vendredi 13 mars 2009

Même les privilégiés s'hadopisent.

Bon, Nicolas m'ayant un peu disputé sur mon absence de réactions sur HADOPI, je vais en dire quelque chose.

Personnellement, le téléchargement, je m'en fous. Je ne télécharge quasiment pas. Internet me sert à écrire des mails, à gérer mes blogs et à travailler. Cependant, je trouve extrêmement dangereux qu'on puisse autoriser la coupure intempestive des abonnements en ligne, sans responsabilité individuelle et pour satisfaire les transnationales des médias. Je trouve qu'on a vraiment loupé quelque chose lorsque le Parlement avait discuté de la licence globale. Cette solution était la meilleure et la plus simple.

Je ne sais pas si cette loi va passer, mais ça crisse même à droite. Authueil n'arrête pas de faire des billets très offensifs, et même Criticus prend position ce matin contre cette loi.

En attendant, un bon billet plein d'exemples de Boris, relayé par Nicolas.

13 commentaires:

  1. Cette loi va probablement partir à la poubelle. Donc,inutile de trop s'exciter dessus.

    (Là, normalement, Nicolas devrait me rétorquer que c'est justement parce que des gens se sont excités dessus qu'elle a des chances de finir à la poubelle. Il n'aurait pas tort...)

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  2. @ Nicolas : je prends du recul.

    @ Didier : Nicolas a raison.

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  3. Merci pour la mise en valeur. Je ne m'inquiète pas tant pour Hadopi (qui est une loi inapplicable, donc peu problématique) que pour le précédent que son vote pourrait créer, en terme de non-reconnaissance des droits fondamentaux (et je ne pense pas à la connexion Internet, mais plutôt à un procès équitable).

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  4. @ Mathieu : tout d'abord merci pour le lien.

    Ensuite, pourquoi ce « même » ? Je suis très critique vis-à-vis de la politique de la majorité.

    Et, de toute façon, un blogueur ne peut qu'être contre une loi de surveillance généralisée de la Toile, qui vise à entraver la révolution numérique.

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  5. Criticus,

    "Et, de toute façon, un blogueur ne peut qu'être contre une loi de surveillance généralisée de la Toile, qui vise à entraver la révolution numérique"

    Très intéressante remarque que je me suis faite (et que j'ai faite sur mon annexe) : on raisonne en temps qu'internautes convaincus mais peut-on raisonner en "sortant de cette peau".

    Par exemple, sur l'annexe, j'ai discuté avec un "petit artiste" (du genre dont la production de CD lui coûte plus cher que ça pourrait lui rapporter et que les concerts données couvrent à peine les frais de déplacement). Il trouvait affligeant dont les gens s'octroyaient le droit de "prendre les oeuvres" et ainsi de s'en octroyer la propriété.

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  6. @ Nicolas : je reconnais prêcher pour ma chapelle, la blogosphère. Mais d'après ce que j'ai pu lire sur la question, il n'y a aucune étude prouvant que le téléchargement à usage privé réduise mécaniquement les ventes. Que l'on sanctionne les revendeurs pirates, c'est bien normal : leur profit est indu. Mais que l'on accepte qu'un CD soit copié sur un disque dur, mais pas qu'une chanson soit téléchargée, ça me dépasse.

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  7. Prêcher pour ma paroisse, et non pour ma chapelle.;)

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  8. Ne discutons pas du fond de la loi, on est d'accord !

    Tu prêches pour ta chapelle mais moi, je faisais l'avocat du "diable".

    En tant que bon libéral tu dois avoir un fort respect de la propriété privée, non ?

    Quand un type télécharge une chanson, il dira "j'ai cette chanson". Le verbe "avoir" indique une propriété or le téléchargeur n'est pas le propriétaire du morceau téléchargé, juste du disque dur où quelques bits auront été modifiés à l'issue du téléchargement.

    C'est ça que ne supporte pas "mon" artiste. Il n'a ni vendu ni donné l'oeuvre et a donc l'impression d'en être dépossédé. Par contre, le streaming, dans la mesure où c'est lui qui décide de laisser le morceau se faire écouter ne le dérange pas.

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  9. Je reconnais que cela pose un problème en matière de respect de la propriété privée, mais nous autres blogueurs semblons être tous d'accord pour dire que s'il faut arbitrer entre la propriété privée et la liberté individuelle, c'est en faveur de la dernière. Cela dit, si l'industrie du disque rémunérait correctement les « petits » artistes, ceux-ci seraient peut-être un peu plus conciliants.

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  10. @ Boris : de rien.

    @ Criticus : c'était juste une boutade, tu l'auras compris.

    @ Criticus et Nicolas : la question de fond derrière ce débat que vous avez ici est de savoir si une œuvre peut encore appartenir à son créateur une fois offerte au public. Les artistes tentent d'en tirer un maximum de profits, mais ont du mal par rapport à l'époque précédent internet. Le réseau a simplement accéléré le processus de dépossession de l'œuvre, finalement...

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  11. Comment répartir l'argent de la licence globale entre les majors de disques et celles de cinéma ? Sur quelle base ? comment on sait si un tel a plus télécharger de film que de musiques ?
    Ce projet était totalement irréalisable, la loi création et internet sensibilise sur la non gratuité de la musique. C'est le seul bien culturel qui soit par essence invisible. C'est pourquoi les majors se raccrochent à combattre à 100% contre le sentiment de gratuité chez les internautes. Ils sont répressifs car leur avenir est en jeu depuis la popularisation du Haut-débit. Après chacun son avis sur les possibles sanctions menés par l'Hadopi à l'égard des pirates.

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  12. @ Anonyme : je ne pense pas que ce projet était plus irréalisable que le projet actuel. Je vois mal l'HADOPI coupé réellement les connexions. De plus, même si on veut lutter contre le piratage, il est scandaleux qu'on puisse couper une connexion sans l'intervention d'un juge.

    Je ne crois pas que ce soit le sentiment de gratuité qui domine. Je pense plutôt que les prix exorbitants des supports traditionnels entraînent cette situation. Si les majors trouvent des moyens nouveaux, utilisant internet, de vendre leurs produits, cela marchera et sera beaucoup moins coûteux pour les consommateurs. Dans cette affaire, les vendeurs de musique essaient de se refaire leurs profits.

    Car on oublie souvent que cette situation a aussi entraîné une véritable démocratisation de la musique. Il est dommage qu'on ne puisse pas trouver des moyens de faire payer un peu les gens en maintenant cette facilité.

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