Or, voilà que j'entends que l'État va créer un prêt à taux zéro pour les enseignants. Le principe est le suivant : un enseignant voulant acheter dans l'immobilier, apparemment une résidence principale, pourra obtenir 30 000 € de prêt sans aucun intérêt. S'il s'agit d'un couple, nous aurons la joie de bénéficier de 50 000 €.
Depuis 2003, les enseignants ont perdu environ, en prenant en compte l'inflation et les augmentations salariales, environ 10% de leur pouvoir d'achat. Cette évolution a cristallisé beaucoup de mécontentements chez les professeurs, ayant à la fois le sentiment de faire un métier très difficile et de ne pas être valorisé pour cela. Il y a aussi là-dedans le sentiment d'inaccomplissement personnel : il y a encore quelques jours, une jeune collègue me racontait sa déception de faire un métier aussi dur et mal valorisé, alors qu'elle y avait consacré cinq ans d'études et qu'elle avait passé une agrégation très difficile.
Le gouvernement se refuse totalement à augmenter les salaires de manière significative. Il le justifie par le taux d'endettement de l'État, et par le fait que les profs sont tellement nombreux qu'une toute petite augmentation entraînerait une augmentation considérable des dépenses publiques. Alors, voilà qu'on te trouve une nouvelle solution : le crédit !
Ah, le crédit, cette magnifique solution trouvée par les libéraux depuis le début des années 1970 pour compenser le déplacement régulier des revenus du travail vers le capital. L'endettement des ménages a été tellement loin dans les pays anglo-saxons qu'on en est arrivé à ce crash catastrophique l'an dernier. Et pourtant, il semble bien que nos élites ne sont pas prêtes à changer de braquet. Les profs ne sont pas augmentés : filons-leur du crédit gratuit, ce qui les poussera à s'endetter pour devenir propriétaire. Au moins, les banques leur prêtent, vu que leurs emplois sont protégés.
Personnellement, je trouve cette mesure scandaleuse, à plusieurs titres. D'abord, il y a bien des Français qui ont besoin de ce type d'aides d'État. Ensuite, je gagne quand même environ 30 000 € par an, et je ne vois pas en quoi cela justifie un prêt aidé. Certes, je suis agrégé, ce qui fait que je gagne plus que les autres. Les autres profs, certifiés ou profs des écoles, dans les 10 premières années, sont autour de 20 000 € par an. Cela semble assez réduit, mais je te rappelle, cher lecteur, que 44% des Français gagnent le SMIC ou moins, et que le chômage est en pleine croissance. A qui doit-on penser en priorité ? Enfin, je troquerais largement une hausse de salaire contre ce prêt. Celui-ci me pousse à acheter un appartement, ce qui peut vraiment se discuter au niveau idéologique, alors que si on m'augmentait un peu, cela me permettrait de faire ce que je veux avec, y compris d'acheter un appartement, mais aussi de consommer, de faire de l'épargne, voire d'aller boire un verre à la Comète ou à la RDB (le compte-rendu arrive…).
Cher lecteur, je ne le dirais jamais assez, le seul revenu légitime et sain est le salaire, issu d'un travail honnête. Il serait bon que nos politiques le comprennent, et qu'on arrête de jouer avec la dette privée et le crédit, source certes d'investissements mais aussi de crise lorsque le système grossit trop…
PS : tiens, j'ai souscris à Pearltrees. Il faut dire que Cratyle m'a beaucoup travaillé à la RDB de mercredi là-dessus. Je vous en reparle prochainement...
C'est toujours le même problème, on fait dans le gadget faute de s'attaquer à l'essentiel ; on fait aussi dans la démagogie. Le métier d'enseignant est de fait très dévalorisé (http://polluxe.wordpress.com/2007/01/21/les-profs-a-la-rue/) alors qu'il est de plus en plus dur. je trouve que leur situation est assez représentative de celle des classes moyennes.
RépondreSupprimerAutrefois, l'instituteur habitait dans l'école.
RépondreSupprimerAlors quoi, on vous offre un crédit et z'êtes pas content ?
Ben moi, je te ferais habiter tout ce beau monde dans des logements de fonction sur place. Ce serait écologique, plus de transports. Plus de retards , d'absentéisme bidon. Plus d'excuses pour les cours oubliés, les réunions de parents d'élèves incompatibles avec les horaires de trains. Plus de grève des trains qui tienne. Ce serait une sécurité pour les bâtiments scolaires. Les soirs d'émeute, les enseignants pourraient ainsi veiller, prévenir les pompiers ou les policiers, protéger les salles d'informatique des voleurs et casseurs en tous genres. En ces temps de difficultés économiques, les enseignants pourraient également organiser des cours du soir au bénéfice des populations locales. Ils y retrouveraient leurs élèves exclus le trimestre précédent et leur offriraient une possibilité de rachat, ce qui fédérerait les quartiers et consololiderait le ciment social.
Il serait temps que les enseignants comprenne qu'on ne sortira de la crise qu'avec les efforts de tous.
comprenneNT, je corrige, j'ai peur des profs.
RépondreSupprimer@Suzanne,
RépondreSupprimerAaaah le subjonctif, quelle belle invention!!
Ca permet de rêver (cauchemarder, délirer...c'est selon le point de vue).
Seco: je parlais au conditionnel, là, plutôt, non ? (et je parlais pour rire, surtout, hein)
RépondreSupprimerAutant pour moi, c'est effectivement du conditionnel.
RépondreSupprimerQuant au ton, je n'avais pas identifié de second degré...double erreur donc...je rentre et je me couche. :-(
C'est sans doute ça la fameuse revalorisation du métier d'enseignant annoncée par le gesticulateur.
RépondreSupprimerUne revalorisation à crédit.
Très bon billet ! Sauf qu'étant en début de carrière, je ne suis même pas encore à 20 000 par an. Mais c'est un détail.
RépondreSupprimerJe sors aujourd'hui de ma classe en ayant le vague sentiment d'avoir été chez les fous ; j'aurais dû faire bac+50 : des études de psy, d'éducateur et d'assistante sociale. L'état ne compte plus que sur notre bonne volonté. Tu as raison, on ne sera encore pas augmenté et notre travail toujours traîné dans la boue par ceux qui nous bassinent avec leur saint-Profit.
Cela dit, les prêts aidés vont dans la logique de ce gouvernement qui prône une France de propriétaires, mesure cohérente avec leur politique, donc.
@Marie-Georges
RépondreSupprimerEffectivement, tu aurais pu faire un bac + 50 mais ça n'aurait pas garanti que ça se passe mieux.
Pour que ça se passe mieux, on pourrait commencer par supprimer le collège unique et renvoyer 48h minimum en cas de tutoiement de la part ou de ton manifestement pas adapté pour s'adresser à un adulte.
Ce serait un bon début.
@Etiam,
RépondreSupprimerTa mesure ne marche pas pour moi, je suis à l'école élémentaire et les gamins violents ou avec de sérieux problèmes psy ont huit ans et des parents irresponsables. (J'ai voulu faire un signalement et on m'a répondu que l'assistante sociale était en congé maternité, pas remplacée, et que donc on ne pouvait rien faire. Il y a des retraits de garde d'enfant qui se perdent...)
Pardon mathieu pour cette digression !
Il faudrait que tu vois un peu ce que l'on propose pour la "rénovation de la voie professionnelle". Des heures élèves obligatoirement en heures sup' pour les profs... Là encore: plus facile que d'augmenter les salaires...
RépondreSupprimerD'accord avec toi pour dire que la mesure n'a aucun sens. C'est de la pure démagogie.
RépondreSupprimerDe plus, il me semble qu'elle contribue à creuser le fossé qui grandit chaque jour entre les "privilégiés" ;-) et ceux qui bossent dans le privé, ou qui ne bossent pas du tout.
@ Polluxe : les classes moyennes ont des situations qui évoluent mal. Je ne crois pas que les enseignants soient cependant les plus maltraités.
RépondreSupprimer@ Suzanne : je ne me plains pas, et je travaille. Merci de votre sollicitude.
@ Etiam Rides : sans doute.
@ MGP : je ne crois pas non plus que le Bac +50 soit nécessaire. La stratégie de casse des fonctionnaires est une victoire idéologique de la droite, visant à séparer les travailleurs pour mieux les bouffer. C'est la tactique du salami : nos adversaires ont bien retenu les leçons des marxistes-léninistes.
@ Ferocias : je te rassure, les HS, on en a aussi, mais quand même moins...
@ Rubin : je modifie juste un peu ton affirmation pour dire qu'il creuse le fossé entre les pauvres et les classes moyennes du privé et les enseignants, mais à la marge. Le mal est déjà fait.
Je suis quelques peu hébété, Mathieu, d'abord, je ne vois pas pourquoi en quel honneur les enseignants prétendent à une augmentation de salaire en ce temps difficiles, et puis, même si cette mesure a l'air bidon, l'alternative était d'être refoulé tout bonnement.
RépondreSupprimerEn quel honneur ? En l'honneur d'une chute du pouvoir d'achat de 10%, il est normal que les salariés demandent à être augmentés. Ensuite, ces temps difficiles, difficiles pour qui déjà ? En quel honneur Sarkozy s'est-il grassement augmenté lui-même et les plus riches de ce pays enrichis encore plus ? Ce sont ceux qui travaillent qui méritent juste rétribution !
RépondreSupprimerEn l'honneur aussi d'un métier difficile et trop souvent traîné dans la boue par des dirigeants qui ne respectent pas plus les professeurs que les délinquants qu'ils sermonnent.
Temps difficiles pour ceux qui perdent leur emploi, qui sont tout en bas de l'échelle salariale par exemple. 20.000€ ou 30.000€, c'est quand même plus haut.
RépondreSupprimerSarkozy s'augmente, alors moi aussi...
C'est quand même assez étroit comme raisonnement.
Beaucoup méritent meilleure contribution, mais ceux qui récoltent quelque chose sont toujours ceux qui ont des leviers de pression.
Qualifier ses élèves de délinquants, c'est moyen quand même.
@ Manuel : je ne demande pas d'augmentation de salaires, je demande que mon salaire suive l'inflation. Cette mesure est bidon, je n'en ai pas besoin, c'est tout ce que je voulais dire. De plus, je crois que MGP, en parlant de délinquants, ne parlaient pas des élèves mais des riches. Cependant, j'attends qu'elle précise sa pensée.
RépondreSupprimer@ MGP :
@Manuel
RépondreSupprimerAugmenter pour compenser la perte de pouvoir d'achat c'est donc un raisonnement étroit ? Les temps sont durs, d'autres sont plus pauvres, acceptez de l'être aussi un peu plus chaque année et vive le nivellement par le bas ! Quant à Sarkozy, tu n'as aucun reproche pour son train de vie choquant, je n'ai pas ta clémence envers les élus qui devraient plus que quiconque donner l'exemple.
Et non, je ne qualifie pas les élèves de délinquants ; je suis enseignante et n'ai pas de leçon à recevoir sur la considération que j'ai envers mes élèves de la part de quelqu'un qui tente de déformer mes propos et qui ignore visiblement beaucoup de choses de ce métier ; j'emprunte ce terme à la prose gouvernementale, et je renvoie aux suggestions pitoyables de la droite pour soi-disant restaurer le respect dû aux profs ; un respect que nos élus n'ont pas eux-mêmes envers nous. Là encore, je crois en l'exemplarité avant tout...
@Mathieu,
Si je dis "excellent billet" c'est parce que j'adhère pleinement à tes arguments, et je pense aussi comme toi que nous n'avons pas à être privilégiés plus que d'autres pour l'accession à la propriété. Comme tu dis, d'autres ont plus besoin que nous de cette mesure.
Je ne dis pas que dans l'absolu vous n'êtes pas en droit de demander ce que vous demandez, mais aujourd'hui nous vivons une période spéciale et l'enseignant n'est pas une victime majeure de la crise alors permettez moi de m'étonner que les caisses apparemment vides de l'État doivent venir améliorer les conditions salariales d'un corps de métiers étant à l'abri de la conséquence numéro un de cette crise: le chômage.
RépondreSupprimerPar ailleurs l'inflation est actuellement quasi nulle et les prévisions tablent sur une inflation négative dans les mois à venir.
Je trouve le temps mal venu.
Ensuite je ne remets pas en cause la dureté du métier d'enseignant, je l'observe au travers des récits Mathieu et j'ai beaucoup de respect pour le corps enseignant.
@MGP, je ne te donne pas de leçons mais je t'ai simplement renvoyée à un propos que j'ai trouvé déplacé.
Au temps pour moi, j'aurais dû mettre des guillemets ; ça m'apprendra à répondre un peu vite. Ça me semblait évident mais apparemment non.
RépondreSupprimerJe trouve tout de même curieux qu'il soit "mal venu" pour les travailleurs qui constatent une réelle baisse de pouvoir d'achat de demander quoi que ce soit. Il est sans doute bien venu de payer actuellement moins d'impôts quand un est une grande fortune de France et que "les caisses sont vides".
Citez-moi une période de caisses dites "pleines" où les dirigeants, sans revendication aucune émanant du peuple, se sont dit spontanément un jour "c'est le moment que tout le peuple en profite" ? J'en appelle aux historiens de ce blog :)
Le temps sera toujours mal venu, et je commence à avoir assez de cette crise qui fait office de sermon quasi-religieux adressé aux citoyens qui réclament simplement une vie décente et des services publics qui fonctionnent.
Vrai que le gouvernement ne parle jamais de caisses pleines, toutefois, la situation est ce qu'elle est, mauvaise, et le coup de l'inflation ne tient pas en période de déflation.
RépondreSupprimerEt si vous perdez du pouvoir d'achat, ce dont je ne doute pas, l'argent sera mieux ailleurs que dans les poches de ceux qui gagnent entre 20000 et 30000€.
Enfin, c'est le point de vue d'un non enseignant. Maintenant si rien n'est fait, c'est que ce gouvernement est un gouvernement de paroles et non d'action, on est d'accord sur la démagogie de Sarkozy, mais la question n'est pas la, la question, pour moi, c'est que je trouve inapproprié qu'une partie de la société qui souffre moins de la crise que la majorité vienne pleurer en ce moment.
@ Manuel : nos salaires évoluent moins vite que l'inflation depuis 1983 (c'est l'INSEE qui le dit). La crise est un élément contextuel nouveau, mais qui pourrait aussi justifier que l'on suive la demande : lorsque les fonctionnaires sont augmentés, ils consomment, et il y a un paquet de fonctionnaires dans ce pays.
RépondreSupprimer@ MGP : cela se faisait pendant les Trente Glorieuses, mais à l'époque, le keynésianisme dominait chez nos élites, et le chômage faible donnait davantage de pouvoirs aux salariés.
J'ai une question.
RépondreSupprimerLes salaires du privé ont ils évolué aussi vite que l'inflation depuis 1983?
Sinon, je ne dis pas que vos demandes sont injustifiées, mais le timing est mauvais, surtout si vous aviez obtenu une augmentation.
Le fossé privé/public se serait creusé encore un peu plus.
Non, mais dans le privé, on s'y est pris différemment. Le partage de la richesse s'est fait par le chômage et l'usage du temps partiel de plus en plus important. En clair, certains salariés ont vu leurs situations très bien évoluer, d'autres se sont retrouvés avec des CDD ou des temps partiels à la con. Le phénomène est juste différent, mais l'objectif est le même : permettre le transport de richesses vers le capital.
RépondreSupprimerMerci Mathieu.
RépondreSupprimerJe te suis quand tu parles de l'objectif de transfert des richesses, je serais d'accord avec ton billet si la demande valait pour l'ensemble de la population.
Mais en l'occurrence j'ai l'affreux sentiment d'une récupération de la grogne sociale pour récupérer quelques billes.
Ce ne serait pas la première fois que le fonctionnaire profiterait d'une grogne nationale.
@ Manuel : ma demande vaut pour l'ensemble de la population. Relis les gueules et tu trouveras plein de billets là-dessus. Ici, j'en parle particulièrement parce que cela parle des profs et que je connais encore mieux le sujet. En plus, tu le sais très bien.
RépondreSupprimerJe sais que tu souhaites l'amélioration pour l'ensemble de la population, mais je réagissais à ce billet qui parle des profs.
RépondreSupprimer@Mathieu,
RépondreSupprimerMerci ! Ah, Keynes n'est plus trop au goût du jour, c'est sûr...
Moi je percevais surtout dans ce billet ton idée que cette mesure (le prêt à taux zéro) serait plus appropriée pour d'autres gens en situation plus précaire, puisque nous n'avons pas de mal à obtenir un prêt, en tant que fonctionnaires. Donc je n'y voyais pas de corporatisme enseignant, bien au contraire.
@Manuel,
Je comprends cette perception que nous réclamons beaucoup, sans être les plus mal lotis. Et tu as raison, nous sommes loin de mourir de faim.
Mais je crois que réclamer est actuellement notre seul moyen d'obtenir, hélas. Si le dialogue social était meilleur, on ne passerait pas par des luttes qui peuvent sembler "gonflées" aux yeux de ceux qui ne peuvent même pas espérer faire grève. Deuxième point, les derniers mouvements sont interprofessionnels et nos revendications de + de moyens pour l'école publique bénéficient à tous, comme celle de préserver des services publics de qualité. Enfin, nous ne pouvons pas nous taire en attendant que d'autres gens, plus précaires, créé leur propre mouvement puisque c'est difficile pour eux de le faire.
Je ne vois pas en quoi c'est mal que les fonctionnaires "profitent" d'une grogne nationale. Ce ne sont pas des nantis, tout de même. Ce que je déplore en toute sincérité, c'est qu'effectivement les miséreux ne tirent jamais leur épingle du jeu. Mais là, c'est moins la faute à nos revendications qu'au gouvernement qui ne se préoccupe plus de son peuple qui l'a pourtant élu...
Nous sommes presque d'accord Marie, on était pourtant mal parti...
RépondreSupprimerLes revendications des profs pour plus de moyens, je les soutiens.
Pourquoi le fait que les fonctionnaires "profitent" d'une grogne nationale me dérange?
Parce qu'ils sont toujours les seuls à en profiter.
@ Manuel : ok sur ce billet précisément.
RépondreSupprimer@ MGP : oui, cela faisait aussi partie de mon argumentaire. On nous achète en quelque sorte.
Travaillez pour ne pas avoir le temps de penser et de découvrir la stupidité de nos vies "modernes", et endettez-vous pour ne plus pouvoir vous révolter...
RépondreSupprimer@ Anonyme : exactement.
RépondreSupprimer@Mathieu... Ben oui, on dirait.
RépondreSupprimer@ Manuel : comme quoi, on y arrive une fois de temps en temps...
RépondreSupprimerLES ENSEIGNANTS SONT-ILS CONDAMNES A DISPARAITRE ?
RépondreSupprimerVous dites un « malaise » dans l’enseignement ? Pourquoi depuis M.Allègre l’Etat français a-t-il organisé cette croisade contre le « mammouth »(c’est-à-dire les personnels de l’Education Nationale à commencer par les enseignants) en vue de le « dégraisser »(avec le goût incomparable de la langue française qui caractérisait ce grand esprit) ?Pourquoi de soit-disantes élites mènent-elles sans relâche ce combat d’arrière-garde inspiré par l’arriération mentale et une crapulerie qui ne veut pas dire son nom ?Pleins pouvoirs aux CHEFS d’établissement irresponsables(on ne trouve l’équivalent de tels pouvoirs que dans des dictatures);refus de tout dialogue avec les enseignants ;renforcement de l’autoritarisme (= le chef a toujours raison)local et central ;harcèlement des enseignants orchestré par l’Etat avec l’aide des élèves et des familles consentantes ;enseignants infantilisés et méprisés,contraints de multiplier les fonctions sociales ;négation de l’autorité dont les enseignants sont dépositaires ;détérioration continuelle du pouvoir d’achat des enseignants bientôt condamnés à la mendicité…..etc,voilà le grand projet des super élites françaises pour leur école,leur système éducatif depuis une quinzaine d’années.L’Etat français a engagé une guerre contre les savoirs académiques et leur transmission.L’Etat français est en passe de l’emporter à force d’injonctions de toutes sortes et contradictoires,d’appels répétés à la soumission et à la servitude volontaire,de pressions diverses et variées.Le grand combat de l’obscurantisme contre les Lumières se poursuit.Les victimes de ce saccage sont de plus en plus nombreuses dans un silence de plus en plus assourdissant.Les savoirs académiques sont devenus un gadget.La culture et les sciences sont brocardées dans un vibrant éloge à l’arriération mentale.Les personnes(et oui ce sont des personnes humaines !)qui ont choisi de consacrer leur vie à la diffusion (ainsi qu’à l’élaboration) de ces savoirs sont devenues des INSTRUMENTS dont l’Etat dispose à sa guise.Sommes-nous dès lors condamnés à devenir des torches vivantes pour mieux éclairer nos contemporains ?