mardi 7 juillet 2009

Le bac est déjà difficile, mais si on peut le rendre encore plus pénible…

Lors des résultats du bac, les médias font toujours leur petit laïus sur le sujet. Ce matin, alors que j'étais dans ma voiture pour me rendre au centre d'examen où mes terminales allaient les recevoir, j'ai eu la joie d'entendre les élèves de province (qui se voyaient remettre leurs diplômes une heure avant les Parisiens) hurler leur joie et/ou pleurer en fonction des situations. Cette année, j'eus le plaisir de découvrir que ma classe avait plutôt mieux réussi que d'habitude (j'entends par « habitude » les résultats moyens de mon lycée). Certains de mes collègues arguèrent qu'il s'agissait là d'un succès des stages de vacances mis en place par notre regretté ministre Xavier Darcos. On n'en saura jamais rien, mais quelle qu'en soit la cause, j'ai éprouvé une vraie satisfaction, surtout devant le nombre impressionnant de mentions et les bonnes notes en histoire-géographie.

Pourtant, on ne peut pas dire que nos élèves aient rencontré des conditions optimales cette année. Fidèles au principe de la reconquête du mois de juin mise en avant par le ministère, les épreuves avaient été particulièrement resserrées dans le temps. La philosophie se déroulait le jeudi 18 juin, puis les épreuves s'enchaînaient dans un ordre nouveau, s'achevant pour les terminales générales le mercredi 24 juin. Cette succession rapide obligeait les services organisant les examens à une rigueur d'autant plus grande.

Or, ces administrations sont les parentes pauvres de l'Education nationale. Les emplois y sont peu nombreux (du fait des nombreuses coupes récentes dans les postes) mais les tâches de plus en plus importantes. De plus, les épreuves écrites se sont accrues, les oraux coûtant bien plus chers à l'administration. Le résultat a été rapide : les erreurs et les coquilles se sont multipliées dans les sujets de bac, amenant à indiquer à plusieurs reprises des correctifs durant les épreuves. Les déstabilisations d'élèves angoissés furent nombreuses.

Le pic fut atteint durant l'épreuve d'histoire-géographie. Celle-ci se déroulait le mercredi 24 juin. Comme toutes les épreuves du matin, elle devait démarrer à 8h00 tapante. Or, à cette même heure, point de sujets… Le proviseur arriva avec 20 mn de retard, armé d'un fax du service des examens, nous demandant de modifier les deux sujets de composition : il y avait eu une fuite !

Les fuites sont peu fréquentes et ont en général deux sources. Soit un des concepteurs du sujet a cafté et le sujet s'est diffusé, ce qui peut arriver lorsqu'on essaie d'aider un proche ou sa propre classe (même si l'interdiction est totale et sévèrement réprimée) ; soit une erreur de manipulation s'est produite lors d'une épreuve précédente, ce qui fut apparemment le cas. J'ai entendu plusieurs rumeurs, mais il semble que dans un lycée du Sud de la France (on m'a indiqué Montpellier et Bordeaux…), un proviseur s'est planté le jour de la philo et a distribué l'histoire. Or, l'information circula très vite. Le jour précédent l'épreuve d'histoire-géographie, un de mes élèves a reçu un SMS lui donnant l'un des deux sujets. Les thèmes circulèrent aussi par Facebook et par les Skyblogs, obligeant l'administration à réagir.

Heureusement, mes élèves n'ont pas eu à changer de sujets en cours de route, ce qui fut parfois le cas dans d'autres établissements où l'information circule moins vite.

En tout cas, l'important est que mes élèves aient bien réussi, et ce malgré le contexte difficile.

Plus qu'un accompagnement d'élèves demain lors d'épreuves d'admission à une grande école, et ensuite, j'entrerai vraiment dans mes longues vacances de privilégié…

4 commentaires:

  1. Mais arrête avec ces stages! Se laisser traumatiser par un bébé chat, franchement...
    Sophie.

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  2. @ Sophie : la nuit, tous les matous sont gris.

    A demain.

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  3. miaou!!!!
    Il n'empèche que les résultats nationnaux n'ont pas l'air de vouloir passer à 90% donc nous nous somme peut être améliorés au fond...

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  4. @ Julien L. : on ne le saura que sur le long terme. Si cela se reproduit quelques années de suite, on dira ça. Mais attention, en déterminer les causes risque d'être bien compliqué...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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