jeudi 23 août 2012

2012 : la pire rentrée dans l'Education nationale depuis 1995.

La rentrée 2012 va avoir un drôle de parfum.

Tu vas me dire, cher lecteur, que je suis encore en train de râler. C'est vrai, mais il faut bien comprendre que le changement de l’Éducation nationale ne peut être pour maintenant.

Je m'explique.

L’Éducation nationale est une lourde machine. Rien que pour recruter un professeur, par exemple, cela prend plusieurs années, parce qu'il faut le former et que, contrairement à ce que pensait la droite au pouvoir, cela demande des savoirs et de la formation professionnelle. Tiens, d'ailleurs, il n'y a plus de formation professionnelle. Le gouvernement actuel s'est engagé à la refondre, mais là aussi, cela va prendre du temps.

Le budget qui va s'appliquer à la rentrée 2012 est celui qui a été voté par la majorité sortante lors de la session d'automne 2011. En clair, nous allons perdre 13 000 postes de professeur à cette rentrée. Tu vas me dire que le nouveau gouvernement aurait pu annuler cette mesure, au lieu simplement de rajouter 1 000 postes au dernier moment.

Cela aurait été possible, mais qui aurait-on mis sur ces 13 000 postes ? Recruter un professeur, cher lecteur, prend maintenant deux ans. De plus, du fait de la masterisation et de la dégradation des conditions de travail et des revenus, il y a de moins en moins de candidats. On n'aurait donc pas pu trouver autant de gugusses en deux mois, à moins de recruter un bon pourcentage de personnes largement recalées aux concours. Le gouvernement aurait pu réouvrir les postes et y mettre des contractuels, mais là encore, cette solution présente de nombreux inconvénients, comme de mettre des gens non-formés qui viennent deux jours au lycée puis s'enfuient en courant. Le ministre a proposé d'aller chercher les collés aux différentes agrégations, mais là encore, on est sur des chiffres ridicules (quelques dizaines de personnes).

Au final, le gouvernement a choisi de privilégier l'équilibre de son budget. C'est ce qu'il avait annoncé, pas de surprise.

Nous allons donc vivre la dernière rentrée Sarkozy-Chatel (espérons-le en tout cas) ce qui signifie donc que, au niveau des moyens, elle va être la pire depuis 1995, d'autant plus que le nombre d'élèves est en pleine augmentation en primaire et en collège, baby-boom oblige.

J'ignore totalement comment les collègues vont supporter cela. Je ne sais pas non plus comment les familles et les élus locaux vont l'accepter. On a déjà vu que des problèmes émergeaient à la Réunion.

Depuis mai dernier, les enseignants sont dans l'attente de voir ce que le nouveau gouvernement allait leur proposer. Ils ont appris ensuite que la réforme du lycée ne serait pas remise en cause (à l'exception du retour de l'histoire-géographie en Tle S), que l'enseignement par compétences restait la matrice du gouvernement pour le primaire et le collège et qu'ils pouvaient toujours attendre une quelconque augmentation de salaire.

Je ne crois pas franchement à de grands mouvements sociaux, même si certains syndicats vont sans doute essayer de construire des mobilisations. Tant qu'on en restera à des préannonces, à des concertations, à des commissions voire à des comités, le gouvernement peut être tranquille. Les profs sont déjà tellement contents d'être sortis du désordre sarkozien...

C'est lorsque les annonces viendront qu'on peut craindre que les choses s'agitent. Mais dans quelle direction ? Là, franchement, aucune idée...

23 commentaires:

  1. Merci de laisser perdurer l'antienne des professeurs contractuels non formés, cette caricature vous arrange probablement car un enseignant non fonctionnaire, non vraiment, ça ne rentre pas dans le cadre. Vous n'avez pas bougé le petit doigt en 2004 quand 20.000 postes de profs contractuels ont été supprimés, laissant sur le carreau des tas de gens qui remplaçaient, entre autres, vos TZR trop tire-au-flanc ou trop fatigués pour prendre leur poste. Au contraire, en 2003-04 vous avez défilé au pas par milliers et englobé dans vos revendications la suppression des remplaçants "vacataires non formés", la précarité on s'en tamponne dans l'Educ Nat on est fonctio nous. Au biut d'un an de chômage, les contractuels ont massivement passé les concours, certains avec 8 ans d'expérience se sint vus recalés par les génies pédagigurs de l'Iufeumeu et hop ! Ils ont trouvé d'autres voies et l'Educ Nat perd comme ça ce qui lui reste de vacataires, qui se recyclent car 200 heures par an ne permettent pas de vivre. Mais vous étes toujours persuadés que les non totulaires ne sont ni diplômés ni expérimentés, alors démerdez-vous pour cette rentrée vous ne me faites pas pitié.
    Laurence
    Enseignante contractuelle à l'étranger depuis 15 ans + 2 ans en France, non diplômée puisque seulement titulaire d'une Maîtrise de Lettres Modernes mais sans le sacro-saint concours-ticket-gagnant-pour-la-zep-garanti-haut-les-coeurs-les-gars-enseignant-c-est-la-vocation-non?

    PS: excusez les fautes qui doivent se trouver dans ce commentaire, ma tablette ne le oerlet oas de me relire sous peine de tout perdre.

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    1. Ce commentaire est typique.

      Ce qui serait bien, c'est qu'il y ait assez de postes au concours pour qu'on ait pas besoin de recourir à la contractualisation et que les enseignants soient assurés d'un emploi dans la durée. L’État utilise les contractuels parce que cela lui évite de créer des postes budgétaires et de s'engager à payer un salarié pour la durée de ses cotisations sociales.

      D'autre part, Laurence, l’État a largement recréé les postes de contractuels, puisqu'il supprime des postes de titulaires et qu'il y a plus d'élèves, avec un statut bien plus pourri que celui de maître auxiliaire par exemple.

      Quant à la formation professionnelle, désolé, Laurence, mais cela sert à quelque chose. Si vous pensez que vous pouvez être prof sans formation, c'est que vous êtes au minimum irresponsable.

      Je ne dis pas que tous les contractuels ne s'en sortent pas (il y en a même de très bons), mais quand je vois des gamins de 22 ans arriver avec une licence et tenir trois jours devant les élèves de mon bahut, puis démissionner, je suis désolé mais je trouve ce système pourri.

      Quand au concours, il sera sans aucun doute à réformer et à améliorer. Maintenant, personne ne vous empêche de le passer et de l'avoir. D'autant plus qu'un contractuel peut concourir à l'interne, où les épreuves sont plus adaptées à leur expérience professionnelle.

      Rassurez-vous, Laurence. Personnellement, je souffre peu des suppressions de postes, à part pour le nombre d'élèves par classe. Par contre, mes élèves ont des périodes de trois semaines d'absences des titulaires malades, puis voient arriver un contractuel de 22 ans qui reste deux jours et ils repartent pour trois semaines d'absences. Ce sont eux les victimes.

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  2. Certes, cette situation est réelle mais celle des maitres-aux devenus contractuels puis vacataires puis plus rien existe aussi. Donc l'amalgame est pénible. Quant à la formation, je pense effectivement que le crible quasi totalitaire de l'IUFM n'apporte rien, Camarade, à part un formatage des cerveaux, qui nous donne depuis 20 ans des instits, pardon, des professeurs des écoles, lamentables, pour un très grand nombre. Ce n'est guère mieux dans le secondaire. D'autre part, pour ma part, j'ai eu à reprendre en main à Nantes des classes, en 2009, laissées en total abandon par une agrégée qui digérait sans doute mal son affectation en lycée technique ( excellent lycée au demeurant) et il a mieux valu pour eux qu'elle finisse enfin par se mettre en congé maladie car avec moi au moins ils ont eu des cours. Son modèle de commentaire composé donné aux Seconde aurait été digne d'être signalé au Rectorat, et pourtant, elle est agrégée... Je ne comprends pas.

    Votre réponse est tout aussi typique que mon premier commentaire. Essayez donc de considérer les manants de l'Educ Nat non comme un ensemble homogène de jeunes de 22 ans sans formation - ils existent aussi bien sûr - mais comme un ensemble d'êtres de TOUS âges et TOUS parcours. Bon courage pour votre rentrée malgré tout, vous savez très bien que ce sera de pire en pire, c'est le cas depuis 10 ans. Le PS n'y changera rien, au mieux il recollera quelques morceaux, au pire il profitera du sale boulot de la droite sans y paraître, ce qui est révoltant mais typiquement sociofasciste, Camarade !

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    1. @ Laurence : prendre un cas précis ne veut rien dire. Il y a régulièrement des personnels qui craquent, et comme, par chez nous, il n'y a aucun suivi des personnels...

      Dans le 93, les 22 ans sans formation sont la majorité des contractuels. J'ai bien écrit plus haut qu'il y avait d'excellents contractuels par ailleurs.

      Quant à l'IUFM, je rappelle qu'elle n'existe plus. De plus, je suis passé par l'IUFM, et cela ne m'a jamais empêché de faire ce que je voulais, sans aucune difficulté avec les inspecteurs du moment que les cours étaient cohérents, en respect de la discipline et des programmes.

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  3. Et quand tout simplement on veut bien enseigner mais sans la laisse et le collier du Fonctionnariat ? on va dans le prive c'est cela,chez les culs-benis,les zizis ou les ecoles coraniques ? pas possible d'enseigner sans IUFMisation,c'est cela ? Lassen sie mir lachen mon vieux. Si on n'a pas une ame de prof, l'amour de l'enseignement, ce ne sont pas vos genuflexions devant Bourdiable ou les Jospinades qui va vous donner l'envie et le savoir faire. That's it. Vos foutresques laius sur la formation est l'arbre qui cache la foret de vos mediocres classes ou tout simplement les eleves s'emmerdent...

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    1. @ Popo : il n'y a plus de formation ni d'IUFM. Le rêve de tous ceux qui pensent que prof est un métier inné, comme vous apparemment.

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    2. Quand on sait (vraiment) APPRENDRE on ne peut que savoir enseigner.
      Certains inadaptes qui ne savaient pas quoi faire,trop mauvais pour la recherche,trop faineants pour travailler 11 mois par an,trop betes pour faire autrechose se sont engouffres dans l'Enseignement.bien sur,ces incapables doivent erte "formes"... C'est leur choeur qui domine votre orchestre,mon vieux. Mais vous ne m'avez rien dit sur vos eleves qui s'emm....

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    3. Je n'ai pas la prétention de m'exprimer à la place de mes élèves.

      Quelqu'un qui sait apprendre sait enseigner ? C'est risible.

      Eh bien, lancez-vous : l’Éducation recrute des contractuels à la pelle en ce moment. Vous pourrez vous frotter à la réalité.

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  4. Prof pretentieux23 août 2012 à 14:33

    Citation : J'ai toujours rêvé, du haut de ma colline, de m'adresser au bon peuple.
    ----------------------------------------------
    Il nous dira que c'est de l'humour.

    On lui conseillera la salutaire lecture de Freud "Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient"

    CQFD

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    1. J'espère que vous vous appliquez vos propres conseils, votre pseudo n'étant pas mal non plus dans le genre.

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    2. Popo le Moqueur23 août 2012 à 14:41

      ...mon pseudo vous visait,vous ne le comprites pas ?!

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    3. Ah, non, désolé, pas compris. Je ne suis qu'un inadapté qui ne sait pas lire.

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  5. เผยแพร่ความคิดเห็นของคุณแล้ว

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  6. T'as ouvert un élevage de trolls ?

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    1. Non, je ne crois pas. Les trolls se déplacent en bande...

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  7. Ecoutez Mathieu je ne vais pas remplir votre page avec des exemples à la pelle, vous m'accuseriez de troller votre blog ! Sachez que je pourrais m'amuser avec mes 2 ans et demi d'expérience en France à faire un pamphlet du genre de "Absolument débordée". C'est normal me direz-vous, les remplaçants se collent plus souvent aux dépressions [ et aux congés maternités-avec-rallonge-pathologique ] qu'aux grippes et autres maladies "trop courtes pour être remplacées".
    Oui oui je sais que l'IUFM n'existe plus, je suis l'actualité française n'en doutez pas, c'est même le point central de votre billet, le cri d'angoisse du pédagogue ulcéré. Personnellement je trouvais l'idée du professeur expérimenté tuteur du jeune prof plutôt bonne, mais bien sûr côté heures sup ça coince n'est-ce pas... IUFM ou pas, quand on commence on fait des bêtises, on stresse un peu ou beaucoup, etc, seule l'expérience vous permet vraiment de prendre vos marques, si vous le niez vous n'êtes pas honnête, ou trop vieux pour vous souvenir de vos débuts.
    Bien sûr, dans le doux pays de Candy l'Etat va titulariser tous les contractuels et vacataires, il va même rétablir le statut de maître-aux et payer l'année de stage aux jeunes enseignants. En attendant, la réalité est toute autre.
    Le vrai problème, selon moi, c'est d'envoyer au casse-pipe des débutants, avec ou sans blabla pédago dans la tête, dans des endroits où enseigner est un calvaire. Je connais une certifiée qui a démissionné en avril, il y a 2 ans, après quasiment un an d'enfer, à deux mois de sa titularisation définitive, parce que rester loin de sa famille et de sa région, dans une zep infernale, la rendait dépressive voire suicidaire. A 24 ans, préparer un concours pendant un an pour en arriver là ? Et pourtant ses collègues l'aidaient et étaient en majorité très accueillants et sympathiques, comme souvent en zep. Et cet exemple n'est pas unique, cherchez des témoignages sur internet et vous en trouverez. Plutôt que de regretter amèrement le temps béni du statut d'enseignant façon 20ème siècle, il serait temps de vous demander, les privilégiés de ces générations qui aurez tout eu y compris la retraite, ce que va devenir le métier d'enseignant maintenant qu'il a pris un chemin irréversiblement mêlé d'ennui, de violence, d'insolence et de désespoir. Pourquoi tous ces jeunes sont-ils comme ça ? Qu'est-ce qui attend vraiment ceux qui prennent la relève ? Et ceux auxquels ils tentent d'enseigner ?
    Laurence

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    1. @ Laurence : alors, répondons point par point. Tout d'abord, vous ne trollez pas tant que vous apportez des arguments. Un troll est quelqu'un qui ne dit rien à part invectives et insultes. Pour le moment, après un faux procès (je trouve), vous argumentez.

      Je suis tout à fait d'accord avec vous sur la question de l'expérience, mais ce que vous dites est vrai dans tous les métiers : on apprend en partie en faisant. Maintenant, actuellement, il n'y a plus rien. De plus, on était aussi pris en charge par un tuteur dans le système ancien. La mienne m'a d'ailleurs appris énormément de choses. Il faut à mon avis un triptyque avec un temps de décharge (pour ne pas s'écrouler sous le travail de la première année), un tuteur expérimenté et une formation professionnelle qui soit assurée par des profs en exercice et qui permette au stagiaire de voir par exemple les différents types d'établissement, de confronter ses préparations avec ce que font les formateurs et avec les collègues stagiaires ou encore de connaître le système éducatif. Par contre, inutile de faire du disciplinaire au début, vu qu'on sort du concours gavé comme des oies : il faut y revenir dans la suite de la carrière.

      L’État a déjà, dans le passé, titularisé par des concours internes des masses de contractuels, grâce au rapport de force. Si vous considérez que ce n'est pas possible, c'est vous qui faites un choix. Si on ne bat pour rien, on se tait et on dit : "vive Candy !"

      Sur le dernier paragraphe, je ne sais que dire. J'ai encore 31 ans de carrière devant moi, je suis en ZEP dans un lycée du 93 où il y a entre trois et cinq stagiaires par an, et beaucoup de contractuels qui passent, les élèves violents et insolents restent une petite minorité, et il est à craindre que malgré mon beau statut que tout le monde m'envie mais que plus personne ne tente d'obtenir, je pense que je n'aurai pas de retraite non plus. Donc, je ne me sens pas concerné.

      Sur ce qui se passe chez les élèves, je vous invite à vous balader dans mes articles entre 2008 et 2010 où j'ai parfois tenté d'explorer ces thématiques. Je ne vais pas répondre à vos questions, aussi fondamentales, en un commentaire.

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  8. Sur les titularisations, si Mélenchon était aux manettes, j'y croirais mais là non, désolée. Je vais rester égoïstement dans ma fac avec mes 630 € par mois c'est plus sûr ! Vous, vous vous battez tant mieux. J'ai tenté de vous dire que dans cette bataille, tous les profs doivent se sentir unis. Et qu'il serait temps aussi de trouver des solutions pour aménager la situation réelle. Votre tryptique est assez idéal au passage.
    Sur la violence, un commentaire non plus n'y suffit pas. Elle s'est installée dans la vie quotidienne et on ne la remarque même plus, sauf quand elle est physique. Comment voulez-vous qu'un jeune prof se sente en confiance alors qu'il doit passer la majeure partie de son temps à justifier sa présence, son utilité ? Vous voyez ce que je veux dire. Du point de vue de celui qui veut transmettre une matière pour laquelle il se passionne c'est assez destructeur. Quand en + on tombe sur des jeunes désabusés mais très lucides qui vous prouvent vite fait qu'ils vous aiment bien alors ils font un effort pour vous mais franchement, tout ça, ça leur changera pas la vie, on tombe dans le degré zéro de la motivation.

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    1. Sur l'unité des profs, pour le moment, c'est de l'utopie, malheureusement. Beaucoup de profs se fichent totalement des contractuels...

      Assez d'accord sur le deuxième paragraphe. Quand j'ai une classe qui se fiche ouvertement de ce que je propose, je me blinde. Je fais mes cours et tant pis. Mais cela, je l'ai acquis avec l'expérience...

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  9. Bonjour
    Votre billet est informatif, argumenté et mesuré. Aussi je ne m’attendais pas à ces commentaires. Des situations douloureuses peuvent les expliquer.
    Désolé d’intervenir sur un point particulier, qui n’est pas l’essentiel du sujet traité dans le billet.
    Pour moi le concours c’est l’égalité républicaine. Anonymat contrairement à une inspection de titularisation où l’affectif peut entrer en ligne de compte par exemple. Le concours n’est pas idéal, il peut toujours être amélioré. Mais l’absence de concours ne garantit pas le niveau de maîtrise des contenus disciplinaires.
    Les vagues de titularisation ont un côté arbitraire qui me déplaît. Pourquoi cette année ? Pourquoi pas plus de postes ? La titularisation ne doit pas être fonction des finances publiques, mais des compétences du candidat.
    Les concours internes se sont multipliés, sous différentes formes, et c'est une bonne chose selon moi.
    Les exemples de collègues contractuels en difficulté se sont multipliés ces dernières années autour de moi. Le profil de ces collègues n’était pas celui des anciens maîtres-aux, qui étaient eux plus axés vers l’enseignement et moins précaires. Ils avaient plus d’expérience et n’allaient pas changer de boulot dans 6 mois.
    Cette année, j’ai vu défiler des adultes, d’un âge certain, remplacer une collègue d’anglais parce qu’ils étaient anglais ou australiens d’origine. Première expérience avec des ados à 50 ans passés, cela s’est très mal passé. Tant au niveau des contenus que de la gestion de classe.
    Bref le concours, ce n’est pas idéal, mais cela apporte des garanties à tous (profs, parents, élèves).
    Cdt
    Manuel M

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    1. @ Manuel M : je ne suis pas complètement d'accord sur les titularisations. Pour moi, si un contractuel travaille depuis plusieurs années dans l'EN et, apparemment, donne satisfaction puisqu'il est régulièrement réembauché, et qu'un beau jour, on décide de le mettre dehors, c'est inacceptable. Si le système garde longtemps un personnel, c'est que son emploi est nécessaire et qu'il convient, et donc on titularise.

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  10. Je suis tout à fait d’accord avec le principe de la titularisation pour les raisons que vous évoquez. Il est scandaleux que l’état fasse fonctionner les services publics en ayant massivement recours à des précaires, et en les utilisant comme variable d’ajustement.
    Par contre je conteste les plans de titularisation, qui n’ont pour seule règle que les contraintes budgétaires. Il faut donc faire partie du bon wagon. Bref, avoir de la chance.
    Pour ce qui concerne l’obtention d’un concours, je suis réaliste : elle est relative. Il faut être « au meilleur de sa forme intellectuelle et culturelle ». 20 ans après, il me faudrait un certain temps pour me remettre au niveau. Elle dépend aussi du nombre de postes et du ratio candidats/postes, etc … Pourtant je défendrai toujours le concours pour les raisons que j’ai déjà évoquées, mais aussi en pensant aux efforts que cela m’a coûté pour me mettre dans les mêmes conditions que tous, en pensant à l’affectation pourrie et lointaine, à la vie de famille brisée (800 km pendant 9 ans), etc … des raisons qui ont totalement été escamotées, y compris par mon syndicat.
    Ce n’est pas parce que nous en avons bavé que je veux que ce soit pareil pour les autres. Mais si l’équité avait été la règle, nous aurions eu des conditions d’entrée dans le métier plus favorables.
    En résumé : s’en tenir à une règle, l’équité. Défendre les intérêts de tous. Ouvrir davantage les concours afin de limiter au maximum l’utilisation de précaires.
    Un des effets pervers de ce dernier point : pour mon département d’origine, pendant 9 ans il n’y avait pas de poste vacant ou des barres d’entrées hymalayesques en maths (discipline offrant pourtant des possibilités de mutation). Le seul moyen d’y rentrer de suite, c’était de devenir maître-aux. En plus il y avait des postes ! Mise en concurrence des personnels ? Chantage ?
    Désolé, mais mon commentaire est trop long et de plus en plus éloigné du sujet …
    Cdt
    Manuel M

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    1. @ Manuel M : tout à fait d'accord avec tout ce que vous écrivez.

      La mise en concurrence des contractuels et des fonctionnaires est une habitude pour le gouvernement. Sarkozy a particulièrement utilisé cette ficelle.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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