vendredi 13 juin 2014

Grève à la SNCF : les idées conservatrices dominent le débat.

Depuis mercredi, deux syndicats de la SNCF (la CGT et SUD) ont déclenché une grève. Cette grève et même si elle serait minoritaire, elle perturbe bien le trafic.

Très personnellement, comme je dois pas mal me déplacer pour aller à mon travail mais aussi dans mes activités de militant, cette grève me pose beaucoup de problème. J'ai dû rajouter de une à deux heures de transport chaque jour. Heureusement que la RATP ne participe pas au mouvement, car je serais sinon cloué chez moi, voire condamné à des heures dans les bouchons et à avoir des problèmes avec mon employeur.

Mais...

Depuis trois jours, les médias cassent cette grève, rejouent la chanson de la grève qui prend la France en otage et ne donnent évidemment aucun élément d'information qui permettrait de comprendre ce qui se passe ; les politiques font de même, puisque même le président s'est permis d'émettre un commentaire là-dessus alors que c'est son projet de loi qui est à l'origine du conflit ; la blogosphère n'est pas en reste. Dans cette dernière, si on ne s'étonne guère que la droite (malgré des exceptions) répète encore et toujours sa rengaine anti-grève, il est nettement plus curieux de voir des blogueurs de gauche chanter le même refrain, ou tout simplement garder le silence.

Qu'en conclure ?

Tout d'abord, la très grande majorité des acteurs médiatiques ne connaissent rien à la SNCF mais se permettent de condamner les cheminots. Rassure-toi, cher lecteur, dans l'Education, on vit cela tout le temps : on n'arrête pas de juger notre métier sans jamais avoir une quelconque idée de ce en quoi il consiste. C'est donc la notion même de grève qui est attaquée, pas simplement cette grève-là.

Le fait qu'une partie de la gauche s'attaque aux syndicats (qui sont composés de ses électeurs) alors qu'elle semble complètement accepter les lobbies de l'autre camp (qui certes, eux, ne me font pas perdre de temps de transport mais m'infligent l'austérité depuis 2008 et la baisse régulière de mon pouvoir d'achat et de ma qualité de vie au profit de je ne sais qui) démontre bien que c'est la droite qui domine les idées politiques de ce pays en ce moment. La grève, c'est mal, et même à gauche, cette idée progresse.

Notre gouvernement est malheureusement à la remorque de l'opposition là-dessus, comme il l'a été dans les derniers scrutins électoraux.

5 commentaires:

  1. Tout ça est un peu indécent. Ceux qui sont gênés par la grève feraient bien grève s'ils le pouvaient (s'ils n'étaient pas chômeurs, précaires ou tout simplement travailleurs du privé) pour avoir le même statut (salaires et avantages compris) que les cheminots.
    Ancien syndicaliste, j'ai eu à défendre des gens qui étaient VRAIMENT à plaindre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pangloss : je suis enseignant dans le public. Il paraît que mon métier est super-attractif, que j'ai 16 semaines de vacances, un salaire correct et un statut qui m'empêche d'être viré. Eh bien, tu sais quoi ? Cette année, alors que 20 000 places sont ouvertes aux concours, il manque plein de candidats pour tout pourvoir. Comme quoi, les métiers à statut ne séduisent plus.

      Evidemment qu'il y a plein de gens en difficulté. Mais si on ne fait jamais rien parce que les voisins vont mal, eh bien, on n'a plus qu'à abandonner la démocratie et à subir une bonne vieille dictature.

      Supprimer
  2. Faudrait arrêter de dire n'importe quoi !

    Précisons qu'en droit français la prise d'otage est un crime passible de la cour d'assises. Qui se montre en général d'une grande sévérité dans ce cas. Pour faire bref tu prends vingt de prison pour une prise d'otage...

    Nous aurions grandement intérêt à toujours rappeler le menu détail à tous ceux qui causent de "prise d'otage".

    RépondreSupprimer
  3. Dans mon commentaire précédent il fallait lire vingt ans de prison pour une prise d'otage.

    Autre remarque. Je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi les syndicats du rail (ou de la RATP) choisissent toujours cette forme de grève. Transporter gratuitement les usagers tout pendant une grève présente pourtant deux avantages énormes : le premier est que le gréviste sera payé à la fin du mois et qu'il peut tenir très longtemps à ce régime. Le deuxième est que l'usager ne va jamais râler d'entendre les guichetiers et contrôleurs se contenter de dire qu'aujourd'hui encore il est inutile d'avoir un billet pour voyager.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Partageux : c'est une bonne question. Est-ce qu'on est pas dans l'illégalité dans ce cas-là, avec le risque de perdre son emploi, alors que la grève classique est, elle, bien légale ?

      Supprimer

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.