Nous voilà donc, cher lecteur, sur la page d’accueil du blog lycée pour tous. D’après ce que j’ai pu comprendre, Richard Descoings a recruté quelques blogueurs qui furent ou qui sont influents pour travailler avec lui sur ce site. J’ai eu l’occasion de discuter avec deux d’entre eux à la dernière RDB (dont je n’ai pas fait le compte-rendu, honte à moi).
D’ailleurs, quand on observe précisément le système, on se rend compte tout de suite de l’influence de l’univers du blog. De nombreux articles sont disponibles sur le site. Les auteurs sont dotés, pour ceux qui le souhaitent, d’un pseudo. Les lecteurs peuvent laisser des commentaires, parfois assez violents d’ailleurs, et même noter les articles comme les commentaires. On retrouve l’interactivité classique sur un blog, sauf qu’elle est appliquée à un site gouvernemental, et, à l’évidence, ce n’est pas du tout la même chose. D’ailleurs, pour reprendre une discussion que j’ai eue avec Authueil à la RDB, il est intéressant de voir que les politiques semblent prendre conscience de l’existence des blogs et essaient d’envisager des moyens de les utiliser. A bon escient ? J’y viens.
En effet, sur lycée pour tous, tout le monde écrit de manière souvent franche, en tant qu’individu, et c’est d’ailleurs là que les premières failles du système apparaissent.
Lorsque j’ai discuté avec les promoteurs du site, je leur ai indiqué que les différents acteurs de l’Education disposaient d’organisations représentatives qui pouvaient exprimer l’intérêt des différents groupes. Les enseignants et les parents disposent de représentants élus. Aujourd’hui, le SNES-FSU chez les enseignants et la FCPE chez les parents dominent ce paysage. Chez les élèves, les choses sont plus confuses, mais le gouvernement a reconnu trois syndicats de lycéens qui peuvent donc avoir à s’exprimer : la FIDL, l’UNL et l’UNI-lycées.
Or, mes interlocuteurs, comme je te l’avais déjà dit, cher lecteur, considèrent que ces organisations, et principalement les syndicats enseignants (le SNES est clairement visé) sont des obstacles aux évolutions (le politique aussi, mais il est plus difficile à éviter). Le blog est donc censé permettre à tous de passer outre ces organisations pour s’exprimer directement. Cependant, cher lecteur, quelle valeur a une parole uniquement individuelle ? Comme je l’avais déjà expliqué, mes mots n’engagent que moi, et d’autant plus que je suis anonyme. Si j’avais écrit sur le blog de Descoings, je l’aurais fait sous mon nom propre, car je m’adresse ici à mes concitoyens et à une commission dépendant du gouvernement. Rien ne me dit que les auteurs ne sont pas tous membres de l’UMP et proches du gouvernement. Par contre, les secrétaires du SNES ont reçu des mandats votés démocratiquement par les syndiqués, après des débats souvent houleux (le dernier congrès du SNES vient de s’achever à Perpignan). Il en est de même à la FCPE.
De fait, le site est ponctué d’articles divers, d’intérêt inégal, et souvent anonymes. Franchement, cher lecteur, je ne vois pas comment le président de la commission pourrait en faire quoi que ce soit. Comment citer, dans le rapport à Xavier Darcos, Krokodilo, parent, ou André, enseignant ?
Donc, pour en revenir au thème d’hier, ce site me semble un bon système de communication, permettant de donner une teinte démocratique au travail de Descoings et légitimant l’évitement des syndicats enseignants. Cependant, il est évident qu’il sera redoutable à utiliser pour rédiger le rapport, et que Descoings devra se recentrer sur ses idées, sur les apports des représentants, et sur les opinions du gouvernement.
J’ai cependant décider de donner acte de bonne foi à Versac sur un point : la liberté de Descoings de proposer ce qu’il souhaite. C’est lorsqu’on verra le rapport vraiment réalisé qu’on aura les moyens de valider l’honnêteté, ou pas, de la démarche de cette commission. J'en reparlerai, bien sûr, à ce moment-là.
D’ailleurs, quand on observe précisément le système, on se rend compte tout de suite de l’influence de l’univers du blog. De nombreux articles sont disponibles sur le site. Les auteurs sont dotés, pour ceux qui le souhaitent, d’un pseudo. Les lecteurs peuvent laisser des commentaires, parfois assez violents d’ailleurs, et même noter les articles comme les commentaires. On retrouve l’interactivité classique sur un blog, sauf qu’elle est appliquée à un site gouvernemental, et, à l’évidence, ce n’est pas du tout la même chose. D’ailleurs, pour reprendre une discussion que j’ai eue avec Authueil à la RDB, il est intéressant de voir que les politiques semblent prendre conscience de l’existence des blogs et essaient d’envisager des moyens de les utiliser. A bon escient ? J’y viens.
En effet, sur lycée pour tous, tout le monde écrit de manière souvent franche, en tant qu’individu, et c’est d’ailleurs là que les premières failles du système apparaissent.
Lorsque j’ai discuté avec les promoteurs du site, je leur ai indiqué que les différents acteurs de l’Education disposaient d’organisations représentatives qui pouvaient exprimer l’intérêt des différents groupes. Les enseignants et les parents disposent de représentants élus. Aujourd’hui, le SNES-FSU chez les enseignants et la FCPE chez les parents dominent ce paysage. Chez les élèves, les choses sont plus confuses, mais le gouvernement a reconnu trois syndicats de lycéens qui peuvent donc avoir à s’exprimer : la FIDL, l’UNL et l’UNI-lycées.
Or, mes interlocuteurs, comme je te l’avais déjà dit, cher lecteur, considèrent que ces organisations, et principalement les syndicats enseignants (le SNES est clairement visé) sont des obstacles aux évolutions (le politique aussi, mais il est plus difficile à éviter). Le blog est donc censé permettre à tous de passer outre ces organisations pour s’exprimer directement. Cependant, cher lecteur, quelle valeur a une parole uniquement individuelle ? Comme je l’avais déjà expliqué, mes mots n’engagent que moi, et d’autant plus que je suis anonyme. Si j’avais écrit sur le blog de Descoings, je l’aurais fait sous mon nom propre, car je m’adresse ici à mes concitoyens et à une commission dépendant du gouvernement. Rien ne me dit que les auteurs ne sont pas tous membres de l’UMP et proches du gouvernement. Par contre, les secrétaires du SNES ont reçu des mandats votés démocratiquement par les syndiqués, après des débats souvent houleux (le dernier congrès du SNES vient de s’achever à Perpignan). Il en est de même à la FCPE.
De fait, le site est ponctué d’articles divers, d’intérêt inégal, et souvent anonymes. Franchement, cher lecteur, je ne vois pas comment le président de la commission pourrait en faire quoi que ce soit. Comment citer, dans le rapport à Xavier Darcos, Krokodilo, parent, ou André, enseignant ?
Donc, pour en revenir au thème d’hier, ce site me semble un bon système de communication, permettant de donner une teinte démocratique au travail de Descoings et légitimant l’évitement des syndicats enseignants. Cependant, il est évident qu’il sera redoutable à utiliser pour rédiger le rapport, et que Descoings devra se recentrer sur ses idées, sur les apports des représentants, et sur les opinions du gouvernement.
J’ai cependant décider de donner acte de bonne foi à Versac sur un point : la liberté de Descoings de proposer ce qu’il souhaite. C’est lorsqu’on verra le rapport vraiment réalisé qu’on aura les moyens de valider l’honnêteté, ou pas, de la démarche de cette commission. J'en reparlerai, bien sûr, à ce moment-là.
Créer un blog pour décider de l'avenir de l'éducation est tout ce qu'il y a de moins démocratique.
RépondreSupprimerJe suis très critique sur les formes de démocratie participative: tu participes et je décide.
Comme tu le signales, les enseignants désignent par leur vote des représentants. C'est la démocratie représentative (je passe sur le soviet et la démocratie directe :) ). Il y a d'une part des organisations représentatives (les syndicats) et aussi les élus du personnel (commissaires paritaires,...) qui participent à des groupes de travail départementaux, académiques ou nationaux.
J'imagine mal, en fait, une refonte du patronat sans le MEDEF et la CGPME, ce sont des organisations représentatives et incontournables. Pourquoi serait-ce différent pour les fonctionnaires?
Un jour j'écrirai un article plus long que ces quelques pauvres commentaires...
@ Ferocias : entièrement d'accord avec toi, et au boulot !
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