dimanche 18 janvier 2009

Sur la même place, les islamistes du PMF et les défenseurs de l'école publique. Mais que fait le préfet de police ?

En cette humide journée de janvier, j’ai été manifester pour défendre l’école publique française. Le cortège devait partir de la place de la République et se rendre au métro Saint-Augustin.

Le rendez-vous avec les collègues de mon lycée dit difficile était placé devant le Léon de Bruxelles, qui se trouve au coin de la place et de l’avenue de la République, à l’opposé du point de regroupement du cortège qui devait emprunter le boulevard Saint-Martin. J’ai donc retrouvé mes quelques collègues.

Après avoir attendu un peu, nous nous sommes décidés à traverser la place. J’avais déjà repéré un petit regroupement autour de la statue, séparé du reste du cortège et très encadré par de nombreux gendarmes mobiles. En approchant, j’ai pu apercevoir des banderoles parlant de Gaza et de l’intervention israélienne.

Je m’étonne alors à haute-voix : « Tiens, c’est marrant, je croyais que la manifestation contre l’intervention israélienne était censée démarrer de Châtelet. » Un collègue, originaire du Maghreb et qui semblait bien connaître ce groupe, me répond : « Euh, non, Mathieu. Là, c’est le Parti des Musulmans de France (PMF) qui fait une manifestation. »

Je ne connais pas vraiment tous les mouvements organisés par les mouvances islamistes. Mon collègue m’a expliqué, très pédagogue, que ce parti, fondé par un certain Mohamed Latrèche, était une création de ces militants islamistes qui tentaient de se donner un vernis républicain. Alors que nous passons à côté d’eux, le speaker entame un discours demandant le retrait de la loi de 2004 sur la laïcité.

Évidemment, le lien avec Gaza ne saute pas à l'esprit. Voici l’explication, cher lecteur, que j’ai pu entendre de la bouche de l’orateur du PMF : "les femmes musulmanes sont opprimées en Palestine par Israël et son occupation coloniale. En France, de la même manière, les femmes musulmanes sont opprimées par l’État qui a supprimé le port du voile à l’école. La lutte est donc la même, pour permettre aux femmes musulmanes de retrouver leurs libertés, et en particulier, en France, le droit de porter leur voile partout où elles le souhaitent, y compris à l’école." Je reste encore totalement éberlué par ce parallèle plus que douteux, entre deux situations sans aucun rapport et deux problèmes sans aucun rapport non plus.

Et là, cher lecteur, je voudrais te dire que je me demande à quoi pouvait penser le préfet de police lorsqu’il a autorisé ces deux manifestations à se regrouper au même endroit ! Voici, sur la même place, un cortège de parents d’élèves de la FCPE et de profs militants, tous laïques et défenseurs de la laïcité de l’école publique, et des islamistes qui hurlent pour ramener le voile dans cette même école publique. Si ce préfet voulait susciter un incident, il n’aurait pas fait mieux. Heureusement que la manifestation des défenseurs de l’école n’était pas trop importante. Les deux groupes ont pu rester éloignés l’un de l’autre.

Bon, la manif éducation n’a pas été un grand succès, mais elle n’était pas ridicule non plus. Attendons maintenant le grand mouvement interprofessionnel du 29 janvier

7 commentaires:

  1. Dire que c'est Israël qui opprime les femmes palestiniennes et soutenir le Hamas, il faut oser, n'est-ce pas ?

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  2. @ Rubin : comme j'ai pu l'entendre, ils osent tout !

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  3. @ Rubin : maintenant, on pourrait dire aussi que l'accession au pouvoir du Hamas a été favorisée par un contexte déplorable dont Israël a une part des responsabilités.

    Mais ce n'est pas ce qu'ils disent eux, ça, c'est moi que le rajoute...

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  4. Les actes de violence déclenchent des ripostes qui motivent de nouveaux actes de violence. Chacun tire prétexte des actions de l'adversaire pour justifier les siens, sans savoir exactement qui a commencé. Et puis à ce stade, on s'en fout. C'est la vie des civils qui est en jeu.

    Et à ce jeu-là, le plus fort fera le plus de dégâts au plus faible militairement, afin de l'effrayer, de le paralyser voire de l'annihiler. Est-ce la force ou la faiblesse militaire qui fixe les responsabilités mutuelles ? Le fait que "seul un Israélien est mort d'un des 20.000 obus tirés depuis Gaza, alors que des centaines de civils palestiniens tombent sous les missiles et les balles israéliennes permet-il de juger des torts de l'une des parties ?

    La situation est terriblement compliquée, horrible pour les civils de part et d'autre. Entre un mouvement terroriste et une démocratie, mon sentiment va plutôt au pays qui respecte le mieux la vie et les libertés de ses habitants. En l'occurrence, Israël, même si la situation des arabes israéliens est consternante. Mais je n'hésite pas à porter un regard très critique sur ce pays pour autant. Mais sans négliger le contexte.."hostile" et la complexité des enjeux dans la région.

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  5. @ Aurélien : merci de ce commentaire, même si, après l'avoir relu deux fois, je ne vois pas vraiment le lien avec l'article ci-dessus.

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  6. Le PMF s'est trompé de jour. C'est la seule explication envisageable.

    Ils sont capables de se tromper de thèse et de se tromper d'argumentation. Donc ils se trompent de jour.

    Un préfet a toujours raison.

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  7. @ Mtislav : il n'a pas dû se tromper...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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