mercredi 16 décembre 2009

Le Parlement a-t-il le droit de rejeter un texte ?

En ce moment, à chaque fois que j'entends parler du Parlement, je suis atteint par une dépression avancée, d'abord à cause de ce que fait le Parlement lui-même, et ensuite à cause de la manière dont ses actes sont traités dans les médias.

Tu l'as peut-être entendu : le Sénat vient de rejeter le projet de loi sur le découpage électorale, tout cela parce qu'un sénateur s'est planté de bouton, alors qu'il votait pour son groupe entier. Cela signifiait bien que le groupe centriste, pourtant conséquent au Sénat, n'était représenté que par une seule personne, qui, en une erreur, a fait basculer un vote sur une loi importante. Cette nouvelle preuve de l'absentéisme des parlementaires entache nos assemblées. Certes, on va me dire que les parlementaires font beaucoup de choses, mais là est sans doute le problème.

Puis, vient le traitement médiatique. On insiste immédiatement sur cette curiosité : le Sénat vient de rejeter un projet de loi, par erreur. Evidemment, on taxe l'opposition de manœuvre de bas-étage. On peut en effet l'admettre, mais grâce à cet artifice, on a enfin daigné parler un peu de cette réforme qui redessine les circonscriptions et qui va surtout mettre en difficulté la gauche dans le futur pour les élections législatives. La méthode est donc petite, mais je peux comprendre que les sénateurs de gauche en aient profité pour ennuyer un peu le gouvernement. C'est de bonne guerre.

Pour finir, les médias s'étonnent du fait que le projet de loi doive repasser à l'Assemblée avant de revenir au Sénat. Ainsi, on le dit clairement : le Parlement n'a pas à refuser une loi proposée par le gouvernement, sous peine de massacre médiatique. Certes, le côté « erreur » rend tout cela un peu risible, mais que se serait-il passé si le Sénat avait rejeté ce texte par désaccord ? La même chose : il serait retourné à l'Assemblée pour revenir dans quelques jours. En France, lorsque le Parlement n'est pas d'accord, on le soumet.

Cet abaissement permanent du Parlement me peine, mais ne cesse de nous inciter à tout faire pour développer des mécanismes de démocratie directe, histoire de pouvoir contrebalancer un peu la puissance d'un pouvoir exécutif de moins en moins contrôlé.

7 commentaires:

  1. Les sénateurs aiment les belles boiseries, le cuir et les traditions. Ils ne votent pas en appuyant sur des boutons électroniques comme ces vulgaires députés, mais en remettant aux secrétaires des bulletins de papier.

    RépondreSupprimer
  2. A quoi sert le Parlement s'il ne s'agit que de dire 'oui' à toutes les lois du Gouvernement? Si les Hautes Autorités perdent de leur pouvoir, elles n'ont plus matière à exister...

    RépondreSupprimer
  3. Visiblement ce Parlement censé représenter la démocratie dans ce pays ne joue pas son rôle. Et s'agit il bien d'une erreur technique ? Moi j'en doute alors que les parlementaires nouveau centre expriment leur opposition au mode de scrutin des prochains conseillers territoriaux !!! Étrange l'erreur non ?

    http://www.jeune-garde87.org/2009/12/15/le-tripatouillage-de-lump-a-du-mal-a-passer/

    RépondreSupprimer
  4. Oui, c'est amusant cette manière de considérer que le Parlement fait une erreur quand il ne vote pas comme il faut...

    RépondreSupprimer
  5. @ Paul : dans ce cas, l'erreur est encore plus ridicule.

    @ Homer : tout à fait d'accord.

    @ Pazmany : ils se rendent plus ridicules avec l'erreur, à mon avis.

    @ Nicolas : qui pourrait être en désaccord avec notre gouvernement, enfin ?

    RépondreSupprimer
  6. Il y a même des textes qu'il choisit de durcir.

    RépondreSupprimer
  7. @ Mtislav : oui, aussi, mais il se fait autant bouler.

    RépondreSupprimer

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.