lundi 5 mai 2008

Les modes de vie sont différents: est-ce toujours au désavantage des Français?

Lorsqu'on se rend dans un pays étranger, on est toujours frappé par une multitude de petites choses qui frappent l'esprit et qui marquent les différences existantes entre les peuples. Parfois, le choc est extrêmement violent: ayant eu l'occasion de voyager en Asie, j'ai déjà ressenti ce qu'on pouvait éprouver devant des différences culturelles considérables. Par contre, on pourrait s'attendre à ce qu'un voyage aux Etats-Unis soit beaucoup moins dépaysant: on est dans un pays de culture occidentale, avec des points communs historiques nombreux. De plus, la culture américaine est régulièrement déversée sur nous par des médias complaisants, souvent dans ses plus mauvais aspects d'ailleurs. Pourtant, lorsqu'on est sur place, il y a des petites choses qui frappent, malgré tout.

Lorsqu'on arrive aux Etats-Unis, un moment me stresse toujours: le passage de la douane. C'est une étape extrêmement longue et pénible. Les voyageurs sont mis en file et doivent patienter assez longtemps. Tout le monde y passe, y compris les citoyens américains qui sont minutieusement interrogés sur les motifs de leurs voyages et sur les produits rapportés. En France, une telle procédure susciterait de nombreuses contestations: les voyageurs s'énerveraient, agresseraient les douaniers et râleraient tous ensemble contre ces putains de fonctionnaires qui nous emm... Ici, rien de tout cela: résignés, les Américains attendent simplement, soufflent parfois un peu mais restent globalement courtois, se soumettent à toutes les questions posées par le fonctionnaire et se dirigent ensuite vers le tapis à bagages sans poser de questions. Ce calme dans les lieux publics se retrouve partout, que ce soit dans les files des supermarchés et des restaurants, mais surtout sur la route. Lorsqu'ils conduisent, les Américains sont courtois, laissent passer les piétons, respectent scrupuleusement le code de la route, en particulier les limitations de vitesse. Tout semble calme et lisse, et, pour un touriste, surtout français, c'est reposant.

Hier matin, j'atterris à Charles-de-Gaulle vers 6h15. A la sortie de l'avion, nous découvrons que trois vols se sont posés en même temps. Comme on est dimanche matin, il y a peu de douaniers présents, et le contrôle se passe très rapidement: comme à l'habitude, le policier se saisit de mon passeport et le regarde à peine. En tout, on a attendu 20 mn, soit infiniment moins qu'à Boston. Et pourtant, et pourtant... Tout de suite, dans la file, les gens commencent à râler, se demandent ce que font les douaniers, pourquoi on doit attendre aussi longtemps dans une file aussi longue, pourquoi on a mis autant de vols dans le même aérogare au même moment, qui est l'abruti qui dirige l'aéroport. Stressés, en ce dimanche matin, les voyageurs se dirigent ensuite vers le tapis à bagages en se bousculant les uns les autres. Enfin, en rentrant chez moi, l'agressivité des usagers de la route me frappe, alors qu'elle m'indiffère totalement d'habitude...

Vous pourriez penser que je loue ici la courtoisie des Américains et que je me gausse de la rudesse de nos concitoyens. En fait, ce n'est pas vraiment le cas. Au contraire, je n'ai pu m'empêcher de me dire que ce calme des Américains devant l'autorité peut aussi en partie expliquer le manque de contestations dont souffre à l'évidence ce pays. Pourtant, je peux aussi dire que la contestation permanente qui caractérise les Français est aussi très fatiguante, voire pénible, et les étrangers nous le font souvent sentir. N'y a-t-il pas moyen de trouver un juste milieu? Contester quand c'est nécessaire, et être capable de prendre notre mal en patience le reste du temps? Je n'oserai imaginer que cela soit possible quelque part dans nos belles sociétés démocratiques...

2 commentaires:

  1. Je trouve que tu as très bien analysé la situation.
    Ce qui me marque, c'est l'image que donne le français aux étrangers, un mélange d'arrogance et d'insatisfaction permanente.
    On perd peu à peu l'image du "french lover" romatique, qui sait profiter de la vie.
    Durant mes voyages, j'ai noté que le français était très certainement dans le top 3 des plus détestés, et paradoxalement, c'est en Afrique noire ex-colonies française que j'ai trouvé le plus de sympathie "à l'ancienne" envers nous. Sympathie, à mon avis, dûe à un manque de connaissance de la vraie France et basée sur les vieilles croyances en l'Eldorado français.
    Maintenant, n'oublions pas que la France est le pays le plus visité au monde, mais que nous sommes entre la quarantième et la cinquantième place pour ce qui est de la qualité de l'accueil...
    Rien n'est acquis, nous imposons aux autres notre mauvaise humeur (Paris), nous pensons être les meilleurs.
    Attention au reveil, c'est pas bon d'être le mal aimé.

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  2. Moi qui vis maintenant aux Etats-Unis et qui plus est dans une ville de banlieue calme, je supporte difficilement le stress et l'aggressivité ambiants à Paris quand j'y vais. Ceci dit c'est vrai que ça me manque un peu parfois et que je garde certains réflexes de parisienne (insulter tout le monde sur la route); j'ai d'ailleurs eu bcp de mal à m'arrêter pr les piétons mais ça y est, c'est assimilé... Le Français est prétentieux mais c'est aussi ce qui fait son charme... Vice versa pour l'Américain.

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