mercredi 25 février 2009

Les aventures du privilégié en vacances : le managment dans les chaînes hôtelières à bas-prix.

Durant mes courtes vacances de privilégié, nous nous sommes trouvés, avec ma conjointe, dans une grande chaîne d’hôtellerie du groupe Accor. Il s’agit de la pas chère mais dans laquelle on a des toilettes et une douche personnelle. Évidemment, ce type d’hébergement est assez spartiate, mais quand on a un pouvoir d’achat en baisse ou stagnant, cela permet quand même de partir un peu en vacances.

Déjà (je ne m’en étais jamais rendu compte), on paie en arrivant, ce qui signifie qu’on peut difficilement contester après si on trouve un truc absolument infâme dans la chambre. Ensuite, lorsqu’on arrive devant le seuil de sa porte, se trouve posée sur la porte une sorte de scellée sur laquelle se trouve inscrit un laïus sur la propreté remarquable de la chambre, la date du dernier nettoyage et le prénom de la gentille personne qui a été payée pour nettoyer les saletés du client précédent.

Sur le moment, on se dit, malgré le prix finalement assez dérisoire par rapport à l’hôtel familial du coin, qu’on est quand même bien traité. Et puis, une fois qu’on est installé, on réfléchit un peu.

D’abord, sur la scellée, se trouve inscrit une recommandation : si on est pas content, on peut aller se plaindre auprès de la réception. Évidemment, je suppose que le client de base, mécontent de l’énorme trace de moisi qui subsiste dans son bac de douche, se rue à la réception et gueule en disant : « Putain, xxx (xxx étant le prénom inscrit sur la scellée) est vraiment une idiote ! Il y a une énorme trace de moisissure dans mon bac de douche !!! »

Vois-tu le processus, cher lecteur ? Dans un hôtel classique, lorsque tu es mécontent, tu as envie de t’en prendre à la direction. C’est assez normal finalement : lorsqu’un directeur fait mal son travail, les employés font n’importe quoi. De plus, il peut sembler assez cohérent que le directeur de l’hôtel vérifie par lui-même la qualité du travail effectué. Voilà un nouvel exemple d’un transfert de charge du travail de l’employeur vers le client. Le client est maintenant un agent de contrôle quasiment institué.

Encore plus pervers, nous avons le nom de la femme de ménage (c’était une femme ici), ce qui fait que nous allons en vouloir, d’un premier réflexe, non pas au directeur de l’hôtel qui met une chambre sale à disposition des clients, mais à la femme de ménage qui ne sait pas bosser. En plus d’un transfert de charge, voilà que se produit un transfert de responsabilité : c’est le salarié de base qui est responsable, et plus le directeur. Finalement, c’est celui qui gère la boite qui n’est plus responsable de rien et qui a été déchargé d’une partie de son travail.

Deux questions restent alors pendantes : est-ce que ce transfert de charge sur le client a été impacté sur le prix ? Est-ce que le transfert de responsabilité sur l’employé a été impacté sur le salaire ?

2 commentaires:

  1. Il se peut qu'en continuant ton enquête, tu t'aperçoives que XXX (la femme de ménage qui laisse des moisissures) n'est pas salariée de l'hôtel mais d'une boite de nettoyage, et que sa paie ainsi que son emploi dépendent du nombre de chambres qu'elle arrive à faire dans un temps le plus court possible.

    Un transfert du contrat de travail.
    Du fait de l'externalisation des tâches.
    Donc le boss de l'hôtel, il a bonne conscience : il ne tire pas à boulets rouges sur XXX mais en tant que CLIENT, il exige de son prestataire d'en avoir pour son argent.

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  2. @ Audine : voilà donc le truc, le directeur est aussi un client... Je comprends mieux.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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