doit revoir la politique de l'immigration actuelle qui est certainement en grande partie responsable du malaise de nos jeunes issus de l'immigration (en partie partie musulmans).
Toutefois, lâcher du lest, je ne suis pas d'accord, la laïcité doit être respectée, et il faut rester intransigeant à ce sujet.
Tu veux que les ailes radicales des grandes religions soient montrées du doigt au même titre que l'islamisme...
Même si Bush cite souvent Dieu, qu'Israël est un État Juif, leurs actions belliqueuses ne sont vraiment pas comparables avec celles des mouvements terroristes islamistes de cette dernière décennie.
@ Manuel : je ne vois pas l'intérêt de faire des comptes de victimes pour classifier la dangerosité des mouvements extrémistes. Tous sont dangereux et potentiellement criminogènes. Je ne suis donc pas d'accord avec ta dernière phrase. Les mouvements dont je parle ont parfois eu accès à des appareils d'Etat et ont donc mené des actions tout autant destructrices. Pour moi, tout ce monde-là, ça va ensemble et c'est bonnet blanc et blanc bonnet.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais dit qu'il fallait lâcher du lest ! Pour moi, il faut juste en finir avec les amalgames débiles du type :
juif = orthodoxe extrémiste qui cherche à massacrer du Palestinien.
musulman = islamiste prêt à se faire sauter n'importe où pour trouver 72 vierges au paradis.
catholique = fasciste potentiel prêt à s'enchaîner dans les hôpitaux pour interdire les avortements.
protestant américain = personne qui croit qu'il faut mener la croisade contre l'islam et massacrer tous les musulmans du monde pour se débarrasser des terroristes.
Arrêtons les raccourcis, les comptes, les amalgames, et travaillons sérieusement, entre démocrates, s'il vous plaît !
Article très instructif.
RépondreSupprimerSi c'était pas si mal payé et si j'avais été moins fainéant, j'aurais aimé être prof d'histoire ;-)
Tu dis "Cependant, l'islam est la seule religion que l'on rend responsable de l'existence de ses extrémismes"
Mais l'Islam n'est il pas aussi la seule religion qui prétend gérer la vie des hommes sur terre ? Ne prétend-il pas à un rôle politique ce qui n'est pas le cas des autres religions qui ne gouverneront les hommes qu'après leur mort, au Paradis ?
Une partie du problème ne vient elle pas de là ?
D'accord avec toi sur les amalgames, Mathieu (ça me rappelle le très bon billet d'Aymeric.
RépondreSupprimerMais sur ton premier point, je pense qu'il faut quand même aussi juger sur pièces. Tous les extrémismes religieux ne font pas le même nombre de victimes. Mais je ne pense pas que ce soit dû à la religion sur laquelle ils sont basés. Faire une telle analyse reviendrait à diminuer la responsabilité individuelle de ceux qui se livrent à ces actes criminels.
@ RST : je ne vois pas bien ou tu veux en venir. Toute religion vise à l'absolu, et à régenter la vie de tous les hommes. N'oublions pas que notre continent à vécu sous la férule de souverains chrétiens, sans difficulté d'adaptation de la religion à ces tyrannies. Ce fut la même chose en Asie. L'islam a pour seule spécificité d'avoir un prophète qui fut roi, mais Jésus n'est-il pas toujours présenté comme un roi lui aussi par la Bible ? Pour moi, l'islam n'est en rien différente.
RépondreSupprimer@ Rubin : c'est une question d'une extrême complexité. Le nombre de victimes à un instant t vient sans doute plus d'un contexte historique. Les islamistes sont aujourd'hui en position de mener des actions terroristes. Les autres n'en sont pas là dans leur histoire politique. Aujourd'hui, les terroristes doivent être jugés comme des criminels, bien sûr, quel que soit leur bord politique.
Bien entendu qu'il faut arrêter les raccourcis, mais mettre tout le monde dans le même panier, je ne suis pas d'accord.
RépondreSupprimerTu dis qu'il ne faut pas compter les victimes, je pense qu'on pourrait, même si c'est politiquement incorrect.
Par contre, on pourrait comparer les discours des différents mouvements, leur nombre de "suiveurs" et leurs "ambitions".
@ Mathieu
RépondreSupprimerJe ne veux en venir nulle part.
Je me souviens vaguement avoir lu il y a longtemps un bouquin sur le sujet (dont visiblement je me souviens mal) et qui expliquait que l'Islam avait pour but d'établir le règne de Dieu sur terre tout de suite à la différence des autres religions qui attendent la fin du monde (pour faire simple).
Cela expliquerait en partie l'implication plus importante de l'Islam dans la vie politique et donc aussi peut être dans une certaine mesure l'apparition de l'islamisme en tant qu'idéologie.
@ RST : il est vrai que le coran est considéré comme un aboutissement de l'évolution des religions du livre, et comme la véritable loi de Dieu. Ce texte a d'autant plus de force qu'il est composé de la parole même de Dieu, que Muhammad n'a fait que transmettre, alors que le Nouveau testament n'est qu'une série de récits de la vie de Jésus par exemple, même s'il est censé être inspiré par Dieu. Maintenant, l'islam attend aussi l'Apocalypse, mais impose une loi à l'homme.
RépondreSupprimerTraditionnellement, on attribue plutôt le lien de l'islam avec la politique dans le fait que Muhammad fut roi, et que les califes successeurs se rattachèrent tous à son clan, ou à sa famille, comme les ayatollahs chi'ites. La famille royale saoudienne se rattache encore à la descendance de la famille du prophète. Cela n'a pas empêché l'existence de multiples pouvoirs politiques dans le monde islamique et de plusieurs branches religieuses.
C'est une spécificité islamique, mais je ne pense pas que cela suffise à expliquer l'existence et la petite influence des islamistes sur les croyants.
C'est vrai qu'il est difficile de lutter contre l'amalgame islam/islamisme.
RépondreSupprimerPour moi, la spécificité de l'islam est qu'il n'y a pas d'autorité centrale ce qui ouvre la possibilité à toutes les factions issues d'interprétations diverses de se développer. Et évidemment, la récupération politique est facile.
@charlatan : ce n'est pas une spécificité de l'islam ; c'est pareil dans la religion juive et dans le protestantisme.
RépondreSupprimerEn outre, le catholicisme reconnaît l'autorité papale, mais cela n'a empêché ni les croisades, ni l'inquisition !
@ CC : je confirme la réponse de Rubin. De plus, les sunnites sont quand même très encadrés par le poids de la sunna. Quand aux chi'ites, ils sont sous l'influence des ayatollahs, descendants du fils adoptif du prophète, Ali. Il y a d'autres courants dans l'islam, mais beaucoup plus minoritaires.
RépondreSupprimerOui, enfin, le protestantisme est une religion encadrée dès les origines par les monarchies dont elle dépendait. Quand à la religion juive, on compare 15 millions de persécutés à plus d'un milliard d'individus, donc l'impact n'est pas le même.
RépondreSupprimer@Charlatan : je n'ai pas du tout compris ton dernier commentaire.
RépondreSupprimerJe pense que ce que CC veut dire, c'est que les dégâts potentiels d'extrémistes religieux dépendent aussi de leur nombre.
RépondreSupprimerLes juifs ultra-orthodoxes ont une dangerosité plus limitée de par leur faible nombre que les islamistes intégristes, bien plus nombreux.
Ce qui ne les empêchent pas d'exercer une nuisance certaine en Israël en particulier, en tentant d'influencer la politique cis à vis des palestiniens ou en installant des colonies sauvages qui enveniment le conflit. Mais je crois qu'ils sont eux aussi dénoncés, comme le souligne Manuel.
Je pense que comme tu le soulignes Mathieu, il ne faut pas confondre islamisme et musulman; si ces derniers pensent qu'on les attaquent sur leur religion en général et non ces dérives exclusivement, les choses ne pourront qu'empirer.
Mais je pense que le cas des autres religions n'est pas tout à fait comparable. Déjà, catholicisme, protestantisme, et judaïsme participent à l'histoire des pays occidentaux depuis des siècles. Du coup, ces religions ont évolué avec nous, elles se sont adaptées d'elle-même ou sous la contrainte; nous sommes bien moins complexée vis à vis de celle-ci.
Le rapport à la religion musulmane, plus récente dans nos pays, est donc plus délicat, d'autant que cela se double d'un problème identitaire.
Mais d'un point de vue intrinsèque, l'islam diffère effectivement, comme le soulignait Charlatan. Catholicisme, protestantisme, et judaïsme ne vise pas à régenter la vie des hommes; en revanche elles veulent se poser en autorités morales, sur des questions d'éthiques ou de moeurs : divorce, avortement, etc.
L'islam en revanche a lui bien un vocation d'absolu (suivi uniquement par les extrèmistes type salafistes et autres). Ainsi, toutes les réponses à ce qu'un bon musulman a ou pas le droit de faire se trouvent dans la description de la vie du prophète; d'où les innombrables fatwas qui portent sur de très nombreux sujets (cf http://www.fatawaislam.com par exemple) que ce soit les relations avec sa femme ou ses amis, le service militaire, la façon de saluer un "mécréant"...
Aux musulmans modérés de savoir faire la part des choses, de se séculariser en prenant de la distance sur certains points comme l'ont fait par exemple beaucoup de pays judéo-chrétiens vis-à-vis du divorce ou avortement. Mais aussi de condamner fermement les dérives de leurs correligionnaires extrémistes !
D'où l'importance de faire respecter la laïcité, pour aider à cette sécularisation; mais aussi d'agir pour que les musulmans ne se sentent pas discriminés dans leur religion (faciliter la construction de mosquées, formation d'imams en France,etc)...
@ Elyas : je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis :
RépondreSupprimer"Catholicisme, protestantisme, et judaïsme ne vise pas à régenter la vie des hommes; en revanche elles veulent se poser en autorités morales, sur des questions d'éthiques ou de moeurs : divorce, avortement, etc."
C'est une évolution très récente. Jusqu'en 1789, l'Eglise régentait totalement la vie des hommes en France. Ce que veulent les islamistes aujourd'hui dans les pays d'islam, les religions européennes le faisaient avant le XXe siècle. Les juifs ne se sont pas organisés de la sorte à l'époque car ils ne disposaient pas d'un Etat. Au total, la théocratie a été depuis la fin de l'antiquité la norme pour tous les territoires où était majoritaire l'une des religions du livre.
Aujourd'hui, les islamistes rêvent de cette époque pour l'islam. Pourtant, au Moyen-Âge, c'est certainement dans les pays d'islam que la liberté de pensée et de recherche était la plus grande, avec l'Empire Byzantin. Ce ne fut certainement pas en Occident.
Il ne faut donc pas se baser uniquement sur la situation actuelle, mais voir simplement que si les islamistes sont les plus marquants aujourd'hui, ce n'est sans doute que conjoncturel...
Ca, je suis d'accord pour dire que la situation actuelle est une évolution plutôt récente (mettons, les 40 dernières années). Moins sur la comparaison des théocraties. Sur l'exemple de la France, le roi était le patron en ce qui concerne la religion, et même s'il était implicitement sous l'autorité papale, son autorité politique dépassait largement le cadre religieux. Par exemple, la police était beaucoup plus civile que religieuse à partir des 16ème et 17ème siécles.
RépondreSupprimerLes islamiste proposent des modèles de théocraties pures que l'occident n'a jamais vraiment connu
Je suis d'accord aussi pour dire que le conjoncturel a une part importante. Pour autant je rejoins complètement le point de vue de charlatan.
RépondreSupprimerL'Etat et l'Eglise ont longtemps été liés en Europe, à commencer par la France. Mais même quand des hommes d'Eglise furent aux commandes, ou très proches, comme Richelieu ou Mazarin pour ne citer qu'eux, leur politique savait régulièrement s'affranchir de la religion; tout n'était pas passé au filtre de celle-ci.
Or ce que les musulmans intégristes proposent c'est bien cela : l'application de la Charia, la loi religieuse. Et ils sont "aidés" en cela par une particularité de la religion musulmane -par rapport aux autres religions s'entend- qui est la Sunna : la vie du Prophète Muhammat, dont les moindres détails doivent être autant d'indications pour les fidèles sur comment mener une vie de bon musulman. La place du religieux dans les moindres aspects de la vie quotidienne peut être très importante si la doctrine est appliquée à la lettre.
Ainsi, aux Emirats Arabes Unis, les grandes banques occidentales recherchent ardemment des financiers qui soient également des spécialistes...du Coran! Cela afin de pouvoir faire des investissements et montages financiers qui soient dans le respect des préceptes de l'islam...
C'est à ce niveau là qu'il faut à mon sens plus d'efforts pour un musulman modéré que pour un chrétien modéré afin de vivre sa religion de façon sécularisée.
ça me parait tellement épouvantable que l'enseignement aujourd'hui dans certains endroits consiste à enseigner la sécularisation, c.à.d à des gens qui ont 3 siècles de retard à vivre au 21ème siècle!
RépondreSupprimer@ Floréal : c'est un long travail. Cela a été long à faire passer en France et on le poursuit. Globalement, cela progresse, je crois, même si les résistances existent par ailleurs.
RépondreSupprimerL'ennui, c'est qu'on n'en finit jamais de "séculariser". Quand il n'y en a plus il y en a encore...
RépondreSupprimer@ Floréal : cette lutte est permanente et contre tout le monde. Cependant, elle mérite d'être menée.
RépondreSupprimerCertes. Quand elle peut l'etre et qu'on a les moyens de la mener. Pas quand on est submergé par le monde.
RépondreSupprimer@ Floréal : je ne me sens pas submergé.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'ai suivi attentivement ce débat qui a évolué vers une observation qui était: la confusion entre islam et islamisme était un obstacle à l'étude de ce dernier comme mouvement politique. Puis peu à peu le débat à dérivé pour démontrer que l'islamisme ne peut pas être comparé aux autres mouvements politiques religieux à cause de la religion même sur laquelle elle se base. Bien que certaines de vos observations peuvent être fondées ou même discutables, je me demande bien si cette réflexion ne profite pas à la confusion en question.
Pour ma part je comprends très bien ce que certains veulent dire quand ils évoquent l'islam se revendique comme modèle de socièté et non pas comme un recueil de moralité (oui je schématise +++). Mais cela ne doit pas constituer le point de départ d'une observation qui tant à expliquer les différences de ce mouvement politique religieux. Je crois plus que la différence réside sur la récente arrivé de ce mouvement dans un monde où le modèle est essentiellement occidental qui est influencé par le christianisme.
@ R. MAI : bonjour et bienvenue sur ce blog.
RépondreSupprimervotre réflexion peut sans doute avoir un sens pour de nombreux idéologues qui ne parviennent pas à expliquer l'islamisme du fait de leur ancrage occidentale. Il est vrai que c'est la première fois qu'une idéologie politique non-occidentale a un tel succès.
Par contre, en tant qu'historien, on peut parfaitement comparer l'islamisme à d'autres idéologies politiques. Le concept reste opérant dans les deux cas, car il est assez large pour s'adapter.
@ Mathieu L.
RépondreSupprimerSans doute qu'il peut être comparer et c'est ce que je crois. Je discute juste le point d'observation.
Revenons au sujet de départ qui était la résistance des élèves de confession ou d'influence musulmane à rentrer dans la réflexion.
Si la comparaison de de ce mouvement est expliquée par le contenue même de la religion, les élèves feront une résistance face à un enseignant qui parle de leur religion dont ils connaissent souvent eux-même très peu de chose. La discussion doit donc se faire bien entendu sur un plan historique en la comparant aux autres mouvements politiques religieux aux même stade son évolution. Naturellement en le replaçant dans un contexte historique.
Ce n'est que dans un second temps que l'on peut essayer de comprendre les raisons intrasèque à la religion.
Je voulais donc dire d'une manière générale, on doit bien comparer l'islamisme à d'autres mouvements politiques religieux, et par extension tous les mouvements politiques. Et non pas l'islam aux autres religions.
@ Réda MAI : je suis d'accord avec vous, sauf que je ne m'embarrasserais pas de commencer par les idéologies politiques basées sur des religions pour aller au général. J'irais directement au général.
RépondreSupprimer@ Mathieu L.
RépondreSupprimerDifférence discutable en effet. Quoi qu'il en soit votre point de vue m'a apporter un axe complémentaire de réflexion sur le problème délicat de l'intégration.
Merci
@ Réda MAI : de rien, c'était un plaisir.
RépondreSupprimercool blog!
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